Dimanche dernier, j'ai participé à l'émission de radio de Renée-Claude Brazeau, au 98,5 FM, "le nouveau FM parlé de Montréal".
«J'espère que tu ne me parleras pas des humoristes, m'a-t-elle dit d'entrée de jeu. Tout le monde parle de ça. Or, il y a des choses beaucoup plus importantes, comme la Commission Gomery. L'histoire des commandites est un véritable scandale. Pourtant, ça ne cause aucune vague dans la population. Les gens préfèrent parler du niveau de langage des comiques, ou de la télésérie de Claude Fournier sur Félix Leclerc!»
Tout-à-fait juste.
Le scandale des commandites est l'un des plus gros scandales de l'Histoire du Canada. On parle ici d'un gouvernement qui utilisait des agences de pub pour détourner des deniers publics! L'argent sortait du gouvernement Chrétien, passait par des agences amies du pouvoir pour finalement engraisser les caisses du parti Libéral! «Mon gouvernement t'accorde un contrat de 100 000 $, tu gardes X % dans tes poches, puis tu fais une généreuse contribution au Parti.»
Hello????? En français, on appelle ça du blanchiment d'argent. Il n'y a pas d'autre mot.
Or, sentez-vous la colère monter, chez les électeurs? Pas moi. Au contraire, les gens semblent rire de toute cette histoire.
«As-tu vu la performance de Chrétien, l'autre jour, aux audiences de la Commission? Il était drôle, non, quand il parlait des balles de golf? Quel numéro! Quelle performance!»
Sommes-nous rendus cyniques à ce point? J'ai l'impression que cette histoire hallucinante ne surprend personne. «Bof, c'est comme ça, dans le milieu de la politique. Tout le monde est pourri, tout le monde graisse tout le monde, tout le monde s'en met plein les poches. C'est Business As Usual. Elle est où, la nouvelle?»
Le pire est que tout cet argent devait servir à combattre les séparatistes québécois. C'est du moins ce qu'on nous disait. Or, tout cela n'était qu'un prétexte. Le gouvernement Chrétien s'en crissait, des séparatistes. Ce qu'il voulait, c'est utiliser la question de l'unité nationale pour détourner des fonds publics et remplir les caisses de son parti.
Partout ailleurs, un scandale comme celui-ci causerait une crise politique majeure, susceptible de faire tomber le gouvernement. Ici, c'est à peine si ça nous fait hausser les épaules.
Décourageant…