1) Commençons par le commencement: je n’aime pas l’esprit de cette loi. J’ai tendance à être partisan du vivre et laisser vivre. Je n’aime pas les lois et les gouvernements qui limitent les libertés. J’aime les États ouverts et les sociétés tolérantes. Je n’aime pas la surveillance. Je n’aime pas la paranoïa. Je n’aime pas les uniformes. Je n’aime pas l’homogénéité, l’uniculturalisme ou le consensus. Je n’aime pas la police de la langue. Je n’aime pas la police morale ou culturelle. Je n’aime pas la police de la pensée ou de la bien-pensance. Je n’aime pas le désir de contrôle. La loi 78 est dure. Elle arrive dans le contexte d’une tension sociopolitique que le Québec n’a pas connue depuis des décennies. Et les gens qu’elle vise sont authentiquement heurtés par son intention et sa portée. Ce sont majoritairement (mais pas uniquement) des jeunes Québécois idéalistes. Je ne suis pas toujours d’accord avec eux, mais il est profondément triste qu’une partie de la jeunesse ait le sentiment d’être bafouée à ce point par son gouvernement. Personne — ni même ceux qui la trouvent inévitable et raisonnable dans les circonstances — ne devrait se réjouir de l’adoption d’une telle loi. Elle représente un échec: celui du gouvernement, sans doute, mais aussi du mouvement étudiant, des partis d’opposition et, peut-être, de la société québécoise au complet. Les cicatrices risquent d’être profondes et durables.
2) La loi 78 fait essentiellement quatre choses: elle suspend la session d’hiver jusqu’au mois d’août, elle empêche quiconque de bloquer ou de nuire aux cours, elle encadre le droit de manifester et elle oblige les syndicats et les associations étudiantes à prendre les moyens de faire respecter la loi.
3) Les articles 2 à 12 de la loi concernent la suspension de la session jusqu’en août. La crise n’est pas réglée sur le fond — peut-être ne le sera-t-elle jamais tant qu’il n’y aura pas eu d’élections. Et encore. On peut donc se désoler que la loi ne fasse que pelleter le problème en avant. Cela dit, depuis quelque temps, plusieurs étudiants en grève souhaitaient eux-mêmes que la session soit annulée ou suspendue, pour éviter que leurs plans d’été soient bousillés par des reprises de cours. La suspension ne règle rien et n’a rien d’élégant en principe, mais elle constitue peut-être un remède pragmatique à un conflit qui aurait fait encore plus de victimes s’il avait occupé les campus tout l’été.
4) Les articles 13 et 14 visent le blocage des campus et interdisent à quiconque — étudiants, professeurs, et leurs associations — de nuire au déroulement des cours. La mesure peut paraître énergique sur papier mais elle ne fait qu’énoncer le droit existant. Jusqu’à la semaine dernière, les injonctions avaient confirmé, à la pièce, que le blocage des locaux était illégal et que les étudiants avaient le droit d’assister à leurs cours nonobstant les votes majoritaires des assemblées étudiantes. La loi 78 élimine la nécessité du recours aux injonctions individuelles. La semaine dernière, l’avocat de la FECQ reconnaissait lui-même que le blocage des salles de classe était illégal et qu’il fallait obéir aux injonctions. Ces articles ne semblent donc pas choquants. Ils ont plutôt comme effet d’établir que le droit d’accès aux cours n’appartient pas qu’à ceux qui peuvent obtenir des injonctions. À court terme, ils sortent aussi le conflit des tribunaux — une situation dénoncée par plusieurs, des deux camps.
5) L’article 15 est particulier et, à mon sens, problématique. Il impose aux syndicats et aux associations étudiantes l’obligation de “prendre les moyens appropriés pour amener” leurs membres à se conformer à la loi. Je ne suis pas spécialiste et je n’ai pas recensé la jurisprudence pertinente, mais cet article me semble a priori violer la liberté d’expression de ces groupes dans la mesure où il leur impose un discours qui risque fort d’être contraire à leurs convictions. C’est une chose pour un État de prendre des moyens musclés pour faire respecter la loi et encadrer le droit de manifester, c’en est une autre de conscrire des associations pour faire passer son message. (Bon sujet de discussion pour une prochaine chronique.)
