Erika Brisson / Le bain : Le bain de la création
Scène

Erika Brisson / Le bain : Le bain de la création

La comédienne Erika Brisson, finissante à la maîtrise en art de l’UQAC, propose une incursion dans la dramaturgie de Jean-Luc Lagarce avec Le bain.

Pour marquer la fin de ses études de deuxième cycle, la comédienne Erika Brisson se lance dans la création d’un monologue – un récit de trois pages – écrit par l’auteur dramatique français Jean-Luc Lagarce, décédé en 1995. "J’ai choisi ce texte d’abord pour son écriture. Pour son style. Pour le plaisir de dire cette langue, de porter ce souffle. Pour tout le jeu de la syntaxe et de la ponctuation. Je l’ai choisi pour le défi que ça représente d’aller au-delà de la simple illustration."

Le bain, c’est l’histoire d’une voix. Celle d’une femme? Peut-être. Cette voix se lance dans la narration des deux jours qu’il lui a fallu pour dire adieu à la personne aimée qui se meurt. "C’est une belle histoire, mais je ne voulais pas tomber dans le piège du sentimentalisme, du mélodramatique."

Qui dit maîtrise dit aussi projet artistique. Au coeur d’une aire de jeu proche de l’arène sise au Petit Théâtre de l’UQAC, la production se fera donc également porteuse de sens. "Mon travail est axé sur la présence. Mon but est d’arriver à sortir des pistes, des outils pour aborder cette notion. Dans ce cas-ci, elle est mise en valeur par le vide et par l’absence."

Entourée de la metteure en scène Élaine Juteau (avec qui elle a présenté Ce qui meurt en dernier), du vidéaste Alexandre Ruffin et de l’éclairagiste Alexandre Nadeau, l’interprète au puissant organe vocal a défini le cadre d’une recherche physique au centre de laquelle elle prend tout le terrain de jeu… enfin, presque. Cet espace, elle le partagera avec un danseur, Jean-Philippe Sisla. "Cette coprésence, je la souhaitais pour altérer la mienne, donner au spectateur une autre lecture du spectacle. C’est, en quelque sorte, une confrontation avec un autre média, avec un corps évocateur, porteur de sens."

Avant d’entrer dans la phase des intensités, Erika Brisson y va d’un dernier commentaire: "L’important ne sera pas tant de rendre l’histoire que de laisser place à un espace où le corps et la voix vont se déployer pour faire émerger les sensations."

Une étape se termine… et d’autres viendront assurément.

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