Jean-François Lisée : Quand la droite se prend une droite
Tel un Rocky des idéologies politiques, Jean-François Lisée monte sur le ring, coin gauche évidemment, avec l’ambition affichée de mettre la droite K.-O. Entretien avec le pugiliste.
"Faux, archifaux…" La formule reviendra 15 fois dans le pamphlet que Jean-François Lisée fait paraître ces jours-ci. Après chacune des idées reçues véhiculées par la droite, en fait, et que l’auteur entreprend de déboulonner.
S’il n’est pas étonnant de voir l’ex-conseiller de Jacques Parizeau torpiller des allégations telles que "Le Québec est économiquement médiocre" et "Les Québécois ne sont pas productifs", on sent, dans le ton de Comment mettre la droite K.-O. en 15 arguments, un ras-le-bol, une colère nouvelle.
Nous avons demandé à celui qui est également chroniqueur à L’actualité et directeur du Centre d’études et de recherches internationales de l’UdM (CERIUM) s’il y avait eu un élément déclencheur, une intervention venue mettre le feu aux poudres. "Oui, nous a-t-il répondu d’emblée, c’est quand François Legault est allé dire à l’émission Le verdict, donc devant plus d’un million de personnes, que le revenu moyen des Québécois était de 46% plus bas que celui des Américains. Il s’agit d’un mensonge éhonté, un calcul basé sur le PIB qui ne tient compte d’aucun des éléments de la réalité économique de la quasi-totalité des Québécois."
Jean-François Lisée montre dans son essai qu’en considérant les écarts du coût de la vie et de la répartition des richesses, beaucoup plus concentrées chez nos voisins du sud, la situation d’une très grande majorité de nos concitoyens apparaît au contraire fort enviable. "Ça m’a choqué de la part de François Legault, pour lequel j’ai de l’estime. D’autant plus choqué que j’ai eu cette conversation-là avec lui plusieurs fois. Il sait tout ça!"
Dans sa quête du K.-O. technique, Lisée se base entre autres sur les travaux de Pierre Fortin – "le meilleur économiste au Québec", selon lui. "J’étais très heureux qu’il accepte de faire quelques calculs avec moi, histoire d’enfoncer un pieu dans ce vampire économique et de démontrer que le niveau de vie de 99% des Québécois est supérieur à celui de 99% des Américains."
LA VÉRITÉ AU TAPIS
"Le Québec est un enfer fiscal." "Le taux de syndicalisme québécois est un boulet." Lisée répond chaque fois avec vigueur mais de manière accessible, soucieux que son livre puisse être mis entre toutes les mains. "C’était mon objectif. J’aimerais que tous ceux qui se doutent bien que les Québécois ne sont pas médiocres aient des outils pour répliquer à ceux qui affirment qu’ils le sont."
L’auteur ne nie pas qu’il y ait ici des problèmes, et des sérieux – corruption, corporatisme, dysfonctions et pesanteurs administratives -, mais conclut qu’en se comparant aux autres, on se retrouve en général dans le peloton de tête (en ce qui a trait aux coûts d’implantation et d’exploitation des entreprises, par exemple).
Comment expliquer que ces fameuses idées reçues soient aussi tenaces, alors qu’il suffit parfois de quelques paragraphes et un petit tableau pour les faire tomber? "On m’a déjà dit, textuellement: "Si le modèle québécois fonctionne, comment voulez-vous convaincre les Québécois de faire de grandes réformes?" Ça en dit long. Moi je dis: c’est parce qu’on a fait de grandes choses qu’on peut envisager d’en faire de plus grandes encore. Il y a là deux approches, et j’ose prétendre que la mienne est fondée sur le réel, de même que sur la capacité de mobilisation. Le parti pris classique des gens de droite, c’est: "Prétendons qu’on va dans le mur, sinon ils ne voudront pas faire de changements." Ce qui n’est pas vrai, on peut améliorer plein de choses, continuellement, ce que nous faisons d’ailleurs, sans se jeter dans les bras des néolibéraux. Les pays qui l’ont fait se sont retrouvés dans des situations bien pires que la nôtre."
LE BUT DU JEU
Quand on ne suit pas à la queue leu leu, c’est connu, on passe facilement pour le mouton noir. "Le Québec est un îlot social-démocrate en Amérique du Nord, observe Lisée, alors évidemment, ça fait désordre. Lorsqu’on compare les taux d’imposition, ou l’importance de la dépense publique, c’est sûr qu’on apparaît hors-norme."
