Le VOIR paye les blogueurs
Dans la foulée de la polémique causée par l’arrivée du Huffington Post au Québec, média essentiellement fondé sur le travail bénévole des créateurs de contenu, l’équipe du VOIR souhaite se positionner clairement en affirmant catégoriquement que les contenus ont une valeur. Le VOIR paye les pigistes qui bloguent sur voir.ca et nous continuerons de le faire. Nous proposons aujourd’hui aux créateurs de contenus qui souhaitent se joindre à nous le même tarif que nous offrons à nos pigistes.
Depuis quelques années, au Voir, nous avons un système de redevances pour nos pigistes qui souhaitent, en plus de signer des articles payés au feuillet, tenir un blogue sur voir.ca. Nous leur redonnons simplement les revenus publicitaires que leur travail peut générer.
Alors, vous voulez savoir combien ça vaut un blogue? Eh bien ça vaut ce que ça rapporte. Nous prenons nos revenus annuels sur le web, nous divisons par le nombre de pages vues, tel que mesuré par Google Analytics, sur notre site… Cette équation nous permet de constater qu’à chaque fois qu’un article est lu 1000 fois, cela nous rapporte 5.00$. Nous parlons ici de revenus et non de profits. Les frais d’hébergement, le pourcentage des représentants aux ventes, les frais d’administration et tous les coûts reliés devraient être déduits de cette somme.
Pourtant, c’est bien ce que nous payons pour un blogue au Voir. 5.00$ par 1000 pages vues. Pourquoi? Parce que payer moins cher nous apparaîtrait tout à fait inélégant.
En toute honnêteté, à l’époque des heures de gloire du revenu généré par les bannières web (époque désormais révolue), ce 5.00$ représentait un partage 50/50 entre Voir.ca et le pigiste. Le prix de la publicité web a cependant chuté drastiquement. Sur Facebook, par exemple, 1000 pages vues valent, dit-on, désormais 0.48$… Ça vous donne un peu le portait.
Mais malgré tout nous avons maintenu le tarif de 5.00$ par 1000 pages vues, abandonnant ainsi la formule du partage 50/50. À ce prix, nous payons donc de notre poche pour garder ces blogues en vie.
Nous n’avons jamais « chassé le blogueur ». Cette option a toujours été réservée à nos pigistes qui désiraient le faire. Nos employés permanents qui choisissent de bloguer le font dans le cadre de leurs fonctions régulières.
Or, on entend ces jours-ci que nous étions bien nonos d’offrir une telle rémunération. La venue du Huffington Post version Québec, louangée par des intervenants d’une qualité indéniable et au talent certain, nous indique que ce travail ne vaut plus rien. Pire! On nous dit que tout compte fait, nous devrions garder ces revenus pour nous et en faire un modèle d’affaire qui semble faire l’envie de tous! Nous nous serions trompés!
Curieux monde… Il fut un temps où il était mal vu de se vendre au plus offrant. On parle maintenant de se donner à ceux qui n’offrent rien… Allez comprendre.
Qu’allons-nous donc faire? Allons-nous céder à la tentation créée par l’air du temps et nous aussi inviter nos pigistes à travailler désormais gratuitement?
Non.
Au contraire.
Nous allons faire exactement le contraire.
Les blogueurs de tous les horizons cherchent une tribune? Ils souhaitent écrire, par passion, par désir de créer, de commenter l’actualité?
Eh bien soit. Nous ouvrons donc les portes. Nous recrutons à partir de maintenant des blogueurs qui souhaitent écrire sur Voir.ca et nous leur donnerons exactement ce que leur travail rapporte à notre entreprise : 5,00$ par 1000 pages vues.
Nous instaurons ainsi un système de redevances, un peu semblable à ce que fait la SOCAN pour la musique : Votre chanson passe à la radio, vous gagnez quelques sous. C’est peu, certes, mais c’est quelque chose, et c’est aussi – surtout – promouvoir un principe que nous ne remettrons jamais en question : des contenus, ça se paie.
Nos sommes donc en ce moment même en période de recrutement. Nous avons déjà approché quelques personnes et nous allons continuer. Nous avons une plateforme d’une taille très enviable, une passion évidente pour les questions de culture et de société. Nous avons un hebdomadaire en bon vieux papier distribué partout au Québec. Nous nous engageons à diffuser vos blogues, à en faire la promotion sur nos plateformes, via les médias sociaux et, comme les radios diffusent des chansons, à vous payer à chaque fois qu’ils seront lus.