6) On a abondamment parlé des articles 16-17, qui encadrent les manifestations en imposant l’obligation de transmettre un itinéraire et autres infos 8 heures avant la tenue d’une manif. (La police peut faire des modifications si elle juge qu’une manif « comporte des risques graves pour la sécurité publique ».) Plusieurs ont déchiré leur chemise en disant que le gouvernement anéantissait ainsi leur liberté d’expression et d’association. Or ce n’est pas exactement le cas. La liberté d’expression et d’association n’est pas absolue. Vous ne pouvez pas, au nom de votre liberté d’expression, aller crier vos idées à 2h du matin dans une banlieue endormie. Et la liberté d’association ne vous permet pas de réunir un trentaine de vos amis pour marcher sur l’autoroute 40 en pleine heure de pointe. Autrement dit, ces droits sont, et peuvent être, validement balisés. Lors des manifs du 22 mars et du 22 avril derniers, l’itinéraire avait été communiqué longtemps d’avance, et personne n’a considéré que sa liberté d’expression ou d’association a été bafouée. La question est donc de savoir si le cadre imposé par la loi spéciale est impermissiblement restrictif. Dans le contexte actuel, certains diront que non. D’autres que oui. Je trouve personnellement que le délai de 8 heures est long, mais je ne connais pas la jurisprudence pertinente. Pas certain, toutefois, que le scandale soit aussi scandaleux que certains l’ont affirmé.
7) Les articles 18 à 21 imposent des sanctions aux associations étudiantes qui ne se conforment pas à la loi. En gros, pour chaque jour où elles violent la loi, elles perdent leurs privilèges (et leurs cotisations) pour l’équivalent d’un trimestre. Donc 12 jours de violation = 4 ans de suspension, 21 jours de violation = 7 ans de suspension, etc. C’est raide. Certains diront que c’est mérité, d’autres non. (Note: les privilèges des associations sont accordés par une loi; on ne parle pas ici de libertés fondamentales.)
8 ) Les articles 22 à 25 rendent les associations étudiantes et les syndicats solidairement responsables des actions de leurs membres dans le cadre des recours civils, notamment les recours collectifs. Je vous passe les détails. L’article 23 semble inverser le fardeau de la preuve en ce qui concerne les syndicats, ce qui pourrait poser problème.
9) Les articles 26 à 29 imposent des amendes salées à quiconque — individu, porte-parole, association étudiante ou syndicat — viole certains articles de la loi. Il va évidemment de soi qu’une loi spéciale impose des amendes en lien avec sa violation. On présume que l’intention est surtout dissuasive.
10) L’article 30 a fait couler beaucoup d’encre: il stipule (dans sa version finale) que « quiconque aide ou amène une autre personne à commettre une infraction » est lui-même coupable d’une infraction. La formulation originale était beaucoup plus large — absurdement large dans la mesure où elle visait aussi les omissions. Difficile de savoir exactement ce qui sera couvert par le texte final. En principe il est normal qu’une loi pénale vise non seulement les coupables mais aussi les complices. Cela dit, j’ai toujours été personnellemment critique face aux lois qui criminalisent le discours (incluant les discours xénophobes, racistes ou sexistes, que je considère par ailleurs odieux). Il serait absurde que la loi pénalise le port du carré rouge ou l’expression d’opinions contre la hausse des droits ou la loi 78. Pour le moment, toutefois, il n’y a aucune indication que c’est ce qui se produira, au contraire.
11) L’article 32 annule toutes les demandes d’injonctions introduites avant le 18 mai et annule les injonctions prononcées à cette date. (C’est la suite logique des articles 13 et 14.) L’article permet toutefois qu’on introduise ou poursuive des demandes de condamnation pour outrage au tribunal relativement à la violation d’injonctions prononcées avant le 18 mai. Certains ont avancé que cet article ne visait que Gabriel Nadeau-Dubois, parce que c’est apparemment la seule personne contre qui des procédures d’outrage au tribunal ont été commencées. Or puisque rien n’empêche quiconque d’introduire une nouvelle demande de condamnation pour un outrage commis avant le 18 mai, beaucoup d’autres personnes pourraient être visées par cet article. Ce n’est pas mieux ni pire, mais c’est moins spécifique.
12) Les articles 33 à 35 sont techniques. Je vous passe les détails. L’article 36 stipule que la loi cesse d’avoir effet le 1er juillet 2013. Si la loi durait éternellement, ce ne serait pas une loi spéciale adoptée dans des circonstances exceptionnelles. Certains ont vu là une manoeuvre visant à empêcher toute contestation constitutionnelle. Or à moins que je ne me trompe, toute personne poursuivie en vertu d’une ou plusieurs dispositions de cette loi pourra en contester la constitutionnalité — que la loi soit expirée ou non. Pas convaincu qu’il faille voir une conspiration dans la date d’expiration.
