Programmes de formation en sonorisation : Fort pour le sonore

Programmes de formation en sonorisation : Fort pour le sonore

Ce qui rentre et sort des programmes de formation en sonorisation.

Chaque année, ils sont annoncés en grande pompe dans le métro, à la télé et dans les imprimés, à grand renfort d’images de fringantes jeunesses domptant consoles et micros. Dépendance croissante de la culture à la technologie oblige, ils promettent un taux de placement avantageux. Mais à quoi mènent-ils et à qui s’adressent-ils?

Au privé comme au public, les programmes d’études en sonorisation débouchent pour la plupart sur une AEC (attestation d’études collégiales). "C’est une technique, donc ça forme des techniciens qui peuvent travailler autant dans les studios d’enregistrement que dans les bars, dans les centres de congrès, les stations de télé ou de radio… On a même des étudiants qui deviennent vendeurs d’appareils ou encore gérants d’artistes", résume Mathieu Tessier, professeur à l’Institut d’enregistrement du Canada. À l’instar de Musitechnic et Trebas, au privé, et des cégeps de Drummondville et d’Alma, au public, l’établissement offre la formation en un peu moins d’un an.

"Le cours touche à tout le pan audio, de la loi de l’acoustique jusqu’au traitement du son live, résume Tessier. On montre à l’étudiant le type de signal, le concept de l’enregistrement, le traitement de l’audio une fois qu’il est enregistré… Ça va jusqu’à des cours sur l’industrie musicale, pour le préparer au marché du travail."

Au niveau universitaire, McGill offre des formations de deuxième et troisième cycle en enregistrement sonore, mais uniquement aux détenteurs d’un bac en musique.

Le son à l’ère des boutons

On s’en doute, le domaine n’est plus le même depuis que le numérique s’en est emparé. En 14 ans d’expérience, Alexandre Leclerc, technicien et réalisateur pour Bande à part, l’a senti passer. "Les systèmes ont été miniaturisés. Ça rend la tâche plus facile, surtout en concert. Mais la base, la prise de son, est restée la même."

L’accessibilité des studios maison a également affecté la manière dont Mathieu Tessier et ses collègues enseignent. "Au moment d’arriver au collège, beaucoup d’étudiants ont déjà travaillé sur deux ou trois plateformes différentes… Il faut leur désapprendre ce qu’ils ont appris par eux-mêmes pour partir de la base."

Toutes oreilles égales?

Comme on n’oserait pas se lancer en décoration intérieure sans un certain sens des couleurs, ne faut-il pas une oreille particulièrement aiguisée pour passer derrière une console? Pour Jess Gagnon, sonorisateur pour Duchess Says et Beast, le tempérament importe autant, sinon plus. "C’est sûr que d’être musicien, ça aide, mais ce n’est pas une obligation. Ça prend d’abord de la patience et de l’écoute", dit-il, ajoutant qu’une oreille aiguisée peut se développer "sur le tas".

Ce "tas" a d’ailleurs fait office de formation pour Gagnon, ainsi que pour de nombreux professionnels. "J’ai tout appris en travaillant au Spectrum, en poussant des coffres et en branchant des fils, raconte Jess. Après un moment, on m’a confié la sonorisation de la salle." Même son de cloche chez Joseph Donovan, cogestionnaire du studio Mountain City (Sam Roberts, les Breastfeeders…). Il a beau détenir un mineur en enregistrement du son de McGill, il estime que la plupart de ses connaissances lui sont venues par expérience et trouve que les frais de scolarité imposants des programmes privés (entre 12 500 $ et 20 000 $) seraient mieux investis dans l’achat d’équipement et de livres, histoire de faire soi-même son propre apprentissage. "C’est à force de s’impliquer dans la scène qu’on se fait une réputation", insiste-t-il.

Encore là, tout est question de tempérament. "Peut-on arriver au même en étant autodidacte? Probablement", observe Alexandre Leclerc, qui a pour sa part suivi les techniques de sonorisation et d’enregistrement musical au Cégep de Drummondville. "Mais moi, je suis plus visuel, j’ai besoin qu’on me montre pour bien comprendre. J’ai l’impression qu’on a une meilleure base lorsqu’on suit le cours."

PRINCIPAUX PROGRAMMES /

Institut d’enregistrement du Canada
Techniques de sonorisation et d’enregistrement musical
Durée: 11 mois
www.recordingarts.com

Collège Musitechnic
Son, musique et techniques numériques appliquées
Durée: un an
www.musitechnic.com

Institut Trebas
Enregistrement du son et sonorisation
Durée: 45 semaines
www.trebas.com

Cégep de Drummondville
Techniques de sonorisation et d’enregistrement musical
Durée: 9 mois
www.cdrummond.qc.ca

Cégep d’Alma
Techniques de sonorisation et d’enregistrement musical
Durée: 9 mois
www.calma.qc.ca

The Audio Recording Academy d’Ottawa
Techniques de sonorisation et d’enregistrement musical
Durée: 30 semaines
www.taraottawa.com

NIVEAU UNIVERSITAIRE /

Université McGill
Programme d’enregistrement sonore de l’école Schulich
Formations de deuxième et troisième cycle ouvertes aux détenteurs d’un bac en musique seulement
www.music.mcgill.ca