La droite libertarienne, qui, forte de nombreuses tribunes, parle plus fort que jamais, décrie ad nauseam cette différence québécoise. "La question à se poser, ça demeure: est-ce que le modèle livre la marchandise d’une plus grande qualité de vie pour un plus grand nombre de personnes? Ce qui me semble être le but du jeu."
Le but du jeu, voire une condition gagnante? Si ce livre n’est pas au départ un plaidoyer pour la souveraineté du Québec, son argumentaire nous conduit à une réévaluation des forces en présence et au constat, à contre-courant par les temps qui courent, que tout est encore possible sur ce plan. À condition de reprendre confiance en nos moyens.
Rocky a bien failli tout abandonner, après tout, avant d’être sacré champion.
Comment mettre la droite K.-O. en 15 arguments
de Jean-François Lisée
Éd. Stanké, 2012, 152 p.
En des termes très simples, peut-on conclure que le Québécois manque de confiance en lui ? L’individu qui n’a pas confiance en lui ne demande qu’à croire les assertions qu’il est moins qu’un autre.
Tout le propos de Jean-François Lisée est un tonique pour notre ego collectif, lequel tonique je prend régulièrement, entre autres, sur son blogue. Et tant mieux, s’il a colligé l’essentiel de son argumentaire en termes encore plus simples, même s’il était déjà, puisque qu’est-ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement.
J’y pense. Bonne idée de lui donner des gants de boxe, on est sûr qu’il ne les utilisera pas ; ils sont trop pesants pour lui ! Il n’a pas besoin de gants de boxe pour se défendre, ou attaquer, il a les moyens intellectuels de le faire autrement. Surtout sa franchise, qui est toujours un direct dans l’esprit retors.
C’est justement la droite néolibérale qui va nous conduire directement sur le mur. La différence entre ceux de droite et vous monsieur Lisée, c’est que vous ne vous gênez pas pour étaler vos cartes. Tandis que la droite néolibérale, autant que possible, fait son travail de sape en coulisse. En effet, elle n’étale pas ses cartes ouvertement et cherche plutôt à épater l’opinion, en jetant insidieusement de la poudre aux yeux. En bref, ils sont des spécialistes de la frime, toute catégorie.
« démontrer que le niveau de vie de 99% des Québécois est supérieur à celui de 99% des Américains. »
Blah blah blah !
Pas besoin d’aller aux Etats-Unis pour se rendre compte que le Québec ne va pas.
Je suis québécois d’origine. Je suis résident de Vancouver et j’ai une urgence médicale. Je me rends dans une Urgence très occupée du Centre-Ville de Vancouver. En une heure et demie j’ai vu le médecin, j’ai eu un CT Scan, une radiographie, un diagnostic, un pronostic, un traitement et une prescription.
Quand j’ai raconté ca à mon cousin qui est urgentologue à Montréal il est tombe en bas de sa chaise. Il m’a dit que le même scenario à Montréal aurait pris 3 jours sans le ct scan pour lequel j’aurais dû attendre un mois.
Ça ce n’est pas un livre d’intello gauchiste C’ EST LA REALITE !
Arrêtez de prendre vos rêves pour la réalité et sortez donc du Québec pour voir ce qui se passe vraiment ailleurs!
Les profs au secondaire au BC font en moyenne 80000$/ par an!
au Québec … 52000$ …
Au BC, un prof d’université fait jusqu’a 350000$ par an!
Il en va de même pour tous les autres revenus.
Bandes de colons !
J’ai vécu 10 ans à Vancouver… Vos comparaisons sont enfantines… Je faisais bien au dela de 100K par année la-bas mais ca ne veut rien dire… Tu dépenses tout sur l’hypotheque, assurances de tout genre, garderies, Aircare… Bref, la comparaison est mollasse, faible d’esprit… Depuis que nous sommes revenu au Québec, même si le salaire est moindre, le rythme de vie demeure exactement le même…
Ton exemple est une réalité convenue orchestré par cette clique qui veut prendre charge du milieu pour en retiré un profit personnel et bien circonscrit. On ne doit absolument porté jugement global par un une situation pour en conclure à l’adhésion de
l’énoncé gratuit. bonne journée.
pis ta maison, à vancouver, elle t’a couté combien, le smat?
moi l’autre jour ma belle-soeur est allé à l’hopital à montréal. elle a été traitée efficacement.
bon, alors c’est un à un?
ah! pis je connais quelqu’un qui a attendu longtemps dans un hopital à vancouver.
ah ben! on retombe à un à zéro pour moi.
aye, on a fait avancé le débat, là, en sortant nos petits exemples personnels totalement inutiles, hein?