Cette offre s’adresse aussi, évidemment, aux lecteurs qui bloguent sur me.voir.ca.
Le message est clair : le Voir paye ses blogueurs. Les contenus ont une valeur et génèrent des revenus.
Pour nous contacter à ce sujet et soumettre votre candidature, vous pouvez écrire à : [email protected]
Nous ne désirons pas créer une ferme de contenus, mais bien continuer d’être ce que nous sommes : un lieu d’expression de qualité. Nous étudierons chacune des demandes et retiendrons les propositions qui nous semblent intéressantes. Seuls les candidats retenus seront contactés.
Tristan Malavoy-Racine
Rédacteur en chef national | Communications Voir
Simon Jodoin
Directeur des nouveaux médias | Communications Voir
Mise à jour :
Vous pouvez consulter la liste de premiers blogueurs qui se joindront au VOIR en suivant ce lien…
Petite question, comme ça: est-ce que les blogueurs gardent tous leurs droits sur leurs textes?
Merci!
Bonjour Sylvie,
Les modalités sont présentement élaborées par l’administration. Les droits appartiendront en propre aux auteurs.
Bonne journée.
Mon intention ici n’est pas de vous critiquer, car j’applaudis votre initiative — et il n’y a aucune ironie dans ce que je viens d’écrire, je le jure. Je ne veux que calculer quelle est la valeur de mon contenu.
Je publie un blog depuis neuf ans maintenant. Si je me fie à mes stats, il a attiré en moyenne, depuis le début, à peu près 1200 visiteurs par jour. Si on m’avait payée au tarif de Voir, j’aurais eu le mirobolant salaire annuel de 2190$.
D’un autre côté, j’ai été escorte pendant quelque mois, il y a une dizaine d’années. À cent dollars la demi heure, je n’avais qu’à travailler deux soirées pour mettre cette somme dans mon soutif.
Compte tenu que je consacre mille fois plus d’efforts et de créativité à écrire que d’offrir en location le paquet d’os qui me tient lieu de corps, je me demande qui, de la pute ou de l’écrivain, se fait vraiment exploiter.
Est-ce qu’il faudrait faire comme les féministes abolitionnistes françaises et emprisonner les clients… de blogues? Sortir les journalistes et les écrivains de l’enfer de la pige? Les délivrer des griffes des éditeurs et des patrons de presse? Les aider à trouver un travail honnête — comme le tapin et les salons de massage, par exemple?
En ce qui me concerne, je songe sérieusement à recommencer de vendre mon contenant, tout en continuer de donner mon contenu. Vendre ses mots, c’est trop humiliant, en plus de ne vous rapporter qu’une aumône si dérisoire qu’on aurait honte à l’offrir au gars qui joue des cuillères dans le métro.
Madame Archet,
Sacrée bonne réflexion sur le monde d’aujourd’hui!
Oh que oui! Vous avez un sacré talent jeune dame!
Mais ne le gaspillé pas ici!
C’est un débat très intéressant. Nos écrits virtuels devraient-ils être rémunérés ? La question peut bien sûr se poser. Mais il en est une autre. Être payé pour écrire, est-ce une pratique qui assurera une réelle qualité des textes ? Ou les blogueurs ne risquent-ils pas d’en venir à écrire sans réelle passion ni motivation autre que celle de recevoir de l’argent ? Il circule une montagne d’écrits dans notre monde virtuel, sur les blogues, les forums, Facebook. Des gens qui, souvent, n’ont rien de réellement passionnant à raconter, mais d’autres qui écrivent dans le seul et unique but de partager leur passion, leurs idées, le font bénévolement et n’attendent rien en retour. Et, aussi surprenant que cela pourrait vous sembler, il existe même des gens qui refuseraient d’être payés pour le faire, refuseraient que le facteur financier entre en interférence avec leur désir de partage pour le simple plaisir. Un exemple ? Nous avons un magazine. Un magazine culturel dans lequel il est principalement question de musique des années 60 et 70. Nous le proposons en téléchargement gratuit, nous y investissons beaucoup de temps, d’énergie, il n’y a aucune publicité, donc aucun revenu. Tout ce qui dirige notre magazine, c’est la passion pure, jamais le désir de profit. Il se démarque ainsi des autres magazines qui sont liés à des contraintes financières qui peuvent peser sur leur contenu éditorial. Nous ne devons rien à personne, nous n’avons pas à craindre la perte de partenaires financiers en raison d’une ligne éditoriale qui pourrait ne pas leur plaire. Nous sommes libres, et la liberté d’expression n’a pas de prix. Le résultat ? Notre magazine gagne de plus en plus en popularité. Des musiciens, des écrivains nous contactent d’eux-mêmes pour qu’on parle d’eux. Notre lectorat grandit considérablement à chaque numéro. Pourquoi ? Parce que ces gens-là savent que ce qui nous motive n’est rien d’autre que la passion, jamais la recherche de profit. Et bordel que c’est rare de nos jours ! Qu’en sera-t-il si vous payez vos blogueurs autres que vos pigistes ? Est-ce réellement la passion qui les guidera ? Leurs écrits ne risquent-ils pas de pâtir d’un désir de privilégier la quantité plutôt que la qualité ? Rappelez-vous de l’époque des jetons… Les pages du Voir étaient noyées par des commentaires insipides de personnes dont la seule motivation était de les accumuler… Ne risquez-vous pas de vous retrouver face à une situation semblable ? Et les visiteurs de votre site accorderont-ils autant d’intérêt aux écrits s’ils savent que leurs auteurs peuvent les rédiger pour une raison pécuniaire ?
