Vendredi dernier, au Cabaret O Patro Vys, se tenait la soirée d'ouverture de la 10e édition du Festival du Jamais Lu: Jusqu'où te mènera ta langue, tu suite! Avec ses acolytes, des auteurs que l'on monte selon moi trop peu, comme Emmanuelle Jimenez, Catherine Léger, Jean-François Nadeau et Dominick Parenteau-Lebeuf, Martin Faucher a donné une soirée engagée, galvanisante, pleine de certitudes et de doutes, placée sous le signe d'un franc-parler plus que nécessaire. Comédiens et auteurs nous ont fait rire et pleurer, beaucoup réfléchir. De tous les textes lus, celui de l'auteur et metteur en scène Olivier Choinière – L'administration nous ronge – est surement l'un des plus percutants. «Si seulement l'administration pouvait nous ronger comme la rouille ronge le métal, de l'extérieur, en surface, en nous laissant des taches rouges et rugueuses, palpables et bien visibles. Les malades seraient immédiatement reconnus. On pourrait les mettre en quarantaine et les soigner. Mais l'administration nous ronge comme les termites rongent l'arbre, en le traversant de part en part, en le vidant de toute substance, de toute consistance, de toute vie, en le laissant debout, mais mort.» On ne saurait trop vous inciter à aller faire un tour sur le blogue du Jamais Lu pour en faire la lecture complète: http://jamaislu.com/blogue/. Une prise de parole nécessaire, étonnamment lucide, qui ne laissera personne indifférent.