Bon l’inculture continue… Après la glorification de Corno dans les médias, voici celle d’André Desjardins.
Mardi dernier, le Parc olympique annonçait qu’il acceptait la donation d’une œuvre de 12 pieds de haut de Monsieur André Desjardins, oeuvre qui sera placée en 2013 sur l’esplanade devant le stade olympique. Intitulée Recevoir, elle représente une femme qui semble émerger de terre, dans un style s’inspirant vaguement de l’art nouveau… La ministre du tourisme (je n’invente rien) était présente lors de l’annonce. Quant à elle, la ministre de la culture, des communications et de la condition féminine n’a pas daigné se déplacer, croyant sûrement et avec raison que la chose n’était pas du ressort de son ministère. Recevoir est un don… Bien sûr ! L’œuvre est estimée à 1,1 millions (oui, oui), mais le Parc olympique devra débourser 50000 dollars pour l’installer… Gentil cadeau ! Philippe Beauchemin dans Montréal express qualifie Monsieur Desjardins de « grand artiste ». Le Journal de Montréal parle d’une « œuvre importante ». Messieurs, qui êtes mes collègues journalistes, pourriez-vous faire correctement votre travail ? Beauchemin continue en citant David Heurtel, président-directeur général du Parc olympique: « On se souviendra qu’il y a une dizaine d’années, le Parc olympique a perdu « La joute » de Riopelle, qui est maintenant à la Place Riopelle, au Palais des Congrès. Ç’a été un coup difficile pour nous et pour le quartier. Alors, le retour d’un artiste majeur comme André Desjardins chez nous, c’est quelque chose de très symbolique. » Bien sûr, Desjardins remplacera sûrement Riopelle !?! Nous aimerions bien savoir comment la décision d’accepter ce cadeau a été prise. Un jury a été mis en place ? Qui étaient les spécialistes du milieu de l’art contemporain sur ce jury ?
Je vais me permettre de reprendre ce que j’ai déjà écrit à propos de Corno en 2009 : « Mais qui parle de cette artiste prétendument si renommée? La défunte et internationalement reconnue revue Parachute lui aurait consacré un article? Peut-être que les revues Esse, ETC, Canadian Art, C Magazine ont appuyé son travail? [… ] Mais peut-être sommes-nous trop snobs? Les revues internationales comme Artforum, Art Press ou Art in America ont donc dû louanger ses toiles? Non? La critique d’art dans The Art Newspaper, dans The New York Times ou dans le Guardian? Non plus? Ces oeuvres doivent tout de même faire partie de la collection du Museum of Modern Art, de la Tate Modern, du Centre Georges Pompidou? Non? Tout au moins, le Musée d’art contemporain de Montréal, le Musée des beaux-arts de Montréal, le Musée national des beaux-arts du Québec ou la Art Gallery de Toronto s’arrachent ses œuvres? Non plus?? »
En tant qu’historien de l’art, critique d’art et commissaire d’expositions, je demande aux responsables du Parc olympique de nous expliquer comment et pourquoi ils ont pris une telle décision. Je leur demande aussi de revenir sur ce choix plus que douteux pour l’image culturelle de notre ville.
Mais jugez par vous-même de la qualité de l’oeuvre de Monsieur Desjardins en allant voir ses créations sur Internet :http://galerieroccia.com/artistes/andre-desjardins/
Qu’en pensez-vous ?
La médiocrité continue!
En tout cas, y dessine ben en torbinouche!
Il n’y a pourtant aucun donateur au PLQ de ce nom…
Est-ce qu’il y a une liste disponible pour les dons municipaux ?
😉
Ce que j’en pense?
Je pense qu’un individu qui ne sait pas que le lieu où la famille Thompson a transformé ses millions en toiles du groupe des sept s’appelle le Art Gallery of Ontario (et non pas de Toronto) ne devrait pas être pris au sérieux.
Ha! Ha! C’est olympiquement affreux. Non! Eczémateux! Mais je vois le lien [le câble!] avec Corno.
L’art décoratif est très populaire et ne bouleverse rien. Très représentatif de l’état actuel
au québec.
Il ne se passe rien au Québec, hein? Je pense que vous devriez suivre l’actualité, M. Surprenant.
Le courage nous manque l’orques viens le temps d’expliquer pourquoi cette oeuvre n’est pas… un choix acceptable!
