Projet 67
Hommage à la mixité gastronomique de Montréal.
On est tous d’accord: Expo 67 a permis aux papilles des Québécois de découvrir d’autres goûts que celui du pâté chinois et de la tourtière. De là, l’idée est venue à Jean-François Vachon (anciennement aux commandes du bistro M sur Masson) de créer des plats qui s’inspireraient des différentes communautés culturelles qui ont forgé l’identité de Montréal depuis l’exposition historique. D’où le nom de son resto, Projet 67.
Dans le local du défunt Cuisine et dépendance, remis à neuf par l’architecte Fabienne Lamontagne, le chef a misé sur sa grande maturité et son inventivité pour rendre hommage à sa façon au smoked meat de Schwartz’s, aux canards laqués du Quartier chinois, à la morue des Portugais. Pari réussi? Que oui.
Au menu
La pieuvre et le canard rivalisent de tendreté. Dans les deux cas, la cuisson est tout simplement… parfaite! Clin d’œil à nos voisins méditerranéens, le mollusque est accompagné de houmous maison, de tomates confites et d’un jet d’huile d’olive noire. La poitrine de volaille, laquée BBQ, avec sa petite sauce aux dattes (on aurait aimé en avoir plus!), ferait rougir de jalousie ses congénères du Quartier chinois tant elle est jolie et bien apprêtée. Seule fausse note: les feuilles de brocoli chinois qui l’accompagnent sont trop grillées.
En référence à nos amis portugais: un plat de morue salée et pochée dans du lait. Elle était savoureuse, mais n’avait pas le fondant auquel on était en droit de s’attendre. Il faut dire que la pieuvre et le canard placent la barre haut!
Le smoked meat braisé durant 72 heures, quant à lui, conserve une bonne tenue malgré sa longue cuisson. Moins sèche que celle que l’on retrouve dans les delis de la métropole, la pièce de viande est judicieusement servie avec des petits cornichons émincés, une polenta de seigle (clin d’œil au pain des sandwichs de Schwartz’s) et des feuilles de choux de Bruxelles en salade.
En plus de ce menu permanent, le chef propose une carte appelée à changer aux quatre mois. Cet hiver nous transporte en Bourgogne (là où il a appris son métier), et l’Espagne sera à l’honneur cet été.
Douceurs
Pour les desserts, on s’éloigne de la thématique des communautés culturelles, mais peu importe. Valent le déplacement: le brownie au chocolat de Tanzanie et son curd de yuzu-citron; et la ganache au chocolat Manjari présentée dans une composition ponctuée de perles de marmelade de clémentines et d’une espuma de chocolat blanc, et parfumée au basilic et piment d’Espelette. Originaux et décadents!
Emballant /
Concept brillant et unificateur, qui nous rend fiers d’être Montréalais, peu importe d’où nous venons. Bravo!
Décevant /
Comme le restaurant est attenant à l’Espace Go, la salle à manger attire naturellement des spectateurs qui, pour ne pas arriver en retard aux représentations, forcent les serveurs à patiner vite. Le service aux non-spectateurs s’en trouve altéré.
Combien? /
En moyenne 90$ pour deux personnes, avant vin, taxes et service.
Quand? /
Du lundi au samedi, le soir seulement.
Où? /
Projet 67
4902, boulevard Saint-Laurent
514 508-6767
projet67.com