BloguesChanceux comme un Quêteux

AC/DC : Retour sur le concert avec Vintage Trouble (31 août 2015, Stade Olympique de Montréal)

AC DC-8

Ma mère aimait bien consulter des voyantes dans les années ’80. Selon elles, j’étais voué à un bel avenir auprès du Seigneur. Elles prévoyaient que j’allais finir chez les frères et que j’allais gravir les échelons jusqu’à la papauté! Je suis loin de là en y repensant. Est-ce qu’elles auraient pu prédire à ma mère qu’en 2015, j’allais être capable de voir Mötley Crüe, Alice Cooper et AC/DC en une seule semaine d’intervalle?

Jamais. Il est évident que les « liseuses » de cartes te disent ce que tu veux entendre face au futur en tant que métier. De dire qu’en 2015 ce phénomène demeure du domaine du « possible » relève pratiquement du miracle ou de la magie!

Rendez-vous au Stade Olympique de Montréal hier soir. C’était mon deuxième concert dans cet immense monstre qui se veut craint par la grande majorité des amateurs de musique. La légende veut que la sonorité à l’intérieur du Stade soit médiocre. Lors de ma première visite, qui était pour la venue d’AC/DC, j’étais sur le parterre aux environs de la vingtième rangée donc le phénomène sonore du Stade ne m’atteignait aucunement.

Hier, j’étais dans les estrades et je peux confirmer que ce temple de béton n’offre pas une performance exceptionnelle. Ce n’est pas parfait. C’est plutôt, endurable.

En me rendant cueillir mon billet, je me suis mis à regarder les photos sur le mur. Les Jeux Olympiques de 1976! Des souvenirs indélébiles pour certains, on pointe du doigt l’image de Nadia Comaneci. On s’attarde sur celle de Bruce Jenner, qui est maintenant Caytlin Jenner….

Aucunement habitué à l’environnement du stade, il se veut complexe de retrouver sa place. Après une bonne marche, je me retrouve sur mon banc pour qui le terme « confort » se veut inexistant.

Un choix plutôt inusité de la part d’AC/DC d’avoir en ouverture une formation qui ne donne pas dans le rock, pur et dur. C’est avec Vintage Trouble que le public doit conjuguer. Agréable comme expérience, nous avions l’impression d’effectuer un voyage dans le temps étant donné que le chanteur du groupe, Ty Taylor, a des airs familiers. Avec sa bouille fringante, il nous remet en tête un James Brown en début de carrière.

La sonorité du groupe blues/soul, le look des musiciens et les déhanchements de Taylor offrent un voyage vers les années Motown. Sa voix est sulfureuse. Il empoigne avec ardeur son micro antique et se promène à gauche et à droite, comme s’il possédait la scène.

Lorsqu’il descend de cette dernière pour une longue tournée dans la foule, on a senti que le groupe AC/DC s’est montré excessivement généreux envers Vintage Trouble. Ce ne sont pas toutes les formations qui peuvent offrir une telle latitude aux groupes en ouverture! Taylor marche rapidement, il bifurque par ici et dans cette autre direction. Même le technicien du faisceau de lumière a réussi à le perdre.

L’arrivée d’une jeune femme blonde sur scène nous permet rapidement de comprendre qu’elle n’est pas présente pour venir faire un duo avec le groupe. Avec un look antique à la Rita Hayworth dans le film Gilda, elle a exécuté une danse sensuelle sur la musique du groupe, pour y aller graduellement avec un strip-tease digne des cabarets burlesques. On apprendra plus tard qu’il s’agit de Lavender May, artiste burlesque montréalaise.

Possédant un charme certain, le groupe a bien réchauffé la foule!

Dernièrement, les informations disponibles au sujet d’AC/DC étaient de moins en moins en relation avec leur dernier album, Rock or Bust. Ce sont plutôt les frasques avec la justice du batteur Phil Rudd et l’état de santé de Malcom Young qui défrayaient les manchettes.

Pour cette tournée, nous retrouvons Chris Slade aux percussions étant donné l’incapacité de Rudd de se joindre au groupe et le neveu des frères Young, Stevie, est à la guitare, question de remplacer son oncle qui souffre de démence. L’illusion était presque parfaite étant donné que Stevie ressemble à son oncle et qu’il occupe la même place sur scène. De plus, à moins que je ne me trompe, il utilise les guitares de son oncle!

La scène est immense et elle est ornée de deux cornes gigantesques, en haut. Des écrans se retrouvent de chaque côté pour offrir une vue intéressante aux amateurs loin dans les estrades. Sur scène, la batterie est au fond et à ses côtés, deux immenses murs d’amplificateurs Marshall.

