Coup d'oeil sur la saison 2015-2016 de La Chapelle
Scène

Coup d’oeil sur la saison 2015-2016 de La Chapelle

Démarrée par le festival Grand Cru pour 4 semaines de découvertes, la saison 15-16 du Théâtre La Chapelle multiplie les nouveaux visages et initie quelques prometteuses collaborations, notamment entre Florent Siaud, Guillaume Corbeil et Sophie Cadieux.

Présenté comme un condensé de propositions artistiques sans compromis, le Festival Grand CRU invite le public à découvrir en rafale 7 oeuvres distinctes. Le corps y est abordé depuis desperspectives aussi fines que provocantes : du voguing de Gérard Reyes à la contorsion d’Andréane Leclerc; du cirque anarchique des Productions Carmagnole aux sports de combat de Jocelyn Pelletier; de l’approche performative de Or Cirque au regard de Daina Ashbee sur le vécu des femmes autochtones. Du 8 septembre au 3 octobre, le festival sera un marathon incisif.

The principle of pleasure, de Gerard Reyes / Crédit: Alejandro Santiago
The principle of pleasure, de Gerard Reyes / Crédit: Alejandro Santiago

 

La saison régulière se poursuit dès le 20 octobre. À surveiller notamment : la compagnie Les songes turbulents présente 4.48 Psychose, un objet théâtral créé autour d’un texte de Sarah Kane. Cette collaboration entre Florent Siaud (Paris, France), Guillaume Corbeil et Sophie Cadieux (Montréal) promet un univers sensible et inquiétant.

Au printemps, La Chapelle présente un focus sur la création autochtone contemporaine, en parallèle du spectacle Agokwe du jeune torontois d’origine algonquine, Waawaate Fobister. L’événement intitulé KANIENKEHAKA (NOTRE TERRE) : FOCUS SUR LA CRÉATION CONTEMPORAINE DES PREMIÈRES NATIONS comprendra des expositions, des courts-métrages et des discussions mettant en valeur une nouvelle vague d’artistes autochtones.

 

Plus encore :
Cédric Patterson et Audrée Southière dans Diversion / Crédit:  Bernard Mauran
Cédric Patterson et Audrée Southière dans Diversion / Crédit: Bernard Mauran

DIVERSION, du Théâtre Acharnée

Quelque part entre leurs mots et ceux des autres, les AcharnéEs proposent ici un objet excentrique où la performance se mêle à l’autofiction, où la réalité côtoie l’onirisme le plus déjanté. Tantôt avec fracas, tantôt avec tendresse, Diversion est une rencontre intime entre spectateur et acteur.

UNITED TALES, de Clara Furey et Peter Jasko

Cette pièce, aussi poétique que sombre, se déroule comme un conte défait. Elle aborde la rencontre de l’autre et de son grand plein de souffrances et de merveilles. Un monde hallucinogène où l’on n’est jamais aussi seul qu’on le croit et où ce que les yeux ne voient existe. Un constant sentiment d’urgence. Mains en l’air, pour la transe, pour le drum, oui, que ça nous mène à notre destination finale… là où on sait qu’on ne saura rien.

HEROÏNES, de Nicolas Berzi

Trois femmes héroïnomanes sont dans leurs cercueils respectifs, mortes d’une overdose. Cette mort -annoncée ou déjà advenue- ouvre un univers éclaté en plusieurs temps qui défileront. Abordant la dépendance à travers un trio de corps-voix féminin, HÉROÏNE(S) plonge dans les enfers de la drogue par le biais d’une expérience multimédia radicale.

ENJEUX, de Marie-Claude Poulin et Martin Kusch

Dans cette performance, des boîtes agissent comme excroissances et extensions du corps. Elles s’érigent aussi comme caisses de résonance et récepteurs sonores, sources de lumière et surfaces de projection mobiles. Entre corps mous et durs, coquille et chair, s’opèrent un ensemble de jeux de rôles, de compositions sculpturales et d’évocations poétiques, entremêlant enfance et errance dans monde globalisé.

Ma tête est une ruche / Crédit: GuillaumeBriand
Ma tête est une ruche / Crédit: GuillaumeBriand

MA TÊTE EST UNE RUCHE, de Patrick R. Lacharité et Sébastien Tessier

« Je… Je… j’suis ici pour me mettre à nu. Parler, sans trop réfléchir. Parler. Ne pas tout garder à l’intérieur. Parler, genre enlever les carapaces, parce qu’y’en a trop. Y’a trop de carapaces. Parler. Parler comme on parle, comme on s’ouvre à la personne qu’on aime. Peu importe son sexe. J’ai comme, on pourrait dire, j’ai comme fait une bêtise. Je m’ennuie de toi Mélodie. »

ET QUAND VIENT LE SILENCE… ON SE REND COMPTE QUE PERSONNE N’AVAIT RIEN D’IMPORTANT À RACONTER, du Collectif Grande Surface

Une invitation à interroger avec poésie, humour et ironie les méandres de nos aliénations contemporaines. Un objet scénique qui sonde les profondeurs de notre désenchantement, de notre inertie et de nos déviances.

Louis Riel a comic strip stage play / Crédit: Zach Fraser
Louis Riel a comic strip stage play / Crédit: Zach Fraser

LOUIS RIEL A COMIC STRIP STAGE PLAY, de Zach Fraser

Le maillet du juge résonne dans le noir. C’est le début du procès de Louis Riel, à la fois vénéré et craint, arrêté pour trahison. Il est assis au banc des accusés. Il se bat pour sa vie. Basée sur le roman graphique de Chester Brown acclamé par la critique, l’adaptation théâtrale de RustWerk laisse transparaître la finesse de l’oeuvre originale, aussi austère que ludique.

CAKE, d’Audrey Rochette

Sept individus survoltés ont une idée simple : faire un gâteau. Cherchant à créer la pâtisserie la plus originale, ils seront prêts à trahir les rudiments gastronomiques au profit d’un produit qui se vendra mieux. CAKE est un essai sur le politique et l’art, sur fond de satire contemporaine : une critique drôle et flamboyante, inspirée du succès médiatique des productions à caractère culinaire.

LOVECRAFT, de Stacey Christodoulou

Vous vous trouvez quelque part, mais vous ne savez pas où.  Des personnes que vous ne connaissez pas vous fixent du regard. Sans trop savoir pourquoi, vous vous sentez coupable. Une chose est enfouie, mais vous ne savez pas quoi. Vous avez peur, sans trop savoir pourquoi.

POUR, de Daina Ashbee

Pour est une enquête sur la connexion (ou la déconnexion) des femmes par rapport à leur système reproducteur. Exposant les conséquences d’une éducation qui fait des menstruations un tabou et qui perturbe la perception que les femmes ont de leur corps, l’oeuvre met à l’épreuve une société dans laquelle des idéaux inatteignables sont promus.

Plyball / Crédit: Maxim Paré Fortin
Plyball / Crédit: Maxim Paré Fortin

PLYBALL, de Gabriel Plante

Le Plyball est un sport facile à jouer. Tout le monde comprend le Plyball facilement et tout le monde est invité à jouer au Plyball. Pourquoi ? Parce que le but du Plyball c’est non seulement de battre ton adversaire, mais aussi de battre l’arbitre. Le Plyball est un sport qui entraîne à la révolte parce que dans ce sport, l’arbitre est injuste, il est en trop. Tout le monde veut jouer au Plyball.