Lorsqu’ils s’adonnaient au rock plus cru, Les Chiens portaient joyeusement bien leur nom. Avec La Nuit dérobée, la bande à Éric Goulet rentre les dents et effectue un virage à 180 degrés, tout en douceur et en nuances. L’intensité est toujours là, remarquez: malgré sa guitare acoustique, l’ouverture de La Ville en feu laisse la place à la voix mordante (et voilée) du chanteur, appuyée par une six-cordes électrique tout aussi traitée. Puis, l’harmonica de L’Homme à la maladie nous rappelle que si Goulet est un fan des Pixies, il est aussi un disciple de Neil Young. En baissant le volume, il a affûté sa plume et adapté son timbre à une série de petites vignettes d’amours urbaines pas toujours roses, d’où ressortent la splendide pièce-titre et Vénus du Mile-End. Moins rock, certes, mais certainement aussi beaucoup plus fort.
Guide albums
Les Chiens
La Nuit dérobée
La Tribu/DEP, 2010