Bon nombre de commentateurs avouent avoir du mal à comprendre ce qui se passe actuellement au Québec ou démontrent carrément, par leurs commentaires et leurs analyses, qu’ils ne comprennent pas tout à fait. Très candidement Joseph Facal avouait ainsi hier, dans le Journal de Montréal: «Un des aspects les plus frappants de la crise actuelle est le profond décalage qu’elle révèle entre la mentalité de beaucoup de manifestants et la tournure d’esprit de gens comme moi. J’avoue très honnêtement que je ne l’avais pas vu venir.»
Je ne jette pas la pierre à ces gens et moi-même j’avoue sans gêne que je ne comprends pas très bien certains aspects de la crise qui secoue le Québec. Il faudra qu’elle se termine et que du temps passe avant que l’on puisse faire un bilan serein et synthétique des événements et de leur signification: la Chouette de Minerve, c’est bien connu, ne prend son envol que le soir venu, après le tumulte de la journée.
Mais ceci dit, et en tout respect, je pense comprendre au moins en partie pourquoi certains ne comprennent pas — et parmi ceux-là, je range non seulement des commentateurs, mais aussi une part du mouvement syndical et le Gouvernement. Quant à la population en général, souvent, sans connaître le détail de l’explication de la crise, elle en pressent souvent, me semble-t-il, l’essentiel.
La crise en cours est — entre autres choses, j’en suis conscient — l’ expression d’une critique radicale et pour cela inhabituelle de nos institutions, de notre société, une critique radicale que nombre de gens ignorent peu ou prou mais qui s’est articulée depuis plusieurs années et qui débouche aujourd’hui sur des revendications inédites présentées selon des modalités elles aussi inédites.
Que dit cette critique radicale?
Permettez-moi d’essayer d’aller rapidement — et j’espère, sans trop caricaturer — à ce qui me paraît être essentiel.
Voici donc. Une profonde mutation de civilisation est survenue à l’échelle planétaire vers 1970. Un de ses éléments centraux a été le démantèlement des fameux Accords de Bretton Woods, qui avaient été conclu au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale pour relancer et encadrer l’économie mondiale.
Ces accords favorisaient les échanges dans l’économie réelle, mais ils mettaient aussi un frein majeur aux flux de capitaux de l’économie virtuelle, jugés dangereux pour cette économie réelle faite de biens et de services. Les flux de capitaux étaient considérés, avec raison, comme concédant un pouvoir immense et injustifiable et qu’il fallait donc refuser aux détenteurs de capitaux: ceux-ci, dès lors qu’ils pouvaient sanctionner positivement ou négativement des décisions politiques (en allant là où ils le désiraient) se seraient vu concéder ce que Keynes (il me semble que c’est lui, on me corrigera …) appelait un «sénat virtuel», et donc un pouvoir illégitime et dangereux pour le politique, voire démocraticide: si une loi, disons de travail, devait leur déplaire, les détenteurs de capitaux auraient pu voter contre elle en retirant leurs billes.
On voulait donc éviter tout cela et on y est relativement bien parvenu … jusqu’au début des années 70, et donc durant ce que l’Histoire appelle les Trente glorieuses. Les Trente glorieuses, car ce furent en effet des années de forte croissance économique, sans crises majeures et durant lesquelles furent poursuivies des politiques économiques et fiscales qui ont maintenu vivant un idéal égalitaire. Pour en donner un exemple frappant, il était fréquent, durant ces années, que des pays appliquent des taux d’imposition maximaux de 90 % environ — et les entreprises payaient leurs impôts. Pour en donner un autre exemple, l’économie durant ces années était, en gros, à 95% composée d’échanges réalisés dans l’économie réelle et à 5 % d’échanges dans l’économie virtuelle.
Vers 1970, c’est ce système qui a été démantelé. On libéralise notamment les flux de capitaux, ouvrant ainsi la voie, comme le prédit aussitôt l’économiste James Tobin, à de nombreuses et graves crises financières et économiques: pour y pallier, il propose une taxe sur les flux de capitaux, la fameuse taxe Tobin, qui ne sera pas adoptée mais que d’aucuns, comme le Groupe ATTAC, défendent encore.
Les changements qui s’ensuivent sont profonds et radicaux.
Les échanges économiques, pour commencer, changent profondément de nature: ils deviennent, en gros, désormais virtuels à 95%. Le redouté sénat virtuel existe et il est très puissant. Les banques changent alors profondément de nature: ce ne sont plus des institutions prêteuses comme celles que nos grands-parents ont connu, mais des acteurs majeurs dans des jeux spéculatifs à haut risque, capable de perturber et même de saccager l’économie réelle. La concentration de la richesse dans le secteur financier qui en découle est proprement phénoménale. Nuisible à l’économie réelle, elle enrichit hors de tout bon sens des gens qui se livrent, au sens strict et fort du terme, à des activités antisociales et qui brisent d’innombrables vies. Et pendant ce temps, les salaires et revenus des gens ordinaires, des salariés, stagnent depuis des décennies.
Les entreprises se transforment elles aussi en profondeur. Dotées de droits comme si elles étaient des personnes (morales et immortelles) depuis plus d’un siècle déjà, elles échappent désormais à peu près à tout contrôle démocratique, deviennent des sortes de tyrannies privées qui pèsent lourdement sur le processus politique et qui sont en mesure de l’orienter en leur faveur à travers divers groupes de pression ou organismes qu’elles contrôlent dans de substantielles mesures (OCDE, FMI, Banque Mondiale, par exemple) : elles façonnent ainsi peu à peu ce qu’elles appelent la mondialisation de l’économie, qui signifie, sans trop caricaturer, le fait pour elles de pouvoir aller où elles veulent, pour faire ce qu’elles veulent, comme elles le veulent.
Le politique se transforme lui aussi, notamment parce qu’il se met au service de ces institutions économiques— si tant est qu’il soit encore possible de distinguer le politique et les institutions économiques. Nous ne sommes alors plus guère en démocratie représentative, mais dans ce qu’on peut appeler une oligarchie représentative, une alliance entre corporations et gouvernement. La situation est encore aggravée par le fait que l’information est dans une substantielle mesure contrôlée par les médias de masse, qui sont des entreprises et appartiennent souvent à des grands groupes. Un exemple? Ce Ministre qui annonce en ce moment son intention de recourir une fois de plus à une loi spéciale pour régler un conflit de travail (cette fois, au CP) et qui déclare que son gouvernement a été élu pour être «le gardien de l’économie». C’est proprement surréaliste! Pensez-y. Pas du bien commun. Pas de la justice sociale. De l’économie.
J’ai sans doute dit tout cela trop vite et avec trop peu de nuances: mais le portait est globalement exact. Ce qui s’en est suivi est connu. Des sociétés et un monde profondément inégalitaires; des crises économiques incessantes et souvent majeures et aux effets désastreux sur la majorité des gens; des dépenses de fonds publics au profit de ces institutions dominantes, demandant par exemple, sans gêne, d’être renflouées par les fonds publics quand survient une crise et qui exigent d’être subventionnées le reste du temps; des attaques frontales et nombreuses à l’idée de participation du public; l’entretien de l’illusion que dette et déficits sont causés par des dépenses somptueuses de l’État pour le bien comun; le mensonge propagé que nous ne serions plus en mesure de nous payer des routes dignes de ce nom, des soins de santé pour tous et toutes, un système d’éducation, des fonds de pension, de la sécurité sociale, un régime d’assurance chômage, des salaires décents.
Ce que nous vivons
La révolte actuelle porte contre tout cela. Elle s’exprime là où elle l’a pu: dans la rue.
Dans la rue parce que les partis politiques ne l’ont pas entendu et ne permettent pas d’exprimer tout ce que porte cette révolte.
Dans la rue parce que le syndicats ne l’entendent pas ou guère et n’ont pas permis d’exprimer tout ce que porte cette révolte.
Dans la rue parce que les grands médias ne l’entendent pas ou guère et n’ont pas permis d’exprimer tout ce que porte cette révolte.
Concrètement, cette révolte dit: nous refusons d’accorder qu’après toutes ces années de supposée croissance économique, nous ne puissions pas ou plus nous payer collectivement des biens communs que nous avions mis sur pieds hier, encore moins en ce moment où un gouvernement, dont la légitimité démocratique nous semble à peu près nulle, vend, voire donne nos richesses collectives à des corporations, certaines étrangères.
Elle dit: les institutions de ce monde sont gravement malades et il faut en changer.
Elle dit on en a assez des mensonges, des semi-vérités.
Elle dit: l’économie doit changer. Elle ne doit plus être ce qui nous est donné comme seul horizon possible à nos vies, au mépris de tout le reste. L’économie doit être autre chose que ce qui projette son ombre tutélaire sur la société. Elle doit être un outil que nous nous donnons et que nous contrôlons pour la mettre au service du bien commun, et qui permet de se soucier de l’environnement, de promouvoir l’égalité, non seulement des chances mais aussi des résultats.
Elle dit: le politique doit changer. Le processus politique est en effet désormais largement délégitimisé, la démoratie semble à plusieurs un leurre tandis que l’espace de délibération collective est plein de bruits et de parasites qui interdisent une véritable délibération.
Ce sont, au moins pour une part, des gens qui ont conscience de tout cela qui se présentent dans l’espace public en ce moment. Ils sont critiques, informés, lucides. Ils ne peuvent être amadoués par des promesses de gains personnels, ils se méfient des pouvoirs traditionnels, redoutent leurs mensonges, détectent leur propagande: leur combat est en grande partie altruiste, ce qu’ils défendent va au-delà de demandes qui pourraient être satisfaites par les offres et les promesses usuelles. Ils mettent en oeuvres des moyens inédits, pratiquent la démocratie délibérative et directe, ne sont pas leurrés par des slogans vides. Ce que ces personnes réhabilitent, et dont plusieurs avaient oublié jusqu’à l’existence, ce sont les idées de démocratie, de bien commun, et de combat politique.
Ils et elles nous disent, surtout: nous ne nous tairons pas et notre détermination est à la mesure de ce que nous comprenons et rejetons du monde tel qu’il est et qui doit changer.
Je me permets de signaler la naissance de http://www.sansparti.org/ .
Une nouvelle façon de voir et faire la politique est en marche et la crise actuelle nous projette forcément dans cette direction…
Je pensais que c’était la #CAQ qui faisait de la politique autrement…. Just kidding! ;))
Texte synthétique important, merci !
Bonjour,
Ci-dessous des messages de France en solidarité avec les étudiants Quebecois.
Solidarité avec la lutte des étudiants québecois contre la hausse des
frais de scolarité et contre la loi spéciale restreignant la liberté de
manifester !
Le 18 mai 2012, le gouvernement québecois (tenu par le PLQ – Parti
Libéral du Québec) a adopté une loi spéciale visant à casser le
mouvement étudiant contre la hausse des frais de scolarité (5000$ par
année, soit une augmentation de 250%), un mouvement d’ampleur qui,
depuis le 13 février, met des centaines de milliers de personnes dans la
rue (toutes générations confondues).
Ce texte (dit « Loi 78 ») oblige notamment les organisateurs de
manifestations de plus de 50 personnes à soumettre à la police, au moins
huit heures à l’avance, la trajectoire du rassemblement, au risque de
lourdes amendes pour les contrevenants. Suite à la publication de cette
loi, la CLASSE (Coalition Large de l’Association pour une Solidarité
Syndicale Etudiante), organisation québecoise temporaire de type
syndical, a appelé à désobéir à la loi et a invité les objecteurs à se
porter volontaires pour des interpellations (voir le site « Arrêtez-moi
quelqu’un ! »).
Dans la nuit du 23 au 24 mai, 700 personnes ont été arrêtées à Québec et
Montréal à l’issue de deux manifestations jugées illégales par la police
en vertu de cette loi spéciale !
Discours de Gabriel Nadeau-Dubois et Jeanne Reynolds de la CLASSE lors
de la manifestation organisée à Québec le 16 mai suite à l’annonce du
projet de loi (extrait d’une vidéo trouvée sur internet) :
http://www.cnt-f.org/video/videos/44-international/369-solidarite-avec-lutte-etudiants-quebecois-contre-hausse-frais-scolarite-et-loi-speciale-restreignant-liberte-manifester
(durée : 6mn 37)
Communiqué de soutien du Syndicat Industriel des Travailleuses et des
Travailleurs (SITT-IWW) de l’ensemble du Canada :
http://sitt.wordpress.com/2012/05/23/declaration-de-solidarite-avec-la-greve-etudiante-quebecoise/
(23 mai 2012)
Ce n’est pas qu’ils ne comprennent pas. Au contraire ils comprennent très bien qu’ils vont perdre tous leurs petits privilèges si on laisse les étudiants renverser leur beau petit système. Vive le combat étudiant. La vraie démocratie en dépend. En terminant, je vous félicite pour un excellent résumé de tout ce qui a provoqué ce grand bordel. 1% contre 99% et dans le 99%, il y a probablement 50 % qui prenne le parti du 1%. Allez comprendre l’imbécilité humaine.
Ce que vous nommez imbécilité humaine se nomme aliénation. C’est le propre de l’aliénation que de ne pas en être conscient.
Merci de me traiter d’imbécile ! Mais voyez-vous, j’aime mieux être une imbécile qui se révolte qu’un tapis qu’on salit ! Ça fait assez longtemps qu’on se fait bourrer par les Libéraux et qu’on paie et paie encore. La corruption moi je n’en veux pas dans mon pays et la dictature non plus. Papa passe une loi qui n’a pas d’allure et les enfants réagissent ! C’est tout à fait normal ! Essayez de vous imaginer que demain Charest augmente 82% de vos impôts, Que feriez-vous ! Vous écrasez ? Eh bien moi non…
Voilà ce qui cloche dans ce conflit: aussitôt que quelqu’un émet une opinion qui diffère de la nôtre, le voilà bête. Ou encore,il n’est pas bien informé car il lit La Presse. Tu portes un carré rouge? Communiste! Le tien est vert? Néolibéral égocentrique, probablement baby-boomer! Tu manifestes? Vandale! Tu restes chez toi? Asservi!
On est pas sortis de l’auberge.
C’est beau de voir un philosophe parler d’économie. C’est comme un ingénieur qui parle de coiffure. Je sais qu’il ne faut pas dire économie quand il est question de justice social mais laissez moi vous dire que dans le monde ou nous vivons, que ca vous plaise ou non, il n’y a pas de justice social sans économie. Le gouvernement doit malheureusement jongler avec l’économie mondial et essayer de faire sa place pour justement pouvoir gerer l’économie local qui est intimement lié à la justice social. Tout pays qui à ignorer l’économie mondial dans le passé et qui s’est refermer sur elle même (URSS, Chine, Cuba, …) s’est tiré dans le pied et à finallement du jouer le jeu.
Oui, nous sommes dans une oligarchie mais le commun des mortels comme vous et moi n’avons pas la formation pour prendre des décisions dans ce monde de plus en plus complexe alors notre rôle est de choisir l’équipe la plus succeptible de défendre nos droits mais aussi notre économie dans le monde et ca s’appelle les élections.
Dire que les philosophes comprennent mieux que les économistes pourquoi des gens qui ne comprennent rien à l’économie soit si frustrés, je veux bien. Mais ca ne veux pas dire que les gens frustrés aient raison.
Ce n’est pas le prix Nobel en économie Paul Krugman qui a dit que les économistes avaient besoin des sociologues pour mettre de l’ordre dans leurs théories? Quelqu’un à ce lien?
»Tout pays qui à ignorer l’économie mondial dans le passé et qui s’est refermer sur elle même (URSS, Chine, Cuba,…) s’est tiré dans le pied et à finallement du jouer le jeu. »
Et les États-Unis ne sont pas devenus une puissance mondiale en pratiquant le protectionnisme? Et le Japon? Il n’est pas passé d’un mode de vie féodal à une puissance internationale en fermant ses frontières? Qu’en est-il de l’embargo américain à Cuba? Les pays qui ouvrent leurs frontières toutes grandes présentement sont précisément ceux qui se font le plus exploiter, qui se font piller leurs richesses et sont plongés dans la pauvreté.
Et puis je dirais que jusqu’à preuve du contraire, les »gens frustrés » qui n’ont pas attendu les élections pour provoquer du changement sont les seuls qui ont réussi à obtenir des gains (je rappelle que notre système politique est assis sur une Révolution française bien sanglante, que les droits des noirs, des femmes, des homosexuels, des transsexuels, n’ont pas eu des gains par la bonne foi d’un gouvernement). Et moi j’ai bien l’impression qu’ils et elles ont eu raison de le faire!
Réduire notre rôle politique et social aux élections, c’est dire que tous les autres jours où nous n’avons pas à nous rendre aux urnes, nous ne sommes pas des êtres politiques et sociaux. Pourtant, notre quotidien en dépend tous les jours. La démocratie, il me semble, ce n’est pas d’élire quelqu’un une journée pour que cette personne puisse prendre le reste des décisions de manière hégémonique les 4 années qui suivront ; c’est bien plutôt d’élire quelqu’un qui pourra travailler pour l’ensemble de la population (peu importe ses électeurs et électrices), l’écouter et s’adapter à elle de manière quotidienne.
Bref, notre rôle à nous n’est pas uniquement d’aller voter : mais d’aller s’éduquer (lorsqu’on peut, évidemment, dans le contexte) sur ce que c’est que ce système néolibéralisme que M.Baillargeon nous décrit bien clairement.
en prémisse, tu supposes qu’il n’y a pas de lien entre la philosophie et l’économie, ce qui est faux.
ton commentaire vaut par conséquent zéro.
bye.
@M. Renaud,
C’est évident que notre rôle n’est pas seulement d’aller voter. Il faut bien sur manifester pour influencer le gouvernement et en général, quand la majorité manifeste leur mécontentement face a quelque chose, le gouvernement recule. Dans le cas de nos étudiants frustré et qui ne veulent faire aucun compromis, la majorité de la population n’est pas d’accord avec leur revendications alors c’est normal qu’un gouvernement qui représente la majorité prenne des décisions qui vont dans le sens de ces derniers.
Eh bien, moi qui suis économiste et ex-banquier, je trouve fort bon qu’un philosophe parle d’économie, surtout quand il en parle bien et clairement. La prétendue libération de l’économie a été un leurre, et s’est convertie très vite en asservissement de l’humain par l’économique (= ce qui nous avons en commun avec les autres animaux, grosso modo, la recherche de la nourriture, d’un abri, etc.), et de l’économique lui-même par la rapine monétaire.
@Kicklacacan, Arretez de répéter ce qui est non prouvé. Vous aussi vous parler de cette majorité pour la hausse et de cette majorité silencieuse, mais pourtant dans les tous derniers sondages, les chiffres sont tout autres. Lisez le lien suivant, vous verrez que votre argument est tres possiblement fausse: http://educationisaright.ca/fr/section/6
@Benoui
Entre un sondage fait par une association étudiante et un sondage CROP ou Leger-Leger, Je choisi celui de ces derniers qui ont plus de chance de ne pas être pipés mais je peux me tromper.
Eh, bien, moi, je serais curieuse de voir les nouveautés en coiffure si un ingénieur ou un architecte s’y intéressait.
Les solution originales viennent rarement des gens formés à remâcher toujours le même vieux stock. Du moment qu’on est bien informé sur le sujet qui nous intéresse et qu’on en maîtrise les bases, le fait d’apartenir à un autre domaine peut donner un recul qui n’est que bienvenu!
Engineers have hair and philosophers have economies. We need the voices of a diverse community speaking on a wide range of subjects in order to understand how others perceive the issues. Thoughtful consideration of ideas, by people who are not experts in the subject they are addressing, is, in part, how a thriving democracy works.Our reliance on and acceptance of the word of ‘experts’ and dismissal of the thoughts of those who are merely intelligent onlookers is a part of why we are in our present situation.
> Le gouvernement doit malheureusement jongler avec l’économie mondial
> et essayer de faire sa place pour justement pouvoir gerer l’économie local
> qui est intimement lié à la justice social.
Je crois pas que la justice sociale passe par l’économie, mais bien l’inverse, s’il faut établie une priorité entre ces deux. La Grèce et autres pays européens ont essayés de jouer la game et se retrouvent en récession avec des mesures d’austérités qui entraînent même leurs voisins qui s’en sont portent pourtant bien. La justice sociale n’est plus dans ces pays qui ont pourtant jongler sur l’international (et on se rappel que l’économie mondial a tombé suite à la tombée du marché hypothécaire **américain**).
Je pense que le mot-clé dans votre réplique est « jongler ». Je ne mettrais pas la justice sociale dans un panier que je saurais dans les mains d’un jongleur. Et avec les produits financiers complexes qui ont la puissance de plonger certains pays en crise économique, le risque est très élevé de faire de la sorte.
Rappelons-nous que l’économie est un outil pour procéder à des échanges de produits et services entre quelques participants. Penser que c’est plus qu’un outil et que la justice sociale y passe, je crois que c’est un moment où cette dernière se perd. Parce que c’est de placer une valeur morale sur un outil.
Et de plus, les pays en crise économique s’en sont souvent tirés suite à des manifestations généralisés qui exigeaient la justice sociale. L’argentine en est un exemple dans la dernière décennie. Sans justice sociale, une part importante des intervenants d’une économie se perd et affaiblis celle-ci.
C’est un peu ce que l’on vit ses dernières années en Amérique du nord, quand tous les gens s’entendent pour dire que la classe moyenne disparaît, pendant que les grandes entreprises fusionnent et agrandissent leur pouvoir auprès du gouvernement. Ce dernier accorde alors une représentation déplacée et trop grande à des buts mercantiles. J’aimerais une loi spéciale qui forcerait les partis politiques à inclure le nom de toutes les entreprises qui les supportent. Je voterais pour le parti avec le plus petit nom.
Enfin.. un gouvernement qui se retrouve à supporter des intérêts qui ne sont pas celles du peuple, ceux qui constituent une grande partie des intervenants de l’économie. Ainsi, indirectement, ces mêmes entreprises n’encouragent pas l’économie à long terme. Et se retrouve du coup à se tirer dans le pied par ce fait même. Car elles sont davantage préoccuper par les lois du marché boursier qui dictent que chaque bilan financier trimestriel doit être positif afin de stimuler la confiance des investisseurs. À titre d’exemple, la crise financière de 2008 (qui est une crise économique pour certains pays), qui se base sur des produits financiers hautement volatiles et intangibles (je préfère ce terme à celui de virtuel utilisé par M. Baillargeon) dans le seul but de faire plus d’argent, à court terme, sur le dos d’un peuple trop rêveur à l’américaine. Et on pouvait même investir sur les investisseurs qui ont eu cette idée de génie. Quand tu penses perdre, pari sur ton tortionnaire. Serait-ce la fameuse justice sociale qui pourrait passer par l’économie?
Joseph E. Stiglitz, prix Nobel d’économie a démontré clairement que c’est tout le contraire. Pendant la crise économique asiatique, ce sont les pays qui ont fermé leurs frontières qui s’en sont sorties avec brio.
Chaque fois que je lis ou parcours une analyse semblable à celle proposée par Normand, le sociologue, en moi, se met à râler, à frétiller et à rougir de colère.
Le problème, tel que vu par moi-même, en toute modestie, c’est que les forces financières, appuyées par tous les Harper de ce monde, croient de plus en plus au primat absolu de la finance et de l’économie, ce qui fait que la société n’est plus qu’une entité plutôt passéiste, évanescente, flottante et transparente.
Ce que les manifestations de 2012 réclament de mille manières, c’est la possibilité de recommencer enfin à vivre dans de réelles sociétés et non pas dans des bulles financières.
L’une de mes manies, c’est de ne jamais arrêter de citer un certain discours de Margaret Thatcher, lequel est très révélateur.
Voici l’horreur en question:
The Sunday Times logo
Epitaph for the eighties? « there
is no such thing as society »
Prime minister Margaret Thatcher, talking to
Women’s Own magazine, October 31 1987
« I think we’ve been through a period where too many people have been given to understand that if they have a problem, it’s the government’s job to cope with it. ‘I have a problem, I’ll get a grant.’ ‘I’m homeless, the government must house me.’ They’re casting their problem on society. And, you know, there is no such thing as society. There are individual men and women, and there are families. And no government can do anything except through people, and people must look to themselves first. It’s our duty to look after ourselves and then, also to look after our neighbour. People have got the entitlements too much in mind, without the obligations. There’s no such thing as entitlement, unless someone has first met an obligation. »
Remarquez bien le paniquant «THERE IS NO SUCH THING AS SOCIETY». J’en ai des frissons dans le dos. À ce moment-là, la Thatcher a exprimé ce que pensent plein de financiers, pris dans une bulle qui les coupe de la société.
Sur ce je me tais. En effet, comme Sisyphe avec son maudit et tragique rocher, je ne cesse de vivre un perpétuel recommencement puisque je rappelle sans cesse ce désolant discours de Margaret Thatcher.
JSB
Je comprends votre inquiétude, mais je ne serais pas aussi alarmé que ça. Elle dit bien après:
» It’s our duty to look after ourselves and then, also to look after our neighbour ».
En d’autres termes, après avoir construit une maison solide, tu peux y héberger ceux qui n’ont pas encore cette chance.
Le problème, bien sûr, c’est que certains estiment qu’ils doivent absolument avoir un château alors qu’une maison à la grandeur de leur besoins réels leur suffirait largement. Il n’y a qu’à voir ce qui se construit de plus populaire dans la couronne nord de Montréal pour voir à quel point la mesure dépasse les bornes de la décence.
http://www.universitv.tv/archives/1577
Excellente analyse Monsieur Baillargeon. Les bourses chutent lorsqu’un gouvernement socialiste est élu… Nous en avons eu un parfait exemple lors des élections en France et en Grèce. Est-ce que ça veut dire qu’il faut voter libéral ou conservateur pour faire fructifier ses investissements? C’est la dictature de l’économique sur le politique… Les banques sont un État dans l’État. Ce qui me rappelle ce que disait Rousseau dans son « Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes »: « Les anciens politiques parlaient sans cesse de mœurs et de vertu; les nôtres ne parlent que de commerce et d’argent. L’un vous dira qu’un homme vaut en telle contrée la somme qu’on le vendrait à Alger; un autre en suivant ce calcul trouvera des pays où un homme ne vaut rien, et d’autres où il vaut moins que rien. Ils évaluent les hommes comme des troupeaux de bétail. Selon eux, un homme ne vaut à l’État que la consommation qu’il y fait. »
Victoire aux socialistes et défaite aux capitaliste! L’argent est mieux gérer dans nos poches que dans vos banques… Nos ancetres ont fait confiance aux banques et votre malhonneteté a tout fouté en l’air. Vous avec peut-etre l’argent sauf qu’elle ne nous achètera pas! Vous avez besoin de nous et nous ne voulons plus de vous!