Pourquoi combattre la droite ? Elle va se mettre K.O. elle-même! Pensez-vous sérieusement qu’un bouffon comme Deltell va mettre le Québec sur les rails ? Vivement un gouvernement de droite pour en finir avec la droite une fois pour toute !
Frédéric, dans Le Devoir de ce matin: http://www.ledevoir.com/economie/finances-personnelles/341190/le-tiers-des-menages-a-atteint-sa-limite-d-emprunt
Les salaires sont toujours relatifs au coût de la vie. Une personne peut faire $200000 par an, mais si un condo ordinaire vaut $400000, son salaire vient de perdre beaucoup de sa valeur. Il faut savoir ce qu’on peut mettre dans son assiette avec le salaire qu’on fait.
Question milieu de la santé, au BC, comptez le nombre de médecins par habitant. Ici, il n’y en a pas beaucoup mais il y a les deux corporations de médecins qui contrôlent le robinet des médecins formés au Québec.
Je suis d’accord avec vous qu’il y aurait du ménage à faire au Québec, mais dans toutes les classes de la société.
La gauche ou la droite en politique pour moi, c’est une simple question du sens des responsabilités. Un incompétent sera toujours incompétent qu’il soit de gauche ou de droite. Ne me dites surtout pas que Jean Charest est un type de gauche, vous allez me faire rire.
Au Québec, on parle beaucoup de corruption, etc. Avec ceux qui sont au pouvoir en ce moment au Québec, n’allez surtout pas me dire que ce sont les gens de gauche qui sont corrompus.
À Jacques B. la droite se mettre ko elle-même, ce serait vrai si elle était objective. Mais elle ne l’est pas. Des gens de droite au pouvoir, ça fait une façon d’interpréter les problèmes tout à fait particulière. De là à penser que les gens de droite serait assez objectif pour voir les problèmes tels qu’ils sont. Je ne miserais certainement pas sur ce cheval.
Les gens de droite sont malades de l’argent comme l’alcoolique est malade de son alcool. Ne dites pas à un alcoolique qu’il prend de la boisson parce qu’il est malade. Il vous donnera toutes sortes de raisons pourquoi il boit, mais jamais ce sera à cause de sa maladie. Vous savez c’est quoi le dénie?
C’est la même chose pour les gens de droite. Tous les moyens sont bons pour faire du cash, mais surtout pour leurs intérêts personnels. Le social, ils l’ont là où je pense. Concernant leur façon de penser, je suis presque sûr qu’ils sont sincères. Un peu d’ailleurs comme l’alcoolique dont je parlais plus haut. Eux aussi, à leur façon, connaissent le dénie par rapport à ce qu’ils ne veulent pas voir.
Ce qui fait la force des gens de droite, avez-vous déjà mis des petits rats de laboratoire dans un congélateur, ils vont se serrer ensemble pour se réchauffer. Les gens de droite font la même chose par rapport au reste de la société. Eux ce n’est pas pour se réchauffer, c’est plutôt pour faire grossir leur compte en banque. L’esprit réducteur de quelqu’un qui penche à droite, vos leur parlez à contre courant de ce qu’ils ont comme préjugé, ils ne vous écoutent même pas, quelque soit la qualité de vos arguments.
Mais, c’est vrai que les gens de droite vont se casser eux-mêmes les dents, sauf qu’ils ont le pouvoir. Alors, je vous le demande, étant donné qu’ils ont le pouvoir, à qui vont-ils demander de se serrer la ceinture. Ben voyons, ils vont le demander à toutes les petites classes de la société, tout en leur faisant croire que c’est de leur faute si ça va mal.
Tout ceci est un faux débat. Il est impossible de vouloir imposer une seule vision (celle de gauche) dans une société moderne. Je ne connais pas un pays développé qui fait cela (sauf les dictature comme Cuba etc.). Dans quel cour veut jouer le Québec ? Si Souveraineté = Gauche, je dirais NON MERCI.
Bref, je ne comprends pas le rationnel de ce débat. C’est normalement qu’au Québec, il y ait la droite, la gauche et même le centre. Je crois aussi qu’il y a une mauvaise interprétation de ces termes. Que veux dire gauche ou droite ? gauche sociale ou économique ? gauche écologique ? De quoi parle-t-on vraiment ? La remarque de Frédéric avec l’histoire du malade qui veut voir un médecin, montre un réel problème de la gauche sociale. Une vision dans laquelle l’Etat s’émisse dans tout, veut tout contrôler sans en avoir les moyens.
