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La Ballade de Sam Hamad

Le ministre responsable de la Capitale-Nationale, Sam Hamad, semble avoir une fixation sur le retour des Nordiques.  Source intarissable de déclarations pour flatter la région de Québec dans le « sens de la lame », Sam Hamad déclarait en mars dernier : « Les gens de Québec veulent une équipe de hockey, pas un pays. »

Dans le but d’en rajouter cette semaine, il affirme que l’État ouvre la porte à être « partenaire » financier dans un éventuel retour d’une équipe de hockey professionnelle à Québec.

(Crédit: Ici Radio-Canada)
(Crédit: Ici Radio-Canada)

On comprend que monsieur Hamad suppose une aide financière sous forme de prêt. Ainsi, être un « partenaire financier » voudrait dire accorder un prêt à Québecor. Si le prêt se fait à un taux de capital de risque, c’est-à-dire à un taux bien supérieur au coût de financement de la dette québécoise, cela pourrait être techniquement une situation d’effet de levier. D’ailleurs, si le Québec finance Québecor via Investissement Québec, il faudra que le taux d’intérêt soit aussi élevé que le serait celui offert par une firme de financement privé.

Là où l’argumentaire du ministre devient boiteux, c’est lorsqu’il tente de comparer Québec avec le marché de Montréal : «C’est un investissement comme un autre. Il y a eu des investissements dans le (club de hockey) Canadiens de Montréal, il ne faut pas l’oublier.» – Sam Hamad

À Montréal, le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal n’avaient pas payé le Centre Bell pour ensuite le louer au rabais à un empire médiatique. À Montréal, on ne proposait pas non plus un congé ou une réduction de taxes municipales.

Avec l’histoire de l’amphithéâtre de Québec, on se retrouve dans une situation complètement surréelle :

–          La population payera l’aréna;

–          La population payera l’intérêt sur la dette contractée pour construire l’aréna;

–          La population payera pour assister aux matchs de hockey (s’il y a lieu);

–          La population verra son économie subir la cannibalisation de son marché du divertissement en transférant 18 000 spectateurs par soir d’événement dans un seul endroit;

–          La population offrira une déduction fiscale pour frais de représentation aux entreprises qui achèteront des loges corporatives ou des abonnements;

–          La population assumera le risque lié à l’actif immobilier (l’amphithéâtre);

Cette histoire d’équipe de hockey à Québec est la représentation la plus incroyable du manque de logique financière d’une population et de ses élus. La population du Québec deviendra un modèle pour une équipe de sport professionnel. On pourrait même établir une stratégie standardisée pouvant se définir ainsi :

« Comment transférer le risque financier à la population locale en s’appropriant le rendement financier ? »

Le retour des Nordiques n’est pas une bonne chose pour Québec. Maintenant que l’amphithéâtre est en construction, la population se retrouve avec une perte totale de levier de négociation avec tout éventuel locataire.

Pour l’instant, « Sam Hamad-ouerait » de comprendre que le gouvernement du Québec retrouve un peu de logique dans ce dossier.