Félicitations à ceux et celles qui marchent dans les rues du Québec!
L’avenir est à ceux et celles qui dénoncent et qui luttent pour leurs justices sociale!
C’est un début qui réveille tous les gens dans le comas depuis trop longtemps!
Notre bonheur n’est pas dans les banques, il est dans notre coeur et en solidarité avec nos enfants, nos parents, nos familles intergénérationnellement!
Rousseau serait sans dout très contrit de voir que certains gouvernements comme celui de Harpeur parlent A LA FOIS de moeurs et d’économie
La phrase-clé : « Nous ne sommes alors plus guère en démocratie représentative, mais dans ce qu’on peut appeler une oligarchie représentative, une alliance entre corporations et gouvernement. ».
« …une alliance entre corporations et gouvernement. »
Et les seuls défenseurs d’un tel système sont soit ceux qui en profitent directement, ou ceux qui finissent par s’aliéner au point de croire que le système est une loterie inévitable à laquelle ils gagneront un jour, si Dieu le leur permet.
Ces défenseurs prennent d’ailleurs offense quand on leur indique que ce qu’ils appellent la démocratie ne l’est pas vraiment; lorsqu’on s’approprie la démocratie, on ne veut plus la partager!
Comment peut-on penser qu’il est possible qu’il en soit autrement. Le peuple ne peut pas prendre des décisions. Il doit se fier sur un elite qui connait les rouages du système qui est maintenant devenu mondial. Ce n’est jamais aussi simples qu’un lien Corporation-Gouvernement. Est-ce qu’un lien Syndicat-Gouvernement est mieux ? On peux détruire le système mais il finira toujours par ce refaire par lui mème. La révolution francaise, Soviétique, Maoiste et autre en sont de beaux examples. Ce qu’il faut s’est de constamment remettre à jour les mécanismes de vérification du système, peut-être inclure une petite touche de consultation populaire mais surtout de s’assurer que les gouvernements soit changés régulièrement (de gauche à droite et vice versa si possible)
C’est du reste la definition du fascism. Ainsi, lorsque JP Morgan visita l’Italie de Mussolini, il declara: « ce system serait mieux nomme ‘corporatisme’ car il est l’union parfaite des interets economiques des entreprise a celle du gouvernement. »
« …une alliance entre corporations et gouvernement. »
C’est ce qu’on appelle le FASCISME… Et c’est pas moi qui l’a dit, mais bien Benito Mussolini, il y a presque cent ans.
Monsieur kicklacacan… Vous devriez voir le classique « Le Conformiste »… Ça vous ouvrirait les yeux…
Je cherche à expliquer à mon fils de 20 ans qu’à l’époque au parlait de millionnaire et aujourd’hui de milliardaire ! J’arrivais sans votre habille synthèse à dire les mêmes propos…Écrire moins écrire mieux beaucoup de chroniqueurs devraient avoir le même réflexe
Il y a 2 races:ceux qui oppressent et leurs suivants et les resistants qui se tiennent debout et croient encore a la libertée. La scene se devoile devant nous a chaque jour,c est le temps du grand Sens et du grand Choix.Il y a ceux qui disparaitront emmurés dans le passé et ceux qui bondiront vers l avenir car c est le temps de l inatendu….
Une petite remarque de ce cher Coluche, lequel mettait souvent le doigt sur le bobo:
***«Des fois, on a plus de contacts avec un chien pauvre qu’avec un homme riche.»***
La vie est ainsi faite.
JSB
Merci Monsieur Baillargeon!
Un bel article ouvrant plusieurs pistes de réflexion! Je ne suis pas si certain que plusieurs personnages connus ne comprennent pas, car je pense que plusieurs retirent de grands privilèges dans l’ordre actuel des choses en matière de politique et d’économique, des gens bien en vue occupant des postes clés.
J’ajouterai bien humblement ma lecture des 40 dernières années. Je m’excuse si mon texte est long, il est accompagné de nombreuses références. On ne pourra pas faire le tour ici, mais je crois que ça aidera à comprendre les décisions conservatrices prises par le gouvernement Charest.
D’emblée, je dirais que les gens en ont ras le bol des politiques conservatrices s’étant installées au cours des années 1970, lesquelles se sont poursuivies pendant les 35 dernières années vers ce qu’on considère maintenant comme l’ultra conservatisme, dont les plus grands défenseurs furent les Bush, Harper, Sarcosy, Berluscoli et Charest : l’État réduit à sa plus simple expression ou encore l’État providence des grandes entreprises.
Le monde a connu plus de 130 crises économiques depuis les 35 à 40 dernières années, chaque fois qu’elles se présentaient on demandait aux populations de faire plus avec moins, alors qu’une nouvelle oligarchie devenait toujours plus riche avec plus, car celles-ci forçaient les dérégulations et la main des gouvernements dans les partenariats publics privés [1] , si bien qu’on a eu à juste titre l’impression que les gouvernements ne se souciaient plus de politique, mais bien davantage de business pour ceux les ayant porté au pouvoir.
En 2012, les gens ont soif d’un retour politique au sens où Joseph E. Stiglitz le définit : la politique doit s’assurer l’efficacité de l’économie, elle doit se préoccuper de justice et d’équité sociale, s’assurer que les plus pauvres aient l’essentiel pour vivre. C’est une position à gauche, mais il ne faut pas se tromper ici. Stiglitz est assez équilibré, il reconnait l’importance de l’initiative privée, mais mentionne que le capitalisme sauvage dans sa forme actuelle en l’absence de régulation efficace ne peut pas mener au succès qu’il prétend. Le fondamentalisme du libre marché s’auto régulant est une vue de l’esprit, il repose surtout sur le darwinisme social où nous devenons tous des éléments compétiteurs, des êtres-marchandises obéissant aveuglément aux règles prédéfinies au profit des oligarchies : dérégulation, privatisation et réduction des dépenses publiques. Le darwinisme social appliqué à l’économie et poussé à son extrême limite dans la globalisation, je crois, peut s’approcher de l’eugénisme économique, car les défenseurs du néolibéralisme croient que le marché libre dérégulé est parfait, d’où le fondamentalisme inhérent à cette idée faussement répandue.
Selon Stiglitz, la crise 2008 aura été plus destructrice que la Deuxième Guerre mondiale! Ce n’est pas peu dire. Ayant lu le très déstabilisant livre « la stratégie du choc », écrit par Naomi Klein, je savais dès 2008 que le néolibéralisme sauvage profiterait au maximum de cette période trouble pour s’imposer de manière furieuse. En 2012, la résistance mondiale contre l’agenda néolibéral est très vive, le Québec n’y échappe aucunement. En effet, des dizaines de millions de gens ayant perdu leur emploi ou leur maison! Combien de suicides aussi?
L’ultra libéralisme à travers la mondialisation conçue sur mesure pour créer des richesses privées sans précédent a réussi honteusement. En 2012, au moins 30 pays sont plus pauvres qu’ils ne l’étaient il y a 30 ans. Les banques d’affaires spéculatives sont devenues trop puissantes, elles nuisent davantage qu’elle n’aident l’économie mondiale, précise Stiglitz dans son livre « Le triomphe de la cupidité ».
L’ultra conservatisme aveuglé par son propre fondamentalisme du libre marché devient de plus en plus autoritaire, et c’est là tout le drame, car il fait partout dans le monde d’innombrables victimes. Nous sommes passés d’une économie où la monnaie était le reflet de la productivité à une économie spéculative basée sur la dette. L’économie spéculative a été encouragée par la dérégulation des systèmes financiers commencée sous Thatcher en Angleterre à la fin des années 1970, suivie par Regan et complètement achevée sous Clinton en 1998.
Un des éléments centraux de la déstabilisation des économies internationales fut que des banques d’épargnes sous la dérégulation furent transformées en banques d’affaires spéculatives. Ce mouvement a été bien amorcé sous Salomon Brothers aux États-Unis au cours des années 1980, où on développait les premiers dérivés spéculatifs. Salomon Brothers [3] a été poursuivie au début des années 1990. Warren Buffet a en partie fait sa fortune avec la spéculation au sein de Salomon Brothers. Ils ont montré le chemin… Dès 1998, suivant la complète dérégulation, une femme, Brooksley Born [2] une haute fonctionnaire travaillant sous Clinton avait remarqué l’opacité à la Ponzi qui s’installait dans les systèmes financiers, elle avait averti des risques réels pour la stabilité de l’économie mondiale. Elle fut vite virée par les gens de Wall Street ayant leurs entrées à la Maison blanche. D’autres après elle ont sonné l’alarme, mais on ne les a jamais écoutés.
Les années 1980 et 1990 ont été celles de ce qu’on appelait la nouvelle économie, une période où les systèmes de production ont été maximisés par la robotisation et l’informatique, où on a aussi délocalisé des dizaines de millions d’emplois en Asie, au Mexique et en Inde : c’est l’autre partie du problème. Ici en Amérique du Nord, de plus en plus de gens se sont retrouvés sans emplois, alternant chômage et travail. C’est pendant cette période que le Québec a connu sa plus grande vague de suicides : chaque année 1500 suicides réussissaient sur environ 6000 tentatives, un des taux les plus élevés au monde. Je crois que ça avait quelque chose à voir avec l’instabilité financière reliée au marché du travail demandant une adaptation accélérée, car la tranche d’âge était très révélatrice, il s’agissait principalement d’hommes entre 25 et 45, en pleine possession de tous leurs moyens. Triste constat! Le chômage plus ou moins prolongé a des effets pervers et destructeur sur la famille et le couple, on aurait tors de le sous-estimer.
La nouvelle économie a généré une formidable surcapacité de production, à tel point que pour stabiliser la balance commerciale, on a créé de toutes pièces l’hyper accès au crédit pour s’assurer d’écouler les stocks produits massivement ailleurs. Les gens se sont endettés plus qu’ils ne l’ont jamais fait auparavant. L’économie spéculative a pris le pas sur l’économie réelle, les chiffres dépassent l’entendement.
À titre de comparaison, en 2002, le PIB mondial représentait environ 32 300 milliards de dollars, l’économie spéculative 1 100 000 milliards. À peine six années passées, en 2008, le PIB mondial était passé à 55 000 milliards de dollars et l’économie spéculative avait doublé autour de 2 200 000 milliards. [4] Ces chiffres démontrent sans équivoque possible l’instabilité complète de l’économie réelle au profit de l’économie spéculative basée sur la dette et les systèmes à la Ponzi. Les « HEDGE FUNDS – Plus que jamais maîtres du monde. »[5] « En 2007-2008, les grands spéculateurs ont perdu 85 000 milliards de dollars de valeur patrimoniale dans les bourses financières. » [6]
Une étude suisse datant de 2011 a révélé que 147 sociétés contrôlaient les finances mondiales. [7] La concentration des pouvoirs oligarchiques est beaucoup trop grande pour qu’on accepte de laisser perdurer les ravages quotidiens et accélérés qu’elle produit partout dans le monde. Pourtant, en 2009, on a sauvé un système financier dans sa forme fautive, alors qu’on aurait dû le transformer en profondeur. Hélas!
En 2009, la presque majorité des gouvernements des pays industrialisés ont renfloué les banques d’affaires à hauteur de 15 000 milliards de dollars. Les banques ayant été renflouées ont racheté massivement des bons du Trésor, ce qui est une dette publique. Elles ont aussi consenti en échange des prêts aux gouvernements. On a donc imposé par le chantage une dette illégitime mafieuse aux gouvernements dans une forme de double spirale de l’endettement, et ce sont les populations qui ont hérité d’une des formes les plus perverses d’endettement, un endettement créé à dessein et servant maintenant de prétexte pour attaquer tout ce qui se rapproche d’une démocratie sociale. Des grandes banques d’affaires s’auto proclamant comme trop grande pour faire faillite, dont les Goldman Sachs et J. P. Morgan auraient dû êtres scindées en de plus petites unités plus honnêtes et performantes. Les prêts auraient dû être envoyés dans de plus petites banques d’épargne pour que celles-ci investissent dans la recherche et le développement, dans les PME étant pour la plupart des pays le cœur vital de leur économie. Hélas! On a surtout favorisé une concentration sans précédent dans les mains d’une oligarchie financière amorale et destructrice. [8] « Rien n’est fait pour réduire les inégalités sociales et imposer un tournant vert à une économie en déroute » [9]
Toujours en 2009, au Canada, le gouvernement Harper avait prêté tout près de 100 milliards de dollars aux banques, lesquelles on peut en douter n’avaient pas vraiment besoin de ces sommes, car elles avaient fait au cours des 15 années précédentes des profits records chaque année. Début 2010, à peine une seule année passée la crise, on rapportait que les banques canadiennes cumulaient des profits records de 20 milliards de dollars. [10] Ça laisse perplexe! Comment peut-on affirmer la fragilité d’un système bancaire et presque en même temps afficher de tels profits? Quelque chose ne va pas! Les données furent assurément manipulées! Par exemple, en 2008, on mentionnait que les ménages canadiens avaient un taux d’endettement moyen un peu en deçà de 100 %, en 2010, on mentionnait que ce taux était passé à 150 %. Une telle augmentation en seulement deux ans!
Suivant la crise 2008, on a sauvé les systèmes financiers à l’échelle de la planète à hauteur de 15 000 milliards de dollars. Plutôt que d’investir dans les PME créatrices d’emplois, dans la recherche et le développement, dans le virage vert, ces banques ont racheté massivement des bons du Trésor, ce qui est une dette publique. En agissant de cette manière, on a monétarisé une dette illégitime basée sur un système à la Ponzi où mêmes les experts peinaient à s’y retrouver. C’est hautement criminel! Et partout on force les ajustements structurels, on attaque les programmes sociaux comme on ne l’a jamais fait auparavant à l’échelle planétaire. Les gens l’ont compris et en on assez! Les gens désirent des gouvernements sachant garder leurs distances et se tenir debout face aux nouvelles oligarchies.
Les maisons de notation ont aussi joué le jeu, au cours des années 2000, à la demande des banques d’affaires spéculatives, elles ont attribué des cotes AAA aux dérivés hautement spéculatifs. On comprend tout lorsqu’on regarde qui se cache derrière ces maisons de notation :
– Standard and Poors?
http://www.abadinte.com/2011/12/qui-se-cache-derrire-standard-poors/
– Moody’s et Fitch on a les informations suivantes : http://www.dhnet.be/dhjournal/archives_det.phtml?id=1174596
Les conflits d’intérêts sont évidents! Je vous donne ces infos, car ce sont ces agences de notations qui décident du sort économique des pays en faisant fuir massivement les capitaux lorsqu’elles annoncent une décote. Ce sont toutes des institutions privées travaillant pour les spéculateurs financiers et elles sont payées par ceux-ci.
Presque chaque jour on nous annonce les cotes et décotes des maisons de notations, elles font la pluie et le beau temps, elles sont loin d’êtres neutres.
Depuis au moins trois décennies, tous les gouvernements du Canada sans exception ont été forcés à adopter des budgets d’austérité sous le chantage à peine dissimulé des maisons de notions de crédit ou encore de la Banque du Canada qui demandait faussement une décote (selon Naomi Klein, la stratégie du choc) entre 1992 et 1993, ce qui justifia le gouvernement Chrétien à Ottawa de couper 44 milliards de dollars dans la caisse d’assurance emploi des travailleurs.
Cela étant dit, l’économie mondiale est instable parce qu’on nous fait évoluer sur des bulles spéculatives. Les matières premières, dont le blé, l’orge et le riz, auxquels on ajoute les métaux, font partie de cette bulle spéculative pouvant éclater autour de 2016. À mon sens, le Plan Nord de Charest et l’exploitation des gaz de schiste s’inscrivent tout à fait à l’intérieur de cette bulle. [11]
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Jusqu’ici on a parlé d’un cadre assez général, mais en ce qui concerne le Québec, plusieurs articles révèlent les intérêts directs qu’ont de grandes entreprises d’ici et d’ailleurs dans les affaires du gouvernement du Québec.
Le « think thank » derrière Charest se trouve ici :
– Institut économique de Montréal ;
– Conseil du patronat du Québec ;
• Jean Charest a reçu récemment le Prix pour service public de la de Woodrow Wilson : http://legacy.wilsoncenter.org/awards/index.cfm?groupid=6359FFD2-FA10-343F-B3C73D369330C05E
http://legacy.wilsoncenter.org/awards/index.cfm?groupid=6359FFD2-FA10-343F-B3C73D369330C05E&fuseaction=Dinner_Sponsors.welcome
Voici la liste des noms figurant comme commanditaires au sein de la Woodrow Wilson :
– La banque CIBC
– Desmarais et Power Corporation
– Hydro-Québec (Thierry Vendal est maintenant le président, il a travaillé chez TM4, a dénigré le moteur-roue en 1988, et en 1989 sa vice-présidente le contredisait sur les ondes de Radio-Canada à l’émission Pierre Maisonneuve sur l’heure du midi au Salon de l’auto de Montréal où elle mentionnait que le moteur-roue n’était pas mort et qu’en nous présentant chez TM4 on pouvait le faire installer sur notre voiture! Rien de moins!)
– Loto-Québec ;
– RBC (Royal Bank Canada) ;
– BMO Financial Group ;
– Bombardier ;
– COGECO ;
– Caisse de dépôt et placement du Québec;
– Norton Rose ;
– CN Pratt & Whitney Canada ;
– Alstom Canada ;
– Bell Canada ;
– Deloitte ;
– Desjardins ;
– Groupe Aldo ;
– McGill ;
– Mouvement Desjardins ;
– Pricewaterhouse Coopers ;
– SNC-Lavalin;
– Stornoway Diamond Corp ;
– TD Bank.
Références :
[1] Un spécialiste mentionne que les partenariats publics privées sont nuisibles pour les démocraties : http://blog.mondediplo.net/2007-09-08-Les-Partenariats-Public-Prive-PPP-sont-nuisibles
[2] À propos de Brooklsey Born : http://en.wikipedia.org/wiki/Brooksley_Born
[3) Salomon Brothers : http://en.wikipedia.org/wiki/Salomon_Brothers
[4] Dossier « L’ogre de la finance », publié dans la revue montréalaise Relations, no 733, juin 2009 • http://cjf.qc.ca/fr/relations/article.php?ida=817
[5] http://www.deridet.com/HEDGE-FUNDS-Plus-que-jamais-maitres-du-monde_a2481.html
[6] http://www.lavoixdunord.fr/France_Monde/actualite/Secteur_France_Monde/2012/03/29/article_jean-ziegler-la-faim-est-un-crime-contr.shtml
[7] http://leblogalupus.com/2011/10/29/cartels-et-mondialisation-147-societes-controlent-leconomie-mondiale/
[8] http://cjf.qc.ca/fr/relations/article.php?ida=814
[9] http://www.objectifeco.com/economie/economie-politique/article/vincent-benard-les-nouvelles-oligarchies-ou-la-democratie-confisquee
[10] http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/canada/201012/07/01-4350174-banques-canadiennes-20-milliards-de-profits.php
[11] http://leblogalupus.com/2010/10/31/matieres-premieres-la-prochaine-bulle-pourrait-etre-celle-des-commodites/
[12] http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=29927
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Je pourrais encore développer le sujet, mais l’essentiel est dit ici. Si vous désirez en savoir davantage sur les ramifications entre les gouvernement Charest, des intérêts privés et conservateurs au sein de Power Corporation, les articles de Richard LE HIR sur vigile.net sont extrêmement pertinents et révélateurs : http://www.vigile.net/_Le-Hir-Richard,2138_
Vive le réveil québécois! Vive le printemps érable!
Et dire qu’au Québec, tout ce qu’on trouve à faire, c’est trouver une loi matraque 78, frapper les étudiants et les arrêter massivement, alors qu’on pourrait saisir au passage la possibilité de redéfinir des politiques économiques plus humaines.
Les gens ont soif de justice et d’équité sociale. Les gens sont très conscients des maux et de plusieurs aspects mentionnés ici. S’ils veulent des changements profonds, il vont devoir s’accrocher, car ça ne sera pas facile, loin de là! Il y aurait encore tellement à dire sur la concentration des médias, les nominations sur les conseils d’administration, etc.
Mille merci à vous également!
Magnifique article! Bravo!
Bravo M. Bellefeuille et merci! Comme un autre disait plus haut, l’aliénation des peuples, particulièrement occidentaux, est profonde. Il faut poursuivre. On ne fait pas d’omelettes sans casser des oeufs.
Juste un petit rectificatif : l’histoire de Thierry Vendal et du moteur-roue remonte à 2008 et 2009, et non pas 1998 et 1999. Où avais-je la tête?
Texte lumineux. Ç’aurait été bien qu’au départ de la grève, ce soient ces enjeux-là qui avaient été mis de l’avant dans un manifeste, avec comme élément déclencheur d’une suite plus globale des choses la gratuité de l’éducation supérieure moyennant, pour ceux qui s’en prévalent (mais, bien entendu, pas les autres), une forme équitable de remboursement à la société nourricière. Mais ce n’est pas ça qui s’est passé. L’enjeu de la grève était tout prosaïquement et tout platement le maintien du statu quo, le gel des frais. Ça l’est encore… si bien que si les pourparlers imminents ont lieu et ont du succès, la sortie de crise (si on en croit les déclarations des porte-parole étudiants encore aujourd’hui) portera sur quelque chose approchant le gel du prix des études. Lire autre chose dans cette grève est une vue de l’esprit. D’abord les grévistes ne constituent présentement que 25% de l’ensemble des étudiants, dont la CLASSE (la plus « sociétale » dans sa vision) ne représente que la moitié. On est loin d’un vrai écho de la jeunesse. Et à moins de croire que des pancartes et des slogans portés par les groupes connexes et exprimant des enjeux plus larges expriment automatiquement le pouls de la population (et les sondages anti-hausse indiquent que ce n’est pas le cas), il est bien hardi d’avancer que la société (du moins, la nôtre) veut chambouler le système. Les médias, génétiquement en quête de spectaculaire, montrent toujours en gros plan ce qui fait spectacle. Mais tout gros plan est une supercherie, car il fait mine qu’il montre toute la réalité. Une manif de 200 000 (comme mardi) ou de 1500 personnes (comme mercredi) occupent la même superficie d’écran et le même temps d’antenne. C’est une illusion d’optique produite dans l’instant. Le medium est le message et le message est faux. Car à long terme et à vol d’oiseau, on voit que le Québec tient à sa tranquillité, non seulement dans son quotidien mais même dans ses soi-disant révolutions. Ça ne changera que lorsqu’il se sentira vraiment et vitalement menacé, assez pour risquer le tumulte dérangeant des vraies révolutions. On est loin du compte.
@ M.Venne
En fait ces enjeux étaient présents au sein de la grève depuis le début. Comme bien d’autres. Seulement lorsque l’on mentionne »néolibéralisme » ou »capitalisme » devant la caméra des médias on se fait bien vite couper. Si des enjeux du types sont mis de l’avant parmi nos positions politiques globales, ce ne sont que les moins compromettantes qui sortent au public.
Nous sommes présentement quelques associations étudiantes à être en grève jusqu’à la gratuité scolaire, sinon plus (jusqu’au salaire étudiant), mais nous ne sommes qu’une minorité, malheureusement. Soit les autres étudiant-e-s n’y croient pas, ou sinon, et surtout, ils et elles préfèrent utiliser la méthode »stratégique » (on reste réaliste, on y va avec ce qui est possible d’obtenir dans le contexte). Il y a des pour et des contre. Mais il reste en effet éminemment difficile, encore, de mener ce genre de débat à se démocratiser à l’ensemble du mouvement.
Enfin, il reste que, dans quelques associations étudiantes, si les positions ne passent pas, les débats sont enflammées…!
Ah oui, et n’oublions pas tout de même les associations qui se sont positionnées contre la hausse mais qui ne sont pas en grève. Ils sont nombreux, à ce qui paraît (mais j’avoue ne pas avoir le compte exact).
Et puis il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir des minorités… même que c’est des minorités qui ont provoqué les plus grands changements dans l’histoire (ces changements qui font qu’aujourd’hui beaucoup de groupes marginalisés ont maintenant des droits).
Ça c’est pas mal! Vraiment décoiffant!
À chaque fois qu’on pensait être arrivé au bout de la déconnexion du réel, voilà que surgit du champ gauche, de la limite de la clôture sinon même par-delà celle-ci, le lapin au chapeau. En direct du merveilleux pays d’Alice.
Après la fréquentation scolaire, du primaire jusqu’aux portes de l’université aux coûts assumés par l’entièreté de la société (ici au Québec), et cette université financée à hauteur de 87% encore une fois par cette généreuse société (ne laissant plus qu’une très faible part de 13% à l’étudiant, une part appelée à graduellement passer à 17% au bout de sept ans), voilà qu’on apprend que cet effort collectif serait insuffisant.
Bon, j’exagère un peu. On ne l’apprend pas en fait car on savait déjà qu’il s’en trouvait quelques-uns trouvant correct de refiler toute la facture aux autres. Le plein 100%.
Ce qu’on ignorait toutefois – pour plusieurs certainement! – c’est que non seulement voulait-on (sans ressentir la moindre petite gêne) que les autres se tapent tout mais, qu’en plus, ces autres ajoutent au bouquet un «salaire étudiant»…! Ouais, vous bien lu. Vous n’avez pas la berlue: un «salaire étudiant».
Avec (tandis qu’on y est!) périodiquement des augmentations, des avantages sociaux complets, des congés fériés, du temps supplémentaire rémunéré au tarif double, un fonds de retraite, un intéressement aux bénéfices (mais une exemption relativement aux pertes), des vacances annuelles payées et…. hum… qu’oublie-t-on encore… bon, on l’inclura qu’en on y pensera… Peut-être une auto ou au moins un vélo, par exemple.
Un «salaire étudiant»!
Comme si moi, le citoyen qui s’adonnerait à la culture d’un petit potager derrière ma résidence (un joli et odorant carré de légumes et de petits fruits pour ma propre consommation), demandait – voire même exigeait – un salaire pour le temps que je consacrerais à ma culture personnelle.