* * *
La loi est en vigueur depuis quatre jours. Elle a suscité une vive réaction, irrationnelle dans beaucoup de cas. À date, il est clair que la loi 78 n’a pas réussi à calmer le jeu. Elle a même assurément radicalisé l’opposition au gouvernement. Les manifs montréalaises des derniers jours ont été particulièrement violentes. Certains diront que c’est la démonstration de l’échec de la mesure. D’autres diront que c’est normal dans les circonstances. Le mois d’août est encore loin et tout le monde espère encore, peut-être naïvement, un dénouement pacifique à la crise.
La loi 78 n’est pas parfaite. Je n’aime ni ses fondements, ni certaines de ses applications. Mais le contexte n’est pas habituel et il est vrai que le gouvernement — nonobstant son parti pris dans le conflit actuel — a la responsabilité de maintenir l’ordre et de prévenir le chaos, le tout dans le cadre d’une société « libre et démocratique ».
Qu’est-ce qu’une société « libre et démocratique »? Grande question ou vaste programme, comme dirait l’autre.
Bravo. Suite à ce dernier commentaire, vous confirmez que vous avez les compétences requises pour remplacer André Pratte à La Presse.
Diogène,
une de tes phrases célèbres: » je cherche un homme « …
Si tu veux le trouver, change de blogue.
Peut-être que les restrictions imposées aux manifestations sont justifiées (certains invoqueront des lois similaires ou plus sévères votées dans d’autres pays dans la foulée de la dérive autoritaire faisant suite au 11 sept. 2011 pour appuyer cette affirmation).
C’est une affaire d’opinion.
Mais il est clair que vouloir encadré ainsi les manifestations dans le contexte et dans le même projet de loi qui s’attaquaient aux associations étudiantes en conflit avec le gouvernement ne peut qu’apparaître une mesure coercitive servant les intérêts dudit gouvernement. Et donc une instrumentalisation de la loi à son profit.
Et il faut remarquer le pouvoir discrétionnaire accordé aux autorités policières qui doivent, non seulement recevoir le trajet et la durée des manifestations, mais doivent l’approuver et ont tout pouvoir de le modifier. Quand on accorde un pouvoir discrétionnaire, il faut avoir toute confiance la neutralité et le bon sens envers celui qui l’exerce.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette confiance n’existe pas présentement entre les étudiants et les autorités policières qui ont justement été aussi instrumentalisées par le gouvernement dans ce conflit.
De plus, peut-on croire qu’il n’y a pas d’ingérence politique dans les décisions prises par les autorités policières ? Surtout quand des enquêteurs de la SQ eux-mêmes en doutent quand leurs enquêtes s’approchent trop de certains qui sont près du pouvoir.
Finalement, cette loi dure un an. Mais pas n’importe quelle année: une année pendant laquelle des élections auront sûrement lieu. Encadrer par les autorités les trajets pendant une élection peut donner lieu à maintes dérives. Ainsi, il est très possible qu’aucune manifestation n’ait le droit d’approcher du lieu d’un discours de Charest (en invoquant la crainte de violence possible comme au palais des congrès et à Victoriaville). Du jamais vu !
En bref, si ces dispositions peuvent être « légales » (ce qui reste à démontrer) et « censées », il est clair que politiquement elles sont, au mieux, malavisées, et au pire, dangereuses.
l’analyse de marc-andré cyr, sur le même sujet, est plus juste, selon moi.
etmoi itou
Comme vous le faites régulièrement, Monsieur Lussier, votre survol des dispositions contenues dans la Loi 78 (assorti de diverses considérations présentées sur un ton posé) confirme une fois encore votre sens de la mesure et votre sincère préoccupation d’aller aussi justement que possible au fond des choses.
Malgré la complexité. Malgré que de nombreux autres passent allégrement outre à cette nécessité (pourtant évidente) qu’il y a à une mise en perspective des divers éléments en cause, de leurs rapports entre eux. Que ces rapports en soient d’opposition ou de conséquences en découlant.
Personne, pas même le législateur, ne saurait être entièrement satisfait de cette Loi 78. Comme toute loi relativement à quoi que ce soit, d’ailleurs. Son excuse tient dans le sentiment d’urgence.
En fait, cette Loi 78 aurait peut-être pu – ou dû? – ne s’en tenir qu’à éviter que la session des étudiants ne soit pas perdue. Surtout la session de tous ces étudiants qui auraient de loin préféré aller en classe. Mais qui en ont été empêchés en raison d’une démocratie bafouée. En raison d’une malencontreuse pénurie de bouts de carton (qui auraient pu être pliés en isoloirs)…
Mais je n’élaborerai pas sur cela une fois encore ici. Pareille mention de ma part a l’heur de beaucoup en irriter certains. À croire qu’il existerait des droits à priorités variables. Et les droits que je m’obstine depuis si longtemps à défendre, soit les droits de tous plutôt que de certains seulement, cela fait de moi un trouble-fête et même un larbin. À en croire mes nombreux détracteurs…
Vous-même Monsieur Lussier, à vouloir vous pencher de manière responsable sur la question et non pas en déchirant vos chemises une à une avec colère et indignation, vous serez conspué. Mais ça, vous le savez.
