Vie

Anne-Marie Bédard et Stéphane Dominique / La Chope gobeline : La Chope gobeline

Oyez, oyez, amoureux de l’époque médiévale: à défaut d’avoir vécu au temps de Robin des Bois, vous pourrez maintenant avoir l’impression d’y manger. Entrevue entre deux ères avec Anne-Marie Bédard et Stéphane Dominique, propriétaires du tout nouveau restaurant La Chope gobeline.

Voir: La Chope gobeline, c’est quoi?

Stéphane Dominique: "Un restaurant à thématique médiévale festif et fraternel. On sert de la bouffe à partager à l’ancienne mode, mais il y a aussi de l’animation les vendredis et samedis soir: un vielleux, un conteur, un magicien ou une chansonnière genre celtique. On organise aussi des banquets sur demande."

Anne-Marie Bédard: "Notre but est de faire découvrir, à travers la thématique médiévale, de la nourriture et des boissons peu connues. On essaie donc de donner une tournure différente aux mets."

S. D.: "On fait aussi beaucoup de place aux artisans locaux. Nos luminaires, nos tonneaux, nos costumes ont tous été conçus par des artisans de Québec. On encourage le terroir de diverses façons…"

Comment s’incarne l’esprit médiéval?

S. D.: "Dans les costumes, la musique, le parler des serveurs, les ustensiles et la vaisselle (fourches à deux branches, tonneaux de bière, chopes), la formule des plats à partager, le trou normand qui suit le service des fromages. Mais on n’est pas très rigoureux pour la nourriture en tant que telle; on utilise des produits qu’il n’y avait pas à l’époque, et on rehausse plus les plats, car au Moyen Âge, il y avait très peu d’épices."

A.-M. B.: "Parmi les plats plus typiquement médiévaux, il y a les ragoûts et les assiettes de charcuteries. Côté boissons, le cidre, l’hydromel, l’hypocras (vin chaud épicé) et le cordial (un fort aux fruits)."

S. D.: "La présentation des plats est très médiévale, et plusieurs se mangent avec les mains. On a aussi des mets pour accommoder les gens qui sont moins intéressés par le gibier ou les ragoûts, comme les burgers qu’on appelle "en bourgeois". Parce que quand tu manges de la viande en bourgeois, tu mets du pain au-dessus et en dessous pour ne pas te salir les mains…"

Comment vous est venue l’idée d’ouvrir ce genre de restaurant?

S. D.: "Ça faisait plus de 10 ans que j’organisais des banquets et des événements médiévaux l’été, parallèlement à mon emploi. C’était mon passe-temps. On habitait à Montréal à l’époque, et on a constaté qu’il y avait quelques établissements de restauration médiévale permanents dans la métropole. Avec l’engouement pour l’histoire de la capitale, pour les Fêtes de la Nouvelle-France, on s’est dit: pourquoi ne pas tenter le coup à Québec? On est donc revenus dans notre ville natale."

A.-M. B.: "Le Moyen-Âge nous passionne depuis longtemps, mais le fantastique aussi. C’est pour ça qu’on s’appelle La Chope gobeline. Certains de nos cocktails sont verts, on a un gâteau mauve – il est à la betterave, et les gens l’adorent, même si la première fois, ça saisit."

Avez-vous déjà des projets, même si vous venez à peine de célébrer votre ouverture?

A.-M. B.: "Bien sûr! On voudrait exposer des créations d’artisans selon divers thèmes, les pirates par exemple. On aimerait aussi instaurer des soirées thématiques le jeudi ou le mercredi, comme des soirées celtiques, de jeux de société ou d’énigmes et de contes, qu’on pourrait annoncer sur notre site Internet et notre page Facebook."

Pourquoi vous êtes-vous installés dans Sainte-Foy-Sillery?

A.-M. B.: "Notre étude de marché a révélé que ce genre de resto attirait surtout les jeunes adultes. On voulait donc être près de l’université, mais pas trop loin de la ville non plus."

S. D.: "Maguire était le compromis parfait!"

A.-M. B.: "Mais l’intérêt majeur de ce local est qu’il est situé dans une vieille maison qui a un vécu, un cachet. C’est comme si on recevait les gens chez nous! Quand tu entres ici, tu es vraiment enveloppé par l’ambiance."

S. D.: "On veut que les gens se sentent chez eux, mais aussi dans un autre monde. Ça marche très bien; les clients embarquent, ils festoient beaucoup… et ils apprécient apparemment beaucoup la possibilité d’entrechoquer leurs chopes de bière. (Rires.)"

Qu’aimez-vous de ce quartier?

A.-M. B.: "J’ai étudié à Jésus-Marie pendant 11 ans, alors je me sens chez nous ici."

S. D.: "C’est un quartier tranquille et les clients sont ouverts à essayer des choses. Quand ils voient le gibier sur le menu, ils ne se sauvent pas."

La Chope gobeline
1249, av. Maguire
418 527-2777
www.lachopegobeline.com