Et pardonnez-moi de m’éloigner quelques secondes du sujet en m’adressant à Anne… Je ne sais pas si votre contenant est aussi singulier et passionnant que votre contenu, mais ce n’est pas la première fois que je vous lis. Et vous apprécierez peut-être ou me pardonnerez au moins cette vulgarité (si elle n’est pas censurée par le Voir…) : vous avez un putain de talent ! Une savoureuse audace dans vos écrits.
Louable initiative mais pour ma part, même si je le demandais et que j’étais retenu, je ne souhaiterais pas recevoir de $$$, peu importe le montant, pour mes « contributions ». Cependant, je regrette cette époque pas si lointaine durant laquelle mes humbles contributions me permettaient d’acquérir un statut VIP et par conséquent un statut privilégié pour les concours. Je me faisais un devoir d’écrire et propager « la bonne nouvelle »sur les prix gagnés. Je suis probablement un de ceux pour qui travail n’est pas synonyme de $$$ et que le plaisir d’être lu (en sachant par combien) est suffisant.
Vous l’aurez donc compris, je ne soumettrai pas ma candidature et j’espère surtout que Voir ait les meilleurs moyens pour continuer d’être un instrument pour faire découvrir la culture d’ici et surtout les créateurs qui « passent » des moments difficiles, « because » crise économique.
Je tiens à mon état de blogueur. Si je suis payé (plus de 600 billets à ce jour), je devrai m’astreindre à la rigueur du métier de journaliste. Paresseux de nature, je ne suis pas intéressé de travailler professionnellement, c’est-à-dire vérifier mes sources, polir mon style (20 fois sur le métier remettez votre ouvrage). J’aime écrire sans me soucier outre mesure des implications de mon texte. Le Voir m’offre l’occasion de le faire présentement. En plus, deux fans me lisent, plus ma femme et mon fils. Voilà ma paye !
Payer les blogueurs, quelle bonne idée. « Le Devoir » devrait faire pareil. Un tel journal, « libre de penser », il n’y en a pas deux…Depuis qu’il est en ligne, je le lis chaque jour, je le trouve de plus en plusss meilleur. C’est surtout à cause des citoyens blogueurs, qui critiquent, informent, corrigent les errements et raccourcis de ses chroniqueurs et éditorialistes.
je peux même lire les textes des bénévoles sans avoir à lire la prose du journaliste, au dessus, quand il y a une clé à côté. Toute une aubaine, ça c’est ce que j’appelle de la vraie liberté de penser. Les clés du « Devoir » sont la clé de ma gratuité. Douce vengeance??? Un peu…Mais aussi une réalité plus lourde.
je trouve « Le Devoir » de ses bénévoles plus diversifié que celui de ses professionnels. Et je ne suis pas le seul, comme en témoigne l’augmentation du lectorat de ce journal depuis qu’il est en ligne. Mais sans ces bénévoles, il n’est pas certain que je lirais encore ce journal, aussi prévisible sur la Toile qu’en version imprimée autrefois. Pour le dire plus crûment, sans la toile comme support, « Le Devoir » serait mort et enterré depuis longtemps…Et on a ici un bel exemple d’un grand renversement de sens dans la pratique des médias: de plus en plus de gens lisent les journaux et cherchent à s’informer par le truchement des citoyens blogueurs. De plus en plus ,le « professionnel » se trouve marginalisé en simple spectateur de la nouvelle, alors que le blogueur bénévole est le premier acteur dans le relais des informations en temps réel.
