Papillon
Mal élevé

Ceux qui suivent attentivement la scène locale de Québec connaissent bien Stéphane Papillon. Disparu de la circulation depuis un moment, traînant son rock entre New York, Montréal et le bout du monde, la bête de scène revient, d’abord sur disque, empruntant une voie que d’aucuns reconnaîtront comme parallèle à celle d’un Daniel Boucher, une overdose d’acide et de rock’n’roll en prime. Musicalement correct, jouant sur des arrangements aussi variés qu’inégaux, c’est par les textes que brille ce premier essai solo où toute forme de tension dramatique est instantanément anéantie par un humour aussi délirant qu’absurde. "J’vous ferai pas de tounes à message / Y’en a plein la radio / Chantées par des chiens sages / Qui ont peur de se faire bobo ", lance-t-il, fixant le ton délicieusement futile de Mal élevé. Et on embarque, porté par la folie de cet ovni musical qui se joue des conventions et des bien-pensants.