Et vous terminez votre méritoire survol avec ce «Qu’est-ce qu’une société «libre et démocratique»?»…
Pas du tout commode de répondre à ça. Mais peut-être qu’un début de réponse serait: une société où les bouts de carton ne seraient jamais en rupture de stock.
euh jérôme je crois que ton compteur de pouces en l’air est peté…!!
@Calinours
Je me disais la même chose. Kim Jong-un a probablement commandé à son état-major de soutenir mon blogue.
Il y a un probleme technique ca fait deux fois qu’il n’apparait pas.
Il respecte la netiquette.
Merci de me publier.
—-
« Plusieurs ont déchiré leur chemise en disant que le gouvernement anéantissait ainsi leur liberté d’expression et d’association. Or ce n’est pas exactement le cas. La liberté d’expression et d’association n’est pas absolue »
(1)
(a)
« disant que le gouvernement anéantissait ainsi leur liberté d’expression et d’association »
L’homme de paille …
Pourquoi ne pas s’atarder au critiques nuancés et importantes et ne faisant pas dans l’hyperbole ?
Il me semble que le droit d’association et d’expression sont inscrits dans l’article 2 de la charte et qu’on peut pas les toucher avec un projet de loi fait en vitesse sur un cas ponctuel.
-C’est le même gouvernement qui disait il faut faire attention aux chartes pour les écoles passerelles … il faut faire attention aux chartes pour la laicité … il faut faire attention aux chartes quant a ceci ou cela …
Mais ici les débats profond et delicats sur la chartes semble s’être envoler (magie …) ?
-C’est le même gouvernement qui nous disait on touche pas les droits fondamentaux en se basant sur des évenements ponctuels concernant la liberté d’expression religieuse et qui utilise en ce moment un évenement exceptionnel pour toucher deux droits fondamentaux …
J’imagine cet argument s’est aussi envoler … ( magie …) ?
ou dans le fond on utilise les arguments comme bon nous semble quand ils font notre affaire …
Ce qui nous montre bien les limites des discours idéologiques et des arguments qu’on sort pour les soutenir …
(b)
« Je trouve personnellement que le délai de 8 heures est long »
C’est pas juste long ca enlève toute possibilité de manifestation spontanée …
Ensuite jusqu’ou va -t-on aller dans l’arbitraire …
Cela me fait penser aux debats sur les accomodements raisonnables et autres …
-Quand la commission des droits de la personne évalue l’atteinte a la liberté d’expression religieuse il me semble qu’on sort plein de critères … croyance sincère, dans quel mesure le cout est deraisonnable ( circulaire mais bon … ) …
-Dans le cas du projet de loi 94 on avait plusieurs critères pour baliser les accomodements religieux …
-Dans le cas des écoles passerelles la ministre était sorti avec le concept de parcour authentique avec 15 critères il me semble
Ici on sent pas la même recherche … le même travail … on sort un delais de 8h sur un droit fondamentaux d’un chapeau sans trop de justification … c’est tout de même fascinant …
(c)
« Pas certain, toutefois, que le scandale soit aussi scandaleux que certains l’ont affirmé. »
Je trouve que c’est un peu une banalisation de la contrainte sur ce droit. Et pour poursuivres dans la lignée de (b) il me semble que le parti libéral a souvent fait de grand discours concernant le faire de recourir a la clause dérogatoire par exemple ou de venir limiter des droits fondamentaux.
