Le Quai 19
Récemment ouvert dans l’ancien 48, Saint-Paul, Le Quai 19 est déjà assailli par les gourmets en quête d’un nouveau resto où accoster.
Premier soir des Fêtes de la Nouvelle-France, ça fourmille dans le Vieux-Port. Et au Quai 19. Tellement que c’est un des coproprios qui nous sert, le personnel en salle étant visiblement débordé. Le beau temps a vite rempli la terrasse, c’est donc à l’intérieur que Catherine et moi sommes installées – le long d’une grande fenêtre ouverte sur la rue, quand même. Bonne nouvelle: la déco a été allégée de ses tentures rouges et de ses accessoires aux accents circassiens. L’endroit respire grâce à des lignes droites et épurées, des couleurs neutres (gris foncé, marine, blanc) et une cuisine partiellement ouverte. On comprend ce dernier choix: plusieurs clients doivent être curieux de voir à l’œuvre le chef exécutif, Dominic Jacques, gagnant de l’émission Les chefs! en 2012.
Il a créé un beau menu, le jeune homme, mettant à l’honneur les produits de saison – dont beaucoup de poissons et fruits de mer. Malgré l’achalandage, le service est efficace, si bien que nous nous retrouvons vite à trinquer avec l’un des nombreux vins d’importation privée, un Blanc de Pacs bio (Parés Baltà). J’ai opté pour une entrée en fraîcheur avec les «tomates ancestrales». Les trois tranches de ces variétés rares (orangée, rouge, verte), savoureuses au possible et sucrées, sont garnies de basilic et accompagnées d’un excellent gravlax de maquereau reposant sur un mi-pris de fromage de chèvre fondant. L’union est parfaite, des vrilles de pois apportant une touche d’acidité. Cependant, je comprends mal la contribution des crevettes nordiques à ce plat bien garni qui compte aussi un shooter d’eau de tomate; on ne les goûte pas. Chez Catherine, le carpaccio de veau de Charlevoix à l’huile de basilic est très tendre et fraternise à merveille avec la pieuvre grillée et le chorizo dressés dessus. Une splendide assiette, complétée par des pois chiches frais. On attend la suite avec impatience.
Si les gros pétoncles poêlés s’avèrent parfaitement cuits et dorés, la purée de pois verts qui leur sert de lit leur vole presque la vedette. Onctueuse, rafraîchissante, elle n’a que des qualités, en plus de contrebalancer le salé des mollusques. Le reste des accompagnements manque un peu de finition, par contre: pommes de terre parisiennes bouillies et quelques carottes. «Le brouillard», soit le plat du chef, est ce soir un flétan escorté de pêches pochées. Saisi à point et rehaussé d’un jus de viande, le poisson se défait en lamelles tendres et se marie bien aux quartiers de fruits restés fermes. Dessous, une purée de céleri-rave se fond à un mi-cuit de chèvre, alors qu’autour, du fenouil rôti voisine avec une polenta frite au cœur coulant.
Le brownie au chocolat Valrhona blond, censé avoir des accents de caramel, se révèle bien timide côté saveur. Son accord avec une purée de citron nous laisse aussi perplexes. Nous préférons de loin le dessert combinant fraises fraîches, panna cotta au citron, financier et crème montée au miel. Difficile de faire plus estival que ça!
Emballant /
Des produits bien mis en valeur, de très belles présentations et une chouette carte des vins.
Décevant /
Un excès de garnitures dans quelques plats, la musique lounge impersonnelle.
Combien? /
Pour trois services, pour deux personnes, 90$ le soir, 50$ le midi (excluant boissons, taxes et pourboire).
Quand? /
Matin, midi et soir tous les jours.
Où? /
Le Quai 19
48, rue Saint-Paul
Québec (Québec)
418 694-4448