FAIRE DE SON 3-1/2 UN PENTHOUSE
Au départ, on est tout seul. Mais on veut ses aises. On rêve d’un grand salon, d’une belle cuisine, d’un walk-in, d’une salle d’eau attenante à la "chambre du maître (ou de la maîtresse)"… Mais comment faire pour vivre la grande vie avec un budget limité? L’idée est d’abattre toutes les cloisons pour créer de vastes espaces très lumineux. Pourtant, la mode n’est plus aux lofts. On a besoin de parties privatives pour ne pas exhiber ses "petites" affaires lorsqu’on fait le party chez soi.
L’architecte Yves Émond de Forme Studio a développé un concept astucieux pour faire de petits appartements de 700 pieds carrés à prix abordables de véritables petits penthouses. Les appartements du GenX (projet de l’année 2007 des prix Domus) sont conçus sans portes ni corridor, afin de maximiser l’espace. Pourtant, on y retrouve toutes les pièces que l’on souhaite, incluant une grande chambre et un walk-in. L’astuce a été de construire les lofts autour d’un noyau central, sorte de bloc architectural revêtu de métal ou de bois dont la hauteur n’atteint pas le plafond. Cet élément sert à la fois de séparateur entre la partie privée (salle de bain, walk-in) et la partie publique (salon, cuisine) et de logement où vient se glisser un panneau amovible servant à fermer la chambre, si nécessaire. Le principe est donc celui d’une modularité de l’espace permettant de jouer à loisir avec la dimension des surfaces.
Ainsi, un comptoir sur roulettes permet d’ouvrir la cuisine lorsqu’on reçoit ou de la fermer pour créer un coin déjeuner. De la même façon, si l’on rétracte la cloison de la chambre (qui est une porte de garage dans la deuxième phase du GenX) et que l’on a pensé à s’équiper d’un lit qui s’encastre dans le mur, l’espace public prend presque toute la surface de l’appartement.
VIVRE À DEUX DANS SA GARÇONNIÈRE
Emménager à deux est sans doute la première étape cruciale dans la vie d’un couple, qui va déterminer si l’on est vraiment capable de se supporter… Comment faire rentrer les affaires des deux dans un appartement où l’on avait déjà du mal à rentrer les siennes? Les architectes Duchesneau & McComber sont particulièrement inventifs lorsqu’il s’agit de trouver des solutions à nos petits soucis de manque d’espace.
Lorsqu’on entrait dans un petit appartement de la Petite-Bourgogne dans lequel ils sont intervenus, le regard butait contre le mur de gypse d’une chambre sans fenêtre. Les architectes ont abattu les cloisons pour permettre à la lumière naturelle de baigner l’espace et ont construit une mezzanine pour dégager la place nécessaire à un vaste walk-in. L’originalité de la mezzanine qui accueille une nouvelle chambre est de présenter un jeu de trois niveaux différents qui permet d’optimiser les hauteurs libres.
Le niveau le plus bas permet de se tenir debout pour accéder au lit. Celui-ci est posé sur une plateforme surélevée, au bout de laquelle un coin détente est encadré par un troisième rehaussement, sous les poutres, qui sert de tablette et empêche qu’on se cogne la tête par inadvertance.
D’autres projets, tout aussi astucieux, ont permis d’aménager des bureaux en suspension, au plancher translucide, et des escaliers transformés en garde-robe d’entrée.
ET QUAND NAÎT BÉBÉ…
Quand arrive "l’heureux événement", on a besoin d’encore plus de place, mais il faut aussi inventer une chambre supplémentaire pour bébé.
Les architectes Duchesneau & McComber ont eu une idée lumineuse pour aménager intelligemment un appartement de 700 pieds carrés de Saint-Henri. Ils ont commencé par supprimer le mur de l’ancienne chambre semi-fermée qui étriquait l’espace. Une simple casquette de gypse, enveloppant les armoires de la cuisine, servait désormais de séparateur entre la partie privée et la partie commune. L’idée ensuite était de bâtir une mezzanine pour y installer le lit des parents et dégager, en dessous, l’espace suffisant pour la chambre de bébé.
Mais avec une hauteur d’à peine 13 pieds, la difficulté était d’éviter une impression d’étouffement en créant deux nouveaux petits espaces. Les architectes ont alors laissé flotter la mezzanine sans lui faire toucher les murs. Mais l’idée la plus intéressante aura sans doute été de donner une forme incurvée au plancher en contreplaqué de sapin. En gagnant ainsi en rigidité, les architectes ont pu se permettre de réduire son épaisseur et donc son encombrement.
En outre, cette forme aura permis d’encastrer les poutres de soutènement en acier dans les parties rehaussées du plancher, dégageant ainsi de la hauteur libre en dessous et donnant à l’ensemble une impression de légèreté. Pour ajouter à cet effet aérien, les architectes ont dissimulé dans le pourtour de la mezzanine un néon qui projette alentour une lumière opalescente. Une façon d’ajouter de l’espace avec beaucoup d’élégance!