Dès les premiers pas à l’intérieur de la salle d’exposition, la tension extérieure tombe et le stress s’estompe pour laisser place à la contemplation. Les yeux s’ouvrent. Le regard se promène alors que le silence monastique règne en maître absolu. On entend notre rythme cardiaque ralentir. On avance tranquillement. Toujours un peu plus, sans être certain de l’endroit où l’on se dirige. On suit les sculptures. On s’approprie calmement le territoire particulier auquel on fait face. On scrute le verre travaillé par-ci, le métal transformé par-là. On s’approche des oeuvres sans message profond, sans prétention, sans cohérence apparente. On essaie de les saisir, de les comprendre, en vain. Car elles sont parsemées, éparses, sans ordre. Elles sont là pour l’expérience esthétique, pour le plaisir de la vue.

On oublie ainsi la raison qui guide notre corps. On s’abandonne de la sorte à l’aspect tribal que prennent les plumages ornant les créations. Et l’instinct, inéluctablement, prend le dessus sur la logique. Cela permet d’entrer en contact direct avec la beauté des plumes incrustées dans la vitre des pièces monumentales, des socles soutenant des tiges métalliques au bout desquelles pendent des carrés de verre dans lesquels les couleurs foisonnent, des morceaux d’acier qui s’enchevêtrent les uns dans les autres, comme un puzzle, jusqu’à ce qu’on en ait fait le tour.

Et c’est là qu’on s’aperçoit que le temps a passé. Qu’il est l’heure de partir. On s’approche donc de la sortie. Puis on se retourne une dernière fois avant de s’en aller, juste pour jeter un ultime coup d’oeil, ce qui donne une vision d’ensemble; c’est à ce moment précis qu’il n’y a plus que nous, les objets d’art et leur joliesse qui irradie nos pupilles avant le départ.

Au centre MATERIA
Jusqu’au 16 décembre
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La sculpture contemporaine, l’art premier et les couleurs vives