Vie

Le Zoo sauvage de Saint-Félicien : Un zoo, l'hiver

Vous êtes dans la région de Saint-Félicien, au Lac-Saint-Jean, et vous pensez que le Zoo sauvage est fermé. Erreur! Il est toujours ouvert. Et l’hiver ajoute un charme particulier.

Blotti dans la forêt boréale, à la limite de la région du Lac-Saint-Jean, le Zoo sauvage de Saint-Félicien nous entraîne dans un monde animal unique en son genre en Amérique du Nord. Avant-gardiste, le jardin zoologique dévoile une faune et une flore typiquement canadiennes, dans un environnement naturel imitant les habitats des hôtes.

Voué aux espèces indigènes, on ne trouve pas, au Zoo sauvage, de lions, de girafes ou d’hippopotames; la ménagerie du jardin comporte uniquement des spécimens présents sur le territoire nord-américain. On en répertorie soixante-dix-sept pour un total d’environ mille bêtes. Des animaux que l’on découvre… en inversant les rôles! En effet, dans ce jardin zoologique, les humains sont en cage alors que les animaux déambulent en toute liberté.

Les animaux chez eux
D’entrée de jeu, le Zoo sauvage projette une image différente de celle des zoos traditionnels. Pas de cages, pas de barreaux. Que des habitats et des animaux en liberté… surveillée, cela va de soi. Les bêtes occupent un territoire de tout près de cinq cents acres (mille deux cents hectares), se partageant trois écosystèmes: la forêt boréale, la taïga et les prairies de l’Ouest canadien. Ces espaces sont sillonnés par les Sentiers de la nature, des routes tracées au cour des habitats, qu’emprunte un petit train. Ce véhicule constitue la seule façon pour les visiteurs de circuler dans ces domaines où les animaux prennent leurs aises. Entraînés dans cet univers, les visiteurs voient de très près – derrière les vitres grillagées toutefois – les grands mammifères canadiens tels l’orignal (élan d’Amérique), le loup gris, l’ours noirs d’Amérique, le bison des plaines et le bouf musqué évoluer sous leurs yeux.

Lorsque le train s’immobilise, pour permettre l’observation, petits et grands s’exclament devant la beauté et l’impressionnant gabarit de certaines bêtes. Le bonheur de la visite s’agrémente cette année d’une toute nouvelle espèce qui sera introduite dans son habitat: le renne ou caribou des bois. Capturés dans le Grand Nord québécois il y a deux ans, la dizaine de jeunes caribous – ils ont trois ans, mais sont déjà grands! – s’établiront dans leur nouveau domicile à l’époque de Noël… emmenant peut-être le père Noël dans leur sillage? Cette balade circule aussi parmi des décors évoquant diverses époques de l’histoire du Québec. Ainsi, on traverse un campement amérindien avec ses tipis, une vieille ferme du Québec du temps de la colonisation avec ses maisons, ses équipements agricoles, et d’autres surprises.

Une deuxième section du Zoo dévoile un monde tout aussi étonnant, où les animaux de plus petite taille tiennent la vedette. Dans un sentier que l’on parcourt à pied, cette fois, les lynx, cougars, renards, loutres, martres et autres bêtes des boisés québécois se laissent admirer. Magnifiques, ces animaux s’ébattent devant nos yeux ébahis en faisant fi de notre présence. Ce sentier est dessiné dans la forêt boréale, les collines ou dans la plaine.

Maya, la grande ourse
Le clou du spectacle, c’est Maya, la grande ourse polaire. Dans son bassin ou sur sa banquise, reproduction fidèle de son pôle natal, Maya vaque à ses occupations sous les yeux ébahis d’un public conquis. Bien à l’abri derrière la rampe de sécurité, qui offre un point de vue imprenable sur cet environnement nordique, on peut la voir nager ou déambuler gauchement sur la banquise. A heures fixes, les gardiens du zoo nous invitent à assister au «goûter» du mastodonte blanc. Le spectacle vaut bien les frissons qu’il procure. On frissonne en voyant l’énorme bête se régaler; on grelotte aussi parce que le spectacle se déroule en plein air. Comme toute la visite d’ailleurs. L’hiver ajoute un charme particulier à la découverte de ce zoo si spécial, et constitue un moment privilégié pour voir les animaux dans leurs plus beaux atours: en hiver, leurs pelages s’épaississent et les bêtes sont si dodues qu’on les dirait faites de peluche.

Une fois les joues rougies par le froid, les visiteurs gagnent l’intérieur où ils peuvent observer le castor, roupillant à cette époque de l’année, occasion unique de voir une hutte de castor du dedans. Le centre d’interprétation où gîte le castor présente une collection hétéroclite d’objets reliés au monde des bêtes des bois canadiens. Il est également possible de s’arrêter pour boire un chocolat au restaurant du zoo, et se réchauffer.

Renseignements: Zoo sauvage de Saint-Félicien, 1 800 667-LOUP ou, dans Internet, au www.d4m.com/zoosauvage.

Et les fantômes de Val-Jalbert?

Tant les animaux du Zoo de Saint-Félicien que les fantômes du Village historique de Val-Jalbert attirent les visiteurs l’hiver. Petite municipalité dont la pulperie ferma ses portes en 1927, Val-Jalbert est devenu un village fantôme puisque tous les ex-travailleurs abandonnèrent les lieux. Si l’on connaît cet aspect touristique de l’endroit – dans les années soixante-dix, on en fit un site historique avec de l’animation mettant en valeur son passé ouvrier -, on ignore parfois que le village vaut le détour pour ses activités de plein air.
L’hiver déroule de longs sentiers blancs que les promeneurs aiment parcourir en randonnée pédestre, en skis de fond ou en raquettes, quand ce n’est pas à dos de motoneige. «La piste de ski de fond compte de quatre à cinq kilomètres de longueur, lance Bruno Harvey, du Village historique. On peut aussi patiner sur l’anneau de glace, près du vieux moulin, où les gens vont se réchauffer et prendre un café ou une bière.»

Non loin, un château de glace et des glissades occupent les enfants, tout comme les balades en carriole, les fins de semaine. Le site étant éclairé jusqu’à 22 h, on peut patiner le soir et se rendre à deux chutes dont la glace scintille la nuit sous les lumières. Entrée: 3 $ (adultes); 1 $ (6-13 ans).

Pour un séjour au Village historique, on a prévu de l’hébergement (rénové, l’ancien hôtel de Val-Jalbert offre cinq chambres, tandis que neuf maisonnettes meublées servent en quelque sorte de chalets), et de la restauration (le magasin général a été transformé en auberge où l’on peut manger). Info: 1 888 675-3132. (A. M. Parent)

Hors circuit
Un bon supplément
Douze Nouvelles Escapades d’un jour autour de Montréal vient de paraître aux Éditions Publications sans domicile fixe. Le supplément d’hiver complète le guide Escapades d’un jour Montréal: 52 destinations amusantes… paru l’an dernier. Présentées par Leif Montin, ces suggestions d’activités de plein air sont bien expliquées: description de l’escapade (ex.: sauna scandinave au Club des ours polaires, pêche sur glace à Papineauville, Musée de la motoneige Bombardier, etc.), durée du trajet depuis Montréal, horaire, tarifs… Ce petit guide saura occuper petits et grands tout l’hiver! (A. M. Parent)