La Fausse Adresse : Mystère et boule de gomme
La pièce La Fausse Adresse a été écrite en 1995 par l’Italien Luigi Lunari. Depuis, l’oeuvre, un succès, a été traduite en une vingtaine de langues. Les Nouveaux Compagnons présentent leur version à la Maison de la culture de Trois-Rivières.
Dans le café, les voix s’entremêlent, se chevauchent. Mêlées au bruit des assiettes et des verres, elles donnent l’impression d’une puissante cascade. Noyé dans ce brouhaha, le metteur en scène et comédien Behzad Adib explique son intérêt à présenter une pièce comme La Fausse Adresse à Trois-Rivières.
Adib errait dans les couloirs de la bibliothèque de l’université lorsqu’il est tombé sur le succès de Lunari. Dès les premières lignes, il s’est senti interpellé par les dialogues. Cependant, ce n’est que quelques années plus tard qu’il propose le texte aux Nouveaux Compagnons, qui acceptent sans hésiter. "C’est une très bonne comédie. Tu sais, ça fait prétentieux de dire que c’est intelligent… Mais ce n’est pas moi qui l’ai écrite, rigole-t-il. Il y a très peu de failles dans le texte. Souvent, dans les pièces, il y a des défauts: des entrées et des sorties qui ne fonctionnent pas… Ici, tout a été réfléchi, tout a été bien écrit."
Tissé serré, le huis clos tourne autour de trois personnages (un professeur, un militaire et le PDG d’une entreprise) qui, bien que chacun ait en main une adresse différente, aboutissent au même endroit. Curieusement, une alerte à la pollution oblige les trois hommes à passer la nuit ensemble; personne n’est autorisé à mettre le nez dehors. Commencent alors des choses étranges, dont l’arrivée d’une femme. "Le contraste entre les trois personnages est très intéressant à voir et le dialogue qui suit [leur rencontre] est succulent. Car, à un moment donné, les gens commencent à se tomber sur les nerfs…"
Pour cette production, Adib coiffe deux chapeaux. En plus d’être metteur en scène, il campe le personnage du militaire. Une situation peu orthodoxe. "C’est très étrange parce que l’on joue, puis l’on arrête… Il y en a un qui sort du groupe et qui dit aux autres des choses. Ensuite, il retourne à sa place. C’est vraiment étrange… J’ai monté des pièces où je ne jouais pas. J’ai joué. Mais de faire les deux, ça prend la confiance des autres. Cette confiance-là, je l’ai eue de la part de mes comédiens. C’est vrai que ce n’est pas évident quand tu es dans l’action. Tu regardes, mais tu as aussi un œil sur tes amis. Tu soulignes ce qui ne fonctionne pas…"
Heureusement, le passionné s’est entouré de bons vieux amis de théâtre: Mario Anctil et Éric Ahern. Il croit aussi avoir trouvé l’interprète parfaite pour son personnage féminin avec Caroline Rocheleau Houle.
Les 31 mars, 1er et 2 avril et les 7, 8, 9 avril
À la Maison de la culture de Trois-Rivières
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