Meme dans le cas des écoles passerelles ou un droit fondamental n’était peut être même pas en cause ( l’article 22 il me semble ) on a évoqué l’ONU et l’atteinte au droit fondamentaux …
Ici on observe que ce gouvernements et ses supporteurs semblent avoir moins de problème a mettre les mains dans les droits fondamentaux …
(2)
Les droits absolus … c’est étonnant que lorsqu’on veut limiter la porté d’un droit on évoque les droits absolus …
Cela me fait penser a ce professeur de cegep qui évoquait dans le devoir que l’éducation n’était pas un droit … en utilisant cette idée de droit absolu …
Au dela des droits absolus ou pas absolus ( vocabulaire seulement d’ordre rhétorique et sans fondement )
Le droit de la liberté d’expression et d’association … sont inscrits dans les premiers articles de la chartes et c’est pas pour rien … c’est des droits qui sont très importants et il me semble que ceux qui supportent le gouvernements et qui ont l’habitude de nous sortir la charte ici et la … semble pas mal plus a l’aise avec cette loi spéciale …
En ce qui me concerne juste le fait qu’a l’habitude le gouvernement libéral semble imploser juste a l’idée d’imposer une contrainte aux droits fondamentaux devrait nous apparaitre suspect …
(3)
« Qu’est-ce qu’une société “libre et démocratique”? »
Pour enrichir votre réflexion …
Le gouvernement dans le cas des écoles passerelles et des accomodements raisonnables a montrer beaucoup de sensibilité pour les avis juridiques et le fait qu’une d’éventuelle loi pouvait être susceptible d’être contestée .
Et donc ..
Le gouvernement a probablement des avis juridique sur cette loi peut être pas favorable (on spécule mais expliquant peut être le départ d’une ministre de l’éducation en désaccord ) et donc …
Serait vraiment démocratique de voter une loi en sachant très bien selon ses propres juristes que celles-ci pourrait etre contesté ( et avec raison), mais de se dire qu’un éventuel recour juridique prendra du temps ( autre probleme de la société de droit) et aurait lieux dans bien des années …
Si pour vous c’est ca un société démocratique … c’est disons une vision plutot cynique …
Note: On remarquera la durée de la loi spéciale qui ira jusqu’a une prochaine campagne électorale … depuis un appel a un juge alors qu’il était ministre … jusqu’au post-it pour les nominations de juges, l’instrumentalisation de la commission bastarache elle meme pour ses propres intérets … on voit qu’un preminer ministre a toujours eu peu de considération pour le juridique …
C’est probablement ca la démocratie pour certain …
Les articles de la loi 78 émanent de la pourriture nauséabonde d’un régime corrompu dans la mesure de 82% minimum…comme la qualifierait notre légendaire statisticien Bousqueteux des blogues de VOIR. Comme les Poiriéteux de ces mêmes blogues, vous vous faites complice d’actes de violence contre l’État québécois et son peuple en tentant de légitimer la dérive démocratique de John James et ses laquais. Dégueulasse !!!
La dérive démocratique.
16 Mai 2009 Par Kleeman
Trop souvent, la démocratie semble apparaitre aux yeux des gens comme quelque chose d’acquis, d’immuable. Or nous ne sommes pas à l’abri de certaines dérives, et cela pourrait se dérouler sous nos yeux sans meme que nous nous en rendions compte. L’information et la pensée en terme de bien commun sont indispensables à son bon fonctionnement. Edwy Plenel nous le rappel souvent: « tout pouvoir tend à aller au bout de son pouvoir » . Tocqueville nous à également parler d’un certains despotisme démocratique:
« Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde: je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres: ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l’espèce humaine; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d’eux, mais il ne les voit pas; il les touche et ne les sent point; il n’existe qu’en lui-même et pour lui seul, et, s’il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu’il n’a plus de patrie.
Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages, que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre?
C’est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l’emploi du libre arbitre; qu’il renferme l’action de la volonté dans un plus petit espace, et dérobe peu à peu à chaque citoyen jusqu’à l’usage de lui-même. L’égalité a préparé les hommes à toutes ces choses; elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait. »
Gardons bien les yeux ouverts.
jérome.
si tu avais vraiment voulu faire une bonne job aujourd’hui, tu aurais cité les articles débiles de la loi et tu les aurais pourfendus.
pas « problématique », pas « certains disent que c’est restrictif et d’autres non », pas « pas certain que le scandale soit scandaleux », pas « c’est raide », pas « ça pourrait poser problème », pas « des amendes salées », etc.
non, ce sont des articles vicieux écrits pour briser un mouvement légitime, raisonnable, noble et anti-parti libéral.
c’est ça qu’il faut écrire. et développer.
tu as choisi d’écrire un enième exercice en novlangue qui ne sert à rien d’autre que de banaliser une loi liberticide.
mais je comprends ton but, tu sais. tu voudrais être la tête froide, le fin analyste qui réussit à garder sa chemise intacte et qui sait faire la part des choses.
comment te le dire gentiment, jérome… tu fais fausse route! le parti libéral est corrompu et impopulaire. autrement dit, le chat est sorti du sac. on le sait, maintenant, qu’il ne nous sert pas, nous, le monde ordinaire. même qu’il nous nuit.
alors quand, après tous les scandales, ils viennent imposer une loi qui vient limiter, jusqu’aux prochaines élections, ton droit de manifester, ton devoir de blogueur est de t’insurger, jérome.