J’ai longtemps entretenu des doutes relativement à la plausibilité de la théorie quantique. Vous en avez peut-être déjà entendu parler. Cette idée avec laquelle jonglent des physiciens et autres chercheurs quant à la possible existence d’«univers parallèles». Alice au Pays des Merveilles illustrerait l’idée. On traverse le miroir et on se retrouve dans un autre univers où le bon sens et la logique usuelle ne tiennent plus.
Voilà où j’ai cru m’être retrouvé (du côté noir et blanc) en étant confronté à cette aberration directement surgie du côté du rêve en couleurs… Un «salaire étudiant»! Quelqu’un a traversé le miroir.
La théorie quantique vient de faire un grand pas vers la démonstration de sa vraisemblance…
Oups! Je me suis égaré du côté de chez Alice alors que je voulais plutôt me rendre chez son voisin le magicien d’Oz. Mais l’un et l’autre endroits sont proches…
Je pensais que la crise actuelle était liée aux frais de scolarité et non à des velléités de révolution mondiale…Donnez le gel des frais de scolarité et les armchair revolutionairies vont retourner chez eux…..
Au départ, oui. Malheureusement, comme on assiste à un mouvement du balancier vers la droite depuis les années 70, force est de constater que plus le balancier va loin, plus le retour risque d’être brutal…
Balancier vers la droite??? L’assurance-santé, l’assurance-auto, l’assurance-médicaments, les garderies à 7$, les plus bas frais de scolarité en Amérique, un parti de gauche viable (le QS), ce sont toutes des choses de type « gauche » et qui datent des années 70 à maintenant, et elles sont toutes encore en vigueur. La seule chose nouvelle au Québec, c’est que la droite parle. Mais elle n’a pas agi sur le cours des choses
Monsieur Venne, le virage à droite est plus subtil et plus constant que vous le croyez, et pas seulement au Québec… Entre autres, depuis les années 80 et les Reaganomics, on assiste à un travail de sape de plusieurs éléments du contrat social. Regardez comment les choses sont gérées ici, au Canada et ailleurs dans le monde, et vous le verrez. On agit maintenant à coup de loi spéciale à chaque fois qu’un groupe veut faire savoir son opposition (si ledit groupe n’a pas fait parvenir d’enveloppe brune aux bonnes personnes il va sans dire). Un exemple? La grève des infirmières en 1999, domptée par Lulu le lucide. Et regardez toutes les lois sur le retour au travail au Canada depuis l’an dernier…
D’ailleurs, un petit article éclairant d’un journal de droite, le National Post. http://fullcomment.nationalpost.com/2012/05/25/kelly-mcparland-ceo-pay-report-shows-the-1-getting-more-1-than-ever/
Dixit M. Baillargeon: Ils mettent en oeuvres des moyens inédits, pratiquent la démocratie délibérative et directe, ne sont pas leurrés par des slogans vides.
Printemps Érable
La loi spéciale, on s’en calisse
Sale Hausse Sexiste
et j’en passe….
La rue est en train d’écrire les nouveaux slogans vides…..Le MOB RULE que vous décrivez, n’est qu’une forme extrême de mécontentement en rapport avec un gouvernement fatigué, usé, qui a mal servi la collectivité québécoise.
Vous avez comme moi certainement participé à des événements de masse comme des assemblées générales, des manifs ou des sursauts spotanés d’indignation.
Je suis certain que vous n’avez probablement pas trouvé, dans ces explosions de tout et de rien, les solutions pour régler les problèmes du monde.
Votre indignation et celle des gens dans la rue n’est pas le reflet d’une tyrannie de l’économie triomphante car, de loin, nos gouvernements ont encore le pouvoir de développer des politiques publiques responsables. Si le néo-libéralisme était si triomphant, aurions-nous encore des garderies à 7$…..Hydro-Québec…..les soins de santé gratuits….
@ Marc-Antoine, 24 mai 17h50
Sur la forme, je suis d’accord avec vous, « printemps érable » ça sonne comme un copié-collé du nom qu’on a donné aux révoltes au moyen-orient! Mais ce que je retiens le plus de la qualité de ces slogans, c’est leur capacité d’accrocher par le biais des sentiments qu’ils suscitent. « Printemps érable », ça réfère aussi à toute l’indignation qui habite une partie de la population, qui se sent « comme si » la démocratie tirait à sa fin avec les virages à droite du néo-libéralisme. Ainsi, la forme du slogan ne réflète pas automatiquement un message vide, et je pourrais vous en faire la démonstration avec tous les exemples que vous citez.
Certes aussi qu’il est difficile de « trouver des solitions pour régler les problèmes du monde », parce que si c’était aussi facile que ne le prétend Giles Proulx (qui semble se trouver bien bon à donner des conseils aux ministres ET aux étudiants sur la très intellectuelle chaine V télé) il n’y aurait pas de conflit actuellement. Et c’est justement ce qui est choquant. Nous avons un paquet d’assemblées d’étudiants qui prennent des décisions démocratiques concernant l’avenir de l’éducation (et non leur propre avenir personnel) et qui tentent de se faire entendre un peu plus haut, pour que les représentants du peuple, ceux qui détiennent une partie du pouvoir (mais de moins en moins, comme en témoigne le présent article), RECONNAISSENT ces besoins, et cherchent des accomodements pour que certaines VALEURS et certains PRINCIPES puissent être reconnus aux indignés. Peut-être que je me trompe, mais j’ai l’impression que vous utilisez le terme « Mob rule » de la même façon que Charest parle « du pouvoir de la rue », qui, dit de sa bouche, donne l’amer impression qu’il parle des étudiants comme s’il s’agissait de bums sans contrôle de leurs pulsions agressives. Et pourtant, c’est aussi une façon de ralier les idées et les opinions. Ce sont des lieux d’échange et de création, pour ma part, ça m’a donné de nombreuses occasions de me renseigner et d’échanger. Non, ça ne règle pas le sort de la planète, mais ça nous tient mieux informé, mieux mobilisé que de rester dans ses pantoufles devant la télé.
Et enfin, j’aimerais aborder quelque peu ce que vous nommez des politiques publiques responsables. Les garderies à 7$ devaient garantir l’accès aux garderies pour les familles plus démunies (ex.: mère monoparentales avec plusieurs enfants) pour permettre aux parents d’aller travailler afin d’avoir un revenu décent. Sur papier, je vous le concède, c’est une excellente mesure. Mais en pratique, rien n’a été fait pour mettre en place des mécanismes qui favoriseraient réellement l’inclusion des moins bien nantis afin de donner une meilleure égalité de chances (et on n’est même pas rendu aux égalités de résultat). Le constat actuel est que même les familles gagnant des revenus astronomiques tentent de placer leurs enfants dans ce type de garderie, le système est engorgé, et la plupart des gens doivent quasiment planifier deux ans d’avance l’insersion de leur enfant en garderie. Sans parler d’un fait bien connu, voulant que les plus nantis ont bien souvent des contacts privilégiés, leur permettant d’arriver beaucoup plus près du début de la liste d’attente. Ma mère, autrefois monoparentale avec deux enfants, a réussi à nous élever avec presque rien, et c’est une des mesures gouvernementales qu’elle critique le plus.
Next. Hydro-Québec = possibilités de privatisation de nos ressources en hydro-électricité. Next. Soins de santé gratuits = adoption progressive de taxes fixes (peu importe le revenu) payées par le biais des impôts. gratuits….
Je suis au moins d’accord avec vous que les indignés (pas au sens de occupy) sont AUSSI extrêmement mécontents de l’usure du gouvernement.
Hydro ?
Cela fait plusieurs années que les think tank « travaillent » l’opinion publique pour la privatiser. Privatisation qu’ils réclament régulièrement. L’IEDM n’a jamais caché que le but ultime des hausses régulières des tarifs d’électricité qu’on nous impose, malgré qu’on paie déjà beaucoup plus cher que le prix coûtant est « rendre Hydro plus attrayant pour d’éventuels acheteurs ».
Les soins de santé ?
Cela fait 30 ans que (comme je le prédisais d’ailleurs dès le début) ont réduit l’accès par des coupures sauvages dans les services. Tout en privatisant à tours de bras (centre médical commercial Rocklan, « privatisation » d’une trentaine d’opérations « payantes », recours aux firmes de placement privées, gestion des CHSLD confiées en PPP à des compagnies à numéro, etc.). Le privé occupe maintenant entre 3-% et 40% du « marché » de la santé au Québec.
A cause de ces coupures et de l’effet délétère que les privatisations ont sur le système public, de plus en plus de gens doivent passer par des cliniques privées pour avoir des services dans un délai raisonnable. Et c’est loin d’être gratuit.
Osez dire que l’on n’a pas un système à deux vitesses maintenant au Québec !
Et c’est de même partout.
(Je concède que dans les 30 dernières années, trois mesures de « gauche » a été passées: les CPE, les congés parentaux et l’assurance-médicaments. Ce sont les 3 seules que j’ai réussi à découvrir, en 30 ans!!! Peu de poids à côté des mesures néo-libérales pendant les mêmes périodes: baisses d’impôts pour les très riches et les grosses corporations, hausses de taxes et tarifs (taxes déguisées) dans les poches de la classe moyenne et des moins nantis (eh oui! même eux paient des taxes), privatisations, sous-traitances et PPP (lisez Duchesneau), « portes tournantes » chez les dirigeants des sociétés d’État et des grands conseils d’administration privées, etc.
@ThomasML ET P. Lagassé
Même le Parti Libéral qu’on accuse de dilapider l’héritage de la Révolution Tranquille n’a mis sur pied aucune mesure qui ne vise pas à sécuriser le modèle….Les dépenses de programmes dans le secteur public ont augmenté chez les libéraux depuis qu’ils sont au pouvoir…..
Même pour la hausse des frais de scolarité, on n’a pas une mesure de nature néolibérale parce que pour chaque dollar fourni par les étudiants, le gouvernement en rajoute un autre. Une mesure néolibérale aurait seulement substitué le financement de l’État par celui des étudiants et dans le plan libéral, ce n’est pas le cas.
Le néo-libéralisme, c’est la mise au rancart des solutions étatiques et collectives. Je ne vois aucune mesure, dans le débat sur les frais de scolarité mais aussi de manière plus générale dans le développement des politiques publiques actuelles au Quebec, le signe d’un néo-libéralisme débridé.
Allez-voir du côté d’Ottawa…avec la refonte de l’Assurance Emploi et les coupures dans les services publics, on est en plein dans la déconstruction de l’État.
Les étudiants et les manifestants se trompent de cible…..à trop vouloir étirer l’élastique de nos finances publiques, en étant pas conscients des défis d’équilibrage de nos dépenses, on court directement vers une destruction désordonnée du système, qui ne sera pas à notre avantage…..l’exemple Grec est patent à cet égard.
On peut cependant encore développer des solutions mitoyennes, qui font appel à un effort modéré de la part de tous les acteurs du sytème et on réussira à conserver le filet social que nous avons bâti avec le temps.
je cite Martin Coiteux:
En 2003, les dépenses de programme de l’État québécois représentaient 19,6% du PIB. En 2011, cette proportion avait grimpé à plus de 25%. En 2003, la part des secteurs public et parapublic dans l’emploi total atteignait 24%. En 2011, cette part était toujours de 24%. En d’autres termes, ce gouvernement accusé par tout ce qui bouge à gauche du centre de brader le «modèle» social-démocrate québécois n’a jamais fait autre chose qu’en gérer l’expansion.
Les libéraux sont en mode fin de règne et gouvernement avec très peu de vision et leurs conneries commencent à les ratrapper. Cependant, les accuser de déconstruire le ‘modèle Québécois’ ne tient pas la route.
La rue est en train de construire un mythe, celui de la richesse infinie de la société québécoise. Avec un PIB par habitant de 5% de plus que le Nouveau-Brunswick, cette richesse a bien certainement ses limites.
The great enemy of the truth is very often not the lie — deliberate, contrived and dishonest — but the myth — persistent, persuasive, and unrealistic. – John F Kennedy
Si c’est difficile de comprendre la crise quand on est journaliste, dont le travail consiste à scruter et analyser la situation de près, imaginez ce que c’est pour nous, citoyens qui regardons tout ça passer avec un oeil moins dévoué. J’ai pour ma part publié un petit sondage maison (http://www.surveymonkey.com/s/RJCYG37) pour tenter d’y voir plus clair mais j’ignore encore si j’arriverai à y tirer des conclusions éclairées. J’attends le vol de la chouette.
J’ai lu les résultats (les questions – et les choix de réponses – sont admirablement pertinentes. Les résultats me semblent pondérés (dans le sens de sages). Ils sont tout le contraire d’étonnant sauf peut-être aux yeux des sectaires d’un côté ou de l’autre.
Excellent sondage et les résultats vont dans le sens de ce que je croyait i.e. dans le gros bon sens.
ATTENTION!
Dans un sondage, la formulation des questions est un enjeux important. Il y a toute une méthodologie à respecter pour que la ceuillette des données soit la plus représentative possible. Il est primordial de connaître les caractéristiques de la méthode choisie par le sondeur et d’y confronter les réponses.
Par exemple, demander si le gouvernement «a l’obligation de négocier avec des groupes de citoyens lorsque ceux-ci sont en désaccord avec une décision» c’est une généralité trompeuse. Il est rare qu’il n’y ait pas un groupe qui soit en désaccord. Ce qui insinue que le gouvernement dans ce cas devrait soit toujours négocier, soit ne jamais négocier. Il est fort probable alors que plus ou moins consciemment les répondeurs choississent «jamais négocier» car sinon on négocierait tout le temps.
Il faut donc que le contexte soit introduit dans votre sondage…SVP NE LISE PAS QUE LES GROS TITRES DES SONDAGES!! VOUS NE VOUS FIEZ PAS UNIQUEMENT AUX GROS TITRES DES PUBLICITÉS? VS REGARDEZ PLUTÔT LES PETITS CARACTÈRES DANS LES PUBS? ALORS LISEZ LA MÉTHO DES SONDAGES 😉
« .. Et pendant ce temps, les salaires et revenus des gens ordinaires, des salariés, stagnent depuis des décennies…. »
Juste une petite note en passant: Des gens ordinaires, il y en a pas juste dans notre pays. Si les étudiants étaient si solidaired, ils regarderaient ailleurs dans le monde.
Depuis 1999 les salaires ont doubler en Asie et trippler en Europe orientale en en moyenne dans le monde il y a eu une augmentation de 22%. Nous sommes maintenant dans une économie mondiale, c’est normal que nos salaires stagnent. Et c’est tant mieux car les Chinois, les Indiens et les Ukrainiens ont aussi droit a leur juste part. Arrêtons de dire que c’est la faute des banques et des grosses compagnies.
Wow, quelle argumentation fallacieuse! Je ne sais plus quoi dire …
La menace et le spectre de l’URSS tout-à-l’heure et maintenant bienheureux soient les Chinois. Je vous dirais que la qualité et la constance de votre argumentation laissent à désirer.
Hausse des salaires, sans doute. Inflation aussi. Faux besoins peut-être. Et de l’eau de plus en plus sale sous les ponts j’imagine. Écoutez, si vous ne vous donnez pas la peine de nous parler de qualité de vie, de pouvoir d’achat, de libertés, des capacités de se réaliser, et d’équité et d’égalité sociales, prière de ne plus sapper nos énergies avec votre économisme ténu et résigné. On en a soupé.
Pour le moment les livres d’économie ne sont pas à l’index, j’en profiterais si j’étais vous!
Je savais bien que quelques philosophes qui crient a l’imposture et a la fausseté riposterait.
@PA Paquet
Je ne vous donnerai pas mes références car à l’évidence, vous ne sauriez pas le comprendre car vous n’avez rien compris a mes arguments.
@Kicklacacan : Votre stratégie c’est la lâcheté ou l’étroitesse ? Je ne la saisis pas non plus celle-là.
Amsel (Amschel) Bauer Mayer Rothschild: «Laissez-moi émettre et contrôler l’argent d’une nation et je ne me soucie pas de ceux qui font ses lois».
Est-ce assez clair?
Une réforme démocratique en profondeur est la priorité car la démocratie réelle est le seul moyen qui permet de contrôler l’économie, et cette réforme démocratiquie ne viendra pas des partis politiques qui profite des institutions actuelles, mais du peuple réuni en Assemblée constituante. D’où la Coalition pour la Constituante.
C’est vrai M.Baillargeon. On peut toujours apporter tous les changements que vous souhaitez sans rien changer à notre niveau de vie. Vos fonds de pension, les clubs prices, les restaus. branchés du plateau, les voyages en Europe. Et les dépenses de l’Etat, jamais assez, et je vous comprend dans votre position.
Mais quelque chose me tracasse. Tout ce système économique, vos fonds de pension d’enseignant, ne se financent-ils pas par la participation aux profits d’entreprises, partout dans le monde, tiens, même Aveos, pourquoi pas !!
Et ça ne vous cause pas problème, ces deux Québec, l’un qui comprend des travailleurs, sans rapport de force, au front de la mondialisation, avec peu de droits, sauf celui de payer l’impôt pour offrir à des groupes des avantages dont lui-même ne bénificie pas, et l’autre, organisé, protégé, subventionné, qui ne risque pas d’arriver à la retraite relativement pauvre après des années de dûrs labeurs, qui occupe la grande partie de notre espace médiatique (sauf ce satané « La Presse », fachiste, néolibéral, etc,etc). Au fond, il s’agit de continuer à donner l’illusion de quête du changement, de rébellion. et de se servir des bigs shots à cigare comme écran de fumée au véritable enjeu: le maintien féroce des avantages et du pouvoir des groupes qui au Québec se sont partagés l’assiette depuis 40 ans. La lutte sera dure. Mais il faut au moins commencer par dénoncer l’hypochrisie de votre camp. C’est déjà ça.
24 mai 2012 · 16h02
kicklacacan
« C’est beau de voir un philosophe parler d’économie. C’est comme un ingénieur qui parle de coiffure »
(1)
Ouf c’est comme des economistes qui parle de mathematiques et de modeles …
C’est sur que le baccalaureat en economie prepare adquatement a discuter des problemes impliquant des equations differentielles aux derivees partielles nonlineaires et ensuite on voit comment il permet tres souvent aux dententeurs de ces diplomes de cerner toutes les limites des modeles et d’etre modeste dans leur analyse …
(2)
« Oui, nous sommes dans une oligarchie mais le commun des mortels comme vous et moi n’avons pas la formation pour prendre des décisions dans ce monde de plus en plus complexe alors notre rôle est de choisir l’équipe la plus succeptible de défendre nos droits mais aussi notre économie dans le monde et ca s’appelle les élections. »
Je pense qu’avec une formation au dela des etudes graduees dans les sciences pures me donnent une petite voix au chapitre …
En quoi Jean Charest avec un baccalaureat en droit ou Lucien Bouchard est plus a meme de comprendre les enjeux profond et complexes …
En quoi ils sont plus a meme de comprendre les aspects scientifiques et techniques …
Pour le moment moi ce que je constate c’est que leur seul talent est d’etre a l’ecoute de certains lobby et de savoir s’envoyer l’ascenseur …
(3)
Si vous pensez manquer d’ampleur intellectuelle et voulez circonscrire votre role de citoyen au 4 ans grand bien vous fasse mais parlez pour vous
… et en passant allez donc chez le diable ( en tout respect bien sur ) …
(4)
« Tout pays qui à ignorer l’économie mondial dans le passé et qui s’est refermer sur elle même (URSS, Chine, Cuba,…) s’est tiré dans le pied et à finallement du jouer le jeu. »
Le bon vieu sophisme de oui mais l’URSS, la china et cuba …
Tellement subtil … bravo
Note de meme:
Je suis tres heureux que le blogue ici soit ouvert a tous.
J’aimerais mentionner ( car aucun autre recour que me plaindre sur un autre blogue car voir.ca prend pas cela au serieux) qu’il ne m’est plus possible de publier sur le blogue de Jerome Lussier depuis deux jours ( je pense qu’il fait partie des gens qui ne comprennent pas) .
C’est tout de meme fou qu’un commentaire sur comment les liberaux qui habituellement evoquent les chartes et les droits fondamentaux, decide de limiter les droits pour les etudiants et comment on peut s’inquieter du fait que le ministre de la securite publique ait dit que la date d’echeance de la loi est pour etre plus acceptable pour la charte …
soit censurer …
Disons qu’on est pas mal loin d’enfreindre les 11 regles de la netiquette.
Est-ce que je suis le seul internaute qui est tanne de la censure sur certains blogues ?
J’aimerais mentionner que ce meme Jerome Lussier evoque souvent les droits, la democratie et la liberte d’expression.
Est-ce que je suis le seul tanne des double discours ?
Quand on crie au sophisme, il faut des arguments pour le prouver sinon ca devient en soit un sophisme.
Sinon, ce n’est pas en envoyant les gens chez le diable qu’on fait avancer les idées.
« Quand on crie au sophisme, il faut des arguments pour le prouver sinon ca devient en soit un sophisme. »
Le sophisme de renversement … bravo … mais l’affaire c’est que c’est vous qui avez a expliquer le lien entre
« « Tout pays qui à ignorer l’économie mondial dans le passé et qui s’est refermer sur elle même (URSS, Chine, Cuba,…) s’est tiré dans le pied et à finallement du jouer le jeu. » »
et le propos du texte car c’est a mon sens une fausse objection …
A quel moment explicitement le texte de Normand nous amene a votre propos sur ignorer l’économie mondiale et être refermer ?
Monsieur Baillargeon, votre regard est d’une lucidité apaisante. Merci de mettre le doigt sur le bobo, merci d’écrire ces livres et ces articles. Je suis en plein dans « les chiens ont soif » (si approprié es temps-ci!). C’est ce genre de commentaire qui nous permet de croire un tit peu qu’on peux changer les choses.
Il n’y a rien de plus frustrant que de lire les journaux et de n’y trouver que des articles anecdotiques sur des vitres brisées ou une déclaration « appelant plus-ou-moins-peut-être-ya-des-chances à la violence » d’un leader étudiant. Merci de recentrer les choses.
M. Baillargeon,
un grand merci pour vos lumières. Je croirais me retrouver dans votre fameux cours sur les fondements de l’éducation…
Je pensais exactement la même chose 🙂
Des cours très colorés …. et toujours très intéressants !
Un grand merci pour vos lumière M. Baillargeon! Je me croirais à votre fameux cours des fondements de l’éducation…
Vous dites: … »Ce sont, au moins pour une part, des gens qui ont conscience de tout cela qui se présentent dans l’espace public en ce moment. Ils sont critiques, informés, lucides.. ». Une part, une très petite part oui, car pour la majorité il s’agit de personnes juste trop contentes de pouvoir faire une révolution, un défoulement collectif, ou simplement ressentir un sentiment d’appartenance à quelque chose qui les changent de leur vie monotone. Pour ce qui est du ras-le-bol du gouvernement qui donnent nos ressources, j’en fais partie, et c’est pourquoi j’avais l’intention de donner mon vote au PQ…ou en fait c’était plus un votre contre le PLQ. Et c’était presque dans la poche, le gouvernement était en fin de mandat, au plus bas dans les sondages et pratiquement fini. mais voilà que tous ces jeunes qui agissent depuis des mois comme si il n’y avait qu’eux qui existaient au québec, au mépris des autres, du bien public, et au mépris de toute personne qui ne pense pas comme eux, sont en train de remettre le PLQ sur les rails et peut-être faire réélire le gouvernement qu’ils souhaitaient voir tomber.
« mais voilà que tous ces jeunes qui agissent depuis des mois comme si il n’y avait qu’eux qui existaient au québec, au mépris des autres, du bien public, et au mépris de toute personne qui ne pense pas comme eux, sont en train de remettre le PLQ sur les rails… »
Elle est là l’aliénation, monsieur Prévost: voir le mépris en ceux qui luttent contre lui et percevoir ce gouvernement méprisant comme garant du respect du bien commun.
N’en avez vous pas assez de vous faire remplir, parfois?
Merci pour cet article. C’est, en de meilleurs termes, ce que j’essaie d’expliquer depuis le début à qui veut bien m’entendre. Ceux qui ne comprennent pas ont été vachement insensibles depuis plusieurs années. Ils croient peut-être que quand l’attention est détournée d’un scandale par un tsunami ou un star académicien, alors on oublie. Non, on n’oublie pas, on accumule. Parce que dans notre quotidien de 9à5 on n’a pas la possibilité de prendre toutes les causes à bout de bras. Cette crise est la crise de toutes les causes. Et ceux qui ne comprennent pas, ils étaient où le 22 avril. Il me semble qu’avec un peu d’imagination ils auraient pu commencer à comprendre qu’il se passe quelque chose. Manque de vision? Obstination? En tout cas c’est de la vieille politique.
Très bon texte en continuité selon moi avec le documentaire L’encerclement – La démocratie dans les rets du néo-libéralisme (Brouillette, 2008) en ce qui concerne le brassage du capital financier des années 1970 qui a eu comme condition d’épanouissement la mise à mort du politique, du collectif et du bien commun. La poussée actuelle de contestation de ce régime partout dans le monde sera peut-être à saisir sous l’angle d’une espèce de coupure épistémologique (Foucault). À un moment donné, on est rendu dans un autre monde sans avoir passé de A à B, n’en déplaise aux Pratte, Dubuc, Facal, à ces « valeurs sûres » en train de sûrir… Vive le Québec cultivé! Vive cet autre Québec qui est en marche comme l’écrivait récemment Georges Leroux.
Lisez ça : http://parolecitoyenne.org/node/21582&dossier_nid=1213
Petit témoignage d’un ancien cégépien d’il y a pas si longtemps… pour étoffer votre réflexion.
Lorsque un être humain vient au monde, il sort de son cocon. Puis en grandissant, sont univers s’élargie. Ce qui était d’abord une seul pièce, devient une maison… La maison cède ensuite sa place à un quartier (petite enfance)… Ce quartier se transforme ensuite en ville (adolescence), pour finalement devenir une société (dans notre cas, le Québec). C’est le passage à l’âge adulte.
Je reviens à moi… Lorsque j’ai effectué le passage à l’âge adulte (au Cégep) je me suis senti envahi d’une profonde énergie révolutionnaire. J’ai toujours eu du mal à me l’expliquer, mais ma réflexion m’a amené à croire que j’étais en fait en train de vivre le deuil de mon idéal de société.
