Yuzu : Yuzu le restaurant
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Yuzu : Yuzu le restaurant

Malgré les rutilants à-côtés qui attirent les fêtards au Yuzu (terrasse au centre-ville, ambiance lounge et DJ les soirs de fin de semaine), la vedette de l’endroit demeure la cuisine, qui pige en territoire nippon autant que dans le terroir d’ici.   

Mardi soir, il pleut, mais tout n’est pas gris: en arrivant devant la porte du Yuzu, nous découvrons un panneau indiquant que toutes les bouteilles sont bradées à 50% en ce jour creux de la semaine. Y a des petits bonheurs comme ça; le nôtre sera blanc et se nommera L’Étoile du Domaine de Joÿ (Côtes de Gascogne).

Bien calée dans mon confortable fauteuil de velours côtelé, sous de jolies ombrelles japonaises faisant office d’abat-jour, je tergiverse. Le menu sushis s’étire à l’infini, alors que la carte régulière m’appâte avec ses plats qui marient les traditions culinaires d’ici, de France et du Japon. Comme d’habitude, mon envie de tout goûter l’emporte.

Un maki signature d’abord, le «Nouvo». Fier représentant des alliances internationales à l’honneur sous ce toit, il contient, cerclés d’une mince feuille de soya, du homard frit épicé, une crevette tempura, de l’avocat, de la pomme verte et une laque soya-gingembre, le tout élégamment chapeauté d’une tranche de magret de canard en sashimi. C’est la fête au palais – le mien! Celle-ci se poursuit avec deux entrées sur le thème du tataki: un escolier noir (le fameux butterfish) avec huile shiso, laque soya-gingembre et zestes de kumquat (fin et rafraîchissant), puis des pétoncles au wasabi d’un moelleux à se damner, escortés d’accompagnements qui sortent de l’ordinaire – flanc de porcelet sauce hoisin et crumble salé, fait entre autres d’amandes et de graines de sésame noires. Superbe.

La suite est à l’avenant, hormis un léger excès de sel dans mon plat de morue charbonnière, probablement dû à la combinaison de la sauce et de la peau rôtie du poisson. Sinon, rien à redire: la chair de la morue est floconneuse, la purée d’edamames est une ode à la délicatesse, quelques grains de poivre tendres viennent éclater sous la dent, et les shiitakes marinés au Banyuls apportent à l’ensemble un judicieux goût sucré de terre et de pain d’épice. Les ris de veau général Tao s’attirent aussi nos faveurs, mais soyons francs: c’est surtout la sauce qui brille ici, en juste équilibre entre le sucré, l’amer et l’acide. Dodus et enrobés d’une panure croustillante, les ris passent plutôt inaperçus – une belle façon d’initier les néophytes aux thymus. Le riz sauté avec edamames et enokis disparaît aussi vite que les protagonistes rougeâtres de l’assiette.

«Umami caramel? Je me demande ce que c’est», dis-je à mon vis-à-vis. Les explications du serveur nous convaincront illico de goûter à ce divin sandwich à la crème glacée au caramel et chocolat. Cette décadente sucrerie éclipse même un peu la barre ganache hyper chocolatée, dense et épaisse, qui n’a pourtant rien à se reprocher. Le soleil aurait voulu illuminer notre mardi qu’il n’aurait pas fait mieux.

Emballant /

Une cuisine qui en fait juste assez, en équilibre entre raffinement et mise en valeur des produits, eux-mêmes d’une qualité irréprochable. La promo du mardi sur le vin.

Décevant /

Le plat de morue un peu trop salé.

Combien? /

Pour trois services, pour deux personnes, 100$ le soir, 40$ le midi (excluant boissons, taxes et pourboire).

Quand? /

Ouvert tous les soirs et le midi du lundi au vendredi.

Où? /

Yuzu le restaurant

438, rue du Parvis

418 521-7253

yuzu.ca