Une carte qui change quotidiennement selon les arrivages. Des produits de la mer qui font écumer: homard, pattes de crabe, pétoncles géants, crevettes, moules, flétan, vivaneau. Un personnel compétent sur le pont. Bienvenue à bord du Marie-Clarisse, au coeur du Petit Champlain. Embarquement à l’escalier Casse-Cou pour une escapade pleine de saveur.
Dans la pénombre du jour fuyant, le calme s’est installé dans la petite baie de la rue du Petit-Champlain. La flamme nue d’une chaufferette au propane éclaire la terrasse du restaurant où quelques touristes, dans un cliquetis familier de coquilles, s’amourachent d’un bol empli de moules. À l’intérieur, de vieilles boiseries d’origine côtoient des voûtes de pierre où s’accroche un contraste coloré de peintures contemporaines.
Dehors, la rue est sereine. On y voit poindre la silhouette de rares marcheurs au pas léger. Une fin de soirée, en début de semaine, est selon moi le meilleur moment pour déguster ce quartier. Clovis a faim. Clovis a soif. Pardon, mon ami, je suis d’un naturel contemplatif et m’égare souvent. Contemplons la carte des vins, voulez-vous?
Une cinquantaine de choix, tous des vins classiques connus des amateurs, surtout français. J’ai envie de fraîcheur et d’un léger excès de sucre: l’Alsace l’emporte avec son Pfaffenheim 2009. J’aime le gewurztraminer en apéro, tout au long du repas avec du poisson ainsi qu’au dessert.
Le départ est grandiose: la chair tendre de mes pattes de crabe s’effiloche d’un rien. Et leurs accompagnements, une salade de fenouil et une mayonnaise à la moutarde, ajoutent la pointe d’acidité et de fraîcheur recherchée, sans ostentation. Clovis s’aiguise la dent sur des calmars frits déposés sur un lit de salade grecque au vinaigre balsamique. Les légumes, croquants et coupés en cubes de macédoine, ajoutent une légèreté bienvenue.
En débarrassant notre table, notre serveur nous apporte des bols d’eau citronnée. Fine attention pour nos doigts qui sont devenus, disons-le, un véritable petit bordel graisseux.
Clovis reçoit sa marmite de fruits de mer, une bouillabaisse qui fait la réputation de l’établissement depuis plus de 35 ans. La bisque de homard est juste assez relevée, les poissons ne sont pas surcuits et la rouille est, ma foi, formidable: très piquante, un peu vinaigrée et dotée d’un safran qui sait s’affirmer.
Pour moi, pétoncle géant fondant mais à la croûte timide. La cuisson des crevettes, elle, me surprend: une texture soyeuse, sans cette sensation caoutchouteuse annonciatrice d’une cuisson trop prolongée. Le risotto au safran est quant à lui trop sec et manque de crème.
La crème brûlée du dessert fait le travail et sa croûte est un peu trop brûlée, à l’européenne, avec cette amertume que j’apprécie tout particulièrement. Ça y est. J’ai une barre dans le ventre.
J’aurai de la difficulté à remonter les escaliers jusqu’en haute-ville. Mais j’aurai un doux souvenir de la cuisine du Marie-Clarisse qui, de toute évidence, a le vent dans les voiles.
Emballant /
La qualité des produits de la mer. Les délicatesses du service.
Décevant /
La carte des vins, qui devrait présenter un grand choix de blancs spécialisés pour les fruits de mer.
Combien? /
Pour deux, environ 110$ le soir (pour une table d’hôte incluant une entrée, un potage, un plat principal et un dessert) et 35$ le midi (excluant boissons, taxes et pourboire).
Quand? /
Tous les jours de 11h30 à 16h et de 17h30 à 23h.
Où? /
Le Marie-Clarisse
12, rue du Petit-Champlain
Québec
418 692-0857
www.marieclarisse.qc.ca