Enfant, j’ai grandi dans une famille aimante et respectueuse de mon cheminement personnel (ce qui a fait de moi un citoyen qui se sent libre et qui contribue à la société dans laquelle il évolue via une carrière que j’ai choisi). J’ai donc naïvement penser que la société était le reflet de ma réalité d’enfant. C’est à dire, aimante, protégeante, tolérante ou il y a certaines règles, mais toujours élaborées dans le but de permettre à la société de vivre en harmonie (du moins une harmonie pour le plus grand nombre de citoyens possible). Je croyais que c’était ça une société démocratique libre…
Quelle belle naïveté!
Lorsque j’ai pris connaissance de la société plus élargie dans laquelle je vivais, j’ai découvert autre chose et c’est sa le deuil d’ont je parle. Ma perception est que les étudiants sont à prendre connaissance de la société dans laquelle ils évoluent. Et que cette société n’est pas exactement à la hauteur de leurs attentes. Pire, cette société a choisi eux (cette génération-ci) pour leur envoyer une bonne dose de réalité sous la forme d’une saut d’eau glacée au visage. Sa réaction à cette jeunesse, se lever debout et regarder d’un air perçant rempli de dégoût cette société qu’ils croyaient juste et bienfaisante.
Évidemment, ce ne sont pas tous les étudiants qui affichent la même naïveté que moi à leur âge. Mais fort à parier que la majorité vive ce choc… Ce deuil. Par contre, l’agressivité (suivi d’intimidation, de brutalité et de mépris) à leur endroit est d’une telle force que leur disjoncteur révolutionnaire à comme qui dirait «sauté».
Pour ma part, je trouve que l’équation est simple. Le gouvernement a sorti du champ gauche une modification fondamentale à notre société. Celle de renverser violemment la tendance vers une accessibilité de plus en plus élargie (d’un point de vue tarifaire) à l’éducation supérieure (à cause d’une progression plus lente des frais – déjà peu élevé – vis-à-vis l’inflation) dans laquelle le Québec cheminait. Ce renversement est fondamentale à plusieurs niveaux et de le justifier par des visées «d’excellence de nos universités» n’a tout simplement pas passé auprès de beaucoup de jeunes. Je perçois que ces derniers luttent pour que la société demeure axée vers l’accessibilité et la démocratisation du savoir (c’est-à-dire, la liberté du plus grand nombre à pouvoir librement – donc sans discrimination monétaire – choisir la profession qui lui semble appropriée afin qu’il prenne activement sa place dans la société et y contribue).
Tant que le gouvernement ne reviendra pas à l’identité fondamentale qu’il avait avant se revirement de mentalité, je ne crois pas que les étudiants seront satisfaits. Et si les étudiants en venaient a perdre ce combat, leur deuil d’une société idéale ne sera que plus grand que ce que moi j’ai vécu à leur âge…
Ceci dit, c’est mon humble interprétation de ce que je pense qui a passé par la tête de nos jeunes. Et de ce qui selon moi peut motiver les actions de plusieurs d’entre eux. (désolé du long texte et des fautes – il est tard…)
Pour bien prendre le pouls de ce qui se passe:
http://webtv.coop/video/22-avril-2012%252C-l%2526%2523039%253Bespoir/1fa55b108a3db651304e90f217eabe7a
Merci beaucoup pour cette contribution!
Mise en perspective historique appréciable qui permet de cerner ce qui aura fondamentalement facilité le saccage de la démocratie elle-même, via une économie « sauvage ». D’autant plus éclairant pour qui, comme moi, a l’âge d’avoir été témoin de cette dépossession sans trop rien y comprendre mais en la subissant de diverses manières au travail et dans les rapports sociaux contraints par le mercantile.
Parlant de la crise en cours comme étant « l’expression d’une critique radicale et pour cela inhabituelle de nos institutions, de notre société (…) et qui débouche aujourd’hui sur des revendications inédites présentées selon des modalités elles aussi inédites », il me paraît que la révolution technologique et l’esprit de gratuité qui anime nombre de ses acteurs se heurtent de plein fouet à ce politique débauché par le pouvoir financier. Dans cette perspective, la grève étudiante en cours et la couverture tout azimut de CUTV me semblent participer à l’échafaudage d’un « nouveau paradigme social en train de prendre forme, qui serait quelque chose comme celui d’un monde libre, un monde où aucun sens ne serait imposé à quiconque », dans l’absolu. Une révolution de la rue pour la rue par laquelle la « partialité dominante ne saurait plus être celle du fameux 1% qui assujettit tout ».
Des biais des médias de masse et de leurs fonctions secouées par l’activité engagée de CUTV, j’ai parlé là: http://me.voir.ca/dadaettatou/2012/05/23/cutv-et-la-revolution/ et puis là encore: http://me.voir.ca/dadaettatou/2012/05/24/cutv-et-la-revolution-suite/ …si ça peut intéresser. 😉
Pratte Dubuc Facal comprennent très bien, ils ont simplement choisit leur camp : celui des valets du 1%.
Merci pour cette éclairante explication. Dommage que votre texte ne soit pas traduit, il faudrait bien l’expliquer au reste du Canada. Tout ce qui est publié dans la presse en anglais est très méprisant envers le mouvement populaire.
Lorsqu’on reconnaît ne pas savoir si une proposition est vraie ou fausse, on fait appel à l’ignorance. C’est ce que semble faire Monsieur (ou madame) Kicklacacan en dénigrant les propos du philosophe.
A ce que je sache, le fait d’être philosophe n’empêche pas de connaître les chiffres. Bien au contraire. A-t-on besoin d’une si grande intelligence pour être un économiste ? L,expérience dicte que l’économie se résume bien simplement en un mot : épargne. Si je veux être à l’aise financièrement, je règle mes dettes et met X% de mon salaire de côté si je peux. Le reste est de la spéculation, de la vente, de la tromperie. La qualité de la richesse se pose si j’ai peu de salaire, s’il y a des disparités sociales trop importantes, si mon argent ne vaut rien. C’est ce dont il est question dans l’article du professeur Monsieur Baillargeon. Il explique un modèle.
Si les économistes sont indispensables, alors pourquoi le système économique est-il en si mauvaise posture et que notre société soit si endettée ? Réponse : parce que les économistes travaillent pour leur richesse personnelle à travers des cercles d’intérêts. C’est leur but. Les économistes sont comme les astrologues qui déforment la réalité : « Aujourd’hui, le Dow Jones est en Poisson. Ne précipitez pas vos investissements mais demain misez gros. ». Et pendant ce temps, dans la réalité, un délit d’initié.
Croyez-vous réellement que Gérald Fillion à Radio-Canada est un spécialiste de l’économie ? Il a l’air très crédible avec son élégant habit. Il est un vulgarisateur et un animateur. C’est ce qu’il dit de lui-même.
« Comment peut-on penser qu’il en soit autrement ? » dites-vous. Normand Baillargeon a fait une analyse claire et la démonstration d’un point de vue. Qu’avez-vous à proposer (ne serait-ce qu’une hypothèse) qui pourrait expliquer et/ou améliorer la situation selon une pensée d’économiste, s’il-vous-plaît ?
Voici un texte indien du quatrième siècle après J.-C. sur les devoirs du dirigeant. Essayer de comparer cela avec toutes les sortes de dirigeants actuels :
1- Libéralité, générosité. Le dirigeant doit disposer de la richesse pour le bien-être du peuple.
2- Un caractère moral élevé. Ne pas détruire la vie, tromper, voler ni exploiter, ni dire des choses fausses.
3- Sacrifier tout pour le bien du peuple.
4- Honnêteté et intégrité. Libre de peur ou de faveur dans l’exercice de ses devoirs. Sincère. Ne trompe pas le public.
5- Aimable et affable.
6- Austérité dans ses habitudes.
7- Absence de haine, mauvais-vouloir et d’inimité sans garder de rancune.
8- Non-violent.
9- Patient, tolérant, compréhensif. Supporte les épreuves sans s’emporter.
10- Non-opposition, non-obstruction. Ne s’oppose pas à la volonté populaire. Ne contrecarre aucune mesure favorable au bien du peuple.
On a le droit de rêver.
N’oublions pas que le parti libéral reste fidèle à on objectif initial: faire le maximum de profits. Le problème est que nous ne le savions pas, croyant, à tort, que sa fonction première était d’assurer le bien-être à sa population.
HYMNE À L’UNION
J’avoue très mal comprendre depuis le début l’opposition de certaines personnes face au mouvement de contestation qui défend présentement leurs droits et libertés fondamentales et qui, disons le franchement, tente aussi de protéger leurs propres investissements monétaires d’un vol collectif à large échelle. J’ai de la difficulté à le comprendre puisque ces personnes ont un intérêt, non seulement commun mais aussi clairement personnel dans cette lutte. Et ceux qui sont dans la rue n’exigent rien de la part des autres, si ce n’est de ne pas leur nuire.
Je crois avoir trouvé dans les commentaires de kicklacacan une explication à cette attitude sur laquelle je m’interroge depuis plusieurs semaines maintenant. Certains ne croient plus. Ils n’ont plus foi en leurs propres moyens. Ils s’auto considèrent impuissants et, au lieu d’une vaine colère qui ne ferait qu’ajouter à la honte qu’ils ressentent face à ce qu’ils considèrent comme un échec, ils ont choisi la résignation. Et cette résignation a un goût tellement amer qu’ils ne peuvent supporter de se la faire ainsi rappeler à grandes pompes dans le bruit fracassant des casseroles et la voix omniprésente des médias, à tous les jours, de plus en plus fort.
Je suis personnellement propriétaire d’une PME que j’ai bâtie à partir de rien du tout. Au cours de ce processus, j’ai rencontré plusieurs obstacles qui me semblaient tellement plus grands que moi… Assez que j’ai douté. J’ai douté de moi, de mon projet, de mon équipe… mais surtout de moi. J’ai douté et j’ai tourné en rond, pour un jour réaliser que ce doute était justement mon pire ennemi. Que c’est lui et rien d’autre qui m’empêchait de m’élever au-dessus de la mêlée et de voir ce qui se trouvait pourtant si près de moi.
À tous ceux qui appuient le mouvement de contestation populaire (qui est dorénavant beaucoup plus qu’un simple conflit étudiant à mes yeux), soyez patients et bienveillants puisque même ceux qui semblent présentement s’opposer à vos visions sont vos alliés. Vous en êtes responsables. Nous sommes tous responsables d’éteindre les peurs et se redonner foi en notre nation.
Parce que le Québec est un grand peuple à l’échelle mondiale. Parce oui, le rapport de forces est cyclique, et qu’il est ainsi de notre devoir de rétablir la balance le plus rapidement possible parce que l’élan sera toujours plus difficile à renverser. Parce qu’on peut le faire et que personne n’est meilleur que nous pour décider de ce qui est bon pour le Québec.
Ayons confiance en notre intelligence collective. Ayons foi en notre pouvoir. Lavons le nom de notre démocratie qui est présentement plus utilisé à titre de prétexte au contrôle de masse et à la répression que comme réelle valeur politique. N’acceptons pas de nous faire voler, ni diviser. Combattons la peur et prenons sous notre aile chaque citoyen.
Mais surtout, ayons foi en notre cause. Parce que même si l’idéal semble impossible à atteindre, le seul moyen de s’en approcher reste d’y croire.
Et déjà ça, c’est ce que j’appelle un monde meilleur.
LÉO FERRÉ «IL N’A PLUS RIEN»
Elle était belle comme la révolte
Nous l’avions dans les yeux,
Dans les bras dans nos futals
Elle s’appelait l’imagination
(…)
Monsieur!
Madame!
Laissez donc ces gens-là tranquilles
Ces courbettes imaginées que vous leur inventez
Ces désespoirs soumis
Toute cette tristesse qui se lève le matin à heure fixe pour aller gagner VOS sous,
Avec les poumons resserrés
Les mains grandies par l’outrage et les bonnes moeurs
Les yeux défaits par les veilles soucieuses…
Et vous comptez vos sous?
Pardon…. LEURS sous!
Ce qui vous déshonore
C’est la propreté administrative, écologique dont vous tirez orgueil
Dans vos salles de bains climatisées
Dans vos bidets déserts
En vos miroirs menteurs…
Vous faites mentir les miroirs
Vous êtes puissants au point de vous refléter tels que vous êtes
Cravatés
Envisonnés
Empapaoutés de morgue et d’ennui dans l’eau verte qui descend
des montagnes et que vous vous êtes arrangés pour soumettre
A un point donné
A heure fixe
Pour vos narcissiques partouzes.
Vous vous regardez et vous ne pouvez même plus vous reconnaître
Tellement vous êtes beaux
Et vous comptez vos sous
En long
En large
En marge
De ces salaires que vous lâchez avec précision
Avec parcimonie
J’allais dire « en douce » comme ces aquilons avant-coureurs et qui racontent les exploits du bol alimentaire, avec cet apparat vengeur et nivellateur qui empêche toute identification…
Je veux dire que pour exploiter votre prochain, vous êtes les champions de l’anonymat.
BEL «HOMMAGE» AUX EXPLOITEURS ET «CROSSEURS»
JSB
LE TEXTE DU FILM «LE TEMPS DES BOUFFONS»: PIERRE FALARDEAU, INSPIRÉ PAR LÉO FERRÉ:
«On est au Ghana en 1957, avant l’indépendance. Jean Rouch tourne un documentaire, Les Maîtres fous, sur la religion des Haoukas. Chaque année, les membres de la secte se réunissent pour fêter. Ils sont possédés. Possédés par des dieux qui s’appellent le gouverneur, le secrétaire général, la femme du gouverneur, le général, la femme du docteur. En 1957, le Ghana, c’est une colonie britanique… quelques rois nègres pour faire semblant, mais les vrais maîtres sont anglais. Une colonie avec tout le kit: Union Jack, God Save the Queen, perruques, cornemuse, pis la face de la reine en prime. Ici, on connaît.
La religion Haoukas reproduit le système colonial en plus petit, mais à l’envers. Les colonisés se déguisent en colonisateurs, les exploités jouent le rôle des exploiteurs, les esclaves deviennent les maîtres. Une fois par année, les pauvres mangent du chien. Une fois par année, les fous sont maîtres. Le reste du temps, les maîtres sont fous.
On est au Québec en 1985. Chaque année, la bourgeoisie coloniale se rassemble au Queen Elizabeth Hotel pour le banquet du Beaver Club. Ici, pas de possédés, juste des possédants. A la table d’honneur, avec leur fausse barbe et leur chapeau en carton, les lieutenants gouverneurs des 10 provinces, des hommes d’affaires, des juges, des Indiens de centre d’achats, des rois nègres à peau blanche qui parlent bilingue. Comme au Ghana, on célèbre le vieux système d’exploitation britanique. Mais ici, c’est à l’endroit. Ici, les maîtres jouent le rôle des maîtres, les esclaves restent des esclaves. Chacun à sa place!
– Bonsoir, mesdames et messieurs. Good evening, ladies and gentlemen. My name is Roger Landry. I am your president of the Beaver Club. It is my privilege to welcome you to the twenty-seventh annual dinner of the Beaver Club celebrating this year the two-hundredth anniversary of the Beaver Club in Montreal. Sont réunis ici ce soir, dans cette illustre enceinte, des personnalités dont le seul nom évoque assurément la grandeur et l’honorabilité; puisque, en fait, à cette table ils sont tous honorables. En titre… Mais rassurez-vous, ce soir, exceptionnellement, ils redeviennent tous humains et les règles du protocole sont dès maintenant abolies. Avant de ce faire, j’ai reçu, il y a quelques instants, a few minutes ago this telegram: I am very sorry that I am unable to be with you tonight, but I am pleased to be able to send congratulations on the occasion of the anniversaries. Je vous souhaite à tous une soiré agréable et au Beaver Club beaucoup de succès dans les années à venir. The right honorable prime minister of Canada, Brian Mulroney. »
Des bourgeois pleins de marde d’aujourd’hui déguisés en bourgeois pleins de marde d’ autrefois célèbrent le bon vieux temps. Le bon vieux temps, c’est la Conquête anglaise de 1760; par la force des armes, les marchands anglais s’emparent du commerce de la fourrure. Chaque année, les grands boss se réunissent pour fêter leur fortune. Ils mangent, ils boivent, ils chantent. Ils s’appellent McGill, Ellice, Smith, Frobisher, Mackenzie. C’est ca, le Beaver Club il y a 200 ans. C’est la mafia de l’époque. Ils achètent tout : les terres, les honneurs, les médailles, le pouvoir, tout ce qui s’achète. La gang de fourrure forme lentement l’élite de la société. Les voleurs deviennent tranquillement d’honorables citoyens. Ils blanchissent l’argent sale en devenant banquiers, seigneurs, politiciens, juges. C’est ça, le Beaver Club au début.
Deux cents ans plus tard, leurs descendants, devenus tout à fait respectables, font revivre cette fête par excellence de l’exploitation coloniale. Le gros Maurice, ministre des Forêts, devenu boss d’une multinationale du papier. Jeanne Sauvé, sa femme, administrateure de Bombardier, d’Industrial Insurance, et gouverneuse générale. Marc Lalonde, ancien ministre des Finances, maintenant au conseil d’administration de la City Bank of Canada. Francis Fox, ministre des Communications, engagé; par Astral Communications. Toute la gang des Canadiens français de service est là, costumé en rois nègres biculturels. Des anciens poiticiens devenus hommes d’affaires. Des anciens hommes d’affaires devenus politiciens. Des futurs politiciens encore hommes d’affaires.
Toute la rapace est là: des boss pis des femmes de boss, des barons de la finance, des rois de la pizza congelée, des mafiosos de l’immobilier. Toute la gang des bienfaiteurs de l’humanité. Des charognes à qui on élève des monuments, des profiteurs qui passent pour des philanthropes, des pauvres types amis du régime déguisés en sénateurs séniles, des bonnes femmes au cul trop serré, des petites plottes qui sucent pour monter jusqu’au top, des journalistes rampants habillé en éditorialistes serviles, des avocats véreux, costumés en juges à 100 000$ par année, des liche-culs qui se prennent pour des artistes. Toute la gang est là : un beau ramassis d’insignifiants chromés, médaillés, cravatés, vulgaires et grossiers avec leurs costumes chics et leurs bijoux de luxe. Ils puent le parfum cher. Sont riches pis sont beaux; affreusement beaux avec leurs dents affreusement blanches pis leur peau affreusement rose. Et ils fêtent…
Au Ghana, une fois par année, les pauvres imitent les riches. Ici, ce soir, les riches imitent les riches. Chacun à sa place… Les bourgeois anglais se déguisent en bourgeois anglais, les collabos bilingues s’habillent en collabos bilingues, souriant et satisfaits, les Écossais sortent leur jupe écossaise, les Indiens se mettent des plumes dans le cul pour faire autochtones. On déguise les Québécois en musiciens pis en waiters. Les immigrés? Comme les Québécois, en waiters! Chemises à carreaux et ceintures fléchée. Manque juste les raquettes pis les canisses de sirop d’érable. Des porteurs d’eau déguisés en porteurs de champagne. Alouette, gentille alouette!
C’est toute l’histoire du Québec en raccourci. Toute la réalité du Québec en résumé : claire, nette pour une fois, comme grossie à la loupe. Ce soir, les maîtres fêtent le bon vieux temps. Ils fêtent l’âge d’or et le paradis perdu. Ils crient haut et fort, sans gêne, leur droit au profit, leur droit à l’exploitation, leur droit à la sueur des autres. Ils boivent à leurs succès. Ils chantent que tout va bien, que rien ne doit changer, que c’est pour toujours… toujours aux mêmes, toujours les mêmes.
Ils sont pareils partout… à New York, à Paris, à Mexico. Je les ai vus à Moscou vomir leur champagne et leur caviar sur leurs habits Pierre Cardin. Je les ai vus à Bangkok fourrer des enfants, filles ou garçons, pour une poignée de petit change. Je les ai vus à Montréal dans leur bureau avec leurs sales yeux de boss, leur sale voix de boss, leur sale face de boss, hautains, méprisants, arrogants. Des crottés avec leur chemise blanche pis leur Aqua Velva. Minables avec leur Mercedes pis leur raquette de tennis ridicule. Comme des rats morts. Gras et épais avec leurs farces plates pis leurs partys de cabane à sucre. Pleins de marde jusqu’au bord à force de bêtise et de prétention. Crosseurs, menteurs, voleurs. Et ça se reproduit de père en fils. Une honte pour l’humanité!
Au Ghana, les pauvres mangent du chien. Ici, c’est les chiens qui mangent du pauvre. Et ils prennent leur air surpris quand on en met un dans une valise de char.
– Ensemble, merci au chef, nos applaudissements, nous lui disons merci. Ladies and gentlemen, together let’s thank magnificently. Bravo! Et maintenant, as president of the Beaver Club, may I say to you the following : never any club has been so honoured and so magnificently rewarded on its two-hundredth anniversary to have such a magnificent membership as you are. A vous tous, nos membres, à nous tous, applaudissons-nous. We are magnificent people and I raise my hat to all of us. Bravo. You are as beautiful as I think I am. Thank you very much. Good evening. Bravo. Good night. Tout le monde, les serviettes, on fête, on témoigne notre appréciation. Everyone, yes, that’s right! Bravo.
Applaudissons-nous. We are magnificent people. Quelle boufonnerie!
– Bravo. God bless you.
« Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. »
La Boétie»
Ouf! Le lourd héritage!
Cher Normand Baillargeon,
Article lumineux, et qui suscite chez moi deux points d’interrogation. Comment se fait-il que cette déréglementation soit arrivée juste après les mouvements de mai 68? Et deuzo: si tout allait si bien, pourquoi mai 68?
Et puis, une troisième: le petit livre de Jean Laliberté (Réinventer la démocratie : pour une démocratie participative sans partis politiques et sans élections) est-il, selon vous, une piste intéressante?
Merci, tous vos écrits sont passionnants.
Renée Lavaillante
Je me permets de reproposer le lien qui est dans le premier commentaire et également évoqué dans celui de M. Roméo Bouchard:
«Roméo Bouchard
Une réforme démocratique en profondeur est la priorité car la démocratie réelle est le seul moyen qui permet de contrôler l’économie, et cette réforme démocratiquie ne viendra pas des partis politiques qui profite des institutions actuelles, mais du peuple réuni en Assemblée constituante. D’où la Coalition pour la Constituante.»
http://www.sansparti.org/
Texte magnifique et recherché, merci !
Ma perception de la grève étudiante est la même que la vôtre Monsieur Baillargeon!
Nul besoin d’être philosophe, architecte, ingénieur ou autres pour le comprendre et, les causes en sont le désengagement des états, la déréglementation en tout domaine et le néo-libéralisme à outrance. Des dirigeants méprisants élus avec à peine 24% des voix se comportant comme des dictateurs comme c’est le cas actuellement au Qc. La population en a assez et ce sont nos jeunes qui ont le courage de le crier à haute voix quand nous devrions tous être à leur côté plutôt que de les condamner comme c’est le cas chez 60% de la population. Honte à ceux-ci!!!
Je suis pleinement d’accord avec vous, Monsieur Henrietta!
Chacune des personnes mentionnées en titre a sa raison de ne pas comprendre ou ne pas vouloir comprendre ce qui se passe. S’il y avait au moins un peu de bonne foi et d’ouverture de leur part, ça pourrait les aider.
Dans le cas de Dubuc et Pratte, on va oublier ça, leur chèque de paie leur interdit de comprendre, voire d’essayer. Quand à Facal, qui est pourtant sociologue, il faut croire que sa fréquentation des HEC et des Bouchard/Talisman lui ont fait perdre quelques repères. Il vient de passer un an en Espagne où il se passe des événements similaires. Les avait-il vus venir? À un moment donné, il sera peut-être temps pour lui de retourner sur les bancs de l’école, et de se recycler! 😉
@kicklacacan
Si cela peut vous rassurer, je suis détenteur d’une maîtrise en physique. Et ce qui m’avait attiré vers la physique est justement l’aspect philosophique de cette science. Eh oui! Les plus grands physiciens étaient aussi des philosophes.
Je peux aussi ajouter que s’il y a un domaine que les scientifiques ne considèrent pas comme une science, c’est bien la pseudo-science économique.
Une belle démonstration est le fait qu’aucun économiste pratiquant l’idéologie néo-libérale (parce qu’il s’agit bien d’une idéologie totalement déconnectée de la réalité) n’a voulu admettre la crise des « subprimes » alors même qu’on y entrait de plein fouet. Il a fallu plusieurs mois avant qu’ils admettent l’évidence.
Évidence prédite et constatée par plusieurs économistes non néo-libéraux et par un grand nombre de gens (historiens, philosophes, sociologues et autres « penseurs ») bien avant qu’on y entre.
En fait, je vous invite à relire les promesses et les prédictions du « modèle » néo-libéral des années 1980. Vous verrez que ce « modèle » a eu tout faux sur tous les sujets. Aucune promesse remplie, aucune prédiction réalisée.
En science, on ne conserve pas 30 ans un modèle qui s’avère faux systématiquement sur toutes ses prédictions.
En économie, quand ça fait l’affaire des « riches et puissants », non seulement on le conserve et on l’impose, mais on écrase et ridiculise tous ceux qui remettent en question le « modèle ».
C’est pourquoi les néolibéraux comme Stephen Harper, et son pendant québécois Jean Charest, utilisent la démagogie en lieu et place de réelle argumentation. Et lorsque la science va contre leurs arguments, eh bien! ils cherchent à l’abolir!
Simple mais efficace!
Évidemment, ceux qui ne partagent pas la cause des carrés rouges ne comprennent pas… quelle condescendance venant d’un prof fini et radoteux de l’UQAM.
explique-nous ça debord mon j-f caron. moi je crois que normand a raison.
en quoi erre-je?
Il y en a qui connaissent un seul vocabulaire: celui de l’insulte personnalisée. Ce sont souvent des imbéciles frustrés par l’intelligence et les connaissances de ceux qu’ils n’aiment pas.
