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Hélène Pélissier / Galerie Tzara : Profil

Inspirée par le talent de ses compagnons de classe en arts plastiques, Hélène Pélissier, ex-avocate ayant vendu son âme à l’art, a eu l’idée d’ouvrir une galerie où les oeuvres des jeunes artistes trouveraient facilement une vitrine. Entretien avec la directrice de la Galerie Tzara, entre les imposants dessins de Josée Landry Sirois (exposés jusqu’au 9 octobre).

Voir: La Galerie Tzara, c’est quoi?

Hélène Pélissier: "Une galerie qui veut d’abord permettre à des artistes de la relève d’exposer, mais qui souhaite aussi créer des liens entre ces jeunes et des artistes établis. Tisser des liens entre les artistes et le public est aussi un objectif important pour nous. Actuellement, la moitié de nos 200 membres est constituée d’artistes, et l’autre moitié, de gens du public, qui viennent aux vernissages, aux conférences, etc. À nos vernissages, tu ne verras donc pas le même monde que dans les autres lieux d’exposition; c’est plus "mélangé". Et ça donne envie à monsieur et madame Tout-le-Monde d’aller voir des expos ailleurs! On est une sorte de porte d’entrée sur l’art."

Comment a germé l’idée?

"Dans mes cours d’arts plastiques à l’université, j’ai vite réalisé à quel point les étudiants débordaient de talent. C’était peu après la fermeture de la galerie Rouje et d’Estampe Plus. Il n’y avait donc plus vraiment d’endroits à Québec où les jeunes artistes pouvaient exposer sans que ce soit trop compliqué. Alors, deux autres étudiants et moi, on a créé un OSBL pour se partir une galerie. C’était l’idéal, car une galerie privée, c’est plus difficile financièrement parlant, et ça ne représente pas nécessairement le travail de la relève. On a mis sur pied un comité de sélection très "calé" en arts visuels, puis un conseil d’administration.

L’esprit d’entraide nous a permis de mener à terme notre projet. Juste redonner son lustre au local, ça a été tout un travail d’équipe! Il avait jadis logé un Subway et était abandonné depuis plusieurs années. Il était dans un état épouvantable! On a tout retapé en groupe: on a refait les murs, coulé un plancher de béton, posé des luminaires… Le local appartient à Lauberivière, avec qui on s’entend très bien; on s’échange des services.

Je suis très contente de la dynamique qui règne ici: la galerie est ouverte depuis janvier 2009, et tout le monde des débuts est encore là, donne beaucoup de son temps, souvent bénévolement. Chacun a à coeur que ça fonctionne, y met de l’énergie… C’est vraiment génial!"

Combien d’expos présentez-vous chaque année?

"Onze ou 12, et de tous les médiums: peinture, dessin, sculpture, installation, gravure, métiers d’art, etc. On présente le travail d’artistes de la relève, comme Catherine McInnis, Louis-David Gagnon, mais aussi d’artistes établis, tels Laurent Gagnon et Jacques Samson, à venir prochainement. L’été, les artistes membres de l’organisme participent à une expo collective. Et on organise chaque année une expo consacrée aux finissants en arts visuels ou en métiers d’art récipiendaires de notre prix Tristan."

Vous organisez aussi des événements?

"Oui, des conférences ainsi que des ateliers pour enfants. L’an passé, on a connu un beau succès avec notre atelier "d’inventions absurdes" animé par le Général Patente. Avec des objets et des matériaux recyclés, les enfants ont créé des trucs vraiment surprenants et ils ont adoré; on a presque dû les mettre à la porte… (Rires.) L’esprit libre de l’atelier a plu: ce n’était pas très encadré, leurs inventions n’étaient pas obligées d’être "belles".

Pourquoi avoir choisi le nom de Tristan Tzara pour votre galerie? Vous étiez fans du mouvement dada?

"Non, en fait, on cherchait simplement un nom qui ouvrait des portes pour parler d’art, un nom que pas mal tout le monde allait connaître."

Pourquoi vous êtes-vous installés dans le Vieux-Port?

"Parce que le local est très bien situé, entre les galeries commerciales de la rue Saint-Paul et les centres d’artistes comme Méduse, et près de Lacerte. On se disait qu’on pourrait créer une sorte de circuit d’art, et ça fonctionne bien: quand il y a des vernissages simultanés dans différents endroits du coin, les gens se promènent de l’un à l’autre. En plus, l’École des arts visuels de l’Université Laval n’est pas loin, c’est pratique pour les jeunes qui doivent apporter leurs oeuvres ici. Et c’est très touristique aussi; l’été, il y a le Cirque du Soleil, le Moulin à images… On est au coeur de l’action!"

Galerie Tzara
375, rue Saint-Paul
418 692-0330
www.galerietzara.com