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Meg 2012

Le finlandais Huoratron
Le finlandais Huoratron

 

En se détachant à moitié du festival Osheaga il y a deux ans, le Meg a perdu sa petite scène sur le site du festival, scène qui affichait bien souvent la programmation la plus intéressante du Osheaga. Mais le Meg était aussi trop incorporé dans Osheaga de sorte qu’il ne se distinguait plus et on finissait par prendre l’un comme partie intégrante de l’autre. Le Meg a donc perdu sa scène mais il a gagné en autonomie et forcémment en visibilité même si l’événement est encore associé par la bande au désormais gourmand Osheaga, notamment pour le volet “pro” MMOI dont on se demande si il est franchement utile ou si il ne sert qu’a valider l’aspect “international” du Osheaga du Meg… Faire déplacer des pros étrangers, c’est pas donné. Mais ça c’est un autre sujet.

En ce qui concerne le Meg, puisque la grande majorité des médias n’en ont que pour le Osheaga, disons que cette 14e édition fut tout aussi éclectique que les précédentes, le Meg ne se contentant plus depuis longtemps de programmer que de l’électro quoique le genre a toujours la part belle au sein de la programmation.

Ce qui est intéressant avec ce festival sans prétention est qu’il propose souvent une affiche beaucoup plus pointue que son petit frère (devenu grand) Osheaga, qui lui porte souvent ombrage. Il est possible de (re)découvrir plusieurs artistes locaux dont on entend peu parler, des groupes ou producteurs atypiques que le Meg a d’abord repéré puis a eu l’audace et la volonté de programmer. L’emphase n’est pas mise sur les gros noms ou uniquement sur les derniers trucs tendances mais plutôt sur l’originalité, l’inusité et la découverte. Certes d’autres événements tel que le Pop Montréal partagent la même vision mais le Meg est plus petit, plus modeste, plus facile à suivre et aussi plus accessible. 70 artistes sur 10 jours, ça donne le temps de pratiquement tout voir.

L’autre atout du Meg est ses connexions avec la filière française, la filière électro surtout. Ça nous donne des Surkin, des Breakbot, le duo Christine, Beataucue, Gesaffelstein et on en passe. Puis le Meg c’est désormais l’incontournable Meg Boat, un succès qui ne se dément pas année après année -mais une croisière qu’on aimerait néanmoins un peu plus longue.

Le duo français Christine
Le duo français Christine

Du lot des quelques 70 artistes de cette 14e édition, on retiendra le maniaque bidouilleur finlandais Huoratron, le trio montréalais Technical Kidman, sorte de croisement improbable entre Leila et Killing Joke; le très swing brit’ Jesse Rose et les vitaminés Christine qui étaient tous de la croisière samedi dernier; le duo électro-bricolo français Ko & Joséphine; Squarepusher par la bande puisque c’est une production en collaboration avec la gang du Piknic, tout comme le montréalais Lunice qui commence à être de plus en plus populaire en Europe. Bref, de Monogrenade qui ouvrait le festival à la Sala Rossa le 26 juillet à Surkin qui le clôturait le 5 août au Club Soda, l’amateur de musique aux oreilles ouvertes avait amplement de quoi se satisfaire et ce souvent à petit prix.

L’année prochaine le festival soufflera ses 15 bougies mais selon le programmateur Mustapha Terki, ça se fera sans sans ruer dans les brancards, comme il a toujours aimé mener son festival.