Mettre la droite KO!!!! Et après ?
Non, pas mettre la droite ko. Plutôt qu’il existe aussi des solutions différentes qui font appel à d’autres paramètres que les leurs. Quand va-t-on comprendre que la droite ou la gauche n’ont plus aucun sens de nos jours? Quand va-ton comprendre que l’État ne se gère pas comme une entreprises privée? Une re-naissance se fera quand nous pourrons comprendre que l’être humain est beaucoup plus complexe que le simple veau d’or qu’il cherche toujours à mettre sur un piédestal.
Vous voyez Duhaime à la télé et quoi ? Ce libertarien auto-proclamé n’est même pas capable de faire la différence entre une génération et une classe sociale. Des parvenus, il y en a toujours eu au Québec, et ça transcende les générations.
Et puis sur les boomers, je pense comme Foglia. Cette « génération » est une pure invention, une fumisterie qui fait l’affaire de démagogues comme Martineau et autres Duhaime qui font exactement ce qu’ils nous reprochent à nous les vieux . Ils sont omniprésents sur la place publique, ils cumulent les jobs et le fric qui vient avec, et c’est ainsi que dans le domaine des médias, entre autres ,ils empêchent les jeunes de la relève d’aller y laisser leur marque. N’est-il pas révélateur en effet de constater que les grands accusateurs de cette hypothétique génération des boomers, le Bock-Côté, Facal, les Martineau, les Duhaime et cie sont tous à l’emploi de PKP, le grand manitou de la génération « X », une autre fumisterie, cette fameuse génération, aussi fantômatique que celle des boomers. L’avenir est ailleurs, et il bosse dur dans le vrai monde, toutes « générations » confondues…
Mon post était bien entendu destiné à Frédéric. et non à Pierre Fournier.
Frédéric que tes profs de secondaires fasse 80K comparativemenr à 52K au Québec encore une fois ne tient pas la route. Tu oublis parce que cela fait bien ton affaire que le coût de la vie là-bas à Vancouver est de 50%+ cher qu’ici non …. !! au moins.
Frédéric, J’oubliais … au lieu de l’insulte comme signature tu pourrais t’en tenir à tes faux faits. Merci l’ami aveugle. Et ceci n’est pas une insulte mais un fait.
J’aimerais partager ma réflexion concernant la prospérité du Québec. J’ai travaillé longtemps en milieu scolaire, là où on forme la société de demain…Il ne fait aucun doute à mes yeux que l’Éducation est le domaine économique prioritaire car c’est avec une main-d’oeuvre qualifée qu’un pays se hisse au-dessus d’un simple territoire d’extraction de matières premières. Notre principale richesse ne se trouve pas dans les mines mais dans la jeunesse. Or, que l’on se dise à droite,à gauche ou ambidextre, personne ne peut nier que le décrochage scolaire est un drame pour le Québec. Je me fous pas mal de savoir s’il y a une région du monde pire que la nôtre à ce sujet car le fait demeure une catastrophe au plan social et individuel. Cherchez un coupable est une démarche autant réductrice que futile: les enseignants et les intervenants font leur possible et réalisent parfois de petits miracles qui passeront inapercus dans les médias, les parents vivent comme bien d’autres à toutes vitesse et les jeunes subissent le crédo du plaisir immédiat et de la facilité. Quoiqu’il en soit, j’estime que le thème de l’Éducation, de la place qu’elle occupe dans nos valeurs sociales, devrait faire l’objet d’une réflexion collective. Une réflexion non seulement réservée aux spécialistes mais à tout le monde tous les partis politiques confondus. Il nous faut absolument prendre conscience de l’importance de ce levier économique parce qu’un décrocheur court le risque d’aller grossir la légion des personnes en état de bien gagner leur vie mais qui ne sortent pas de la précarité faute de formation suffisante. Ce n’est pas ailleurs qu’il faut chercher notre vulnérabilité à l’autodépréciation et la dépendance à l’état-providence décriées par plusieurs.
Jean-François Lisée est ridicule. Il fabrique des arguments qui bien souvent ne sont pas de véritables arguments de la droite pour mieux les démolir. Les 15 « arguments » ont été invalidés par antagoniste.net :
http://www.antagoniste.net/2012/05/07/lisee-prise-15-la-natalite-des-quebecois/
Comment peut-on se fier à un homme qui avait comme utopie de jeunesse le communisme, alors que c’est tellement évident qu’un tel système ne peut pas fonctionner, autant du point de vue économique que du point de vue philosophique.