Le 14e Gala des Masques : Tous pour un
Scène

Le 14e Gala des Masques : Tous pour un

Le 14e Gala des Masques a célébré le théâtre avec sobriété, émotion et une bonne dose d’autodérision.

Si la 14e édition du Gala des Masques était la première à être présentée hors d’ondes depuis la création de l’événement par l’Académie québécoise du théâtre (AQT) en 1994, elle n’en était pas moins réussie. Dimanche dernier, en après-midi, entre les murs du Théâtre Denise-Pelletier (TDP), tout le milieu théâtral était de la partie. En pleine forme, toujours aussi à l’aise dans les habits d’animateur, le comédien David Savard a déclaré ouverte la 14e Matinée des Masques. C’était le premier d’une suite de clins d’oeil qui ont donné à l’événement un caractère convivial, pour ne pas dire familial, où les rires côtoyaient tout naturellement les larmes.

Au sein de l’équipe de création (acteurs-chanteurs, musiciens et hôtesses) aussi bien que chez les présentateurs et les lauréats, la détente était palpable. Affranchi des impératifs de la télévision, le gala était plus ingénieux, plus autocritique et surtout plus corrosif que d’ordinaire. Écrits par Frédéric Blanchette et Sébastien Rajotte, les textes de la soirée évoquaient (pour ne pas dire écorchaient) les faits saillants de la dernière saison: la Troupe Tchekhov d’Yves Desgagnés, les répétitions payées, la polémique suscitée par un article du journal La Presse intitulé: "Trop gai le théâtre?", la nomination de Raymond Legault à l’UDA, le remplacement de Bev Oda par Josée Verner au ministère du Patrimoine canadien, les rénovations du Quat’Sous et, bien sûr, les éternelles difficultés financières de l’AQT. Robert Lepage a rendu un bel hommage posthume à la mairesse Boucher, une femme qu’il avait appris à connaître après s’en être d’abord moqué.

ET LE MASQUE EST REMIS À…

Parmi la vingtaine de trophées décernés – cette année, il s’agissait d’une création en bois évoquant les planches que les acteurs foulent ou brûlent -, quatre l’ont été aux Mains sales de Jean-Paul Sartre. Marie Gignac a décroché le prix de la mise en scène, le Théâtre du Trident celui de la production "Québec", Hugues Frenette celui de l’interprétation masculine et Michel Gauthier celui de la conception du décor.

Coma Unplugged, une pièce de Pierre-Michel Tremblay mise en scène par Denis Bernard, a valu au Théâtre de La Manufacture le Masque de la production "Montréal" et à Ludovic Bonnier celui de la conception sonore. On achève bien les chevaux, un texte d’Horace McCoy adapté et mis en scène par Marie-Josée Bastien et produit par le Théâtre Niveau Parking et le Théâtre Les Enfants terribles, a valu à Isabelle Larivière le Masque de la conception des costumes et à Jean-Michel Déry celui de la révélation. Du vent entre les dents, une pièce d’Emmanuelle Jimenez mise en scène par Martin Faucher au Théâtre d’Aujourd’hui, a valu à Étienne Boucher le Masque de la conception des éclairages (ex æquo avec son travail pour La Dame aux camélias du TNM) et à Macha Limonchik celui de l’interprétation féminine dans un rôle de soutien.

Le Masque de l’interprétation féminine a été remis à Danielle Proulx pour son rôle dans Vincent River, une pièce de Philip Ridley mise en scène par Robert Bellefeuille au Théâtre de Quat’Sous (en coproduction avec le Théâtre de la Vieille 17). Le Masque de l’interprétation masculine dans un rôle de soutien a été remis à Michel Perron pour Assorted Candies, une pièce de Michel Tremblay mise en scène par Serge Denoncourt au Centaur. Le Masque de la production "Langue anglaise" a été remis au Leanor & Alvin Segal Theatre pour I Am My Own Wife, une pièce de Doug Wright mise en scène par Chris Abraham.

Accompagné d’une bourse de 10 000 $ remise par le Conseil des Arts du Canada, le Masque de la production "Jeunes publics" a été décerné à la compagnie Les Nuages en pantalon pour Si tu veux être mon amie, un texte de Litsa Boudalika mis en scène par Jean-Philippe Joubert. Le Masque de la production "Région" a été remis au Théâtre Advienne que pourra, de l’île Dupas, pour Le Dépit amoureux, une pièce de Molière mise en scène par Frédéric Bélanger. Accompagné d’une bourse de 10 000 $ remise par le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Masque du texte original a été remis à Frédéric Blanchette pour Le Périmètre, une pièce mise en scène par son auteur au Théâtre d’Aujourd’hui.

Finalement, Dominic Champagne et une dizaine d’acteurs ont livré un émouvant témoignage de respect et d’amour au comédien Claude Michaud, récipiendaire du prix Hommage pour son exceptionnelle contribution au théâtre d’été, un genre qu’il défend avec autant de talent que de détermination depuis plus de 35 ans. Pour connaître tous les lauréats et visionner des extraits du gala, rendez-vous au www.theatre-quebec.com.