Restos / Bars

Hobbit : Comme un écho

Depuis ses débuts de café-théâtre accueillant artistes et rêveurs, le Hobbit s’est métamorphosé à plusieurs reprises. Il est devenu un bistro chaleureux au service impeccable et à la cuisine soignée.

Ce bistro est chargé d’histoires. Ses murs de pierres grises sont vêtus de vieilles photos en noir et blanc, la plupart évoquant le passé de la ville et du faubourg Saint-Jean.

Ce bistro est chargé de sourires. Le service y coule avec charme et professionnalisme. On y parle de vins avec une passion contagieuse. Illuminée aux chandelles, l’intimité des clients se mélange à la voix étirée d’Aznavour ou de Cabrel.

Côté bistro, la cuisine minimaliste et recherchée fait saliver: burger de cerf aux champignons sauvages, ris de veau aux artichauts et sauce crème au basilic, canard confit, boudin noir, tataki de marlin. Les accompagnements témoignent d’un respect sans fard pour les accords de saveurs classiques: boudin et pommes, ris de veau déglacés au calvados. Un souci, en cuisine, qui n’était pas présent à ma dernière visite.

J’adore les menus ponctuels sur ardoise. J’adore sortir des sentiers battus. Mordre dans la chair d’une inspiration spontanée, créée par un artiste qui veut tenter quelque chose. L’ardoise. Un véritable terrain de jeu pour cuisiniers.

Nous parlons longuement du menu avec notre serveur, qui le maîtrise de fond en comble. C’est aussi le sommelier de la maison, et nous nous laissons vite emporter par sa passion récente pour les rouges autrichiens. Car oui, les Autrichiens font aussi du vin rouge. Et du bon. Le Heinrich Red en fait partie. Sur le fruit, il demeure terreux, avec cette trame de fond épicée qui lui donne une personnalité bien à lui.

L’entrée de caille suggérée sur l’ardoise, bien juteuse, est mariée à une sauce à l’érable et au soya. Cette dernière a été trop réduite, cependant, et son haut taux de sucre s’accroche à mes dents comme de la tire. Gabrielle n’a d’yeux que pour le tartare de boeuf qui, bien que présenté de façon impeccable, ne possède aucune texture (trop haché) et envahit le palais (trop moutardé).

S’ensuit, pour elle, un plat au réconfort si prononcé qu’il semble avoir été créé pour le restaurant: braisé de lapin sur un lit de haricots blancs aux lardons. Encore une fois, on n’a pas oublié à quel point le lapin aime la moutarde, et la sauce Dijon et oignons doux fait des miracles en bouche. Pour monsieur, un filet de truite de mer au calvados sur un risotto aux pommes. L’idée est vraiment intéressante, la truite bien moelleuse, mais le risotto est sec sous la dent, sans onctuosité (préchauffé?).

Emballant /

La qualité et l’approche amicale du service.

Décevant /

Le tartare et le risotto, choix très populaires, devraient être revisités.

Combien? /

Pour trois services, pour deux personnes, 65$ le soir, 30$ le midi (excluant boissons, taxes et pourboire).

Quand? /

Du lundi au vendredi dès 8h. Le samedi et le dimanche dès 9h.

Où? /

Le Hobbit
700, rue Saint-Jean
Québec
418 647-2677
hobbitbistro.com