Et ce qui est avéré pour un journal élitiste le deviendra aussi à long terme pour nos deux empires médiatiques. Notre printemps arabe, c’est bien là qu’il est en train de se matérialiser.
Jean-Claude, je suis d’accord avec vous sur un point : les internautes ont de plus en plus tendance à préférer lire les blogueurs non professionnels plutôt que les journalistes. Mais probablement parce qu’ils les sentent plus sincères, moins dirigés par des contraintes que les journalistes (choix des sujets non imposés, liberté d’expression car pas de crainte d’être censurés ou corrigés par la rédaction, pas de gants à prendre non plus pour ne pas froisser une maison de disques qu’il ne faut pas se mettre à dos pour ne pas perdre ses revenus publicitaires, etc.)
Mais surtout ! Ces blogueurs écrivent par plaisir, par passion, et non parce que c’est leur gagne-pain. Ils ne DOIVENT pas écrire, ils le font volontairement et surtout bénévolement. Les payer risque de changer radicalement autant leur manière d’écrire, la fréquence de leurs écrits, leur qualité car, comme je le disais plus haut, ils risquent d’en venir à écrire pour l’argent et non simplement pour le plaisir. Seront-ils tout aussi intéressants ? Personnellement, j’en doute… Et les internautes iront alors lire les blogues sur des plateformes où le fric n’a pas perverti l’âme et le clavier des rédacteurs.
Donc, 5,00$ «chaque fois qu’un article est lu 1000 fois»…
En somme, un petit remerciement et non une incitation à écrire n’importe quoi, n’importe comment. Et personne le moindrement sensé ne se lancerait dans un marathon de production de textes (nuls ou de qualité) par appat du gain…
Voir ouvre ainsi tout simplement ses portes – et c’est une là intéressante initiative.
Une occasion que je vais pour ma part considérer.
Merci.
Ce que je comprends de cette nouvelle façon de fonctionner c’est que vous désirez avoir des internautes (membres ou pas) qui seront actifs plutôt que passifs. Se faire payer pour produire des textes semblera attrayant à des gens recherchant un revenu d’appoint, mais pas pour des amateurs de culture qui préfèrent être lus. La visibilité d’un texte est nécessaire pour avoir un maximum de lecteurs, mais c’est aussi le point faible de cette nouvelle version du Voir.ca qui nous est tombée dessus en septembre dernier. J’ai l’impression de prêcher dans le désert virtuel en laissant des textes ici.
Avec mon regard de col bleu, vos tarifs me semblent être des peanuts. Je ne peux que plaindre vos journalistes ou pigistes payés avec ces tarifs qui doivent les placer dans une classe économique assez précaire. La possibilité de gagner à des concours, de plus en plus rares, a été sérieusement diluée avec l’inscription de plus de 1000 nouveaux membres toujours inactifs. J’ai l’impression que le Voir se débat vigoureusement pour ne pas couler: même le réflexe culturel semble s’être émoussé au Voir, qui n’a pas écrit un seul mot sur la mort de Vaclav Havel, cet homme de théâtre, qui a pourtant été couvert par tous les autres médias. C’est vraiment honteux de la part d’un média culturel. Que voulez-vous, je suis un critique critiqueux.
Le réflexe culturel, les journaux et magazines qui se financent par la publicité l’ont de moins en moins. La course aux clics ou pour attirer un large lectorat les pousse à privilégier les sujets grand public plutôt que ceux qui peuvent être d’un réel intérêt pour les lecteurs sélectifs. Raison sans doute pour laquelle cette presse agonise depuis l’ère virtuelle, les internautes préférant s’informer ailleurs… Sur les blogues par exemple, ceux écrits par des gens passionnés qui le font bénévolement. Il fut un temps où le Voir accordait une place à des musiciens brillants, mais peu connus, qui en avaient grandement besoin. Mais ce temps est révolu. Depuis quelques années maintenant, cette place est occupée par des Marie Mai ou autres Isabelle Boulay, et le Voir a ainsi perdu la crédibilité qu’il a pu avoir par le passé. C’est bien que vous soyez un critique critiqueux, il en faut pour réveiller les consciences. Le monde de la presse commerciale semble avoir pris le même chemin que celui du monde de l’industrie du disque. Il est aveugle et ne sait pas comment faire face à l’évolution numérique qui a considérablement changé les habitudes du public. Alors il tâtonne et prend souvent des décisions qui le coulent davantage. En témoigne sans doute cette tentative du Voir de garder ses blogueurs en les payant, en se donnant l’image d’une structure qui innove alors qu’à mon humble avis, elle nage plutôt à contre courant.