Je me risquerais à spéculer que c’est parce que les nus d’inspiration apparemment mythologique sont pas beaucoup dans les préoccupations esthétiques des gens d’aujourd’hui.
C’est peut-être parce que les personnages de ce type sont surutilisés dans certaines formes de divertissement, créant une certaine lassitude et même associant ces personnages avec des formules trop convenues.
C’est une raison qui me semble probable, parmi sûrement beaucoup d’autres.
Bah… l’illustration n’a plus la cote… Suffit d’en faire des tableaux et d’appeler ça de l’Art.
Merci de faire le métier de critique, et non la basse besogne de louange ignorante!
Cela me fait l’effet d’un « artiste » qui a plutôt le don du marketing et la ville tombe dans le piège. Don mon oeil, c’est un placement, un investissement.
L’art visuel, c’est plus que le talent de savoir reproduire un sujet – surtout celui de reproduire ad nauseum le même sujet. Que peut-on faire pour renverser la situation? Je la trouve innommable.
La Ville n’est pas impliqué dans ce don, c’est un projet du Ministère du tourisme sur un terrain du Gouvernement du Quebec.
Enfin un peu d’air frais… Je ne comprends pas non plus pourquoi le Parc Olympique débourse de l’argent pour mettre cette kitscherie du « peintre de l’émotion ». Et tiens, Valérie Blass commente, ça aurait déjà été beaucoup mieux d’avoir une de ses oeuvres en public que de commanditer le kitsch et la médiocrité d’un vendeur de pitounes.
Ça sent le scandale… la plug…galerie.. Roccia.. parc Olympique.. installation..construction…ville de montréal.. ministre de gouvernement… mmm … je pense que cela n’a rien à voir avec l’art..c’est évident!!
Bravo pour l’opportunisme! Que dire de ces oeuvres au style plus que dépassé? Dommage que ce soit souvent ce type de sculptures que l’on voit dans les lieux publics. Manque flagrant d’audace et de connaissances…
« Art business »
Hey Oh!! C’est pas parce qu’on aime pas un style, qu’on le trouve kitsch ou dépassé que l’artiste n’est pas bon. Je comprends le fait que vous vous questionnez face à cette dépense et face à l’image artistique de montréal mais pourrait-on avoir un vrai débat sur la chose au lieu de planter un artiste. C’est le Parc Olympique qui a pris la décision d’accepter cette sculpture. Je ne crois pas que M. Desjardins leur ai tordue le bras. Marre des chroniques sans fond et des propos d’opinions qui ne poussent pas les réflexions un peu plus loin.
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Subject: L’art public au Stade Olympique
Date: Sat, 14 Jul 2012 15:13:24 -0400
Monsieur David Heurtel
PDG, Stade Olympique
Monsieur Heurtel,
Vous avez été très mal conseillé dans le dossier Desjardins. Vous savez, les promoteurs et autres charlatans sont toujours très impressionnants. C’est pourquoi, il faut consulter les autorités dans le domaine, quel qu’il soit.
Si vous aviez cherché l’avis, par exemple, de Mme Phillys Lambert, fondatrice du CCA, de Mme Paulette Gagnon, directrice du MACM, de M. Stéphane Aquin, conservateur au MBAM, de Mme Francyne Lord du Bureau d’art public de la Ville de Montréal, vous n’auriez jamais accepté la proposition de M. Desjardins et de ses promoteurs.
Vous l’avez fait comme autrefois on achetait les remèdes miracle vendus par des commis voyageurs venus des États dans leur buggy rutilant, surtout s’il était tiré par un jeune poulain.
N’importe qui peut dire n’importe quoi, comme affirmer que l’objet donné vaudra 1,1 million de dollars. Pourquoi pas 2 millions, tant qu’à faire? Ou même 3?
La seule audace de comparer Desjardins à Riopelle aurait dû vous mettre la puce à l’oreille. Autant comparer les McDo à la Tour d’argent de Paris. Votre erreur est aussi monumentale que l’oeuvre envisagée. Et peu importent les personnes que vous avez ralliées à votre projet.
Des nymphes élancées sorties des vagues, des rochers et des troncs d’arbre, ou des danseuses squelettiques, il en pullule dans les galeries d’art commercial.
Je ne veux aucun mal à l’artiste. Je lui souhaite même une longue et fructueuse carrière. Malheureusement, il a voulu s’imposer dans le domaine public soutenu par les deniers publics, sans se soumettre à un concours ni au jugement des experts du milieu.