en ce sens, que le « contexte inhabituel » justifie une amende de 35000$ à gabriel nadeau dubois s’il n’envoie pas l’itinéraire de sa manif (pacifique comme toujours) à la police est une suggestion digne de nos pires larbins libéraux.
si, suite à la lecture de ta chronique complaisante, un imbécile en vient à penser qu’après tout, cette loi a ben de l’allure, tu auras fait reculer le québec d’autant, jérôme.
bonne nuit.
dans le journal de ce matin, on nous apprend qu’une première version de la loi 78 était beaucoup plus draconienne. Elle pourrait le devenir, ou s’assouplir, selon la suite des choses. Dans d’autres pays civilisés, des lois définissent et encadrent le droit de manifester. Interdites la nuit et hors de portée des casseurs dans les quartiers où les citoyens vont se divertir…Ici, comme dans le domaine du financement universitaire, nous accusons un insupportable retard.
La hausse des frais de scolarité est un fait acquis, peu importe la suite des choses, et peu importe qui prendra le pouvoir aux prochaines élections.
Et on se trompe largement sur Jean Charest, chez ceux qui le détestent. Ici encore, l’ignorance la plus élémentaire, celle qui nous fait diaboliser la nature de notre ennemi, cette ignorance encore plus insupportable quand elle est colportée par des universitaires, cette ignorance est un précieux allié de notre premier ministre, qui en a vu d’autres.
Qui est Jean Charest? James de son deuxième prénom, qui lui fut donné par sa mère, une irlandaise de naissance? Sa mère qui décéda alors qu’il avait 18 ans. Le très jeune adulte fut contestataire à l’université, et partageait certaines idées de la gauche de son époque. Il vota pour le PQ de René Lévesque en 1976. Par la suite,au fédéral, il fut le plus jeune ministre de l’environnement dans le gouvernement Mulroney.
Charest a des antennes multiples et profondes chez le mouvement contestataire d’aujourd’hui. Une mémoire forte, qui le guide bien davantage que ses conseillers politiques. Les insultes et les grotesqueries de ceux qui le détestent sont un aveu de faiblesse consternant, et surtout d’ignorance crasse de l’homme, encore plus détestable venant de gens instruits. Sur une pancarte, hier à la manif du 22 mai, un idiot comparaît Charest à Kim Jong de Corée du Nord…
La loi 78 est beaucoup plus flexible qu’on le dit. Je pense que Jean Charest l’a conçue selon sa nature et son expérience d’homme public, beaucoup plus éclectique qu’on le croit. Je l’imagine même mal à l’aise d’avoir à l’appliquer avec des ministres si monolithiques, qui ne lui ressemblent guère, au fond.
On commence à parler d’élections, chez nos éditorialistes patentés. Une élection, en plein été, qui ne ferait que galvaniser encore davantage la haine de la « rue »!!! Complètement débile mais prévisible chez nos peureux professionnels!
La rue, faudrait commencer par aller s’y promener. La rue montréalaise, hors du Plateau, et à mesure qu’on s’éloigne des beaux quartiers universitaires, la rue,hors de Montréal, et ailleurs dans les « régions » ,ce terme méprisant à l’endroit de 70% de la population, la rue, elle ne ressemble en rien à ce qu’on nous montre dans les journaux et les tv montréalaises.La rue de notre pays, c’est une foule grouillante, aux antipodes de « la masse » informe …et très peu silencieuse. Un peuple aux avis aussi divers que ses accents, son patrimoine bâti, ses allégeances culturelles, son paysage, des avis sonores parfois confus, mais jamais bétonnés, parfois imprévisibles,surtout dans la colère…
Faut croire que Jean Charest le sait fort bien, lui qui arpente le territoire québécois avec son Plan Nord. Et si c’était aussi pour aller en mesurer l’étendue et prendre appui sur les deux tiers de notre pays que la rue montréalaise est incapable d’imaginer, tout emprisonnée qu’elle est dans ses nids de poule. Deux-cent mille manifestants pour deux-cent mille nids de poule, quel bel bel avenir pour notre métropole universitaire!! Si j’étais pas souverainiste, je voterais Charest et je déménagerais ailleurs au pays.
La sociale démocratie est un excellent sytème de gouvernance tant qu’il reste de l’argent des autres à dépenser. Avec les taxes, impôts et dettes les plus élevés en Amérique la marge de man’oeuvre du gouvernement du Québec se rétrécit avec chaque budget déficitaire.
