Rentrée théâtrale du théâtre en marge : Hors des sentiers battus
Scène

Rentrée théâtrale du théâtre en marge : Hors des sentiers battus

Septembre

Parmi l’avalanche de pièces à l’affiche cet automne, quelques productions sans prétention, souvent montées avec trois fois rien, se détachent du lot. Du 7 au 25, les membres du groupe Audubon se lanceront à l’assaut du Théâtre du Maurier du Monument-National avec Brèves de comptoir, un «picollage» de textes de Jean-Marie Gourio. Les protégés du comédien Carl Béchard, dirigés par Jean-Stéphane Roy, se glisseront dans la peau des clients d’un bistrot parisien. Présentée simultanément à La Licorne, Par les temps qui rouillent est, pour sa part, un collage de «fragments de solitude» préparé par Francis Monty dans le cadre d’un échange entre l’École nationale de théâtre et l’Institut des arts de diffusion de Louvain-la-Neuve, en Belgique. Jouée l’an dernier au Monument-National, puis à Bruxelles, cette comédie noire réunit neuf comédiens belges et québécois que dirige Sylvie de Braekeleer. Jusqu’au 2 octobre.

Le lendemain, le Théâtre Kafala convie le public à découvrir Les Laurentides, une création de leur auteur maison, Lük Fleury, mise en scène par Hugues Fortin. De passage dans un village isolé aux accents oniriques, un jeune homme a un coup de foudre pour une peintre nommée Fjord. À la salle Fred-Barry, du 8 au 25 septembre.

Le Grand Théâtre des Hommes de Montréal (ex Grand Théâtre Émotif) propose une «tragi-comédie-country-documentaire», L’Homme des tavernes, signée et dirigée par Louis Champagne. Ce «Broue» expérimental sera défendu par 21 hommes et… une seule femme (désolé, chères actrices), dans un lieu non-théâtral: la Taverne Fullum. Du 14 septembre au 2 octobre.

L’EnsembleSauvagePublic présente Migration, une intrigante création de Marcela Pizarro, Cécile Lasserre et Martin Choquette. À la fois concepteurs, metteurs en scène et interprètes, ces derniers décrivent leur projet comme un plongeon dans la mémoire et dans le sentiment d’exil. À l’affiche du MAI (Montréal, arts interculturels) du 21 septembre au 9 octobre, Migration s’annonce fort différente d’Une hyène à jeun, la flamboyante coproduction Canada-France-Mali présentée au Festival Fringe, en juin dernier. Espérons que le thème du choc des cultures y sera abordé avec la même finesse…

Octobre
La salle Fred-Barry sera l’hôte, du 6 au 23 octobre, d’une création de Raymond Villeneuve et du Théâtre La Rubrique. La troupe de Jonquière célébrera son vingtième anniversaire en présentant Laguna Beach, un genre de road movie théâtral se déroulant dans cinq chambres d’hôtel. Adaptée d’un drame radiophonique écrit en 1990, la triste cavalcade de Chantal et de Pierre au pays de l’oncle Sam est mise en scène par Benoît Lagrandeur. La salle de la rue Sainte-Catherine accueillera ensuite Je suis un saumon, un «one-man show» du grand comédien français Philippe Avron, du 26 au 30 octobre.

Le 13 octobre, deux spectacles prendront simultanément l’affiche à l’Espace la Veillée, soit La Mue de l’ange, une chorégraphie d’Isabelle Choinière présentée jusqu’au 16 octobre; et Solo pour Emily Jane Brontë, une pièce écrite et interprétée par Marie-Hélène Letendre, dans la salle intime jusqu’au 31 octobre.

Puis, le Festival interculturel du conte de Montréal mettra à son tour l’art de la parole à l’avant-scène. Des conteurs francophones d’ici et d’ailleurs rivaliseront d’adresse dans les maisons de la culture de l’Île de Montréal, à l’Atelier à l’Écart, au Sergent Recruteur et au musée Pointe-à-Callière. La cinquième édition de ce festival débute le 22 octobre et se termine le soir de l’Halloween.

Une curiosité: un nouveau spectacle de la compagnie Urbi et Orbi, Le Lit de mort, est programmé du 28 octobre au 20 novembre dans la petite salle Jean-Claude Germain du Théâtre d’Aujourd’hui.

Novembre
Le mois de novembre offrira quelques morceaux de choix à l’amateur de théâtre en marge. D’abord, Éric Jean et Persona théâtre présenteront Ushuaia, à la salle Fred-Barry, du 4 au 21 novembre. Cette nouvelle création de l’auteur d’Une livre de chair se déroule dans une cité au sud du sud de la Terre de Feu, le seul endroit au monde où l’on peut se débarrasser de ses chagrins d’amour…

Dix acteurs et actrices se démèneront quasi simultanément sur le scène de l’Espace La Veillée dans Marie-la-putain, une création de la nouvelle venue Hélène Robitaille. Du 11 novembre au 4 décembre. De plus, Jonas, un texte collectif se voulant un «appel à la responsabilité individuelle devant la gravité des défis écologiques actuels» sera mis en scène par Élisabeth Couture, à la salle Du Maurier du Monument-National. Du 30 novembre au 11 décembre.

En outre, les Messes mensuelles du groupe Momentum se poursuivront dans divers lieux inusités jusqu’à l’arrivée du nouveau millénaire. L’Espace Geordie, rue Berri, promet pour sa part quatre spectacles, dont La Magnifique aventure de Denis Saint-Onge, de René Richard Cyr et François Camirand, devenue Andy O’Brien’s Amazing Adventure dans une traduction de Marie-France Bruyère et Jean-Frédéric Messier…