En introduction, après le court vidéo qui nous montre des astronautes faisant face à des explosions, nous avons eu droit aux premiers feux d’artifices de la soirée. Sur cette série d’explosions, le groupe a entamé la soirée avec Rock or Bust, pièce titre du nouvel album.

Ce nouvel album ne sera visité qu’à trois reprises étant donné que le groupe ne nous sert que Play Ball et Baptism by Fire, question de capitaliser sur les succès et autres tires plus fétiches des amateurs. Par contre, hier soir, je sentais qu’il y avait deux types de public pour le groupe : Celui qui aime le groupe de long en large et celui qui ne connait que les très gros hits car si les inconditionnels de ma section se sont levés dès les premiers accords, le reste ne s’est levé que pendant les classiques que sont Back in Black et Thunderstruck!

AC DC-6

« On va attendre en sortant, ils vont baisser le prix des t-shirts pour s’en débarrasser! Ils ne trainent pas ça partout!»
– Une dame à son époux, au comptoir de vente d’objets dérivés.

AC/DC, c’est surtout la performance scénique d’Angus Young. Ses gestes sont épiés, on le suit lorsqu’il galope tout en exécutant ses solos sur sa Gibson. Mais il ne faut pas passer sous silence le coffre, un brin nasillard, de Brian Johnson en plus de sa tête de bon vivant. S’il n’intervient jamais entre les chansons, laissant des vides d’une quinzaine de secondes, on lui pardonne facilement étant donné qu’il assure au maximum en plus de sourire à profusion. Cliff Williams et Stevie Young demeurent bien ancrés près de la batterie de Slade, n’avançant que pour chanter lors des refrains.

Les grosses chansons comme Dirty Deeds Done Dirt Cheap, Have a Drink on Me et T.N.T ont permis aux gens de danser sur le parterre, et même dans les estrades. Et comme de raison, les caméras se sont dirigées vers la foule pendant You Shook Me All Night Long, question de mettre l’emphase sur les dames et d’attendre que les poitrines dénudées se retrouvent sur le grand écran.

Pour ce qui est de la puissance, de l’exécution et des prouesses à la guitare d’Angus Young, ce sont des titres comme Shoot to Thrill, High Voltage, Shot Down in Flames et Whole Lotta Rosie (avec l’habituelle Rosie bien joufflue en arrière-scène!) qui nous ont fait saliver.

Après Rock n’ Roll Train, les lumières se sont éteintes. Lors de la réouverture, la cloche qui annonce Hells Bells ne fait pas seulement que sonner mais elle est aussi présente au-dessus du groupe.

AC DC-7

« Y’ont joué mes tounes. Enweye, on s’en va! »
– Mon voisin à sa blonde, après Hells Bells.

Lors des dernières mesures de Sin City, je croyais qu’Angus Young allait nous faire son habituel strip-tease mais il n’a fait qu’enlever sa cravate pour pouvoir l’utiliser sur le manche de sa guitare, pour ajouter un élément de difficulté face à son adresse. La dernière chanson, offerte en temps régulier, reste bien souvent Let There Be Rock. Avec un solo qui se veut interminable pour certains et pertinents pour d’autres, c’est le moment de gloire d’Angus Young. Pendant ce tour d’adresse de la part de Young, il s’avance sur une rampe qui se rend au quart du parterre, offrant un délice visuel aux fans.

Au bout de cette rampe, il s’exécute longuement et à un moment précis, elle s’élève pour propulser Young quelques pieds plus haut. Alors qu’il est couché sur cette rondelle, il se couche pour faire le bacon, envoyant le signal au technicien pour envoyer des milliers de confettis dans les airs.

Alors que la foule se veut sous le charme de cette pluie, Young retourne sur la scène principale pour réapparaitre plus tard au-dessus du mur d’amplificateurs alors que Brian Johnson remercie le public.

Le feu surgit de chaque côté de la scène, nous laissant deviner qu’Highway to Hell sera servie en guise de rappel. Les premières mesures détonnent et Angus Young sort du plancher sous des lumières plutôt chaleureuses. Il a des cornes bien collées sur le crâne et cet hymne intemporel retentit dans le stade, faisant écho sur le béton.

Lorsque les canons antiques se hissent sur les murs d’amplificateurs, l’image mythique de la couverture de l’album For Those About to Rock se retrouve devant nous. Douze canons vont battre la chamade après les cris de Brian Johnson et à la toute fin, une série de feux d’artifices nous procure une finale haute en couleurs… quoique nous sommes quelques-uns à avoir ce regard inquiet étant donné qu’ils passent très près de la toile qui fait office de toit à notre valeureux stade!

Le groupe semble être en grande forme, ce qui nous laisse croire que ce n’était peut-être pas leur dernière visite en ville ou même, au Québec!

Toutes les photos : Mihaela Petrescu

http://www.acdc.com/us/playacdc

Infos
Fermer
Plein écran