Vie

Ostéopathie : Mécaniciens d'humains

L’engorgement du système de santé n’a pas que des effets négatifs. En poussant les gens à se soigner autrement, il a contribué à populariser l’ostéopathie.

Le modèle actuel du système de santé a sans doute contribué à la popularité des médecines naturelles. C’est le cas de l’ostéopathie qui consiste à effectuer des palpations précises sur le corps, dans le but de libérer les tissus de l’organisme de leurs restrictions et de rétablir leurs fonctions naturelles.

Le désir de soigner autrement incite par ailleurs de nombreux professionnels de la santé à réorienter leur carrière. "On a eu un étudiant provenant du milieu de la construction et une avocate. Chaque année, des personnes dans la quarantaine s’inscrivent à notre programme d’études. Notre plus vieux finissant avait 62 ans", indique Marie-Chantal Raîche, coordonnatrice à l’admission des étudiants au Collège d’études ostéopathiques (CEO), le plus ancien établissement d’enseignement en ostéopathie, fondé à Montréal en 1981.

Thérapie par le toucher

Ostéopathe à Montréal depuis près de 10 ans, Pierre Gagnon énumère quelques-unes des aptitudes que devrait avoir tout bon ostéopathe: "Posséder de l’empathie et aimer travailler avec les gens. Ne pas avoir peur de les toucher, et être en mesure d’établir un bon contact avec eux." Sur le plan pratique, il est important d’avoir un bon sens de la déduction pour visualiser le fonctionnement du corps humain du point de vue biomécanique. "Il faut également être autocritique. Avoir l’humilité de reconnaître que certaines conditions sont hors de notre champ de compétences, en recommandant un autre ostéopathe ou un médecin", soutient l’ancien propriétaire d’un magasin de vélos.

Il existe à Montréal une dizaine d’écoles d’ostéopathie. Des journées d’information permettent de rencontrer les gens en place et de poser les questions pertinentes: "La formation coûte entre 4000$ et 5000$ par année. Elle devrait s’étaler sur au moins quatre ans et comprendre de 75 à 100 heures cliniques, car celles-ci permettent de développer le contact avec les gens tout en étant supervisé", recommande Pierre Gagnon.

Profil: ostéopathe

Autant de femmes que d’hommes s’inscrivent à la formation du CEO qui propose deux cheminements académiques. Le premier est offert aux détenteurs d’un diplôme d’études collégiales, admissibles au programme à temps plein de quatre ans et demi. Il comprend la formation de base composée notamment de cours d’anatomie, pathologie, physiologie, des cours d’ostéopathie et l’expérience clinique. Le second cheminement est accessible aux diplômés universitaires de premier cycle en médecine, physiothérapie, ergothérapie, thérapie du sport et sciences infirmières. Le cours est offert sous forme de séminaires étalés sur cinq ans, de sorte que la personne continue de travailler en étudiant.

Pour recevoir leur diplôme et être admis à l’Association des ostéopathes du Québec et au Registre des ostéopathes du Québec, les étudiants doivent faire un deuxième cycle de formation de un à deux ans, incluant la rédaction d’un mémoire ou alors un internat et la rédaction d’un essai.

La demande est grande pour les ostéopathes, surtout en région. Selon un sondage effectué en 2008 par le CEO auprès de 519 diplômés, le tiers d’entre eux travaillent seuls en cabinet, 25% le font avec d’autres ostéopathes et 40% dans des cliniques multidisciplinaires. La semaine de travail est en moyenne de quatre jours, avec six à neuf patients par jour.

Adresses /

Collège d’études ostéopathiques de Montréal: 2015, rue Drummond, 5e étage, Montréal, 514 342-2816, www.osteopathie-canada.ca.
Prochaine soirée d’information gratuite: 21 septembre à 19h.

Centre ostéopathique du Québec: 2210, boulevard Henri-Bourassa Est, local 103, Montréal, 514 384-1271, www.coq.org

Académie d’ostéopathie de Montréal: 910, rue Bélanger Est, local 207, Montréal, 514 272-2323, www.aomtl.ca

Association des ostéopathes du Québec: www.osteopathiecanada.ca

Registre des ostéopathes du Québec: www.registre.org