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Beck: Sea Change

Beck
Sea Change

Geffen/Universal, 0000

Pas besoin d’explications compliquées: dès les premières notes de The Golden Age, on constate que Sea Change est la chronique d’une rupture amoureuse difficile. Beck, seul dans l’univers, laisse de côté son ironie coutumière pour répondre à l’absence par une sincérité troublante. C’est un jeune homme romantique et troublé qu’on découvre, et les comparaisons à Nick Drake (Round the Bend aurait pu se retrouver sur Five Leaves Left) ne sont pas exagérées. Rarement Beck a-t-il glorifié à ce point la mélancolie, habillant ses de luxuriants arrangements de cordes ses complaintes amoureuses. Le travail du réalisateur Nigel Godrich (Radiohead) est absolument impeccable et l’apparente linéarité du disque, qui ne s’emballe que très rarement en quelque salves bruitistes, ne fait que renforcer la force de la voix de Beck (surprenant et émouvant ténor, il n’a jamais si bien chanté), et la force subtile des détails sonores qui l’émaillent. Sans ce précieux travail de studio, Sea Change n’aurait pu être qu’un sirupeux mélo, plutôt que cette ouvre dense et profondément émouvante.