Vie

Chaudière-Appalaches : Tentations gourmandes

Et si Chaudière-Appalaches se découvrait par huit Routes gourmandes? Suivez les panneaux orange avec fourchette et couteau, ils vous guideront vers un "arrêt gourmand".

Les Routes gourmandes ne sont pas nouvelles dans Chaudière-Appalaches. Cependant, cette année, cinq routes ont été créées ou restructurées: les Appalaches, la Beauce, Lévis, L’Islet et Montmagny. En tout, 156 arrêts gourmands composent le réseau régional piloté par huit comités locaux. Le visiteur peut ainsi s’arrêter chez le producteur ou le transformateur agroalimentaire, qui partage son savoir-faire, offre des dégustations et vend ses produits sur place, ou encore dans un restaurant ou une boutique qui se fait le devoir de promouvoir les produits alimentaires régionaux dans son menu ou ses étals. Une expérience goûteuse propice à la découverte et à l’échange.

Notre périple comprend l’exploration de trois routes: Montmagny, L’Islet et Cap-Saint-Ignace. Premier arrêt: nous goûtons les fromages de l’Isle-aux-Grues et des fines charcuteries maisons, offerts par une sympathique épicerie de quartier à Montmagny, Alimentation Danielle et Serge. Le bedon est content.

Un peu plus loin, l’auberge de charme Chez Octave, ouverte depuis près d’un an, nous accueille dans une maison du 19e siècle. Le pâté chinois de canard confit et de bleuets noirs, agrémenté d’un cidre de la cidrerie La Pomme du Saint-Laurent de Cap-Saint-Ignace, est tout simplement exquis. Et voilà qu’on se rend à ladite cidrerie, où les cidres se laissent déguster au gré des explications de la cidricultrice.

L’engagement citoyen prend tout son sens au restaurant Ô Tentations! de Cap-Saint-Ignace, un OBNL ouvert l’an passé pour sauver le presbytère. Ici, le menu est local à 70 %. Et la serveuse prend soin de mentionner les noms de la boucherie, de la boulangerie et du potager d’où provient l’adorable dîner. On nous raconte les corvées de bénévoles, les dons des entreprises locales, les 15 emplois créés… "Une belle gang de capotés rêveurs", dit l’homme qui m’accompagne.

Cap maintenant vers les limites de la région, à Saint-Jean-Port-Joli, sur la Route gourmande de L’Islet. Direction: Le Moule à sucre. Dans une vieille grange à quatre versants de style Mansart, un magasin général du début du 20e siècle a été aménagé avec plus de 150 produits du terroir québécois et tout un mur de bonbons. Devant tant de p’tits pots, les dégustations s’imposent. À voir aussi: la boutique d’antiquités et de métiers d’art.

Et nous arrivons au Salicorne Café de L’Islet-sur-Mer, coup de coeur du jury des derniers Grands Prix du tourisme régionaux. Ici, les épices de Philippe de Vienne, vendues sur place, font honneur à une cuisine inspirée des goûts et des saveurs du monde. Intéressant…

La route se termine à Montmagny, où Donald Lachance nous attend dans sa poissonnerie pour parler de sa pêche du matin, de son fumoir et de ses fameux esturgeons fumés. Quelles routes, quand même!

www.routesgourmandes.com
L’auteure tient à remercier le CLD de Montmagny pour sa tournée dans la Côte-du-Sud.

ooo

CHARMES DÉPAYSANTS

Au coeur d’une nature bercée par la rivière Tortue, le temps s’arrête à L’Islet – ainsi que le cellulaire! L’Auberge des Glacis, sise dans un ancien moulin à farine seigneurial aux murs de pierre, charme. Et voilà qu’elle s’agrandit. Six nouvelles chambres seront disponibles dès la mi-juin. Le projet d’un million de dollars inclut aussi une nouvelle cuisine moderne à aire ouverte, deux salles de massothérapie et une cave à vin avec salle de dégustation. Quant à la fine cuisine du chef Olivier Raffestin, elle reste délicieusement concoctée à partir de produits d’au moins 55 fournisseurs locaux. Plus encore, l’Auberge a remporté les prix Hébergement 1 à 3 étoiles et Restauration/développement touristique aux derniers Grands Prix du tourisme québécois de la Chaudière-Appalaches.

ooo

Auberge des Glacis

La table gourmande de cette auberge de charme se bonifie avec le temps, gagnant en subtilités sous la houlette du chef Olivier Raffestin. Il propose notamment une table d’hôte cinq services offrant une belle palette de plats qui trahissent ses origines françaises et son intégration réussie au terroir québécois. L’une des quenelles lyonnaises est concoctée au brochet d’Abitibi, et la matelote, avec de l’esturgeon du Saint-Laurent. Le foie gras poêlé, délicieux, est servi bien croustillant. Lapin, veau, canard et bison viennent tous de la région, le maître mot étant de s’approvisionner au plus près. Le menu arbore d’ailleurs fièrement son identité régionale, avec liste des producteurs locaux pour chaque plat. Au dessert, on n’échappe pas aux crème brûlée et tarte Tatin, l’originalité venant plutôt d’un fin gâteau au fromage de chèvre.

46, route de la Tortue, L’Islet (secteur Saint-Eugène), 418 247-7486, www.aubergedesglacis.com
Soir 100 $