Bancs d'essai internationaux / Dena Davida : Graines de talent
Scène

Bancs d’essai internationaux / Dena Davida : Graines de talent

Tous les deux ans, Tangente offre un intéressant panorama de la relève d’ici et d’ailleurs dans les Bancs d’essai internationaux (BEI). Entrevue avec Dena Davida, codirectrice artistique et générale de la structure.

Quand on sait la difficulté pour les jeunes chorégraphes de percer sur le marché québécois, être sélectionné pour les BEI est une chance inestimable car les heureux élus sont programmés dans une soirée mixte par tous les diffuseurs participant à l’événement. À l’occasion de cette tournée internationale inespérée qui présente cinq signatures chorégraphiques, la Québécoise d’origine bulgare Maria Kefirova, poulain de Tangente, peut ainsi faire connaître son travail en France, en Italie, au pays de Galles et aux Pays-Bas.

"En plus de se frotter à différents publics dans différents lieux où ils établissent beaucoup de contacts, les chorégraphes voyagent ensemble pendant un mois, créant ainsi leur premier réseau de pairs international, commente Dena Davida. Au fil des ans, ça a déjà donné lieu à une demi-douzaine de projets artistiques internationaux et même à un mariage avec bébé."

Trois solos et deux duos composent le cru 2012 des BEI, très éclectique en termes d’esthétiques. Dans Corps. Relations, Kefirova use de vidéo et d’humour pour révéler le dialogue invisible entre corps et mental. "C’est une oeuvre à la fois conceptuelle et très physique qui reflète bien notre mission de favoriser la création de nouvelles formes", assure Davida.

Pétri de danses africaine, jazz et salsa, le Français Babacar Cissé se sert aussi de l’image pour traiter du Syndrome de l’exilé. "Son oeuvre est plus narrative et son mouvement, plus moderniste", opine Davida qui ne connaît les autres artistes des BEI qu’à travers des captations de créations précédentes et qui souligne la nécessaire confiance à accorder aux autres diffuseurs quant au choix de leurs poulains respectifs.

Parmi ceux-ci, Tanja Råman, Finlandaise établie au pays de Galles, expose avec deux danseurs, un musicien et un écran les sentiments ambivalents que provoque la rupture d’une relation bancale dans Unattaching. L’Italien Daniele Ninarello propose quant à lui Bianconido, une étude sur l’écoute fine et sensible du corps inspirée de peintures de Francis Bacon. Quant au Néerlandais Arno Schuitemaker, il explore en duo la relation à soi, à l’autre et au temps dans The Fifteen Project. Une soirée qu’on espère riche en découvertes et qui, exceptionnellement, commence à 19h30.