JSB
Merci, P. Lagassé, pour cette phrase réconfortante, «exacte », lucide et touchant à l’essentiel:
***«Je peux aussi ajouter que s’il y a un domaine que les scientifiques ne considèrent pas comme une science, c’est bien la pseudo-science économique.»***
Dans son livre POUR EN FINIR AVEC L’ÉCONOMISME, Richard Langlois affirme d’emblée:
***«De nos jours, on entend beaucoup parler d’économie. Beaucoup trop. (…) L’économie au service du monde est maintenant chose du passé. Nous vivons à une époque où c’est plutôt le monde qui est au service de l’économie. La Terre est devenue un gigantesque Club Price où les trois cinquièmes de la population n’ont pas de carte de membre.»***
Voici une autre citation d’une réflexion proposée par Richard Langlois:
***«L’espèce de raffinement qu’apport avec lui l’outil mathématique contribue à propager le mythe selon lequel l’Économie transcende les idéologies et constitue une sorte de « super science humaine » plus objective que la sociologie ou la science politique. Mais il n’en est rien et même la modélisation la plus sophistiquée ne saurait occulter son caractère foncièrement subjectif et ses liens étroits avec le politique, le social, et même le culturel.»***
Je souligne, en terminant que L’ÉCONOMISME (notez bien le «isme»), c’est une idéologie ou même une doctrine qui prétend qu’il faut reconnaître deux «données» indiscutable:
1) La science économique est la science humaine principale, celle qui éclipse les autres sciences humaines (anthropologie, sociologie, science politique, etc.). Elle est la seule «science» humaine qui soit vraiment SCIENTIFIQUE.
2) L’économie gouverne le monde et toute la vie humaine est soumise (ou devrait l’être) aux diktats des marchés et de la «réalité» économique.
Il y aurait tant à dire mais je retourne au silence, perturbé par le clavier de mon ordinateur.
JSB
Je ne peux me permettre de croire que le système fait défaut.
Je suis venu au Québec, j’y ai grandi et le système démocratique du Québec et ses gens aimables m’ont formé et m’ont forgé. Aujourd’hui je suis un être heureux et j’essaie de contribuer à cette société canadienne et québecoise qui m’a tant donné.
Le gouvernement canadien (ou québecois) est élu et il joue le rôle de gestionnaire. Il maintient la paix et l’ordre. Il assure les services et il protège le bien-être de son peuple, dans ce pays démocratique avec des gens bien et réfléchis. Le politique dans notre pays (le cher Canada et la belle province du Québec) n’est pas en danger. Et soyez pas dupe, la lutte actuelle est la lutte des cultures (et non la lutte des classes selon Marx). Ni les chinois, ni les américains, ni les français vont nous faire des cadeaux (nous, canadiens et québecois). La lutte de survie est une lutte économique. Et les canadiens forment un peuple bien réfléchi et conscient de leur richesse.
Je suis contre la loi 78. Je suis contre les protestations estudiantines actuelles qui dérangent beaucoup de monde. Je suis pour une négotiation sincère et sérieuse. Les étudiants devraient cesser de faire du vacarme. Le gouvernement du Québec devrait suspendre l’application de la loi 78. Je suis pour une hausse de frais de scolarité raisonnable.
Demande à ce que tu peux faire pour ton pays et non pas ce qu’il peut faire pour toi. Tout passe vous savez par le ventre. Allez faire un tour en Chine ou à Cuba ou au Vietnam pour voir comment la lutte des classes est devenue. Les capitalistes rouges sont mille fois plus riches que les capitalistes de chez nous. La révolte (ou la révolution) dans ces pays a créé une nouvelle classe qui est pire que celle qu’ils ont soi-disant libérée. Et après le PLQ, on aura peut-être le PQ ou la CAQ ? On n’est pas sorti du bois. C’est ensemble dans le respect que nous allons préserver ce beau pays à nos enfants et nos petits-enfants.
Quel cours d’histoire économique et sociale ! Si les étudiants avaient des cours comme celui-ci, pas étonnant qu’ils soient bien articulés et pleins d’espoir de changer le monde!! Ceux qui ne comprennent pas, sont durs d’oreille et pourtant, ils sont déjà passés par le climat qui sévit aujourd’hui! Mais, ils sont déjà VIEUX, puisqu’ils blâment la jeunesse et les plus âgés qui demeurent jeunes: créatifs!!!!
La maison flambe.On se questionne:pourquoi brûle-t-elle?Quand cette question aura trouvé réponse,on verra à mettre en oeuvre les moyens qui controleront l’incendie.Appeler les pompiers n’est pas judicieux tant qu’on ne connaitra pas l’origine du feu.Pas plus que de prendre un médicament sans avoir établi un diagnostic.Que tout celà est donc sensé,relève de la logique philosophique!Quand il n’y aura plus que des cendres nous en serons encore à discuter, supputer, nous perdre en vaine byzantineries .Le temps des échanges savants viendra plus tard lorsque les étudiants auront en main les résultats d’une session qu’ils n’auront pas perdue.Notre obligation absolue est d’assurer celà,d’assurer demain,pas l’avenir lointain qu’ils défricheront par leur travail.
Concrètement, la seule solution à toute cette pléiade c’est l’indépendance du Québec.
Selon moi, le combat du moment est merveilleux et se doit d’être fait. Mais, en ne nous attaquant qu’au provincial, nous omettons de nous pencher sur le vrai combat que vous soulevez ici. Ce combat, lui, doit être porté autant contre notre état provinciale que celui fédéral. Nous sommes fiers de notre lutte, mais ne nous illusionnons pas, le vrai pouvoir se trouve au fédéral. Malheureusement, et nous en avons la preuve en ce moment. Le Québec n’a pas son mot à dire dans l’échiquier politique canadien.
Antoine
@Antoine
Vrai.
Je suis tres confus: ce texte souleve de tres bons points contre l’interventionisme de l’Etat qui nous mene a la catastrophe, mais vous semblez renverser la logique pour faire un appel a la justice sociale et a plus d’egalite, donc plus d’interventionisme afin de restreindre davantage les libertes individuelles.
Faut juste arreter de voter pour ceux qui veulent faire intervenir encore et encore l’état dans nos vies.
That’s it.
Pas d’accord avec lui. Je crois que la crise actuelle est le résultat d’un arrêt brusque du progrès scientifique et technologique. Le système capitaliste fonctionne mal en période de stagnation économique. Faut s’y faire, on n’aura jamais d’autos volantes ni d’homme bionique, juste de meilleurs gadgets iGugusses.
« la crise actuelle est le résultat d’un arrêt brusque du progrès scientifique »
on aura tout lu. et quels sont les symptômes de cet arrêt brusque je vous pris?
« Le système capitaliste fonctionne mal en période de stagnation économique. »
haha! parle-moi d’une belle vérité de la palice. ben oui pis mon toaster marche mal quand yé pas branché.
merci pour la belle analyse.
Et y’a des trucs qui ne marchent pas – ou, au mieux, de travers et encore – en permanence…
@le calinours bienveillant
L’innovation en science et technologie a permis de faire des gains en productivité dans le secteur primaire de l’économie (exploitation des ressources naturelles) et dans le secteur secondaire (secteur manufacturier transformant les matières premières). Des travailleurs peu qualifiés peuvent ainsi utiliser des machines complexes afin de produire d’énormes quantités de ressources et de biens.
Mais nous avons aussi besoin des services de nos semblables, c’est le secteur tertiaire qui représente 70% de l’économie. Pour produire un service, le capital utilisé est le capital humain. Afin que la croissance économique se poursuive, il faudrait de meilleurs enseignants, de meilleurs gestionnaires, de meilleurs services financiers, de meilleurs psychologues, etc. Pour cela, investir en R&D ne sert à rien.
Qu’en pensez-vous?
Je donnerai ici d’autres raisons.
Les grandes industries sont en surcapacité de production et on a de la difficulté à écouler les stocks suivant la crise 2008, car le monde est surendetté.
D’autre part, les grandes banques d’affaires sont devenues trop puissantes, elles concentrent de trop grandes sommes d’argent n’étant pas assez réinjectées dans le système. Elles nuisent plus qu’elles n’aident l’économie internationale.
Selon Stiglitz, prix Nobel d’économie, la recherche et le développement, la création d’emplois stables, l’accès à l’éducation et aux services de santé sans devoir s’endetter à vie pour y accéder sont les bases saines des systèmes économiques.
Le capitalisme ou le néolibéralisme sauvage force l’approche de l’utilisateur-payeur pour à peu près tous les services, ce qui provoque une augmentation de l’endettement moyen des populations touchées, et à long terme c’est nuisible pour toute relance économique, car le pouvoir d’achat est grandement perturbé par l’endettement. Les gens s’appauvrissent parce qu’ils sont vampirisés par les ogres de la finance.
Aussi, aux États-Unis, 30 % de la production manufacturière a été délocalisée ailleurs dans le monde là où souvent la main-d’œuvre est facilement dix fois moins dispendieuse que dans nos pays industrialisés. Cette délocalisation massive prive nos gouvernements d’une base stable importante. C’est toujours la vieille histoire de la maximisation des profits, produire au moindre coût et tenter d’en obtenir le meilleur prix en fonction de la concurrence. La mondialisation dérégulée a accentué la compétitivité dans tous les secteurs de production. Les grands industriels ont presque toutes les libertés pour s’installer ou déménager là où la main-d’œuvre sera toujours la moins dispendieuse.
J’ai rencontré par hasard récemment, un homme à la retraite maintenant, dont la fonction était d’installer des usines de production en Chine, en Russie, en Inde et ailleurs dans le monde. Lors de notre discussion, il a précisé qu’en Inde il avait pu embaucher 250 travailleurs pour 250 $ par jour! Il ne semblait pas particulièrement fier de cela, mais c’était possible parce qu’encouragé par les marchés ouverts à ces pratiques. C’est 250 personnes pour lesquelles on paye 25 $ l’heure ou encore chaque travailleur est payé 1$ par jour. Aucun pays industrialisé ne peut rivaliser avec ça!
Sur le plan démographie, le monde a deux fois plus de population en 2012 qu’en 1960. La main-d’œuvre au rabais n’aura jamais été si abondante. Les modes de transports si efficaces, l’informatisation et l’optimisation des systèmes de production permettent de produire 10 fois ce que chacun de nous pourrait consommer. Tout fonctionne en mode accéléré, accélérant du même coup les crises inhérentes au capitalisme sauvage dérégulé auquel on oppose souvent la notion de développement durable.
Les crises sont provoquées et souhaitées par les spéculateurs financiers au sein de grandes banques d’affaires. Ils y font des affaires extrêmement lucratives. Il me faudrait retrouver la source, mais les 10 plus grands spéculateurs financiers gagnent chacun autour 1 500 000 000 $ annuellement. Les marchés sont contrôlés par la haute finance spéculative, on s’échange chaque jour 10 000 milliards de dollars. Et, le marché est concentré dans un très petit nombre des très grands joueurs qu’on appelle les nouveaux oligarques. Entre 2002 et 2008, on considérait que 300 familles géraient la moitié du PIB mondial. D’autres données, dont il me faudrait aussi retrouver la source, indiquaient que plus de 300 secteurs d’activité économique sur 500 étaient en situation d’oligopole, des presque monopoles concentrant des pouvoirs extrêmement grands dans les mains d’un très petit nombre de personnes. Cette concentration de pouvoirs économiques renforce plusieurs maux, dont le chômage de masse dans certaines régions, nous n’avons qu’à observer ce qui s’est passé dans le secteur automobile aux États-Unis au Michigan, là où les magasins à grande surface ont fermé, là où la ville a été abandonnée par les grands industriels pour devenir une presque ville fantôme.
Les problèmes peuvent être en partie réglés par une volonté ferme d’ordre politique de faire les choses autrement en ramenant une régulation dans les systèmes financiers spéculatifs, en favorisant des politiques sociales à tous les niveaux. Un gouvernement qui ne s’occupe pas de sa base démographique se dirige assurément vers la faillite, démographie oblige.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Population_mondiale
@levasseur
pas fou.
pour arriver à améliorer nos performances « humaines », et ainsi continuer à faire rouler l’économie pour un autre petit bout, faudrait que les étudiants puissent se concentrer à cent pour cent sur leurs études… en ce sens, diminuer les frais de scolarité me semble la bonne voie.
Bonjour,
Je fais partie de la délégation Québécoise qui va au forum mondial de Rio en juin prochain et j’ai adoré votre article qui résume très bien à mon avis la problématique mondiale actuelle.
Merci beaucoup
En général je suis d’accord avec les textes de N Baillargeon mais dans ce cas il me semble qu’il a visé un peu haut:faire du mouvement de mai 2012 au Québec une conséquence logique et quasiment inévitable de l’histoire de l’après-guerre !!
D’autre part en guise d’explication il nous fournit une description plutôt approximative de ladite période. En effet c’est un véritable tour de force d’avoir parlé de l’après-guerre et des trente glorieuses en « oubliant » le mouvement de mai 1968 (France, Mexique,Tchecoslovaquie…)et le choc pétrolier de1973 !! Et j’en passe !!
Le présent mouvement de mai 2012 au Québec est important il pose des questions de société fondamentales mais il est dangeureux de lui accorder des visées qu’il n’a pas ou qu’il n’a pas encore !!
Sans etre pour ou contre, je trouve simplement domage qu’on ne puisse discuter du problème sans mettre d’insulte, sans traiter l’autre d’incompétent, sans dire que son commentaire vaut de la marde, que l’autre est un imbécile, etc. Tout le monde a droit à son opinion… svp restez poli, faut rester unis et non se diviser pour une divergence d’opinion…
pourtant il existe bel et bien des opinions pourrites. regarde juste celle de phil ci-bas… qu’est-ce tu veux faire avec ça?
indice: rien.
Mr Baillargeon,
en voyant les agissements de plusieurs manifestants, on n’a pas l’impression qu’il s’agit d’un mouvement social, mais plutôt d’une crise d’enfants-rois.
Ces jeunes ne se sont pas faire dire « non » souvent au cours de leur enfance. À vrai dire, c’est comme si ils n’avaient reçu aucune éducation de vie. Et ça, c’est en grande partie la faute de cette génération de parents sans couilles qui n’ont jamais eu le courage de faire cette part importante de leur job de parents : imposer la discipline.
C’est probablement un vœu pieux, car au Québec ça nous prend du temps à comprendre les choses, mais j’espère que les parents de jeunes enfants prennent note de l’effet que peut avoir un manque d’éducation sur le développement personnel de leurs petits chérubins.
Je sais que ça sonne cliché, mais comment vont réagir ces jeunes lorsqu’ils se verront refuser une augmentation de salaire? Qu’ils se feront laisser tomber par leur copain ou copine? La vie est faite d’embûches, et de toute évidence ces jeunes ne sont pas prêts à y faire face.
Les étudiants auraient dû adopter un angle portant sur la mauvaise gestion du gouvernement. Là, je vous garantis que 90% de la population aurait embarqué dans le mouvement. Si l’état n’avait pas été aussi mal géré et endetté au cours des 40 dernières années, nous n’aurions pas eu à augmenter les frais de scolarité.
C’est peut-être une crise sociale, mais c’est aussi le début de la fin de l’état-providence, un phénomène qui a débuté en Europe, et qui risque de s’étendre à tous les pays socialistes qui ont promis mer et monde à leurs citoyens pour se retrouver finalement avec une dette intenable et des gouvernements inefficaces et corrompus. Espérons que la fin de cette ère ne se soldera pas par une guerre ou une catastrophe économique, comme c’est arrivé bien des fois dans le passé.
Il est terriblement évident que vous n’avez absolument rien compris à la situation, pauvre Monsieur Phil. Même le vaillant chasseur d’ours, ce vigilant et inspirant braconnier qui prend aux riches pour remettre aux pauvres d’esprit a clairement vu dans votre jeu (dont la carte-maîtresse est le deux de pique): vous contribuez à répandre des «opinions pourrites».
Encore un peu, à vous lire Monsieur Phil, avec ce profond mépris affiché à l’égard du déluge qui viendra après vous, vous seriez capable de nous écrire des énormités tel que – inventons une énormité si énorme qu’on ne risque pas de la confondre avec un truc le moindrement susceptible d’aboutir dans le monde réel – un «salaire étudiant» qui serait réclamé par les plus jusqu’au-boutistes de ces enfants-rois que vous dénoncez si vilement, par exemple.
On vous attend au détour…
Parce que ce n’est vraisemblablement qu’une question de temps avant que vous ne nous arriviez avec ce nouveau dénigrement de ce déluge qui vient derrière vous, hein?
Alors, c’est pour quand le moment où vous pourriez leur prêter, à ces adorables chérubins, l’idée de demander un salaire pour aller étudier? Un «salaire étudiant»… Un truc tellement gros que ça ne pourrait surgir que d’un esprit nihiliste métissé au somnambulisme aigu!
Enlevez vos gros sabots, pauvre Monsieur Phil. Prenez exemple sur le sens du civisme éclairé et du bon conseil. Recherchez dorénavant les judicieux avis d’un vaillant chasseur d’ours. À chaque fois que vous aurez le bonheur et la chance d’en croisez un sur votre route si manifestement brumeuse et purée de pois.
(Et guettez bien les bons mots qui ne sauraient tarder de la part du chasseur d’ours de service…)
À lire! Lettre ouverte aux policiers, de la part d’un ancien confrère à la retraite :
http://leglobe.ca/blog/2012/05/lettre-ouverte-aux-policiers-de-la-part-dun-ancien-confrere-a-la-retraite/
Wow, M. Baillargeon, merci pour ce texte, ça fait du bien de lire une analyse aussi intelligente, vos explications sont éclairantes et mettent des mots (et des faits) sur des choses que bien des gens ressentent sans pouvoir les expliquer ou les résumer aussi bien que vous le faites. C’est un plaisir que de vous lire!
Si vous voulez manifester votre désaccord contre les politiques néolibérales, contre le »Nouvel Ordre Mondial, contre cette fameuse oligarchie parasitaire de l’humanité, voici le lieu et le moment pour le faire: http://forum-ameriques.org/montreal
Pour ceux qui croient que le »Nouvel Ordre Mondial » est une théorie conspirationniste, prenez connaissance de leur programme de 2009: http://www.irsst.qc.ca/media/documents/divers/Programme-feia.pdf
Vous pouvez aussi lire le speech du maire à cet occasion: http://ville.montreal.qc.ca/pls/portal/docs/page/bur_du_maire_fr/media/documents/Conference_Montreal_2009.pdf
Et aussi écouter notre merveilleux premier ministre faire une allocution des plus désopilante (vous connaissez maintenant tous ses qualités d’humoristes!!!): http://www.youtube.com/watch?v=SltJhzbdOx0
D’ailleurs, si un journaliste peut m’illuminer sur ce que signifie ce »Nouvel Ordre Mondial » question que je puisse me brancher à savoir si je doit et/ou peut me prévaloir de mes droit démocratique pour m’ opposer à ce mouvement international ou si au contraire j’ai envie de l’embrasser pleinement. Le problème, c’est que le sujet n’est jamais abordé… Dans le fond, ça nous prendrait un »Nouvel Ordre Mondial Pour Les Nuls » qui ne serait pas écrit par un »tinfoil hat conspiracy nut » ni par un initié qui fait du prosélytisme. C’est tu possible??? 🙂
Merci à l’avance…
En appui aux étudiants, un excellent texte d’Hervé Philippe
Professeur titulaire, Chaire de Recherche du Canada en bioinformatique et génomique évolutive, Département de biochimie – Université de Montréal
http://la-lanterne.eu/chroniques/lettre-ouverte-au-premier-ministre-du-quebec/7220
Bachand, Charest et Courchesne devraient lire ce texte!
Merci pour cet article M. Baillargeon.
Peu de commentaires ‘éclairés’ dans les médias dominants en France, heureusement, il y a Daniel Mermet et ‘là-bas si j’y suis’…
On en parle aussi sur le blog de Paul Jorion, pour ceux qui ne connaissent pas encore…Une référence a mon avis…
Bref, un « capitalisme à l’agonie »…?
http://www.pauljorion.com/blog/?p=37378
Article extrêmement intéressant :
http://www.ledevoir.com/societe/le-devoir-de-philo/350922/john-rawls-contre-la-conception
Voyez à la fin ceux siégeant sur les conseils d’administration de certaines universités! Révélateur!
J’aime bien cette affirmation de Kenneth Boulding:
*****«Celui qui croit qu’une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste.»*****
Qui est Mister Boulding? Il est le président de l’American Economic Association. Cela me laisse ébaubi!
Une petite notation essentielle, à mon humble avis.
Certains s’étonnent ou se scandalisent lorsqu’ils voient Normand remonter plus ou moins loin dans l’histoire, comme si cela était inutile et snob.
Moi, je pense que ce qui se passe aujourd’hui entretient des liens complexes et labyrinthés avec la période historique qu’on appelle LES TRENTE ANNÉES GLORIEUSES (ou, plus simplement «les trente glorieuses).
Il faut se rappeler qu’il y a eu la guerre 1939-1945. Pendant cette période de nombreuses femmes, plus nombreuses qu’avant, ont commencé à travailler à l’extérieur de chez elles. Il fallait assurer la production de divers biens qu’on ne pouvait plus fabriquer en Europe. Il fallait aussi remplacer de nombreux hommes partis faire la guerre. Cela a permis aux femmes de faire une nouvelle percée dans le marché du travail.
Puis il y a eu l’après-guerre. Gigantesque était l’appareil de production. Mais la demande dite «solvable» se faisait rare. On a donc accéléré les processus publicitaires qui prétendaient qu’il ne fallait pas passer pour un minable aux yeux des voisins et des autres. On a aussi proposé plus facilement diverses formes de crédit. Alors, chacun se devait d’avoir sa bagnole, son téléviseur, son réfrigérateur, divers appareils ménagers et tout un ensemble de produits présentés comme essentiels.
C’est à cause de ce gigantesque appareil de production (et de consommation plus ou moins forcée) que l’on parle des TRENTE GLORIEUSES, allant de 1945 à 1975 (ou même 1973).
Ce furent des années démentielles et insouciantes. On produisait et l’on consommait profusément, en ne se souciant pas de l’environnement (on ne connaissait à peu près pas l’écologie) et en se basant sur un vaste système d’exploitation, cette exploitation étant parfois limitée et «apprivoisée» par les syndicats.
Puis, en 1973, il y a une grave crise pétrolière, laquelle fait savoir, entre autres, que les pays pauvres (les chanceux ayant du pétrole) veulent leur part du gâteau. Parallèlement à cela une «amélioration» de la conscience environnementale.
Depuis 1975 l’économie des pays occidentaux a été souvent difficile, parfois vacillante.
Puis à partir de 1989 (à peu près) ce fut l’effondrement du système communiste) et le grand triomphe du capitalisme, le triomphe du système unique, le triomphe de la pensée unique, l’avènement éclatant du néolibéralisme. D’aucuns prétendaient que c’était LA FIN DE L’HISTOIRE et le triomphe du bien.
Ensuite, il y a eu le gonflement de la bulle financière, de la bulle virtuelle.
En fait si je raccourcis le tout, je dirai que le système capitaliste n’arrive pas à régler de nombreux problèmes, environnementaux ou autres.
Il y a une sorte de frustration implicite, frustration liée à de nombreux problèmes. Et cette frustration se manifeste, soudainement parfois, comme on le voit depuis plus d’un an.
En fait, si on reprend la question des frais de scolarité, moi qui suis un partisan convaincu de la gratuité scolaire, je me dois de dire que le mouvement estudiantin actuel est logique et compréhensible. Au Québec «NOUS» avions décidé, dès les années 60, de rendre l’éducation accessible à toutes les classes sociales et nous avions décidé de nous donner une structure scolaire originale appelée LE CÉGEP (collège d’enseignement général et professionnel). Nous devions rattraper un important retard en ce qui concerne l’éducation et nous avions décidé d’avoir diverses spécificités québécoises en ce qui concerne le système scolaire.
Mais nous voici à la croisée des chemins. Le gouvernement Charest et ses amis avides de profit ont décidé de s’attaquer à des «traditions» largement appréciées et pas mal acceptées, basées sur le principe de la démocratisation du savoir, du système scolaire.
Je veux par là dire que le monde occidental et d’autres pays très liés aux Occidentaux risquent de se faire de plus en plus brasser et malmener.
Mais nous verrons bien!
JSB
P.-S. Je souligne, de manière amusée, qu’étant né en 1943 je n’ai jamais vu un téléviseur avant d’avoir 10 ans. C’est presque la même chose pour le téléphone, pour le refrigérateur (avant, nous avions des glacières) et pour plein de machins-trucs ou de gadgets.
AINSI VA LE FIL DE LA VIE!
JSB
Vous lire, cher Monsieur Baribeau, sera toujours inspirant! Et un plaisir!
Neuf années nous séparent. Vous êtes de la mouture 1943, et moi de celle de 1952. Des moutures à la fois proches et éloignées.
Et même si je ne partage pas toujours l’entièreté de vos constats ou solutions, j’apprécie toujours votre sincérité. Une sincérité qui a le grand mérite de se distinguer des gobe-ça-ou-meurt de quantité d’autres.
La «crise» actuelle ne se résorbera pas tant que trop demeureront, de part et d’autre, sur leurs positions sourdes…
Bonne fin de journée!
Je vois tout le monde chialer après le système et le gouvernement, avec raison, mais je n’ai jamais vu quelqu’un exposer de solution concrète… C’est bien beau de philosopher en disant que le gouvernement doit être au service du peuple, c’est bien beau une révolution, mais ça dépend de ce qu’on aura après. Je n’arrive pas à voir quelle sont vos alternatives concrètes pour arranger les problèmes….
« Je vois tout le monde chialer après le système et le gouvernement, avec raison, mais je n’ai jamais vu quelqu’un exposer de solution concrète… »
Ouf bravo pour le commentaire planter … très subtil …
Bravo l’utilisation de l’homme de paille …
Pour la forme la même rhétorique que Rozon qui y allait de la stratégie du « j’ai jamais entendu un argument valable » …
ou des commentaires libéraux sur radio canada qui spinne « on voit pas d’alternative »
—-
On peut lire chaque jour des textes, des commentaires, des gens avec du contenu et oui souvent des propositions concretes.
Chaque année de nombreux livres que ce soit sur l’université, le politique, … sont publiés.
Les alternatives politiques ont chacun leur programme avec des propositions concretes.
—
« Je n’arrive pas à voir quelle sont vos alternatives concrètes pour arranger les problèmes »
Je vais être franc je pense pas que vous vouliez des alternatives, des solutions …
Je pense que vous nous jouez un role.