Si vous désirez vous extirper du pétrin dans lequel vous vous trouuvez, je vous suggère d’aviser immédiatement l’artiste et ses promoteurs que vous n’accepterez qu’une version de l’oeuvre ne dépassant pas les dimensions de la maquette et que, pour la protéger, vous la conserverez dans une salle à l’intérieur du Stade.
Avec toute ma considération,
Bernard Mulaire
Historien de l’art
www3.sympatico.ca/bmulaire
C. c. : Mme Christine St-Pierre
Mme Nicole Ménard
Ne cherchez pas la sculpture sera coulé aux états unis.
A
Ne cherchez pas! la sculpture sera coulé aux états unis, alors comme d’habitude il y a une subvention de transport (sans appel d’offre) et la fonderie (sans appel d’offre)
Pourquoi ne pas avoir coulé la chose a Invernes au Québec ou près de Cornwall en Ontario?
Par ce que l’artiste sert d’homme de paille pour budgéter les contrats obligatoires sans appels d’offres
j’ai déjà vu cela dans le 1% architectural il y a plusieurs années…!
L’œuvre qui aurait pu être une éphémère (insectarium juste a coté) doit être hors normes pour les fonderies de coulage pour expliquer les dépenses et le lieux de production….
Quand a la présence de la ministre du tourisme cela s’explique peut être par un suivie des plaques de bronze explicatives dans les parcs et jardins qui sont volées régulièrement par des incultes pour être revendues aux poids!
je crois qu’il faudrait inventer la traçabilité du métal pour l’origine des sculpture, nous serions surpris du nombres d’œuvres mineurs créées avec des majeurs.
Lem
…Il y en a qui savent faire des crêpes, ils possèdent et maitrisent à fond leur recette des crêpes.
Monsieur Desjardins, à l’évidence, possède à fond sa recette pour faire des peintures…. Et il se repète, se répète, se répète, se répète, se….
Bref, c’est un peintre à recette. Aucun intérêt.
Ça vous vexe qu’on choisisse une oeuvre de Monsieur Desjardins pour décorer le stade? Votre indignation me fait marrer. Ce n’est pas gentil, mais au fond, vous non plus ne l’êtes pas spécialement envers ces vulgaires artistes de bas niveau.
Certes, ce sont d’éminents experts qui auraient dû sélectionner une œuvre contemporaine (produite par un artiste pur) pour ce projet. Ceci dit, j’aime que des athées s’en soient mêlés. Ce qui me réjouit de cette anecdote, ce n’est pas la perspective de voir une madame avec une belle face pis du vent dans les cheveux orner le paysage olympique. Non, ce qui fait mon bonheur, c’est cette victoire du goût populaire. C’est une petite revanche pour tous ces gens qui se seront sentis exclus devant une installation scandaleusement plate. Même que, je me sens un tout petit peu remboursée pour toutes ces fois où j’ai été confrontée à d’hermétiques élucubrations de commissaires devant une œuvre.
Ça n’a rien de drôle, je sais. On va être pognés avec un gros Desjardins devant le stade, scandale. Mais c’est plus fort que moi… C’est de bien mauvaise foi, je le crains, que je me marre qu’on ait exclu les experts.
Je suis aussi consterné. La logique d’installer cette œuvre, par ailleurs jolie, à cette endroit me dépasse. Cette œuvre n’a strictement rien à voir avec son environnement. En ce qui concerne la géométrie des lieux, à part d’être jolie, la sculpture sera perdue dans une masse de béton. Je souhaiterais lire les commentaires de quelques architectes paysagistes sur l’aménagement de ce lieu pas très évident.
Quant à la valeur monétaire ou intrinsèque de l’œuvre, on peut se poser des questions. Je suis content de savoir que le sculpteur aime le corps de la femme et semble avoir une fixation sur ce sujet. La sculpture est beaucoup plus intéressante que la plupart des tableaux du site web de l’artiste qui me paraissent dignes du Festival des arts du Village gai.
Le geste de l’artiste de donner cette sculpture pourrait être intéressant, s’il n’était pas intéressé. L’œuvre serait intéressante dans un endroit beaucoup plus petit, mais l’artiste a choisi (ou imposé) «la» place pour son installation. J’aurais souhaité un peu plus d’humilité d’un artiste qui se veut grand.