@Béatrice André
Sans vouloir vous convaincre de quoi que ce soit, je vous invite à parcourir notre section musique et nos sélections de disque pour tenter d’y trouver ce dont vous parlez…
http://voir.ca/section/musique/
Bonne soirée
S.
Simon, je me doute bien que la critique ne doit pas être agréable à lire, mais elle se base sur une bonne connaissance du Voir depuis des années. Y trouver régulièrement des articles sur Marie Mai et autres produits commerciaux quand le Voir osait jadis parler d’un Murphee, par exemple, pardonnez-moi, mais c’est en ce qui me concerne un signe de régression. Le Voir aurait pu rester ou être une belle tribune pour promouvoir des artistes réellement talentueux. Vraiment talentueux, mais qui, pour plusieurs, ont fini par ne plus pouvoir vivre de leur musique, ne plus y croire et ont renoncé à ce monde-là. De qui parlez-vous ? La une avec Coeur de Pirate, ça attire bien des lecteurs, des disques d’artistes québécois déjà relativement connus du public, vous faites d’ailleurs de moins en moins de place à la musique francophone mis à part celle qui a un fort potentiel commercial. Oui, la critique est certes difficile à prendre, mais nous sommes très nombreux à avoir perdu foi en votre journal. Libre à vous de faire le choix de nier ces critiques et de continuer ainsi, ou de les accepter pour une remise en question salutaire. Avez-vous parlé de la sortie du nouvel album de Jean François Fortier ? Pas à ma connaissance. Un bien beau disque pourtant. N’avez-vous donc plus la curiosité et le désir de chercher vos sujets musicaux ailleurs que dans ceux que vous imposent les maisons de disques ? Ne vous surprenez pas alors que les lecteurs quittent le navire pour embarquer là où l’information se base sur autre chose que la recherche de profit. Oui, vous avez une structure qu’il faut bien faire vivre, mais les internautes s’en foutent. Si vous orientez votre journal dans une direction qui privilégie la rentabilité au détriment de ce qui a fait le charme et le succès du Voir par le passé, il faut alors accepter les critiques de lecteurs qui ont suivi l’évolution de votre journal. Aussi désagréable soit-elle, la critique guide. Et ne vous fiez surtout pas au nombre d’exemplaires écoulés pour dresser un portrait de l’évolution de votre lectorat, mon ancienne voisine en prenait religieusement quelques copies pour éplucher ses patates et les utiliser comme dessous de litière pour son chien. Je doute qu’elle ait déjà lu une seule page de votre journal ;-)
@Béatrice,
Ce n’est pas tant que la critique est difficile à entendre ou qu’elle m’attriste. C’est simplement qu’elle est injuste.
En plus de la section musique du Voir, je vous invite aussi à visiter le BangBang (les liens sont dans la section musique et dans une pleine page du Voir en papier), un autre de nos sites où nous traitons exclusivement de musique alternative/émergente.
http://bangbangblog.com/
Nous consacrons carrément une plateforme spécialisée à la scène en marge.
Je vous laisse évidemment la liberté de vos opinions, mais dire que les maisons de disque nous imposent quoi que ce soit est définitivement erroné.
De plus, ça n’a aucun rapport avec le sujet de cette nouvelle.
Sans aucune amertume, je vous souhaite bonne soirée et je vous souhaite bonne lecture! Eh oui, un nouveau monde s’offre à vous!
S.
Malajube, Arcade Fire, Bernard Adamus… Du très peu connu en effet ;-)
Pensez ce que vous voulez, cher Simon, ça ne changera rien au fait que le Voir n’a plus l’aura qu’il a pu avoir, pour bien des gens. Et que la presse commerciale agonise bel et bien en cette ère virtuelle. Je sais de quoi je parle, j’étais pigiste pour deux magazines qui ont sombré pour des raisons financières. Un autre monde s’offre à vous aussi. Gardez les yeux et les oreilles grandes ouvertes.