Un sujet de blogue ici même évoquait justement un truc concret …
« Une proposition (parmi de nombreuses autres) : imposer 100% des gains en capital »
Si vous n’arrivez pas a voir aller juste dans l’onglet a droit … vous cliquez et vous lisez le texte …
Matlin, vous avez partiellement raison, je n’en doute pas. Mais dans les «critiques» mettant en lumière plusieurs aspects négatifs de «notre système», on peut entrevoir des pistes de solution, de petits sentiers indiquant l’éventuelle direction qui pourrait être empruntée.
JSB
@Matlin
«L’élimination des droits de scolarité universitaires permettrait au gouvernement du Québec d’économiser de l’argent, selon un rapport de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC).»
http://argent.canoe.ca/lca/affaires/quebec/archives/2012/01/20120123-181559.html
http://www.irec.net/upload/File/educationaidefinancierejanvier2012pdf(2).pdf
@ian
Je suis sérieux, je tente de comprendre la gauche et parmi ce que vous proposez, je ne vois pas comment ça pourrait fonctionner.
Donnez moi des liens ou expliquez moi si vous pensez qu’il y a des alternatives valables.
Vous faîtes références à une taxe sur le gain en capital, mais on ignore le fait que cette taxe aura pour effet de réduire l’investissement au Québec, ce qui entraînera une diminution de la croissance économique. Comme à Cuba, en URSS, en Corée du Nord et en Iran et plusieurs pays du tiers monde, quand on freine l’investissement, la croissance économique écope. Le seul moyen d’augmenter les recettes fiscales est d’augmenter la taille de la tarte et non de prendre les morceaux de tarte des autres, car sinon ils décideront d’aller manger leur tarte ailleurs. Vous oubliez toujours que les riches et leurs capitaux sont les plus mobiles de la société.
Maintenant, en tant que contribuable de la classe moyenne, je ne vois pas pourquoi je devrais être taxé sur un gain en capital qui est en grande partie causé par l’inflation, l’inflation étant elle-même en grande partie causée par la Banque du Canada qui dévalue la monnaie canadienne.
On se fait fourrer des 2 bords, d’un côté notre pouvoir d’achat diminue de 3% par année à cause de l’inflation et de l’autre côté si on achète des actifs pour protéger nos économies de l’inflation on se fait imposer la moitié du 3% annuel.
Vous semblez oublier que le monde s’inscrit dans une réalité économique, que vous le vouliez ou non.
@matlin
puisque tu amènes l’iran, l’urss, la corée du nord et cuba comme exemples de ce qui survient si l’on augmente la taxe sur le gain en capital, tu dois certainement être au courant de leurs politiques fiscales. peux-tu nous en dire plus?
et n’oublie pas de comparer aux chiffres du québec, et à ce que l’on devrait imposer pour régler nos problèmes de dette, après s’être débarrassé d’un gouvernement dilapideur.
parce que juste laisser tomber des noms de pays ou ça va mal, comme ça, ça sert à rien. ben… peut-etre réussiras-tu à faire peur à quelques nonos, mais pas à moi.
« Donnez moi des liens ou expliquez moi si vous pensez qu’il y a des alternatives valables. »
(a)
Au dela que vous poursuivez avec le sophisme de renversement, j’aimerais souligner l’absurdite de l’approche qui consiste a venir sur un blogue pour dire rien ne me satisfait … et dire aux autres internautes prenez de votre temps pour me convaincre de ceci ou cela.
Dans le fond si rien de ce que vous avez lu jusqu’a present dans les quotidiens, nombreuses lettres, editorials, livres, discussions … ne vous a convaincu de rien
pourquoi je perdrais mon temps ?
Mais sur le fond c’est une strategie rhetorique que je vois souvent.
(b)
La realite c’est qu’en regard de votre sophsime de terreur que d’autre ont vu
« Comme à Cuba, en URSS, en Corée du Nord et en Iran et plusieurs pays du tiers monde, quand on freine l’investissement, la croissance économique écope. »
ou de l’homme de paille ici …
« Vous semblez oublier que le monde s’inscrit dans une réalité économique, que vous le vouliez ou non. »
note: la taxe sur le capital en autre s’inscrit bel et bien dans la realite economique actuelle et dans le modele actuel …
C’est la meme chose pour les impots c’est une mesure qui s’inscrit dans la realite economique.
Je pense pas que vous soyez un interlocuteur valable. Je pense pas que vous vouliez vraiment discuter non plus.
Vous venez comme d’autre planter des commentaires ici.
—
(c)
« Vous oubliez toujours que les riches et leurs capitaux sont les plus mobiles de la société. »
Pour la mobilite c’est toujours plus complexe et ici c’est un autre sophisme de terreur (i.e. vous evoquez d’eventuelle consequence mais sans en faire le details … le but c’est pas de faire une analyse correcte de + et – mais juste d’etre malhonnete )
Je vais vous donner l’exemple des recteurs d’universite. L’essentiel des candidats viennent de l’universite elle meme ( a l’interne) … des profs, doyens, directeurs de departement …
Et donc c’est pas vrai qu’un salaire moins eleve ferait que ces gens quiterait pour devenir recteur ailleurs …. ou que le salaire permet de trouver des candidats de l’externe …
Je pense qu’il y a de nombreux mythes sur les « riches » et leur mobilite est grandement exagere
Un peu comme le gars qui a des equipements pour faire deneigement en gaspesie … il peut bien pour la floride avec ses equipements …
@le calinours bienveillant
Les exemples de pays où ça va mal, c’est pour montrer que les pays qui freinent l’investissement et l’initiative privée s’en sortent mal.
Pour ces exemples, je ne parlais pas nécessairement de la taxe sur le gain en capital, mais du climat général qui est très peu accueillant pour l’investisseur: corruption, restrictions à la compétition, faible défense du droit de propriété, inflation élevée, bref pour t’en sortir tu doit avoir des contacts avec le pouvoir établi pour, par exemple, avoir le privilège d’obtenir un permis qui te permettra d’œuvrer dans un secteur d’activité en particulier. Ce qui garde en vie l’Iran c’est l’exportation du pétrole, mais sinon le pays a un score de 0 pour la liberté d’investissement.
Voir: http://www.heritage.org/index/country/iran
« The trade weighted tariff rate is prohibitively high at close to 20 percent, with layers of non-tariff barriers further restricting trade activity. The investment regime is heavily regulated by the state, and foreign investment is banned in many sectors. Strict government controls limit access to financing for businesses. State-owned commercial banks account for a majority of total banking-sector assets, with credit allocation directed by the government. »
« ce que l’on devrait imposer pour régler nos problèmes de dette, après s’être débarrassé d’un gouvernement dilapideur. » C’est simple, il faut réduire les dépenses pour éviter de s’embourber dans la dette, rendre le pays attirant pour les investisseurs, baisses d’impôts, réduire les obligations réglementaires et réduire les cotisations sociales, élimination de la corruption, bref réduire le plus possible ce qui crée des coûts supplémentaire aux entreprises, car c’est ce l’investissement qui crée la vitalité économique et l’emploi. Bref, je ne suis pas ici pour exposer mon point de vue, mais pour essayer de comprendre celui de la gauche
@ian
Les riches sont effectivement plus mobiles. Et même s’ils restent travailler au pays, rien ne les empêches de transférer leur capitaux dans des pays plus accueillant au niveau fiscal.
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/278412e6-9538-11e1-8faf-00144feab49a.html#axzz1wDZkorMR
« j’aimerais souligner l’absurdite de l’approche qui consiste a venir sur un blogue pour dire rien ne me satisfait… et dire aux autres internautes prenez de votre temps pour me convaincre de ceci ou cela.
Dans le fond si rien de ce que vous avez lu jusqu’a present dans les quotidiens, nombreuses lettres, editorials, livres, discussions… ne vous a convaincu de rien
pourquoi je perdrais mon temps ?
Mais sur le fond c’est une strategie rhetorique que je vois souvent »
« Je pense pas que vous soyez un interlocuteur valable. Je pense pas que vous vouliez vraiment discuter non plus. »
Tu me juge sans même me connaître et toi non plus tu ne semble pas vouloir discuter.
Est-ce si difficile de me référer à un livre ou un blog quelconque pour que je puisse comprendre votre système de pensée? Je te ferais remarquer que quand j’étais jeune j’étais de centre-gauche et que plus je lis, plus je m’éduque plus je tend vers la droite. Je cherche tant bien que mal vos arguments et je n’en trouve pas. Et tu me crois de mauvaise volonté?
« C’est la meme chose pour les impôts c’est une mesure qui s’inscrit dans la réalite économique. »
Oui, une réalité économique créée artificiellement par l’intervention coercitive de l’État et qui vient déséquilibrer le processus normal d’une économie libre. Le gouvernement a un contrôle sur le taux d’imposition, mais il n’a pas le contrôle sur les mouvements de capitaux.
« Les exemples de pays où ça va mal, c’est pour montrer que les pays qui freinent l’investissement et l’initiative privée s’en sortent mal.
Pour ces exemples, je ne parlais pas nécessairement de la taxe sur le gain en capital »
Si ca s’applique pas au gain de capital, aux impots ou a tout autre mesure fiscale que l’on pourrait amener dans la question du financement des universites au Quebec … et bien encre dans la realite economique …
Pourquoi l’amener ?
Pourquoi evoquer l’Iran et Cuba ?
Sinon que qu’en terme de sophisme d’appel a la terreur.
Il y a il me semble des comparaison moins innocente ?
Pour ce qui est de l’investissement prive et en recherche et developpement. Pourquoi pas l’evaluation de differentes mesures fiscales au Canada et leur influence sur l’investissement prive et l’investissement en recherche et developpement pour les 20 dernieres annees par exemple.
Au moins ca aurait l’air moins gnochon …
—
En regard de la taxe sur le capital vous dites en (a)
(a) « « Vous semblez oublier que le monde s’inscrit dans une réalité économique, que vous le vouliez ou non. » »
Moi j’ai dit que oui ca s’inscrit dans la realite economique, de meme que l’impot en (b)
(b) » C’est la meme chose pour les impôts c’est une mesure qui s’inscrit dans la réalite économique. » »
La vous me dites oui mais pour l’impot (c)
(c) « Oui, une réalité économique créée artificiellement par l’intervention coercitive de l’État et qui vient déséquilibrer le processus normal d’une économie libre. »
La realite economique que vous parlez en (c) est-elle la meme qu’en (a) …
Quand je vous disais que je perd mon temps …
—
Et puis du reste vous m’arrive avec le concept du processus « normal d’une economie libre »
et que l’impot est une mesure « coercitive » …
Pense pas qu’on va se comprendre …
Quand je vous disais que je perd mon temps …
—
« Les riches sont effectivement plus mobiles. Et même s’ils restent travailler au pays, rien ne les empêches de transférer leur capitaux dans des pays plus accueillant au niveau fiscal. »
Et ca prouve quoi ?
Sinon que peut etre on devrait s’occuper davantage de ce probleme.
—
« Je te ferais remarquer que quand j’étais jeune j’étais de centre-gauche et que plus je lis, plus je m’éduque plus je tend vers la droite. »
Mais ca prouve quoi …
En ce qui me concerne j’ai pas vécu ce chemin de damas …
Je vous disais que je perd mon temps …
@Matlin: Vous ne verrez pas les solutions, qui elles sont concrètes et atteignables, car elles ne se mesurent pas à l’aune de vos ténus fétiches (« croissance économique », « économie libre », et tutti quanti, mais prenez gare ! n’allez surtout pas entamer de remise en question et ne demandez surtout pas à quoi ça sert l’économie).
@PA Paquet
L’économie sert à améliorer le niveau de vie des habitants d’un pays. Alors si vous freinez la croissance économique, le niveau de vie des habitants risque fort de diminuer. Je suis bien conscient que le PIB est une mesure imparfaite du niveau de vie. Pour moi, la richesse d’une personne se mesure en fonction du temps travaillé, de l’effort fourni pour pourvoir profiter d’un bien ou service. Ensuite, avec le temps qu’il nous reste, on fait bien ce que l’on veut comme individu libre, chacun ayant sa propre conception du bonheur, ses propres objectifs de vie.
Par exemple, quand mon père était jeune, il travaillait 15 minutes pour se payer 4 bières au bar. Aujourd’hui, je dois travailler environ 30 minutes pour n’en payer qu’une seule. Donc, sur ce point, on s’appauvrit même si le PIB a augmenté.
L’économie « sert » à « améliorer » le niveau de vie « dans un pays » ! La richesse se calcule en fonction du temps travaillé ! Dans une économie planifiée, protectionniste, voire tendencieusement communiste, peut-être, mais encore là rien n’est garanti. Considérant l’énormité de vos prémisses, cela est l’énonciation de « vérités » économiques la plus loufoque que j’ai entendu depuis longtemps. La preuve : vous concluez que l’économie – chronologiquement ainsi qu’en termes relatifs/d’équivalence – diminue le pouvoir d’achat. Cette même bébitte qui sert à améliorer le niveau de vie « dans un pays » (lequel, au nom de quoi) ? L’exploitation, la domination, la subjugation, vous ne connaissez pas ?
@PA Paquet
Quelle est votre définition de l’économie et de la croissance économique? Quel est selon vous le but de l’économie?
La diminution du pouvoir d’achat pour l’exemple de la bière est due à l’augmentation des taxes et au prix plancher, alors que parallèlement il n’y a pas eu assez d’augmentation de productivité pour augmenter ces coûts supplémentaires.
« L’exploitation, la domination, la subjugation, vous ne connaissez pas? »
Il y a d’autres moyens d’augmenter notre richesse comme améliorer les technologies et nos méthodes de travail et je n’ai jamais dit que les méthodes que vous nommez sont acceptables.
Qu’est-ce que l’économie ? Par circonspection, je m’en tiens à la plus large des définitions : c’est la course à relais des valeurs, de la production, à la circulation, à la consommation. Quelle est son but ? Ce serait une erreur de de coller un but à l’économie. L’économie ne se personnalise pas. C’est pour cela que la plupart sinon la totalité des lois économiques ne n’en sont pas. En passant par l’homo economicus que les formalistes imaginent en chacun de nous. Les usages de l’économie sont encyclopédiques. Vous comprendrez pourquoi je ne me commets pas à en dresser la liste.
Pour ce qui est de la « croissance »… Ce qui me fascine justemment c’est qu’encore aujourd’hui une majorité de mes concitoyens démarrent le débat en posant la question : alors toi, comment tu vas assurer la croissance économique, la compétitivité ? Je ne l’assurerai pas. L’assurer – du moins, pour nous, Nord-Américain, et encore à notre profit – dans le contexte-monde actuel, est sans doute la chose la plus irresponsable et la plus ignoble que nous pourrions envisager. Tout travail que nous accumulons ET qui n’est pas destiné à notre décroissance durable et à la satisfaction des besoins de ceux chez nous et ailleurs qui n’ont pas la capacité de se réaliser pleinement, selon moi, est un travail de destruction. Mais qui demeure « économique », j’en conviens. Développement ? Plus de poésie et moins de minerai, c’est l’évidence. (Notez que j’isole les questions de luttes sociales et de pouvoirs politiques… qui rendent la tâche ardue. Mais pas im-pensable.)
Une solution concrête!
Voila ma solution :
Sachant que le Quebec paie 9.5 milliard d’intéret par année. Calculer un instant combien l’humanité paie en intérêt par année. Nous allons comprendre que ce chiffre est incommensurable. Imaginer qu’est ce que nous pourrions faire avec ce 9.5 milliard. Et ce n’est que « L’INTERET » ce n’est même pas le remboursement du 250 milliard. Cela je n’en parle pas.
Pour diminuer le gaspillage il faut lutter contre l’endettement. C’est le systême de dette qui provoque la surconsommation. Il est également probable que ce soit depuis l’apparition des dettes que tous les problèmes du monde capitaliste commence.
Je lis souvent des articles qui explique que la dette n’est pas si grosse, quelle est « interne », qu’elle est « normal », qu’elle est beaucoup plus grande « ailleurs » etc etc.
Mais, quand une organisation gagne « 300 000$ » par seconde en restant assis sur son siège a ne rien faire, il est probable qu’il y en ai qui prenne le temps pour rédiger un texte pour expliquer que s’endetter, c’est pas grave……
Malheureusement il est probable que la lutte de la gauche soit orquestrée en arrière plan via les centrales syndicales. Ce système « underground » des banques travaille sans relâche pour que le monde s’endettent sans arrêt. Beaucoup des riches que la gauche et que la droite détestes s’alimentent avec les intérêts des dettes.
Il deviendra de plus en plus important, d’arrêter la fête et commencer l’austérité. Il y aura des pleurs et des grincement de dents. Mais elle permettra de stopper l’hémoragie des intérêts et les vivres aux riches banquiers. Il faut simplement voter pour ceux qui veulent diminuer la grosseur de la dette et ré-instaurer des valeurs d’épargne et avoir confiance aux individus pour leurs redonner la responsabilités de leurs destinés. Base d’un développement durable.
Mais cela demande du courage, le courage est une caractéristique des gens forts.
Peut importe le scénario, gauche ou droite, force est de constater qu’il faudra payer un jour ou l’autre, malheureusement.
N’oubliez pas que les dettes, au-delà de leur seule existence économique, sont un outil de rhétorique ainsi qu’une stratégie pour influencer le comportement des citoyens. La menace de la dette est l’un des plus forts leviers qui soit dans la production de sujets serviles prêts à se serrer la ceinture. Or, opposer une stratégie individuelle à des forces institutionnelles, voire structurelles, c’est frapper de l’épée dans l’eau. Certains pensent qu’on s’émancipera des banquiers en faisant la grêve de la faim (l’austérité) et d’autres pensent qu’on s’émancipera des banques en s’émancipant des banques (en réformant leur mode de fonctionnement, voire, de façon imagée, en nationalisant (une part de) leurs profits, sinon leur dénomination sociale).
Luc Prévost, pertinent et véridique est votre brillant commentaire!
JSB
Pourquoi noir ou blanc?
Pourquoi pour ou contre?
Pourquoi droite ou gauche?
Il y a toujours une troisième voie!
Le compromis n’est pas un reniement
mais une ouverture vers l’autre voix,
celle qui ne tient pas de discours…
Je réalise également que le seul journaliste qui parle de cet étude est un néo-québécois qui a refait sa vie au Québec, M. Gérard Samet (@geradsamet) voit son Québec, notre Québec, avec les yeux d’un amoureux bien éveillé. Un exemple: http://www.droit-inc.com/article3841&show_comzone=y
Être de gauche, à mon humble avis, c’est penser que le monde est «améliorable», que le monde peut devenir plus juste, plus fraternel, plus égalitaire, plus libre, moins animal (dans le pire sens du terme car j’aime beaucoup les animaux, sauf peut-être les «bêtes puantes»).
Ce qui crée la confusion, c’est qu’il y a plusieurs «gauches» qui, parfois, se «rejoignent» et qui, parfois, veulent marquer leurs différences, leurs principes fondateurs, leurs convictions spécifiques et particulièrement importances (à leurs yeux).
JSB
Je souligne qu’il y a aussi plusieurs «droites», ce qui rend plus complexe la compréhension de la dynamique économico-sociologique, artistique et culturelle.
Mais je pense respectueusement que la troisième voie est encore plus difficile à accepter puisque cela ne veut rien dire et que cette notion est reliée qau vieux mythe du JUSTE MILIEU.
Il est act
Excusez, SVP, les sempiternelles coquilles qui égratignent mon écriture et mon texte.
JSB
.
Par delà l’éternel clivage gauche/droite, je crois que tous peuvent s’entendre sur la réalité de la mainmise de l’économique sur le politique. Le mode de gestion de l’entreprise semble être devenu le paradigme de toute notre civilisation. Le gouvernement gère l’État comme on gère une entreprise privée, et les universités elle-mêmes se sont transformée en corporation. Là dessus, je recommande vivement la lecture du livre de N. Baillargeon, je ne suis pas une PME. On peut lire mon compte-rendu de ce livre sur mon blogue: http://vitamimpenderevero.wordpress.com/
@François Doyon
Vous êtes sur Twitter?
Je veux relayer votre résumé de lecture et joindre votre compte Twitter.
Merci.
luc
Je connais un ennemi commun entre la gauche et la droite : « Le gaspillage et la surconsommation »
Les gens des deux cotés sont d’accord que ce sont les gens riches qui gaspillent et qui exploitent les ressources de la planête de manière irresponsable pour les générations futures.
Il n’y a qu’une petite nuance; La droite n’aime pas les riches qui ne mérite pas d’être riche.
Tandis que les gens de gauche n’aime pas « tous les riches »
Mais cette différence n’est pas grave.
Si on pouvais se mettre a la même table, gens de gauche et gens de droite et s’entendre sur ce point nous pourrions débuter une discussion constructive a savoir : Mais qui sont ces riches qui gaspille et qui sur consomme qui ne le mérite pas d’être riche?
La réponse parait simple mais elle touche le point centrale entre la gauche et la droite : « le mérite »
Selon la gauche personne ne peut juger du mérite. Tous le monde a une histoire qui fait en sorte qu’on ne peu pas dire : tu ne mérite pas tel ou tel chose. Souvent les gens de gauche laisse au gouvernement le soins de choisir a qui va le mérite d’avoir de l’aide.
Les gens de droite ne veulent pas que ce soit le gouvernement qui ai le choix de qui mérite. Ils veulent que cette tâche reviennent aux individus. Ils ont peur que le gouvernement cherche a acheter des votes et ne pas bien discerner le fainéant du malchanceux…..
Et cette différence est toujours pas grave.
Il y a une piste simple que les deux vont certainement adhérer : l’endettement permet a quelqu’un d’être riche si le banquier « décide » qu’il le mérite. La fameuse décision du mérite ne revient pas au gouvernement, ni aux individus mais aux banquiers.
Je vois difficilement comment quelqu’un de gauche ou de droite peut être en d’ésacord avec cette affirmation. ET LA NOUS TROUVONS LE POINT COMMUN : LES BANQUIERS.
Les banques sont l’ennemi commun des deux cotés.
Les banques présentement peuvent « INVENTER » de l’argent sans fin.
Et il peuvent nous le prêter sans problème en échange « DE l’INTÉRÊT »
Ainsi, il devient de plus en plus claire que les banques ont tous intérêt a ce que le monde s’endette
Il devient de plus en plus claire que les banquiers ont tous intérêts a diminuer la notion de « mérite » car l’importance est au revenu d’intérêt.
Ainsi un mouvement très pervers s’est installé depuis 100ans et permet au gens de s’endetter « sans réel mérite » par cupidité, avidité, manque d’information, par vanité, par égoisme, par snobisme, par jalousie, par narcissisme, etc, etc…
Et ainsi nous expliquons une très grande partie de la surconsommation et du gaspillage. Pas toute mais l’endettement permet de devenir riche, tout de suite, par magie….
Sachant que le Quebec paie 9.5 milliard d’intéret par année. Calculer un instant combien l’humanité paie en intérêt par année. Nous allons comprendre que ce chiffre est incommensurable. Imaginer qu’est ce que nous pourrions faire avec ce 9.5 milliard. Et ce n’est que « L’INTERET » ce n’est même pas le remboursement du 250 milliard. Cela je n’en parle pas.
Pour diminuer le gaspillage il faut lutter contre l’endettement. C’est le systême de dette qui provoque la surconsommation. Il est également probable que ce soit depuis l’apparition des dettes que tous les problèmes du monde capitaliste commence.
Je lis souvent des articles qui explique que la dette n’est pas si grosse, quelle est « interne », qu’elle est « normal », qu’elle est beaucoup plus grande « ailleurs » etc etc.
Mais, quand une organisation gagne « 300 000$ » par seconde en restant assis sur son siège a ne rien faire, il est probable qu’il y en ai qui prenne le temps pour rédiger ce genre de texte……
Malheureusement il est probable que la lutte de la gauche soit orquestrée en arrière plan via les centrales syndicales. Ce système « underground » des banques travaille sans relâche pour que le monde s’endettent sans arrêt. Beaucoup des riches que la gauche et que la droite détestes s’alimentent avec les intérêts des dettes.
Il deviendra de plus en plus important, d’arrêter la fête et commencer l’austérité. Il y aura des pleurs et des grincement de dents. Mais elle permettra de stopper l’hémoragie des intérêts et les vivres aux riches banquiers. Il faut simplement voter pour ceux qui veulent diminuer la grosseur de la dette et ré-instaurer des valeurs d’épargne et avoir confiance aux individus pour leurs redonner la responsabilités de leurs destinés. Base d’un développement durable.
Mais cela demande du courage, le courage est une caractéristique des gens forts.
Peut importe le scénario, gauche ou droite, force est de constater qu’il faudra payer un jour ou l’autre, malheureusement.
Merci M. Baillargeon pour cette analyse claire et éclairante….
Bonjour,
Votre texte me permet de vous retourner le compliment…
Le journal Le Monde regarde Harvard en pensant au Québec:
http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/05/28/pourquoi-harvard-ne-fait-pas-rever_1707618_3232.html#xtor=AL-32280258
Les historiens du futur auront le Blogue de Normand Baillargeon dans leurs favoris… c’est en grande partie ici que se déroule la grande conversation démocratique collective! Bon sens que j’aime mon coin de monde et ceux qui y habitent!
Merci pour le lien de Roméo Bouchard… je crois qu’il est un fan de Chouard..
@ian, si je parle des impôts et taxes sur le gain en capital, c’est pour montrer que ces mesures on des effets négatifs sur l’économie. Jusqu’à maintenant vous ignorez ce fait.
L’impôt a un effet dissuasif sur l’investissement, ce que je voulais dire c’est que cet exemple (l’impôt sur le GC) ne s’applique pas nécessairement aux exemples de pays que je vous ai donner, mais qu’il y a dans ces pays d’autres politiques freinant le développement économique.
« Les riches sont effectivement plus mobiles. Et même s’ils restent travailler au pays, rien ne les empêches de transférer leur capitaux dans des pays plus accueillant au niveau fiscal. »
« Et ca prouve quoi ?
Sinon que peut etre on devrait s’occuper davantage de ce probleme. »
Ah oui, mais d’un autre côté vous me faisiez référence à une « solution », soit la taxe sur le gain en capital, ce qui cause ce problème de fuite des capitaux. On doit s’occuper de ce problème, alors pourquoi proposer des mesures qui l’encourage?