Une minorité d’étudiants est en grève à laquelle s’est joint les groupes usuels d’intellos, d’artistes, de syndicalistes etc qui tous réunis demeurent encore une petite minorité au sein de la société. Cette minorité est très vocale et sait se mobiliser. Elle se berce dans l’illusion que le Québec tout entier se soulève contre les »pouvoirs »
Elle utilise la diabolisation de ses adversaires comme outil de ralliement.
Sous prétexte de s’en prendre aux »pouvoirs » cette minorité est en train de s’aliéner le même peuple au nom duquel elle prétend parler et revendiquer une »société juste ».
Cette grande illusion va bientôt se crever face à la »majorité silencieuse » qui n’a pas encore dit son dernier mot, car moins cérébrale et moins militante elle est beaucoup plus lente à se mobiliser. Mais attention, une fois en branle elle peut facilement éclipser les jeunes contestataires et leurs partisans.
En premier lieu, merci de nous épargner » Le gros bon sens « , je ne suis plus capable de l’entendre celle-là, mais je veux revenir sur la majorité silencieuse qui n’a pas dit son dernier mot…
Sérieusement…
Heureusement!
J’aimerais bien entendre leur premier mot.
« Moins cérébrale et moins militante »… il y a peut-être une piste là pour la débusquer.
M. Lussier, je trouve aussi l’analyse de M. Cyr plus juste, ce qui ne m’empêche pas de vous lire régulièrement!
@DamienC
Si vous croyez sincèrement que la majorité est solidaire des étudiants, vous allez avoir une belle surprise aux prochaines élections.
Croyez-vous que le PQ et QS vont gagner les élections en portant le carré rouge, permettez-moi d’en rire. Le dernier mot de la majorité viendra en temps opportun.
« J’aimerais bien entendre leur premier mot. »
Bel aveu! On sait maintenant de quel coté se situent les « oreilles bouchés »
Des centaines de chroniques, des dizaines de milliers de blogueurs, 3 anciens PM , la TV . etc etc etc ont exprimés le point de vue de la majorité
Ca prend vraiment des yeux bandés et des oreilles bouchés pour ne pas avoir entendu!
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Pour en revenir à l’article qui « brasse le camarade », je crois que le probleme qui a amené la loi 78 ,se scinde en 2 : les manifestations et l’acces aux études
Les manifestations
Dans la belle ville de Québec (et possiblement ailleurs sauf Montréal) on n’a pas besoin de la loi 78 car on applique une regle simple; Droit-de-manifester mais pas le Droit-d’entraver…
Et ca fontionne tres bien a Québec car il n,y a pas de résignation populaire à la « désobéissance civile »
Rappelons qu’à Québec , on a eu le sommet des Amériques et le mouvement des « X » qui ont amené à des débats et à des proces et c,est possiblement ce qui explique qu’on accpepte ce consensus: Droit-de-manifester, Pas-droit-d’entraver
L’Acces aux études
Ici on est dans la même problématique que Montréal (mais de moindre ampleur) et c’est ici que la loi 78 trouve sa pertinence
Je ne veux pas élaborer car j,ai un parti pris!
Dans mon esprit il y a des Droits syndicaux qui affronteraient des Droits a l’éducation ; dans le même sens qu’on ne peut refuser des services de santé à quiconque sous prétexte syndical , les droits à l’éducation primeraient sur les droits syndicaux
Bref c,est dans l’acces à l’éducation que la loi 78 trouve sa pertinence…
Pour ce qui est des Manifestations, c,est la faiblesse de l’administration montréalaise et des problemes conjecturaux de cette ville qui la nécessite.(Probleme de nature socio-politique)
Sinon Montréal aurait tous les outils tout comme Québec pour y faire face!
La majorité silencieuse serait contre les étudiants?
Tient donc!
Pour ma part, cette fameuse majorité silencieuse dont tout le monde parle est fantomatique, anonyme par son silence justement.
Comment savoir de quel bord elle penche?
Maintenant, les crieurs publics, journaux, tv etc. font partis de celle-ci… silencieuse hein!
La majorité, est une question de perception.
La beauté de la démocratie…
Une vieille dame avec une marchette rentre dans un kiosque de vote et peut, théoriquement à elle seule, décider pour l’ensemble de la population en inscrivant le vote décisif. En tirant l’analogie 1/4 de tour de plus…Pensez-vous que cette vieille dame aime se faire réveiller à 9h45 du soir par les casseroles?
Bref – oui, majorité silencieuse. Elle existe.
« La loi n’est pas parfaite »… Et comme personne n’est parfait donc tout s’équivaut et finalement n’importe quoi est acceptable puisque rien n’est parfait?