Une idée, en passant, si vous n’y avez pas pensé. Pourquoi pas un bilan de l’année 2011 par les lecteurs blogueurs du VOIR??? Gratos dans mon cas!!
Je seconde la motion de monsieur Bourbonnais. Et moi aussi je travaille gratos, refusant de travailler comme un éléphant – c’est à dire pour des pinottes, dans un cirque médiatique.
J’ajoute mon petit grain de sel à la discussion, par ailleurs fort intéressante, qui se déroule ici.
J’ai déjà eu l’occasion de le mentionner par le passé et je le réitère ici: l’équipe de Voir s’est éloignée de ses blogueurs. Et plus le temps passe, plus je trouve que le fossé se creuse. Et, paradoxalement, en cette ère de réseaux sociaux, le principal problème en est un de communications.
Ce qui est dommage, dans tout ça, c’est que l’équipe de Voir avait accès à un formidable bassin de blogueurs qui travaillaient gratuitement et qui faisaient la promotion du site, au sein de leur communauté. On percevait un engouement et tous voulaient être de la partie.
Bien qu’il reste encore quelques fidèles qui oeuvrent depuis plusieurs années, cette force tend à diminuer. Et je trouve que c’est triste de voir ainsi se désagréger une communauté qui représentait pourtant un tel potentiel.
Quel lien avec le présent article? (avant que M. Jodoin me taxe d’être hors sujet!) Pourquoi ne pas nous demander notre avis avant de prendre la décision de rémunérer nos blogues, ce qui, de toute façon, n’intéresse pas la plupart d’entre nous (à ce sujet, je n’ose même pas penser au traitement fiscal d’une telle rémunération!!!).
Je vais aller plus loin: pourquoi ne pas ouvrir une page de discussion, comme celle-ci, sur ce que les blogueurs veulent et ne veulent pas? Mais, attention!, si vous le faites, écoutez-les, comprenez-les et surtout, tenez compte de ce qu’ils pensent! Simplement en lisant les commentaires ci-dessus, je vois déjà plusieurs suggestions intéressantes.
Pour en revenir à la rémunération, je préférais de beaucoup le système où quelqu’un qui écrivait des commentaires sur un blogue avait plus de chance de gagner l’un de vos prix. Présentement, un internaute qui se pointe aléatoirement sur le site a autant d’avantages que le blogueur qui contribue depuis longtemps par ses commentaires. Quel message envoie-t-on à ces fidèles contributeurs qui, indirectement, rendent le contenu du site plus intéressant et donc, plus rentable?
M. Jodoin, je me dois de revenir sur ce que vous avez écrit ci-haut. J’ai été soufflé de lire votre réponse à Béatrice André. Elle blogue sur Voir depuis 2004. Et je peux vous dire qu’elle en connait beaucoup sur la musique et sur le site de Voir! Votre réponse est symptomatique du problème dont j’ai déjà parlé: l’équipe de Voir ne cherche pas à nous comprendre. On cherche à nous convaincre que ce qui est fait est la bonne chose et que c’est nous qui faisons fausse route, lorsque notre opinion diverge de votre ligne directrice. Remarquez qu’en toute ironie, je pourrais ajouter que c’est aussi ce que font nos gouvernements à tous les paliers depuis quelques temps, mais, là, M. Jodoin, vous auriez raison de dire que je digresse trop! C’est peut-être une nouvelle tendance!
Je réitère mon message à l’équipe de Voir: reprenez le dialogue que vous avez coupé, avec vos blogueurs. Donnez-leur une tribune structurée pour qu’ils puissent vous faire part de ce qu’ils pensent, de ce qu’ils souhaitent, de la direction qu’ils aimeraient que vous donniez au site, tout ça dans les contraintes que vous avez en terme de ressources et que vous pourriez très bien partager avec nous. Et surtout, écoutez-les! S’ils ont su trouver la flamme qui maintient leur intérêt pour Voir malgré tous les changements intempestifs effectués dans les dernières années, vous avez encore une chance de les aider à vous aider à faire en sorte que Voir se démarque de ses concurrents!
Sur ce, j’en profite pour souhaiter à tous un Joyeux Temps des fêtes et une excellente année 2012!
J’imaagine que la visibilité du Voir n’est pas que de 1200 visites par jour. Il y a sûrement pas des pages qui ont moins que ça en un mois et d’autres qui génèrent ceci en quelques heures.