» Je te ferais remarquer que quand j’étais jeune j’étais de centre-gauche et que plus je lis, plus je m’éduque plus je tend vers la droite. »
« Mais ca prouve quoi… »
et vous dites:
« On peut lire chaque jour des textes, des commentaires, des gens avec du contenu et oui souvent des propositions concretes.
Chaque année de nombreux livres que ce soit sur l’université, le politique,… sont publiés. »
« Mais ca prouve quoi… »: Ça prouve que je n’en ai jamais trouvé qui ait des arguments ou des solutions applicables. Chaque fois que je lis un livre avec une opinion différente de la mienne, je suis déçu parce qu’il véhicule de bonnes idées, mais celles-ci semblent inapplicables dans la réalité en raison des contraintes économiques. Ça prouve que je suis ouvert d’esprit parce que je m’informe sur les alternatives.
« Les alternatives politiques ont chacun leur programme avec des propositions concretes. » Certaines sont applicables et durables et d’autres ne le sont pas (le communisme par exemple).
Alors je réitère ma question, quel modèle de société proposez-vous comme alternative au modèle actuel, puisque vous semblez être opposés au système actuel?
« quel modèle de société proposez-vous comme alternative au modèle actuel,… »
faut pas chercher midi à quatorze heure. celui qu’on a aujourd’hui est pas mal.
j’éliminerais juste le financement privé aux partis politiques et j’instaurerais les élections à date fixe.
pour réduire la corruption à un niveau tolérable et enlever au parti au pouvoir l’avantage que peut lui donner le timing des élections.
pour le reste ça va.
@le calinours bienveillant
Je suis bien d’accord, mais certaines personnes semblent vouloir réformer le système économique et/ou politique et sont même anticapitalistes. C’est surtout à propos de l’anticapitalisme que je ne comprends pas, car ce à quoi les gens s’opposent au fond, ce n’est pas le capitalisme ou le libéralisme, mais plutôt le corporatisme. Hors, le corporatisme est le résultat du pouvoir grandissant de l’État, car là où il y a de l’argent et du pouvoir, il y aura toujours des bandits. D’où l’intention des libéraux classiques de réduire au minimum le pouvoir de l’état.
@matlin
les anticapitalistes ont des arguments hautement valides. par exemple, le système actuel fonctionne tant qu’il y a croissance économique, t’es d’accord? tous les indicateurs doivent constamment augmenter, sinon c’est la crise, n’est-ce pas?
alors comment peux-tu imaginer que ça puisse continuer ad vitam æternam, alors que les ressources de la planète sont limitées?
la croissance éternelle est utopique, matlin. alors pourquoi ne pas réviser la mécanique tout de suite, alors que nous sommes témoins des premiers symptômes dévastateurs de la maladie?
@calinours bienveillant
Le capitalisme n’implique pas obligatoirement la croissance infinie, mais il y aura toujours des besoins illimités chez l’humains et donc toujours du travail à accomplir.
L’important ce n’est pas la croissance éternelle, mais de maintenir cette dynamique où les producteurs travaillent pour offrir aux consommateurs ce qu’ils demandent. La croissance est toujours possible, ne serait-ce que dans des secteurs particuliers, alors que d’autres secteurs sont en déclins. Par exemples, les goûts changent et les gens préfèrent l’ordinateur à la télé, alors on a une décroissance de la télé et une croissance du secteur des ordinateurs. L’innovation est aussi source de croissance. On trouve de meilleures façons d’utiliser les matériaux et ressources actuelles et des façons plus efficaces de travailler. À l’époque, on craignait la pénurie d’arbres pour se chauffer, mais on a migré vers le charbon et ensuite vers le pétrole, ensuite qui sait ce qui viendra? Dans le pire des cas le pétrole sera toujours disponible, mais tellement cher que sa consommation sera freinée. À ce moment là, les gens seront encouragés (par l’appât du gain) à investir dans des énergies alternatives ou à optimiser leur consommation actuelle (plusieurs innovations technologiques sont apparues lors des crises du pétrole).
À mon avis ceux qui veulent une croissance infinie sont surtout les gouvernements qui injectent des millions de dollars dans le but futile de relancer l’économie auparavant gonflée artificiellement par les politiques expansionnistes des banques centrales. Les états ont besoins de cette croissance pour continuer à pouvoir rembourser leur dette, ou du moins, réduire le ratio dette/PIB. L’accès à cette dette est primordiale pour renforcer le pouvoir des politiciens en finançant des programmes sociaux attirant des votes, financer des guerres, des lobbys, des groupes de pressions de toute sorte. La croissance économique augmente aussi les revenus d’impôts ce qui profite encore aux politiciens qui peuvent promettre de plus dépenser.
@matlin
« L’important ce n’est pas la croissance éternelle, mais de maintenir cette dynamique où les producteurs travaillent pour offrir aux consommateurs ce qu’ils demandent. »
ah ben si c’est ça l’important, matlin, et tu me permettras de ne m’attarder que sur ce point que tu juges essentiel, je te rassure: il n’y a aucun anti-capitaliste qui ne désire pas que les gens puissent obtenir ce dont ils ont besoin.
p.s. compter sur d’éventuels développements technologiques pour régler les problèmes que nous créons aujourd’hui est un risque que je ne suis pas prêt à prendre, car c’est une solution qui relève de la pensée magique.
détruire aujourd’hui en espérant qu’un autre trouve le moyen de réparer plus tard est de l’égoïsme imbécile poussé à l’extrême.
« Alors je réitère ma question, quel modèle de société proposez-vous comme alternative au modèle actuel, puisque vous semblez être opposés au système actuel? »
L’affaire c’est que tu nous joues encore l’homme de paille … encore et encore …
Parler d’utiliser l’impot plutot qu’une augmentation des frais de scolarite …
-C’est pas etre « opposer » au modele actuel …
-Ca demande pas de « changer » le modele
-Ca demande pas de « modifier » le systeme actuel …
La taxe sur le capital ca fite aussi tres bien avec le modele actuel ..
Utiliser les economies d’une eventuelle diminution de la corruption c<est pas faire des changement fondamental dans le model actuel …
Meme la gratuite ( ma preference ) avec universites finance par l'impot … ca fite dans le modele actuel …
En fait, les mesures que je lis ou entend depuis le debut fite toute dans le systeme actuel et ne demande pas une alternative au modele actuel ….
Alors de quoi tu parles quand tu dis que je semble "oppose" au modele actuel ?
Peut etre que dans le fond il y a des mecontent du model ou systeme actuel mais ca c'est autre chose …
C'est sur que si on pense que l'impot c'est un moyen de coercitif … ben sur qu'on doit etre malheureux …
—
J'aimerais ajouter …
"Le capitalisme n’implique pas obligatoirement la croissance infinie"
Es-tu partisans de la decroissance ( parce que le contraire de la croisance c'est ca ) ?
Et je sais pas si tu es au courant mais en terme de modele et de systeme actuel … cela demanderait justement de modifier le modele actuel ….
Alors si t'as pas trop de probleme avec une decroissance … disons que je comprends pas tres bien le propos …
—-
Concernant cet aspect :
"À l’époque, on craignait la pénurie d’arbres pour se chauffer, mais on a migré vers le charbon et ensuite vers le pétrole, ensuite qui sait ce qui viendra? Dans le pire des cas le pétrole sera toujours disponible, mais tellement cher que sa consommation sera freinée. À ce moment là, les gens seront encouragés (par l’appât du gain) à investir dans des énergies alternatives ou à optimiser leur consommation actuelle (plusieurs innovations technologiques sont apparues lors des crises du pétrole)."
C'est pas seulement de la pensee magique comme on l'evoque, mais c'est aussi une vision qui s'inscrit pas dans la science et en fait c'est se tromper d'epoque ( ca fite mieux avec le 19e siecle)
.
Depuis cent ans malgre des zones obscures, une investigation sur les limites de nos theories, nous avons une bonne comprehensions des sources d'energie possibles a court et moyen terme et il y a des contraintes tres importantes.
J'aimerais ajouter que j'ai une formation en science pure, j'ai lu fondation, j'ai une inclinaison vers le developpement, les technologies, … j'aimerais qu'on aille sur mars, titan, pluton, … l'exploration spatiale me fascine …
Par contre, il faut aussi faire la difference entre la science et la science fiction.
Pour un ouvrage de vulgarisation j'invite les internautes a Mal de Terre d'Hubert Reeves. Meme des filieres telle que la fission ou certaines forme de fusion ( accessibles a moyen terme ) sont pas mal moins abondante qu'on pourrait le penser.
Il y a cette idee dans le propos ici que le modele peut s'auto reguler … qu'une penurie de ceci va etre compense par cela …
A mon sens c'est une fausse premisse …
—-
Ce qui est fascinant … c'est que
"matlin"
venait pour s'instruire sur la gauche, ce qu'il pense etre la gauche ….
Mais dans le fond … c'est son propos qui est sociologiquement fascinant …
@calinours bienveillant:
« ah ben si c’est ça l’important, matlin, et tu me permettras de ne m’attarder que sur ce point que tu juges essentiel, je te rassure: il n’y a aucun anti-capitaliste qui ne désire pas que les gens puissent obtenir ce dont ils ont besoin. »
Eh bien, le capitalisme est le meilleur système qui existe pour redistribuer les ressources et vouloir s’éloigner de ce système mène au désastre et/ou à la pauvreté. À moins qu’on ait imaginé un autre système tout aussi efficace?
« détruire aujourd’hui en espérant qu’un autre trouve le moyen de réparer plus tard est de l’égoïsme imbécile poussé à l’extrême »
Ça ne veut pas dire qu’il faille restreindre l’offre sur le marché en créant des pénuries artificielles et en augmentant le prix ce qui au final ne profitera qu’aux producteurs et aux seuls riches qui auront les moyens de payer le gros prix, alors que la ressource est toujours disponible.
On n’arrivera jamais à un épuisement complet des ressources, car le prix élevé deviendra prohibitif avant. De plus, l’augmentation des prix encourage le recyclage (car on voudra payer pour pouvoir réutiliser les matériaux) ou les matériaux alternatifs. À une certaine époque on craignait qu’il n’y pas assez de cuivre pour fournir toute la planète, aujourd’hui, le cuivre n’est plus autant en demande, à cause du développement de la fibre optique et du wi-fi. Au moyen âge, on prônait une réduction de la population, car on croyait que la planète n’était pas capable de supporter plus d’un milliard d’habitants. Ça c’était avant les progrès technos de l’agriculture.
Le prix élevé du pétrole des dernières années a entrainé le développement du gaz naturel qui est maintenant disponible en abondance.
Que fera-t-on lorsque les combustibles fossiles ne seront plus disponibles pour le consommateur moyen? On trouvera d’autre chose ou au pire, on retournera au charbon et au bois.
Mais pour l’instant, ce recul serait stupide, puisque à chaque fois que nous trouvons une nouvelle source d’énergie, celle-ci est de plus en plus efficace et donc moins polluante. Le gaz naturel est moins polluant que le pétrole qui l’est moins que le charbon qui est moins polluant que le bois. L’essence de nos voitures est aussi moins polluante en milieu urbain que le fumier des chevaux qui ruinait la qualité de vie des citadins de l’époque. Actuellement, nous utilisons ce qui est le plus abordable et c’est le meilleur moyen de satisfaire le plus grand nombre.
Ensuite, je suis conscient de l’importance de protéger des territoires naturels et selon moi c’est ce que les organismes comme Greenpeace devrait faire plutôt que de remettre la responsabilité sur le dos du gouvernement. Si Greenpeace achetait des terres plutôt que de gaspiller de l’argent en lobbying/publicité/sensibilisation ne serait-ce pas plus efficace? On fait toujours moins attention à la propriété publique qu’à notre propre propriété privée. Greenpeace n’aurait qu’à poursuivre en justice ceux qui polluent leur terres.
@ian
Quelle est ta définition de la gauche?
Moi, j’inclue dans la gauche tout ce qui implique une intervention plus grande de l’état pour régler les problèmes de la société vs droite qui fait (généralement) plus de place aux individus libres et au libre-marché.
Individualisme vs étatisme
C’est mon point de vue et cette définition des choses peut différer en fonction de nos points de vue politiques. Bien sûr il s’agit de catégories générales ayant des nuances. Même qu’à « diaboliser » sans cesse l’adversaire, les luttes politiques, avec le temps, changent la signification des mots. Prenons par exemple, seulement le terme libéral aux USA désigne les « socialistes » selon la droite américaine, alors qu’ici libéral désigne « la droite ». Alors que selon moi le PLQ n’est pas trop trop un parti de droite au Québec puisqu’il est interventionniste (subventions du Plan Nord).
PS: J’ai déjà lu mal de Terre d’Hubert Reeves.
La décroissance ou la diminution de la croissance se fera naturellement par le prix prohibitif lorsque les ressources se feront plus rares… l’important c’est qu’il y ait toujours possibilité de travailler et continuer à vivre, pour cela il faut que les capitaux restent investit dans notre économie. Même s’il n’y a plus de croissance, les investisseurs feront toujours un profit sur l’écart entre les coûts de production et les revenus et cela peut continuer de façon perpétuelle.
« Parler d’utiliser l’impot plutot qu’une augmentation des frais de scolarite… »
Au cas où tu ne l’aurais pas remarquer le débat a dévié vers une question plus large certains en profitent même pour poursuivre la lutte de d’autres causes sociales et les frais de scolarité ne sont pas une chose isolée dans la société.
Si tu ne te sens pas concerné par mes questions, tu n’as qu’à ne pas me répondre.
@matlin
mon gars ya beaucoup de scrap dans ton commentaire mais j’ai réussi je crois à trouver la pierre angulaire de ta bêtise:
« Que fera-t-on lorsque les combustibles fossiles ne seront plus disponibles pour le consommateur moyen? On trouvera d’autre chose… »
c’est là que ça achoppe, matlin.
si tu pouvais me revenir avec une vision guillerette de l’avenir qui ne dépend pas d’un tour de magie, je te lirai. en attendant, va étudier.
@ian
Les textes suivants ça sort surement de mon imagination:
« La CLAC répond à l’appel des mouvements de contestation étudiants et participera à une semaine de perturbation économique pour promouvoir la grève sociale. »
http://www.clac-montreal.net/grandsoir
http://www.bloquonslahausse.com/vers-la-greve-generale/vers-une-greve-sociale/
http://www.grevesociale.info/node/20
Chose certaines, il y a des gens qui veulent que les choses changent.
La vous dites …
« Chose certaines, il y a des gens qui veulent que les choses changent »
Mais c’est pas cela que vous disiez …
Vous disiez …
« « Alors je réitère ma question, quel modèle de société proposez-vous comme alternative au modèle actuel, puisque vous semblez être opposés au système actuel? » »
vouloir du changement a l’interieur du meme modele c’est une chose …
s’opposer au modele actuel ou au systeme actuel une autre …
—–
Si on regarde de plus pres les commentaires des pages d’accueil meme tres forts des liens pour moi ca cadre tres bien avec le modele qu’on a …
http://www.clac-montreal.net/grandsoir
On peut a mon sens vouloir une plus juste redistribution et etre contre des derives du capitalisme et ne pas etre dans la recherche « d’un autre systeme » …
Je continue de lire et …
En quoi etre contre le reglement antimasque et la loi 78 nous place dans le camp de s’opposer au modele ?
http://www.grevesociale.info/node/20
Je lis …
« Nous ne sommes pas dupes! La hausse des frais de scolarité n’est qu’un aspect d’un programme beaucoup plus large. L’imposition scandaleuse d’une taxe santé, les hausses du coût des loyers et des tarifs d’électricité, la restriction du droit de grève, le refus obstiné d’augmenter les salaires, le pillage des ressources naturelles, le non-respect des droits des peuples autochtones… Autant de politiques et de phénomènes qu’on nous présente, sur un ton grave, comme étant des nécessités, inévitables, alors qu’elles sont en réalité des choix de société. Profitons du momentum que nous donne la grève étudiante, la lutte des syndiqués d’Aveos et d’Air Canada de Rio Tinto et tous les autres mouvements sociaux et changeons les choses une fois pour toutes. La grève sociale est l’unique moyen que nous avons pour bloquer toutes ces politiques d’austérité et proposer mieux. »
Dans le fond si on lit bien les gens s’oppose d’une part a toute sorte de changement ( probablement la revolution culturelle de m.bachand )
En quoi ca les place dans s’opposer au modele ou rechercher un nouveau systeme …
Ensuite en quoi le refus de me faire voler mes ressources naturelle a avoir avec le fait chercher ou pas un autre modele …
Vous pensiez quoi m’effrayer avec 2,3 liens sans meme expliquer le propos ….
La vous dites …
« Chose certaines, il y a des gens qui veulent que les choses changent »
Mais c’est pas cela que vous disiez …
Vous disiez …
« « Alors je réitère ma question, quel modèle de société proposez-vous comme alternative au modèle actuel, puisque vous semblez être opposés au système actuel? » »
Vouloir du changement a l’interieur du meme modele c’est une chose …
Chercher un model alternatif c’est autre chose …
—–
Si on regarde de plus pres les commentaires meme tres forts des liens pour moi ca cadre tres bien avec le modele qu’on a …
http://www.grevesociale.info/node/20
Je lis …
« Nous ne sommes pas dupes! La hausse des frais de scolarité n’est qu’un aspect d’un programme beaucoup plus large. L’imposition scandaleuse d’une taxe santé, les hausses du coût des loyers et des tarifs d’électricité, la restriction du droit de grève, le refus obstiné d’augmenter les salaires, le pillage des ressources naturelles, le non-respect des droits des peuples autochtones… Autant de politiques et de phénomènes qu’on nous présente, sur un ton grave, comme étant des nécessités, inévitables, alors qu’elles sont en réalité des choix de société. »
En quoi ca nous place en rupture avec le modele ou dans la recherche d’un « autre modele. »
Dans le fond si on lit bien les gens s’opposent a toute sorte de changements ( probablement la revolution culturelle de m.bachand ) ce qui les mets plutot du cote de ceux qui veulent preserver le modele …
Vous pensiez quoi m’effrayer avec 2,3 liens sans meme expliquer le propos ….
Le capitalisme, selon Marx et Engels, était un «admirable» système économique qui, tout en asservissant les travailleurs, les travailleuses et les enfants travailleurs, rendait possible un nouveau système social et économique qui permettrait à tous et à toutes de se répartir, un jour,k les biens essentiels et, qui sait, quelques biens un peu plus «utiles-inutiles». En effet, la qualité du capitalisme, c’était de développer une «ébaubissante» capacité de produire, ce qui, éventuellement, permettrait une redistribution «communiste» ou «socialiste» des biens et services.
OUi, j’appuie le mouvement étudiant, internationalement contagieux et ces merveilleux électeurs qui ont voté, il y a un an, pour le NPD.
Le vieux système est vigoureux et arrogant parce que, pour le moment, il pense à la pensée unique et au système unique, sinon à la «fin de l’histoire». Mais les sociétés ne sont pas ce qu’elles étaient il y a quelques siècles. Cela, les Charest, les Harper et bien d’autres refusent de s’ouvrir les yeux et de bien ouvrir leurs oreilles.
La liberté d’expression étant unique et essentielle, j’accepte que d’aucuns aient une perception autre que la mienne.
Je suis plus un marxologue qu’un marxiste convaincu mais j’aime bien Karl Marx tout en pensant beaucoup de mal de Lénine, Staline, Trotski, et bien d’autres.
Moi, je suis de ceux qui voient «autre chose et de l’ailleurs», n’en déplaise aux borgnes intellectuels qui semblent ignorer que le capitalisme va être beaucoup malmené et critiqué en ce nouveau siècle. Et je m’en réjouis.
Je ne comprends pas les personnes qui défendent inconditionnellement le capitalisme tout en ne remarquant pas les problèmes gigantesques auxquels nous sommes actuellement confrontés. Et que dire des jeunes générations!
Chacun pense ce qu’il veut bien penser. Mais les borgnes et les aveugles «sociétaux» (je parle des borgnes et aveugles en tout respect, de manière métaphorique) refusent de bien voir le trou béant et époustouflant qui s’ouvre devant leurs yeux et oreilles qui ne veulent rien voir ni rien entendre.
Je ne suis pas communiste. Mais je considère le capitalisme comme un instrument de destruction de la planète Terre et comme une façon de mépriser et de rapetisser à peu près tout le monde.
JSB
Au – delà de la Loi Matraque « 78 »
Lorsque nous analyserons » le mouvement de grève étudiant/es québécois » dans les 5 à 10 prochaines années nous en tirerons de grandes leçons. Il est très certain que le contexte mondial découlant du printemps Arabe ( Égypte, Lybie, Syrie, ect.) suivi des différents mouvements » Occupy » pour en arriver au printemps québécois nous parlera sûrement d’une frustration pour un changement profond, au sein des différentes sociétés visées.
Le printemps québécois affiche clairement facette de cette insatisfaction en exprimant la pensée » sociale » d’une partie de la population de la société québécoise. Cette frustration a trouvé comme bouc-émissaire « la hausse des droits de scolarité et la loi 78 ». Tout le chambardement dont les centres urbains du Québec sont actuellement la cible tire leur origine de plusieurs insatisfactions populaires. Plusieurs d’entre-elles remontent aussi loin que l’accession au pouvoir du Parti Libéral de Jean Charest en mai 2003 ( pour ne nommer que cet exemple).
Trop souvent le discours familier que l’on entend dans les médias en est un qui dénonce la soi-disant non participation des jeunes à la vie sociopolitique au sein de la société québécoise. Depuis février 2012, les étudiants/es manifestent dans les rues de la province pour dénoncer ce qu’ils/elles considèrent comme une flagrante injustice sociale. Ils/elles ont présenté leur vision sociale ; le partage de la richesse, pour une société plus juste et équitable non seulement pour eux/elles mais aussi pour les générations à venir. Il est donc important, je crois, de se remémorer qu’il ne s’agit pas ici d’une négociation de convention collective ou d’une hausse de salaire mais bien de l’accessibilité pour un maximum de gens à l’éducation postsecondaire. En d’autres mots, permettre à ceux et celles qui veulent et qui ont la possibilité de se doter d’une éducation qui leur permettra de contribuer au Québec de demain. Le gouvernement de son côté a choisi de répondre aux demandes étudiantes avec condescendance et s’est engagé dans une guerre de chiffre, pour finir par judiciariser le conflit avec sa loi 78.Une loi qui est décriée par différents groupes tel; le Barreau du Québec- tout simplement parce qu’il a déjà démontré qu’une telle loi brimerait les libertés individuelles prévues dans la Charte des Droits et Liberté.
Dans un tel climat, comment les étudiants/es ont-ils été reçus par les forces de l’ordre de plusieurs villes du Québec qui mettent en action les paroles du Québec qui mettent en action les paroles du gouvernement? Par des arrestations musclées, des abus de pouvoir, des gaz lacrymogènes et poivre de Cayenne. Il est important de se rappeler que ces fameux agents de la paix sont aussi des pères, mères, grands frères et grandes soeurs de ces manifestants. Aujourd’hui les étudiants/es font face à la loi 78 qui non seulement limite certains droits revendicatifs des étudiants/es mais aussi de la population québécoise en général. Puisque c’est une loi qui s’applique à n’importe quel mouvement qui désire manifester de manière massive et non circonscrite.
L’Intersectionnalité de plusieurs causes sociales qui sont souvent trop omises par la population générale et trop souvent « taguer » à des groupes spécifiques; ce qui en bout de ligne fait que la population massive ne se sente pas concerner par de tels dossiers. Alors qu’il s’agit en fait de dossiers qui nous touche tous. Des dossiers majeurs ayant permis à la grève étudiante d’évoluer vers une grève sociale ( ex: la sous-traitance, la précarité socioéconomique, la sous-employabilité au Québec).
D’autre part, plusieurs individus au-delà des manifestations souhaitent la création d’un système scolaire ou socioéducatif axé sur » une voix alternative ». Cette « voix alternative » ne voulant pas nécessairement intégrée le système ou le renverser mais plutôt se défaire de ce présent mécanisme offert par la société actuelle. Comme l’énonce Ivan Illich (1970) dans » Celebration of Awareness: A call for Institutional Revolution » cela encouragerait plusieurs à opter pour une désinstitutionnalisation du système scolaire; donc l’éducation ne reposerait pas nécessairement sur l’État et ses restrictions institutionnelles (ex: frais de scolarité, impôts scolaires et autres). Cette voix alternative dont souhaitent plusieurs nous permet d’appréhender l’analyse d’Elijah Muhammad (1973) dans l’ouvrage » Fall of America pp.92-98″ nous constatons le rejet de la vieille méthodologie, structuration et guidance du système scolaire par les étudiants actuels. Ce rejet explique pourquoi plusieurs individus de diverses classes sociales et culturelles de la société québécoise s’insurgent contre les instances politiques, non seulement au plan scolaire mais aussi systémique.
Le débat entourant » la Loi 78 et les manifestations massives » ayant lieu dans les rues et centres urbains du Québec remettent-ils en question l’autorité morale et la compréhension citoyenne du système gouvernemental, en situation de crise sociale? Certainement que oui. J’estime que ce projet de loi s’il est adopté, porte des atteintes aux droits constitutionnels et fondamentaux des citoyens. L’ampleur de ces limitations aux libertés fondamentales n’est pas justifiée pour atteindre les objectifs visés par le gouvernement » souligne le bâtonnier du Québec Me Louis Masson, Ad.E.
L’ampleur de la situation se décrit dans l’État Policier qui se crée au Québec « graduellement » depuis déjà plusieurs années, par l’entremise de divers incidents: les enquêtes sur les défusionnistes, les membres du Groupe de travail en faveur du tracé Nord de l’autoroute 30 ainsi que des membres de la Coalition pour le maintien de l’universalité des services de garde, des membres de groupe de défense du droit de logement et autres. Selon le site du Collectif Opposé à la Brutalité Policière, http://www.cobp.resist.ca, depuis 1997 les services de police ont procédé à plus de 4000 arrestations dans le cadre de manifestations à caractère politique.
Cette loi matraque adoptée depuis le 18 mai 2012 va effectivement dans le sens de l’intimidation du mouvement étudiant et de leurs représentants/es. Nous sommes actuellement à la fin du mois de mai 2012 et près de 1000 arrestations civiles liées à cette loi ont déjà été perpétrées. Est-ce de la désobéissance civile comme l’a rappé Showme Cymatik sur l’excellent » Vérités Alternatives »? Combien d’arrestations continueront d’être perpetrées contre la population révoltée? Cette population qui est fortement composée de québécois de descendance canadienne-française.