Quant aux gestionnaires du Parc olympique, ils se montrent à la hauteur – minable – de cet espace pas du tout évident. Il y a des initiatives pour tenter de créer une trame intéressantes entre les éléments du «Muséum» naturel de Montréal. Il y a toujours une rupture brutale entre le site olympique et le secteur résidentiel au sud de Pierre-de-Coubertin et l’impression qu’ont beaucoup de visiteurs en arrivant au coin de Sherbrooke et Pie-IX est qu’une immense soucoupe volante a écrasé un coin de Montréal. L’installation de cette œuvre dans ce contexte ne coûte pas cher, peut-être, mais ne correspond aucunement au rôle que devrait jouer la Régie des installations olympiques dans son quartier.
Tout à fait d’accord avec Noêl Saint-Pierre : CETTE sculpture à CET endroit, c’est un peu ajouter l’injure à l’insulte.
Et pas besoin d’être titulaire d’une maîtrise en arts plastiques pour s’en rendre compte.
Pensons aux dizaines de milliers de touristes qui nous visiteront dans les XX prochaines années ; ils se diront quoi devant cette ridicule nymphe kitsch perdue dans un océan de béton ?? Ah si je sais, ils se diront qu’on a voulu montrer que le béton est toujours le plus fort… ;))
Ouf, comme ça sent l’artiste frustré dans cette pièce. Ouvrez les volets, quelqu’un. Le degré de méchanceté et de cynisme qui se lit sur cette page me laisse perplexe. Il est possible de s’indigner, de critiquer un processus, de remettre en question une forme d’art, sans y ajouter tout ce fiel. J’ai beaucoup de mal à accorder du crédit à des gens qui s’auto-proclament autorité en matière d’art et qui s’autorisent un tel mépris. Certains font preuve ici d’une grandiose pédanterie. Il y a des perles dans l’art populaire autant qu’il y a de merdes dans l’art contemporain. La prochaine fois, je vous souhaite la sagesse d’une indignation plus bienveillante; cela aidera sans doute les gens à vous prendre plus au sérieux. D’ici là, on se voit dans un éventuel vin fromage. On parlera d’Ingmar Bergman et du nouveau Batman.
Québec recule avec une telle médiocrité or il n’avance déjà pas du tout.
L’art est subjectif par contre il y a du bon goût et du mauvais.
L’art c’est d’abord du talent, du savoir faire et de l’expérience mais sans une approche intellectuelle, l’art n’est plus de l’art. Il est là pour meubler un vide. Son existence est pour but d’éduquer une société. À nous forcer de penser, d’évoluer dans le doute.
Il n’y a seulement que des incultes, ignorants et amorphes qui ne voudraient pas une société avance.
Quoi? André Desjardins n’est pas reconnu par « l’establishment », et c’est un nobody? Un artiste qui fait de l’art populaire pour les incultes? Beau raisonnement. Hé! » You are nobody until you are somebody », vous connaissez? Y’en a marre de lire de faux débats et tout l’argumentaire de fausse magouille qui vient avec. Chacun trouve ses moyens pour percer dans cette jungle, et dans ce cas-ci, il n’y a absolument rien de louche: seulement quelques sensibilités heurtées de ne pas avoir été consultées. Je parie que n’importe lequel de ces artistes qui parlent « d’art commercial » aimeraient bien être représentés par une grosse agence, comme ce Desjardins. À la base, c’est un artiste comme un autre: sauf que lui a trouvé le moyen de diffuser son art à grande échelle. Ça ne rend pas son travail médiocre pour autant. Je pense moi aussi, à force de lire sur ce débat, que c’est la jalousie qui en est le moteur.
L’aspect classique et/ou académique d’une sculpture me fait moins peur que le monopole de l’art actuel au Québec, et surtout moins peur qu’une « élite culturelle » qui s’implique dans toute décision concernant l’art publique. Laisser les gens s’émouvoir sur toute forme d’art, sans discrimination haineuse, n’est pas un droit acquis dans notre province, je le constate et m’attriste de ce fait. À l’ère d’internet, je me demande qui, de tout ceux qui approuvent et partagent cet article ce sont réellement déplacés pour aller voir les oeuvres de cet artiste décrié (autre que sur un site virtuel j’entends!)
J’irai voir le travail de ce Desjardins, et déciderai moi-même si cela m’interpelle ou non: j’exercerai ainsi ma liberté d’appréciation, loin des diktats de quelques autorités décisionnelles qui prêchent pour leur paroisse.