Non! Permettez-moi de vous rappeler que nos ancêtres se sont déjà demandé ce qu’est une démocratie et ils ont pondu ce qu’on appelle une CONSTITUTION. Donc, en ce qui nous concerne, un gouvernement démocratique agit dans le cadre de la CONSTITUTION. Et pas juste quand ça fait son affaire. Pas juste quand c’est facile. Pas juste quand tout le monde reste sur son balcon…
Plus je lis sur cette loi plus il me semble y avoir des problèmes très sérieux.
Pourquoi j’ai l’impression que dans le texte ici on minise tous les aspects litigieux. On évoque même pas des critiques légitimes sur la loi.
Est-ce que c’est l’approche que les libérau ont choisit même ceux qui nous font des discours sur les chartes et les droits et liberté que de suivre ce gouvernement dan toute sa turpitude ?
C’est quoi l’affaire, une secte ?
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/350935/la-face-cachee-de-la-loi-speciale
Cette loi se distingue des discours qu’on a pu entendre de la ministre st pierre ou de la ministre Weil en commission parlementaire et du mumbo jumbo habituel avec des critère flou et du cas par cas ( ex. loi 104 avec 15 critères pour définir le parcours authentique )
J’ai écouté des très très longues tirades de commission parlementaire sur une éventuelle opprobe internationale dans le cas d’assujetir toutes les écoles a la loi 101 dans le cas de la loi 104 ou sur une éventuelle plainte a l’ONU …
Dans le cas du projet de loi 94 des très très longues tirades sur comment on pouvait pas comparer le droit canadien et du Québec avec ailleurs ( la France entre autre ) car nous avons les chartes.
Ici on dirait que ces remarques parte en fumée …
Est-ce que dans le fond c’était de la frime ce soucis des chartes et des droits et liberté ?
Et puis en regard de cette loi … le ministre de la securité publique qui nous dit que la date de pérention est pour la rendre plus acceptable au niveau des chartes …
Et puis on dirait que les chartistes libéraux se cachent …
Allez vous suivre ce gouvernement et ce premier ministre qui n’a jamais montré de considération pour le système judiciaire et les institutions dans toute ses dérives ?
Non, mais…c’est une farce? Le Devoir comme une source d’information? Plus biaisé que le Devoir, on imprime en italique.
« Non, mais…c’est une farce? Le Devoir comme une source d’information? Plus biaisé que le Devoir, on imprime en italique »
4 remarques:
(1)
J’aurais aime vous entendre sur les aspects que j’evoque.
(2)
Un internaute pourrait etre etonne qu’un internaute avec une si forte opinion sur le devoir … vienne sur voir.ca (ou il y a un carre rouge en passant) …
On vient doner un petit coup de militantisme ici ?
On s’est perdu en allant sur un autre site ?
(3)
Le devoir contient de tres nombreux textes tres interessants et de nombreuses lettres d’opinion. Plusieurs internautes ecrivent egalement des commentaires aussi tres interessant.
Libre a vous de le boycoter …
En ce qui me concerne, je suis boulimique d’information ca va de l’assemblee nationale avec les debats en commission parlementaire, radio canada, devoir, la presse, gazette, canoe, vigile, telegraph, guardian, times, le monde, figaro, … etc ….
Un entrevue d’un tel pis un autre …. dernierement j’ecoutais une entrevue avec le recteur de l’universite laval a Bouchard en parle a 93,3.
(4)
Mais plus je lis votre commentaire et plus je me dis que c’est la fameuse course a l’excellence des commentaires que le blogueur evoquait.
@jonathan
que suggères-tu, comme source d’information, jonathan?
évidemment tu nous suggéreras des médias indépendants des différents intérêts corporatifs qui utilisent les journaux pour te vendre leurs salades.
tu consultes le journal Voir, donc, et…?
Au moin cette loi m’aura permi d’apprendre quelque chose : le gouvernement peut, par une simple loi, abbroger l’ordre d’un tribunal, voir l’abolir…
Dans cette loi 78, en l’article 32 annule les injoctions prononcées avant son adoption…
Lorsque le Ministre Bachand déclarait qu’il trouvait paradoxal que les étudiants qui ne respectaient pas les décisions des tribunaux fassent appel à ces dernier pour faire invalider la loi, moi je trouve paradoxal qu’un gouvernement disant ne pas s’ingérer dans le judiciaire outrepasse les ordres de réouverture des classes que les juges ont accordé à certains étudiants…
Maintenant, suivant cette logique, si la Cour supérieure du Québec se prononce contre toute partie de la loi 78, le gouvernement n’aura qu’à passer une autre loi pour faire taire ce jugement ???