On a rarement le coup de foudre pour Desjardins. Faut l’apprivoiser. Lentement, au détour d’une ligne, le charme s’impose. Normal. L’auteur-compositeur n’a ni la structure chansonnière, ni le tissu vocal conventionnels. Cette fois ne fait pas exception, même si à la rudesse vocale, le réalisateur Yves Desrosiers a opposé un écrin d’arrangements délicats, souvent construits autour des cordes d’une guitare, ou, plus ambitieux, de celles des violons. Au-delà de toutes ces considérations, la matière première reste les mots. Des images qui frappent, certes, mais également capables de caresser, d’émouvoir. Des textes qui sentent la rature, le travail, le questionnement; qui portent le poids des mots, mais aussi celui du temps. Celui nécessaire pour élever toute chanson au-delà de la simple chronique. Une leçon.
Guide albums
Richard Desjardins
Kanasuta
Foukinic, 2003