Jacob Wren : L'art de recevoir
Scène

Jacob Wren : L’art de recevoir

Avec son nouveau spectacle, Hospitalité 3: l’individualisme est une erreur, Jacob Wren continue son exploration des rapports humains.

Les spectacles de la compagnie PME-ART, c’est comme les oeufs Kinder Surprise: on ne sait pas ce qu’on va trouver à l’intérieur, mais on sait qu’on va devoir participer pour donner forme à la surprise. La nouvelle création, Hospitalité 3: l’individualisme est une erreur, ne déroge pas à la règle. "D’une certaine façon, il y a toujours une histoire, admet Jacob Wren, codirecteur artistique de la compagnie et concepteur du spectacle, mais c’est une histoire que nous créons avec le public chaque soir, si bien qu’elle est toujours différente."

Sur scène avec Caroline Dubois et Claudia Fancello, Wren veut cette fois tenter d’identifier des façons de travailler ensemble, que ce soit dans la coopération ou dans la discorde. "Nous posons des questions dont nous ne connaissons pas la réponse, explique-t-il. Nous nous demandons comment notre sens inné de l’hospitalité peut être utilisé pour créer un contact entre des gens qui n’ont rien en commun."

Sur la structure du spectacle, l’artiste reste évasif. "Il y a cinq parties. D’abord, nous accueillons le public, puis nous essayons de faire connaissance avec lui. Ensuite, nous racontons des histoires afin que les spectateurs en apprennent un peu sur nous. Dans une quatrième partie, nous jouons de la musique, comme une métaphore de ce que l’on peut accomplir en groupe. Et puis, il y a la fin." La fin? "Oui, la fin." Nous n’en saurons pas plus.

Selon Wren, Hospitalité 3 est un spectacle parfait pour souligner ses 10 ans de collaboration avec Sylvie Lachance, codirectrice de la compagnie PME-ART. "Il regroupe à la fois tout ce que nous avons déjà fait et tout ce que nous n’avons encore jamais essayé. Après 10 ans, je ne suis pas encore sûr de savoir vraiment ce que nous faisons, mais je sais que c’est inhabituel, que ça n’appartient qu’à nous."

De fait, aves des spectacles comme En français comme en anglais, it’s easy to criticize, Le Génie des autres-Unrehearsed Beauty et La famille se crée en copulant, la compagnie s’inscrit en dehors des codes scéniques traditionnels. "Je n’ai jamais essayé de briser les conventions, affirme Wren. Je veux seulement poser de vraies questions sur le monde et la vie. Je n’essaie pas de surprendre les autres, mais moi-même. Je pense aussi que nous avons besoin de prendre des risques. Notre travail devient de l’art quand nous allons au-delà de ce que nous savons, quand nous mettons le pied dans l’inconnu."

Hospitalité 3 fait partie d’un projet plus large, intitulé simplement Hospitalité. "C’est un thème qui m’interpelle, explique Wren. Je suis très curieux de la façon dont les gens fonctionnent les uns avec les autres, de la façon dont on rencontre les étrangers. Je veux travailler là-dessus pendant longtemps et créer plusieurs performances dans des lieux différents, galeries d’art, bars, lieux publics…" En octobre, la compagnie présentait à Montréal le premier volet de ce projet, Hospitalité 1: le titre change constamment. Quand on lui demande ce qui est arrivé à Hospitalité 2, Jacob Wren éclate de rire. "Nous les faisons dans le désordre. Je ne sais pas exactement pourquoi. Je suppose que nous faisons toujours tout dans le désordre!"