Comment serait reçu des étudiants/es issus d’autres groupes culturels et ethniques qui décideraient de joindre leur désaccord contre la hausse des frais de scolarité postsecondaire mais aussi contre certaines injustices sociales commises à leur égard au sein même du système éducationnel québécois et de la société, en général ( ex: curriculum non représentatif, préjugé/ harcèlement en milieu scolaire, sous-représentation médiatique, profiliage et autres). En parlant de ces préjugés comme se fut le cas à l’Université de Montréal il y a de cela plus de (6) mois, on retrouve encore des » Black Face » au courant de certaines manifestations contre la hausse des droits de scolarité de ce printemps québécois. De quoi irrité des étudiants/es militants/es comme Anthony Morgan qui se sont battus avec ardeur contre cette forme de discrimination en milieu universitaire.
En concluant, la majorité des individus manifestant contre la hausse des droits de scolarité postsecondaire et les divers amendements de la Loi 78 seraient-ils aussi prêt à reconnaître les diverses injustices sociales commises à l’égard des gens issus de diverses minorités , en milieu socioprofessionnel, scolaire et institutionnel au Québec ? S’il est question d’instaurer » une nouvelle pensée sociale » découlant des révoltes qu’ont engendré plus d’une centaine de manifestation durant ce printemps québécois 2012. Pour atteindre ce changement » socialement tranversal » il reconnaître le rôle de ces minorités culturelles dans l’avancement équitable de l’histoire de la société québécoise comme le démontre les travaux de nos chercheurs d’ici tels; Daniel Guay, Denise B.Champagne, Gilles Laporte, Normand Baillargeon, Paul F.Brown, Paul André Linteau, Léo W.Bertley, Marcel Trudel et bien d’autres.
Si nous revenons à cette « voix alternative » mentionnée plutôt dans notre analyse; elle pourrait être que concevable qu’en considérant équitablement l’apport de certains groupes sociaux, marginaux, ghéttoisés, ethniques et ostracisés qui ont connu de manière clandestine les effets de cette loi matraque alias 78, avant qu’elle ne soit conçue. Est-ce que des casseroles seront secouées et brassées pour ces derniers ? Est-ce que des coups de casseroles se feront sentir pour dénoncer toutes ces formes d’oppression dans le Québec d’aujourd’hui ? Espérons que les manifestations, les marches et les coups de casserole de ce printemps 2012 ; évoqueront l’urgence d’adresser plusieurs formes d’oppression actuelles et à venir.
Rédacteurs:
K.Lamort & É.Street Pédagogue
Production Noire Inc.2012
source:
http://www.productionnoire.com
http://prodnoireallstar.blogspot.ca
Au – delà de la Loi Matraque « 78 »
Lorsque nous analyserons » le mouvement de grève étudiant/es québécois » dans les 5 à 10 prochaines années nous en tirerons de grandes leçons. Il est très certain que le contexte mondial découlant du printemps Arabe ( Égypte, Lybie, Syrie, ect.) suivi des différents mouvements » Occupy » pour en arriver au printemps québécois nous parlera sûrement d’une frustration pour un changement profond, au sein des différentes sociétés visées.
Le printemps québécois affiche clairement facette de cette insatisfaction en exprimant la pensée » sociale » d’une partie de la population de la société québécoise. Cette frustration a trouvé comme bouc-émissaire « la hausse des droits de scolarité et la loi 78 ». Tout le chambardement dont les centres urbains du Québec sont actuellement la cible tire leur origine de plusieurs insatisfactions populaires. Plusieurs d’entre-elles remontent aussi loin que l’accession au pouvoir du Parti Libéral de Jean Charest en mai 2003 ( pour ne nommer que cet exemple).
Trop souvent le discours familier que l’on entend dans les médias en est un qui dénonce la soi-disant non participation des jeunes à la vie sociopolitique au sein de la société québécoise. Depuis février 2012, les étudiants/es manifestent dans les rues de la province pour dénoncer ce qu’ils/elles considèrent comme une flagrante injustice sociale. Ils/elles ont présenté leur vision sociale ; le partage de la richesse, pour une société plus juste et équitable non seulement pour eux/elles mais aussi pour les générations à venir. Il est donc important, je crois, de se remémorer qu’il ne s’agit pas ici d’une négociation de convention collective ou d’une hausse de salaire mais bien de l’accessibilité pour un maximum de gens à l’éducation postsecondaire. En d’autres mots, permettre à ceux et celles qui veulent et qui ont la possibilité de se doter d’une éducation qui leur permettra de contribuer au Québec de demain. Le gouvernement de son côté a choisi de répondre aux demandes étudiantes avec condescendance et s’est engagé dans une guerre de chiffre, pour finir par judiciariser le conflit avec sa loi 78.Une loi qui est décriée par différents groupes tel; le Barreau du Québec- tout simplement parce qu’il a déjà démontré qu’une telle loi brimerait les libertés individuelles prévues dans la Charte des Droits et Liberté.
Dans un tel climat, comment les étudiants/es ont-ils été reçus par les forces de l’ordre de plusieurs villes du Québec qui mettent en action les paroles du Québec qui mettent en action les paroles du gouvernement? Par des arrestations musclées, des abus de pouvoir, des gaz lacrymogènes et poivre de Cayenne. Il est important de se rappeler que ces fameux agents de la paix sont aussi des pères, mères, grands frères et grandes soeurs de ces manifestants. Aujourd’hui les étudiants/es font face à la loi 78 qui non seulement limite certains droits revendicatifs des étudiants/es mais aussi de la population québécoise en général. Puisque c’est une loi qui s’applique à n’importe quel mouvement qui désire manifester de manière massive et non circonscrite.
L’Intersectionnalité de plusieurs causes sociales qui sont souvent trop omises par la population générale et trop souvent « taguer » à des groupes spécifiques; ce qui en bout de ligne fait que la population massive ne se sente pas concerner par de tels dossiers. Alors qu’il s’agit en fait de dossiers qui nous touche tous. Des dossiers majeurs ayant permis à la grève étudiante d’évoluer vers une grève sociale ( ex: la sous-traitance, la précarité socioéconomique, la sous-employabilité au Québec).
D’autre part, plusieurs individus au-delà des manifestations souhaitent la création d’un système scolaire ou socioéducatif axé sur » une voix alternative ». Cette « voix alternative » ne voulant pas nécessairement intégrée le système ou le renverser mais plutôt se défaire de ce présent mécanisme offert par la société actuelle. Comme l’énonce Ivan Illich (1970) dans » Celebration of Awareness: A call for Institutional Revolution » cela encouragerait plusieurs à opter pour une désinstitutionnalisation du système scolaire; donc l’éducation ne reposerait pas nécessairement sur l’État et ses restrictions institutionnelles (ex: frais de scolarité, impôts scolaires et autres). Cette voix alternative dont souhaitent plusieurs nous permet d’appréhender l’analyse d’Elijah Muhammad (1973) dans l’ouvrage » Fall of America pp.92-98″ nous constatons le rejet de la vieille méthodologie, structuration et guidance du système scolaire par les étudiants actuels. Ce rejet explique pourquoi plusieurs individus de diverses classes sociales et culturelles de la société québécoise s’insurgent contre les instances politiques, non seulement au plan scolaire mais aussi systémique.
Le débat entourant » la Loi 78 et les manifestations massives » ayant lieu dans les rues et centres urbains du Québec remettent-ils en question l’autorité morale et la compréhension citoyenne du système gouvernemental, en situation de crise sociale? Certainement que oui. J’estime que ce projet de loi s’il est adopté, porte des atteintes aux droits constitutionnels et fondamentaux des citoyens. L’ampleur de ces limitations aux libertés fondamentales n’est pas justifiée pour atteindre les objectifs visés par le gouvernement » souligne le bâtonnier du Québec Me Louis Masson, Ad.E.
L’ampleur de la situation se décrit dans l’État Policier qui se crée au Québec « graduellement » depuis déjà plusieurs années, par l’entremise de divers incidents: les enquêtes sur les défusionnistes, les membres du Groupe de travail en faveur du tracé Nord de l’autoroute 30 ainsi que des membres de la Coalition pour le maintien de l’universalité des services de garde, des membres de groupe de défense du droit de logement et autres. Selon le site du Collectif Opposé à la Brutalité Policière, http://www.cobp.resist.ca, depuis 1997 les services de police ont procédé à plus de 4000 arrestations dans le cadre de manifestations à caractère politique.
Cette loi matraque adoptée depuis le 18 mai 2012 va effectivement dans le sens de l’intimidation du mouvement étudiant et de leurs représentants/es. Nous sommes actuellement à la fin du mois de mai 2012 et près de 1000 arrestations civiles liées à cette loi ont déjà été perpétrées. Est-ce de la désobéissance civile comme l’a rappé Showme Cymatik sur l’excellent » Vérités Alternatives »? Combien d’arrestations continueront d’être perpetrées contre la population révoltée? Cette population qui est fortement composée de québécois de descendance canadienne-française.
Comment serait reçu des étudiants/es issus d’autres groupes culturels et ethniques qui décideraient de joindre leur désaccord contre la hausse des frais de scolarité postsecondaire mais aussi contre certaines injustices sociales commises à leur égard au sein même du système éducationnel québécois et de la société, en général ( ex: curriculum non représentatif, préjugé/ harcèlement en milieu scolaire, sous-représentation médiatique, profiliage et autres). En parlant de ces préjugés comme se fut le cas à l’Université de Montréal il y a de cela plus de (6) mois, on retrouve encore des » Black Face » au courant de certaines manifestations contre la hausse des droits de scolarité de ce printemps québécois. De quoi irrité des étudiants/es militants/es comme Anthony Morgan qui se sont battus avec ardeur contre cette forme de discrimination en milieu universitaire.
En concluant, la majorité des individus manifestant contre la hausse des droits de scolarité postsecondaire et les divers amendements de la Loi 78 seraient-ils aussi prêt à reconnaître les diverses injustices sociales commises à l’égard des gens issus de diverses minorités , en milieu socioprofessionnel, scolaire et institutionnel au Québec ? S’il est question d’instaurer » une nouvelle pensée sociale » découlant des révoltes qu’ont engendré plus d’une centaine de manifestation durant ce printemps québécois 2012. Pour atteindre ce changement » socialement tranversal » il reconnaître le rôle de ces minorités culturelles dans l’avancement équitable de l’histoire de la société québécoise comme le démontre les travaux de nos chercheurs d’ici tels; Daniel Guay, Denise B.Champagne, Gilles Laporte, Normand Baillargeon, Paul F.Brown, Paul André Linteau, Léo W.Bertley, Marcel Trudel et bien d’autres.
Si nous revenons à cette « voix alternative » mentionnée plutôt dans notre analyse; elle pourrait être que concevable qu’en considérant équitablement l’apport de certains groupes sociaux, marginaux, ghéttoisés, ethniques et ostracisés qui ont connu de manière clandestine les effets de cette loi matraque alias 78, avant qu’elle ne soit conçue. Est-ce que des casseroles seront secouées et brassées pour ces derniers ? Est-ce que des coups de casseroles se feront sentir pour dénoncer toutes ces formes d’oppression dans le Québec d’aujourd’hui ? Espérons que les manifestations, les marches et les coups de casserole de ce printemps 2012 ; évoqueront l’urgence d’adresser plusieurs formes d’oppression actuelles et à venir.
Rédacteurs:
K.Lamort & É.Street Pédagogue
Production Noire Inc.2012
http://www.productionnoire.com
http://prodnoireallstar.blogspot.ca
Mon beau-frère m’avait parlé de Normand Baillargeon comme d’un monsieur qui s’exprimait bien, faisait de bonnes analyses de situations et argumentait de façon convaincante.
Après avoir lu ses commentaires sur l’économie, la démocratie, la justice sociale, etc., , je constate que ses belles qualités lui permettent d’analyser la crise actuelle selon ses valeurs, ses perceptions, ses intérêts, son expérience, son éducations, ses lectures, tout ce qui peut se qualifier comme sa pensée, pensée qui, partagée par un groupe suffisant de personnes (surtout des intellectuels de différentes disciplines et des politiciens influents), devient une idéologie. Idéologie qui, une fois bien assimilée, devient, à son tour, une assise pour la pensée, l’action et l’enseignement.
Cela ne rend pas l’analyse de monsieur Baillargeon et les jugements qu’il en tire plus pertinents, vrais ou utiles que les miens, qui ne procèdent pas de la même idéologie.
Deux exemples. Monsieur Baillargeon dit ne pas avoir entendu d’avertissements des policiers lors de la manifestation à Victoriaville; peut-être ont-ils été submergés par les cris de ce manifestant qui « hurlait des slogans » du haut d’un camion! Monsieur Baillargeon n’évoque pas cette possibilité; il manque cet élément à son analyse. Dans son livre Je ne suis pas une PME (Essai libre, 2011), monsieur Baillargeon se prononce (indirectement) contre la hausse des droits de scolarité, en vertu de la norme de compossibilité (il faut lire le bouquin), et en prend un exemple avancé par un de ses maîtres à penser, Noam Chomsky, qui conclut qu’un avocat qui sort de la faculté de Droit avec une dette de 100,000.$ s’engagera dans une de ces sociétés d’avocats qui font du droit corporatif, au détriment d’une carrière juridique vouée à la défense de causes d’intérêt public. En anglais, je dirais de cet exemple qu’il est « preposterous », c’est-à-dire qui n’a aucune commune mesure avec la situation des étudiants québécois. Léger manque de jugement de sa part, qui dénote qu’on peut être très raisonnable en théorie, mais qu’on peut errer quand l’idéologie vient teinter le jugement.
Mais, il a le droit à son idéologie, comme j’ai le droit à la mienne quand je pense qu’il ne serait pas ÉQUITABLE pour le million et demie de jeunes québécois et québécoises de 16 à 25 ans qui ont choisi de ne pas poursuivre d’études post-secondaires, mais de trouver du boulot comme mineur, journalier, éboueur, coiffeuse, etc., et qui travaillent, fondent des familles et paient des impôts qui serviraient, de quelque manière, à financer la totalité de la note étudiante.
Dans le livre cité qui a pour sous-titre « Plaidoyer pour une université publique », monsieur Baillargeon oublie peut-être que toutes les universités québécoises sont publiques; cela ne veut pas dire qu’elles doivent être gratuites. Il y a de très bons arguments, autres que politiques, pour que l’étudiant paie une partie au moins de sa formation.
L’argent ne tombe pas du ciel. Même les pays communistes jouent ce jeu et deviennent des « esclaves » des investisseurs capitalistes (il suffit de regarder le cas de la Chine et du Vietnam). Le Vietnam qui a combattu le capitalisme en détruisant tous les commerces privés et les petits capitalistes (selon leur appellation) dans les années 80, encourage aujourd’hui l’investissement des pays comme le Japon, le Sud-Corée, Singapour, la Malaisie, Taiwan, voire la Chine Communiste. Le Vietnam envoie aussi des travailleurs (appelés des travailleurs internationaux) à l’étranger. Tout celà camoufle une seule chose : « cheap labor » exploité par les pays « libres » (capitalistes) pour maintenir la survie du régime …..socialiste marxiste-léniniste ! Quelle triste sort ironique et tragique d’un peuple, d’une guerre.
Le gouvernement du Québec contribue, à l’heure actuelle, seulement environ 60% du budget éducatif universitaire (et à titre de comparaison, le gouvernement de la république française prend soin de l’éducation française en y assurant 85% du budget total sur l’éducation). Bien sûr, on peut jongler avec les budgets. Mais l’argent doit venir de quelque part.
Les étudiants ne veulent pas payer. C’est correct, on va faire payer les contribuables québecois (en créant une nouvelle taxe sur l’éducation). Tout le monde va contribuer, incluant les futurs travailleurs qui sont des étudiants à l’heure actuelle.
Les agissements du gouvernement québecois sont dictés par les convictions politiques du parti vainqueur de l’élection. Monsieur Jean Charest joue un jeu dangereux en voulant jouer dûr envers la jeunesse québecoise.
Les étudiants du Québec de leur part jouent un jeu entêté qui pourrait avoir des graves répercussions économiques (négatives) au Québec.
Le Québec est pris en otage par deux mouvements opposés dans ce conflit qui ont perdu leur bon sens de devoir et du respect pour l’institution libre et précieuse de ce beau pays. On devrait les appeler des crack-potes.
Juste un peu de sémantique. Encore …
La différence entre grève et boycot provient de la différence entre le Petit Robert et le grand Larousse: les deux termes sont inadéquats. Le seul qui peut convenir est celui d’école buissonnière qui se définit (Larousse) comme « se promener, flâner au lieu d’aller en classe », qu’il soit concerté ne change rien à sa nature. C’est moins glorieux pour le mouvement, moins guerrier aussi, plus terre à terre: la seule connotation matérielle qui caractérise la situation est, selon les dernières propositions étudiantes, de changer 4 trente sous pour une piastre, selon l’expression consacrée.
Dans son autobio, M. Charest dit que ses notes à l’école étaient médiocres parce qu’il passait tout son temps à organiser des grèves étudiantes;-)
concernant 1 juin 2012 · 02h37
« qu’il ne serait pas ÉQUITABLE pour le million et demie de jeunes québécois et québécoises de 16 à 25 ans qui ont choisi de ne pas poursuivre d’études post-secondaires, mais de trouver du boulot comme mineur, journalier, éboueur, coiffeuse, etc., et qui travaillent, fondent des familles et paient des impôts qui serviraient, de quelque manière, à financer la totalité de la note étudiante »
En fait ces jeunes ont bien un autre diplome (DEP, DEC technique) qui lui aussi est un investissement ?
C’est les universitaires par leur impot important qui vont financer ces diplomes …
ca coute combien de DEP ou un DEC technique a la societe et combien font donner ceux qui vont suivre ces cours …
Ma question ces gens qui ont DEP ou DEC technique paient-ils leur juste par du diplome ?
On évoque souvent le fait qu’il y aurait trop de diplome universitaire mais on fait quoi avec les DEP tel que coiffure ou seulement 60% des gens se place dans le domaine. Un diplome universitaire peut mener a differente carrière avec ses habilite, mais un diplome en coiffure en quoi ca prepare a autre chose ?
C’est pas une perte pour la societe que ces DEP ou DEC technique ou des étudiants vont travailler dans un autre domaine ?
C’est quoi la paresse faire de longue études et repousser des projets tel que l’achat d’une maison et fonder une famille ou finir des études courtes , tout en mettant derriere soi pour certains les échecs scolaires et les cours difficiles, et acheter une maison avec une piscine hors terre …
» pour le million et demie de jeunes québécois et québécoises de 16 à 25 ans qui ont choisi de ne pas poursuivre d’études post-secondaires »
Pour la categorie des sans diplome … ( combien de gens sont vraiment dans cette situation car bien des adultes retournent aux études et obtiennent un diplome DEC, BACC ou DEP)
D’un autre coté, est-ce que ce n’est pas cela la paresse ?
Je veux bien qu’on tape sur les universitaires mais on ne va tout de même pas faire de ceux qui ne terminent pas un secondaire ou seulement un secondaire des modèle de dépassement de soi …
Il y a des limites a rire des universitaires.
Ensuite …
A mon sens ces gens beneficient du fait que d’autres dans la société vont poursuivre au dela du DES et vont devenir travailleur social, enseignant au secondaire … qui n’ont parfois pas des salaire très important en regard du temps.
Et donc ce que moi je demande c’est que ces gens sans diplome contribuent au diplome des autres qui ont la volonté de poursuivre et cela a la hauteur de leur revenu ( comme tout le monde d’ailleur ).
Si ces gens sans diplome n’ont pas des revenu important il ne paieront pas beaucoup d’impot et donc ne contriburont pas beaucoup.
Par contre si pour toute sorte de raison ils font partie d’emploi qui ont des conditions privilégiés, par exemple au niveau du municipal ou comme chauffeur d’autobus …
Qu’ils soient reconnaissant de ces anomalies du système qui permettent d’avoir un emploi mieux rémunérer que bien des universitaires et qu’ils contribuent a la hauteur de leur revenu.
École buissonnière, haha!
Les libéraux et leurs disciples ont voulu discréditer la grève étudiante en l’appelant boycott, mais vous n’êtes pas encore satisfait. Je me crois de retour dans un de mes cours de philo où un prof avait commencé la session on nous disant que sa table n’était pas une table…
Merci pour cet interlude humoristique!
Que faisaient les policiers à employer une telle force pour arrêter les farandoles étudiantes devant les CÉGEPs et universités? 😉
Des paresseux, il y en a partout, même au collégial et à l’Université; mais je suis surpris de lire cette étiquette sous la plume de bons socio-démocrates (à ce que je présume) pour expliquer qu’un trop grand nombre de jeunes québécois et québécoises ne poursuivent pas leurs études après le secondaire. Il y a plusieurs autres raisons à cet état de choses.Pour remédier à une de ces causes, une commission scolaire de Montréal aurait aidé ses finissants du secondaire à compléter correctement des demandes de bourses et de prêts, augmentant l’inscription au CÉGEP de 27%, selon ce que j’ai lu quelque part récemment.
Ce que je dis de ces gens qui ne poursuivent pas leurs études, c’est qu’ils travaillent en très grand nombre, dans des emplois durs et assez bien rémunérés ou d’autres plus faciles mais mal rémunérés et qu’ils paient leur quote-part des 87% des études des collégiens et des universitaires. Pourquoi leur en demander plus, a eux et elles, et aux autres contribuables? Surtout que nous savons tous (un grand nombre d’études sérieuses le démontrent) que ce n’est pas un pourcentage additionnel de 4% qui freinera l’accessibilité, d’autant plus que la bonification des prêts-bourses éliminera pratiquement les frais pour 30% des nouveaux étudiants (cela n’est contesté par personne).
Plus haut, monsieur Baillargeon fait une analyse profonde et très docte de la crise actuelle; tout cela est bien compliqué. Pour moi, la raison en est très simple. Les associations étudiantes, ayant perdu,auprès de la population québécoise, la cause de l’augmentation des frais de scolarité, ont tout simplement suivi les conseils et les encouragements des éléments radicaux de notre société et élargi le débat à des sujets qui n’ont rien à voir avec les frais de scolarité et l’accessibilité aux études supérieurs. D’autres tribunes sont beaucoup plus pertinentes à des débats constructifs sur les grands enjeux de notre société et ils atteignent l’apogée de leur pertinence lors des élections générales pour peu que nous les fréquentions. Or, il appert que ce sont les jeunes qui s’intéressent le moins à la chose publique et politique en temps d’élection et qui n’enregistrent pas leur part du vote. Il faut espérer qu’ils.le feront à cette prochaine occasion, à moins qu’ils ne soient bien occupés à reprendre et poursuivre leurs très importantes études.
« tout cela est bien compliqué. Pour moi, la raison en est très simple. »
J’en doute pas …
Tout est tellement simple pour certains …
Des fois cette simplicité est superficielle et se fait au prix d’une argumentation également simpliste, de fausses premisses, de fausses corrélations ici et la.
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« mais je suis surpris de lire cette étiquette sous la plume de bons socio-démocrates (à ce que je présume) »
Probablement plus habitué a la rhétorique selon laquelle la paresse c’est de poursuivre ses études aux collégiales et a l’université, de repousser des projets et de travailler intellectuellement.
On peut déja voir le bout du nez des clichés …
« c’est qu’ils travaillent en très grand nombre, dans des emplois durs »
Il y a des taches intellectuelles qui sont difficile, … je vois pas ce que ca vient faire la dedans ces histoires de travailler dur ou pas dur on dirait une fausse objection.
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« Ce que je dis de ces gens qui ne poursuivent pas leurs études, c’est qu’ils travaillent en très grand nombre, dans des emplois durs et assez bien rémunérés ou d’autres plus faciles mais mal rémunérés et qu’ils paient leur quote-part des 87% des études des collégiens et des universitaires. »
(1) Les universitaires aussi paient cette quote-part de 87% et donc c’est pas simplement 87% non universitaire vs 13% universitaires.
-L’argumentation a la base de la juste part et de l’augmentation de frais universitaire est de dire que les universitaire gagnent davantage en moyenne …
et donc les universitaire contribuent davantage au 87% que les autres …
(2)
On parle de quoi dans le fond dans votre propos … les gens avec un DEP ou un DES ( pas fini parfois )
Un DEP ou un DES ( même pas fini ) coute a la société, dans la mesure ou on allegue que les universitaire font en moyenne davantage et qu’ils contribuent davantage en impot.
Les universitaire contribuent donc davantage au DEP et DES … en retour a mon sens c’est juste que ceux qui ont un DEP et un DES contribuent a l’éducation postsecondaire (comme tout le monde selon leur revenu ).
(3)
Mais dans le fond selon ma perception … les gens avec des DEP ou un DES ne paient pas pour les études des autres ils paient pour une accessibilité a l’éducation postsecondaire.
Comme tout le monde ils ont l’opportunité d’eux même bénéficier de cette accessibilité a l’éducation postsecondaire.
Certains preferent par contre par choix et pour toutes sortes de raisons des études moins longue et aller plus rapidement sur le marché du travail.
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On pourrait se demander dans le fond c’est quoi la logique derrière la pratique du pas utilisateur – pas payeur … et si la finalité n’est pas de pousser les gens vers les études autre qu’universitaire.
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(4)
« D’autres tribunes sont beaucoup plus pertinentes à des débats constructifs sur les grands enjeux de notre société et ils atteignent l’apogée de leur pertinence lors des élections générales pour peu que nous les fréquentions »
Le spin des militants …
-Le role de citoyen c’est pas juste au 4 ans.
-Pour l’éducation il me semble que des états généraux serait un forum bien plus approprié mais certains militant libéraux aiment bien les slogans creux de campagne …
-Certains sont problement émoustillé chaque fois qu’on évoque Jean Charest comme un combattant ou comme un lion en campagne électorale mais je vois pas le lien avec les enjeux profonds …
-les militant libéraux préferent les campagnes ( a quoi bon la collusion, la corruption et le financement sectoriel ) que des états généraux par exemple …
Je voulais souligner par ce commentaire que je suis ravi du contenu de ce site web. Une fois n’est pas coutume les commentaires ne sont pas dégradés par du spam on peut ainsi avoir une réelle discussion. Bravo au webmaster, c’est motivant.
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