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Hollow: L’album « Mordrake » en critique

holow mordrake

Hollow
Mordrake
Indépendant

Hollow a impressionné bien des gens lorsqu’il s’est retrouvé sur la scène du Heavy Mtl en 2012. En plein soleil, le groupe est arrivé sur scène maquillé mais la justesse des coups de pinceaux nous donnait l’impression que la troupe venait d’être déterrée d’un cimetière. Hollow ouvrait la seconde journée du festival et je n’avais que bons mots face à la formation qui empruntait grandement à la sonorité du black métal symphonique tout en l’agençant avec quelques touches de death métal mélodique.

Et avec cet album, c’est cette combinaison que l’on retrouve. Avec de grands moments flamboyants, la facette symphonique se veut puissante et hautement orchestrale avec des arrangements qui n’ont aucunement une sonorité à la bonne franquette. Le groupe monte aisément les chansons de façon à ce que l’auditeur puisse s’emporter aisément avec ce que le groupe tente de faire au niveau musical. Avec certains bris dans les structures, rien n’est déstabilisant par contre car le groupe explore dans bien des styles sans jamais nous perdre.

Avec des structures musicales qui pataugent dans les mêmes flaques sanguines que Dimmu Borgir, Hollow impressionne. Les nombreuses variances au niveau de la présentation vocale sont intéressantes aussi. Le chanteur Jeff Mott peut passer du gras le plus infect aux tonitruances les plus périlleuses en plus d’y aller avec une voix claire que Mott garde excessivement convenable, sans tomber dans les clichés caramélés.

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Mordrake se veut un album qui se divise pratiquement en deux portions distinctes. La séparation ne se fait pas au niveau des genres musicaux mais plutôt face aux textes. La première portion contient du matériel qui couvre divers sujets qui empruntent à l’imaginaire des films d’horreur et/ou de la littérature avec The Lament Configuration qui dresse un portrait fidèle de la série de films Hellraiser. Ensuite, Vlad souligne les efforts d’un certain comte de Valachie du nom de Vlad Basarab, surnommé l’Empaleur, qui a été l’inspiration directe de Bram Stoker pour créer Dracula. De plus, le groupe salue au passage HP Lovecraft avec la chanson Snow, qui se veut un clin d’œil littéraire face au texte Les Montagnes Hallucinées. Juste au niveau des textes, on ressent facilement que Mott est un érudit face à la littérature. Il adore retomber dans les « classiques » du genre pour ainsi en retirer l’essentiel, ce qui fait que le groupe gagne en crédibilité avec cette touche littéraire.

La seconde moitié de l’album se veut un concept divisé en trois pièces. Cette portion du nom de Mordrake met en lumière la vie d’Edward Mordrake, un homme venu au monde avec un visage additionnel derrière sa tête. Ce visage féminin n’était pas doté de la parole et ne pouvait pas manger. Par contre, ce visage pouvait bouger les yeux, rire et pleurer. Selon Edward, il a raconté à ses docteurs que ce visage lui chuchotait des choses horribles durant la nuit. C’est pourquoi il a demandé aux docteurs de lui enlever ce personnage maléfique, qui se voulait un jumeau siamois de type « absorbé » qui a vécu avec lui jusqu’à ce que Mordrake s’enlève la vie à l’âge de 23 ans.

Pendant les trois chansons, le groupe remet en scène la vie de Mordrake avec des cadences métalliques précises et qui demeurent encore une fois du domaine du black métal symphonique avec quelques émanations de death métal mélodieux.

Il sera intéressant de voir par la suite vers quel type d’univers le groupe nous dirigera dans un avenir rapproché, autant au niveau visuel qu’au niveau des textes et surtout, musical. Mais en attendant, ce premier album est fortement recommandé aux amateurs de métal!

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