Je crois que l’idée est bonne de rémunérer les blogueurs mais pas dans l’ère des médias sociaux où votre visibilité et votre popularité – donc des bons revenus – est en pleinr corrélation avec votre réseau de contact, où les phénomènes et les bons coups deviennent viral ou tout simplement passer sous le silence. Comment voulez-vous en vivre avec une telle instabilité?
Votre idée à repenser M.Jodoin
Bonjour Christian,
Je prends bonne note de vos commentaires et j’aimerais y apporter quelques réponses et précisions.
Lorsque je suis arrivé au Voir, il y a un peu plus d’un an, j’étais le premier « directeur web » à entrer en poste, aussi étrange qui ça puisse paraître.
Je l’ai expliqué à plusieurs reprises, je me suis trouvé devant un immense capharnaüm. Des sites qui ne pouvaient plus évoluer, une technologie désuète, une équipe web quasi inexistante et une base de donnée en forme de spaghetti…
Je vous donne le topo… Nous avions plus de 20 000 membres. Eh oui, 20 000. Par le passé, tous ceux qui désiraient commenter les articles devaient s’ouvrir un compte et devenaient ainsi des « blogueurs ». Si vous commentiez un article, ce commentaire était, informatiquement et techniquement un « billet de blogue ».
Sur ces 20 000, quelques dizaines étaient des membres actifs qui « bloguaient » réellement. Et la vaste majorité étaient des VIP, même des membres inactifs depuis des lunes…
Un vaste chantier…
On peut bien vouloir critiquer la ligne éditoriale du Voir, son contenu, son contenant web, notre refonte de la communauté, à bien des égards. Mais depuis des années, je suis le seul et le premier directeur qui s’adresse aux membres. Vous avez même mon courriel personnel.
Ce fut d’ailleurs la première chose que j’ai fait en entrant en poste et en annonçant la refonte. Je reçois des courriels, j’y réponds. Certains veulent plus de chance de gagner des concours, d’autres plus de visibilité, etc. Sur ce dernier point, il y a quelques jours, j’ai annoncé aux membres qu’ils pouvaient maintenant classer leurs billets afin qu’ils apparaissent dans les bonnes sections du VOIR (musique, scène, société, etc.). Certains changements prennent un peu plus de temps à développer. Notre nouveau site a été ouvert en septembre.
Sans prétention, j’aimerais bien qu’on me dise quel autre directeur web dans le monde des médias Québécois consulte ses membres avant de faire une refonte et dialogue avec eux via les commentaires. J’écris même personnellement, avec mes propres doigts, à des gagnants de concours…
Voilà pour ces précisions.
En ce qui concerne ce que nous annonçons ici Tristan et moi, comme vous avez pu le lire, le contexte est tout autre.
Nous parlons ici du système de blogues de collaborateurs de Voir, nos pigistes et journalistes.
Comme nous l’avons écrit, nous proposons désormais aux membres de la communauté qui le désirent, comme à des blogueurs d’autres horizons, de prendre part à une section commune en compagnie de nos blogueurs « officiels ».
Il est bien possible que cela ne plaise pas à tout le monde et que certains préfèrent plutôt améliorer leurs chances de gagner des prix au sein de la communauté et via les commentaires. Je n’ai rien contre et il est aussi tout à fait possible de faire les deux. Je demeure ouvert à toutes les suggestions et nous verrons ce qui est possible de faire.
Voilà. Sans rancune et en espérant sincèrement vous compter parmi nous pour ce nouveau projet ou pour des suggestions pour améliorer la communauté Voir.ca.
J’en profite aussi pour vous souhaiter aussi personnellement Joyeux Noël et bonne année… On sent que ça va brasser pas mal, en 2012… ;-)
S.
C’est vrai que depuis votre arrivée, il y a de la communication entre vous et les membres. C’est une énorme amélioration à mes yeux lorsque je me rappelle mes communications avec le webmestre: glaciales. Ouvrir le site aux blogueurs tous azimuts isole les anciens membres du Voir.ca qui avaient une vision plus communautaire qu’à l’heure actuelle. Votre recrutement me fait penser à l’ancienne formule: le blogue des membres, le blogue des artistes et le blogue de l’équipe du Voir. Le blogue des artistes était mort parce que peu fréquenté et les artistes eux-mêmes ont laissé tomber. J’espère que nous n’observerons pas le même phénomène avec ce nouveau groupe «payé».