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Black Sabbath : Retour sur le concert du 7 avril 2014 au Centre Bell (Mtl)

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Ce matin, lors de mon réveil, je savais que nous avions un nouveau Premier Ministre. Malgré le concert de Black Sabbath, les gens vérifiaient les résultats des élections hier soir. Ce qui m’a frappé ce matin était plutôt de retrouver des confettis dans ma chambre. Ce n’est pas que mon épouse m’attendait pour fêter la victoire Libérale, c’était plutôt des restants noirs et mauves venant des puissants canons de Black Sabbath.

Le groupe fête son retour en grand avec cette tournée canadienne et quoi de mieux qu’une quantité industrielle de confettis pour fêter le tout? Cet item représente bien la célébration, et il était facile de comprendre pourquoi hier car la binette des amateurs resplendissait de joie et l’engouement était palpable, même sur la scène. Lors de la dernière chanson du concert, cette pluie de petits papiers a pris des proportions gigantesques, un peu à l’image d’un concert de KISS.

Mais avant de m’attarder aux derniers moments du concert, je me dois de vous parler des prémices. La formation Reignwolf était déjà sur scène lorsque j’ai rejoint mon siège. Avec un blues rock saligaud, le groupe (ou plutôt sa tête pensante Jordan Cook) a été capable de faire lever la foule. Accrocheuses, les chansons du groupe sont pétillantes avec ses sonorités suaves qui sentent la sueur du local de pratique. Le point de mire demeure Cook qui aime bien accompagner ses chansons de quelques coups de grosse caisse qu’il active avec son pied tout en jouant de la guitare. Certains diront qu’il n’y a rien d’extravagant car de nombreux artistes le font déjà, que Bloodshot Bill est passé maître dans ce type de pratique non-conventionnelle mais à un moment donné, il y a eu un changement de cap majeur. Les deux musiciens qui accompagnent Cook ont quitté la scène, le laissant seul. Avec sa guitare, il s’est lancé sur une chanson plutôt tonitruante sur sa 6 cordes pour ensuite se diriger derrière la batterie. Assis inconfortablement derrière l’engin, il a continué sa rengaine en plaquant les accords sur le manche tout en tapant la chamade sur les tambours et en activant la grosse caisse. Extase et enivrement dans le Centre Bell pour un artiste en ouverture et qui était inconnu jusqu’à hier soir. Endiablée, sa prestation nous aidera sûrement à garder le nom du groupe en mémoire.

Descente du rideau qui arbore le logo de Black Sabbath. Translucide, nous pouvons tout de même voir les techniciens s’activer pour monter la scène.  L’engouement s’installe, l’excitation est contagieuse et les amateurs du groupe sont chauffés à bloc. À 39 ans, j’ai vraiment l’impression de faire descendre la moyenne d’âge en cette célébration métallique. Les curieux se dirigent pour en griller une, faire le plein de houblon, vider la chaspinte aux toilettes tout en discutant aux urinoirs ou aux comptoirs. Les anecdotes face aux concerts d’antan resurgissent, les inquiétudes en relation avec la voix d’Ozzy sont lancées, les commentaires face au dernier album 13 pleuvent et les plus nostalgiques parlent de l’absence de Bill Ward derrière les percussions.

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Avec les lumières toujours ouvertes, nous pouvons entendre la voix d’Ozzy qui nous demande si nous sommes prêts. Le tout se tamise en même temps que la descente du rideau qui nous laisse voir une scène plutôt classique, sobre même. Avec un écran géant en guise de fond de scène, on remarque un mur d’amplificateurs de 8 cabinets pour Iommi et même chose pour Butler tandis que le batteur Tommy Clufetos est surélevé de quelques pieds seulement de la scène.

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War Pigs commence la soirée qui débordera de succès qui ont su forger le métal au cours des 40 dernières années… et plus! Les inquiétudes face à la voix d’Ozzy s’estompent rapidement pour les 13 559 personnes présentes au Centre Bell grâce à des pièces comme Into the Void, Snowblind et Black Sabbath. Malgré une vie chaotique ponctuée d’abus de toutes sortes, le sexagénaire est toujours capable de tenir la route au niveau vocal. Il demeure le point central de la formation et ses interventions entre les chansons sont encore hilarantes et désopilantes.

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Avec Behind of Sleep, NIB et Fairies Wear Boots, nous sommes déjà aptes à confirmer l’immense talent du groupe. Tony Iommi est fidèle sur sa Gibson SG, Geezer Butler fait roucouler sa basse et Tommy Clufetos bat la chamade de façon précise. Ce dernier nous rappelle même le Bill Ward de l’époque Never Say Die grâce au port de son bandeau de cuir au front qui lui laisse son immense chevelure s’agglutiner à sa barbe pour ne créer qu’une véritable tornade pileuse. Habile, il alterne les prouesses aux bâtons lors du solo de Rat Salad en plus de démontrer qu’il n’a pas un once de gras sur son torse dénudé, grandement représenté sur l’écran géant pour les yeux avides des dames de tous âges!

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Il est certain que la grande majorité des gens étaient présents pour la dimension classique offerte par le groupe qui alignait les grosses pointures les unes après les autres. Malgré un disque platine pour les ventes au Canada, il reste que les pièces du nouvel album 13 en ont laissé quelques-uns dubitatifs, certains préféraient se rasseoir sur leur siège étant dans l’ignorance face aux trois nouvelles chansons jouées ce soir.

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Vers la finale, nous avons pu entendre l’intemporelle Iron Man et la lourdaude Children of the Grave. Le riff de cette chanson demeure encore aujourd’hui l’un des plus puissants jamais écrits. En guise de rappel, le groupe nous est revenu avec l’incontournable Paranoid sous une panoplie de lasers, une cascade de ballons noirs avec d’autres mauves et le tsunami de confettis.

Il ne faut pas sous-estimer les pépés du métal. Quand j’ai vu le groupe en 2005 lors du Ozzfest, je me disais que c’était probablement la dernière fois que je les voyais. Et 9 ans plus tard, le groupe est toujours actif, et fringant en plus de ça!

www.blacksabbath.com/

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Toutes les photos sont de MIHAELA PETRESCU.