Le Côte
Restos / Bars

Le Côte

Installé sous le même toit que le Cabaret Eastman, Le Côte chante la pomme aux carnivores et autres amateurs d’experte bonne franquette, un généreux refrain dont on ne se lasse pas. 

Parce que le mélomane se double souvent d’un amateur de bonne chère et que l’amateur de bonne chère se double souvent d’un mélomane, il tombait sous le sens que le Cabaret Eastman, réjouissante nouvelle salle de spectacle sise au cœur d’un des plus bucoliques villages des Cantons, souhaite accueillir une cuisine sous son toit. Yannick Tardy, chef-propriétaire du restaurant italien Le Mista et du Côte, deux établissements partageant un mur mitoyen à Belœil, serait l’homme de la situation. «J’ai toujours eu ce petit rêve de devenir franchiseur, alors quand j’ai su que Jean-Pierre Clairoux, le fondateur du Cabaret, cherchait un resto, je lui ai proposé de copier-coller les belles choses qu’on faisait au Côte de Belœil à Eastman.» Pour la petite histoire, Tardy mettait à sa main il y a quelques années l’institution belœilloise qu’était le restaurant Le Côte à côte en l’amputant de la moitié de son nom, un sobriquet qu’employaient déjà la majorité de ses habitués (comme dans: «On va-tu au Côte?»).

Le tartare de saumon servi dans une boîte de conserve design joliment vintage et le tartare de bœuf sobrement déposé sur une planche de bois encapsulent bien le réjouissant refus du fla-fla que promeut Tardy, fervent carnivore qui ne salive jamais autant que lorsqu’il tranche le premier morceau d’une bonne bavette. C’est animé par une peur panique de laisser ses invités sur leur faim que le chef aura assemblé un menu en forme d’hommage au bœuf (que du bœuf Angus, insiste-t-il) déclinant les rib steaks, filets mignons, contre-filets et côtes levées (une portion à laquelle même le Géant Ferré aurait eu du mal à faire honneur), belle carte que complètent des plats de poissons, fruits de mer et crustacés.

Lors de notre passage, du popcorn barbecue, une salade concombre, fenouil, moules, feta et aneth ainsi qu’un risotto orge, bœuf et poivrons ont atterri gracieusement sur notre table, ludiques compagnons de l’apéro dans lequel nous nous apprêtions à tremper nos lèvres, une autre manifestation de la conviviale philosophie du Côte. «Les petites bouchées, c’est vraiment notre marque de commerce, explique Tardy. Je ne veux pas que mon équipe perde de vue qu’il faut absolument que les gens qui viennent manger chez nous se sentent comme à la maison. Quand tu invites des gens chez toi, tu as toujours quelque chose à grignoter sur le comptoir, non? Pour moi, ça va de soi. Je ne comprends pas que ce ne soit pas la norme partout. La restauration, c’est le savoir-faire d’accueillir des gens.»

Ne reculant devant aucun défi, même un défi sur lequel bien d’autres avant lui se sont cassé les dents, Tardy et sa brigade seront parvenus à dompter cette poutine revisitée figurant depuis quelques années sur les ardoises de tous les restaurants branchés. Le résultat: une poutine de crabe et sauce béarnaise qui charmerait le pilier d’une luncheonette et qui ne fera pas rougir un gastronome. «Le twist sur la poutine, on l’a vu, on l’a revu, on l’a goûté et on l’a regoûté, mais il y en a tellement qui ont manqué leur shot! Si tu as la prétention de réinventer quelque chose d’important au Québec comme la poutine, il faut bien la travailler, montrer du respect pour le plat original.»

Avec sa terrasse de 80 places aménagée sur le toit du Cabaret Eastman et les grandes baies vitrées qui laissent entrer le soleil dans sa salle à manger, Le Côte est la destination sur laquelle devraient déboucher toutes les balades en voiture cet été.

Le Côte

4, chemin George-Bonnallie, Eastman

450 297-3737

lecote.ca