Petites Histoires avec une mère et une fille dedans : Arène nostalgique
Scène

Petites Histoires avec une mère et une fille dedans : Arène nostalgique

La plus grande réussite de Petites Histoires avec une mère et une fille dedans du Théâtre CRI est d’en mettre plein la vue!

D’emblée, le spectateur se retrouve devant une piste de cirque aux accents de nature morte – au sens littéral du terme – avec des personnages étranges, entre le clown triste et la poupée mécanique… Une arène nostalgique où l’effet spectaculaire se greffe à un douloureux quotidien, suranné et écrasant, tout centré sur la relation mère-fille. "Sur-naturé", dira la metteure en scène Émilie Gilbert-Gagnon dans le programme.

Petites Histoires avec une mère et une fille dedans propose un monde au sombre éblouissement qui frappe dès la première image et qui pose les jalons des images subséquentes. Les comédiennes s’y fondent habilement et habitent ce lieu avec une belle chimie et avec une maîtrise corporelle qu’il fait bon à voir, une gymnastique qu’il faut saluer.

En quelques tableaux – dont on suit la succession par l’écriture de titres évocateurs dans le couvercle d’un coffre -, la metteure en scène et le concepteur, Boran Richard, composent un monde théâtral prêt à porter un discours déjanté.

Pourtant, si l’ensemble esthétique se dévoile en toutes cohérence et ingéniosité pour le juste plaisir du spectateur, le texte semble parfois ne faire adéquation. Comme s’il n’arrivait, par son écriture toute simple, à atteindre la force formelle mise en place. Comme s’il se faisait plus prétexte que sujet de sorte que l’équilibre entre lui et ce monde semble parfois précaire.

Reste que la meilleure façon de se faire une idée, c’est d’aller voir par soi-même!