One Manu Show / Emmanuel Bilodeau : Pas de temps pour DiCaprio
Scène

One Manu Show / Emmanuel Bilodeau : Pas de temps pour DiCaprio

Son agenda est ultra chargé, les dates s’enchaînent dans les belles grosses salles du Saguenay, de la Capitale Nationale, de l’Abitibi. La lucrative business de l’humour québ’ lui offre un siège et Manu n’a pas l’intention de le laisser vacant.

Tout a commencé en 2011 avec une invitation de Gilbert Rozon et sa gang qui l’avaient remarqué dans ses discours délirants pré-projections au Rendez-vous du cinéma québécois. C’est au gala animé par Laurent Paquin qu’il fera ses premières armes au Festival Juste pour Rire avec Le Politicien. Sa carte de visite, son numéro-phare, une vidéo vue près de 30 000 fois sur YouTube.

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Après ça, les choses se sont enchaînées très rapidement. Productions J l’a signé – on y reviendra – et il a été emporté par un espèce de tourbillon. Cette année, il estime être booké pour 40 ou 50 représentations. Il a perdu le compte. «C’est capoté comment ça me bouffe du temps et ça m’empêche même de, peut-être, faire un film avec Leonardo DiCaprio. C’est la première fois que j’en parle publiquement mais j’ai passé l’audition avec [Alejandro González] Iñárritu et j’ai eu le rôle. […] Pis là j’ai dû reporter un spectacle à l’Assomption et les producteurs veulent que j’en annule un autre parce que les dates arrêtent pas de changer. Mais j’ai dit «non, ça suffit j’annule pu rien, organisez vous avec mes dates». Comme je suis un tout petit pion dans l’échiquier, ils vont sûrement me remplacer. Je vais le savoir dans quelques heures.»

Au même d’écrire ces quelques lignes, 24 heures plus tard, on ne sait pas encore si le dossier est vraiment clos. Le temps, peut-être nous le dira.

 

Réorientation de carrière

Mais Emmanuel Bilodeau n’est pas amer parce que, de toute façon, son métier d’acteur est sur la glace depuis un petit moment déjà. «Je préfère vraiment faire mes shows que de faire tourner des ballons sur des gros plateaux américains.» On le sent sincèrement épanoui, comblé par son public qui a mal aux joues, les billets qui se vendent, les supplémentaires qui s’accumulent.

Le trac est passé, la peur des critiques aussi. Maintenant il mord dans les mots longuement étudiés et s’amuse sur scène. «Je ne prétends pas faire un show d’humour traditionnel, c’est comme un hybride. C’est un mélange de contes, d’authenticité, de témoignages, de vécu, de personnages. […] Moi, je ne fais pas du liner, je ne fais pas un punch suivi d’une pause pour que ça rit. Je me raconte avec ce que je suis naturellement et je fais des affaires sans vraiment attendre après les gens.»

 

Pas une marionnette

Engagé jusque dans ses blagues, Emmanuel Bilodeau ne renie en rien les causes environnementalistes et le nationalisme québécois qu’il porte à bout de bras dans la sphère médiatique depuis moult années. Au contraire: il intègre tout ça à son humour.

Vu son discours ouvertement souverainiste et son affiliation avec Julie Snyder, la blonde du député Péladeau, a-t-il peur de devenir l’artiste officiel du PQ? «Non, je ne suis pas l’humoriste de service de personne. Ça adonne que j’ai collaboré bénévolement pour le Parti Québécois dans les dernières années. Chez moi, le nationalisme québécois est profondément ancré, je suis fier de mon pays et de mon identité, ma culture. C’est quelque chose que j’ai toujours porté en moi. […] J’aurais pu faire un discours pro-fédéral pis avoir changé d’idée mais ça aurait rien changé avec Productions J.» Ne contrôle pas Emmanuel Bilodeau qui veut, sauf peut-être sa conjointe Edith Cochrane qui signe la mise en scène.

 

// En spectacle

Québec: mardi 4 novembre à la Salle Albert-Rousseau

Sherbrooke: vendredi 14 novembre à la Salle Maurice O’Bready

Trois-Rivières: samedi 6 décembre au Théâtre du Cégep de Trois-Rivières

Montréal: les 6 et 7 février au Théâtre Saint-Denis

Pour toutes les dates: emmanuelbilodeau.com