La famille se crée en copulant / Théâtre Périscope : Le cabaret du quotidien
Scène

La famille se crée en copulant / Théâtre Périscope : Le cabaret du quotidien

C’est indéniable, la famille est un sujet omniprésent dans la tradition dramaturgique et télévisuelle du Québec. Dans une nouvelle production haute en couleur, le Théâtre des Fonds de Tiroirs reprend le thème et discute de copulation.

«Le titre nous décroche un sourire. C’est certain qu’il y a un côté humoristique et provocateur», affirme d’entrée de jeu Frédéric Dubois, metteur en scène et directeur artistique du Théâtre des Fonds de Tiroirs. «L’ironie que ça soulève, c’est aussi contenu dans le texte.» Malgré ce que pourrait laisser croire le titre de la pièce, ce n’est pas la famille qui sera au premier plan dans ce texte de Jacob Wren. Cette fois, elle sert plutôt de moteur pour traiter de sujets plus larges tels que de grands enjeux sociaux allant de la situation politique de la Palestine jusqu’à notre relation à la télévision et au traitement médiatique du quotidien.

«La famille est un véhicule hyper efficace, parce que tout le monde en connaît les codes. C’est là que naissent nos premières relations sociales, nos premières émotions. C’est vaste et c’est un point d’ancrage qui n’a pas de fin. […] Tant qu’il va y avoir des humains, il y aura des familles, des relations mère-fils, des relations père-fille, etc. On n’aura jamais tout dit.» C’est donc à travers le spectre du cocon familial que la pièce propose un regard franc sur le monde et pose une question plutôt courante, quoique fondamentale: pourquoi fait-on encore des enfants?

Dans un feu roulant d’éclats du quotidien et de polaroids se succédant à la manière de numéros de cabaret, le spectacle de la vie se déploiera sous le regard des spectateurs, sans histoire linéaire ni de scène à proprement parler. C’est grâce à différents mécanismes appartenant à la culture populaire (téléréalité, téléjournal, nouvelle sensationnaliste) que le tout s’articulera de manière dynamique sur scène. Malgré le ton de moquerie critique qui se dessine entre les lignes des dialogues, le metteur en scène assure qu’on ne tombera pas pour autant dans la caricature. «Oui, c’est vrai qu’on est dans le spectacle, dans la démonstration et dans le farfelu. Ce n’est pas caricatural, parce qu’à la base de tous les propos abordés, il y a toujours une certaine gravité. C’est une gravité qui a un fini très éclatant et humoristique et ça provoque des rires jaunes.»

Pour que tous ces portraits de famille demeurent crédibles, il en revient aux acteurs de jouer de la manière la plus vraie et honnête possible, au cœur d’une réalité magnifiée. Partageant l’espace scénique pendant 90 minutes, ils seront cinq à relever ce défi: Éliot Laprise, Claudiane Ruelland, Réjean Vallée, Isabelle Vincent ainsi que Valérie Laroche, dans le rôle de la maîtresse de cérémonie. Satire ludique, constat fataliste en forme de sourire ironique, La famille se crée en copulant est une œuvre complexe qui risque de faire rire autant que réfléchir.

En résonance avec la thématique, l’œuvre installative Family First de l’artiste visuel Hugo Nadeau sera présentée dans le foyer du Théâtre Périscope avant chaque représentation.

 

La famille se crée en copulant

Jusqu’au 4 octobre

Théâtre Périscope