Le JW-Jones Blues Band a enflammé la nouvelle scène BDT le 10 avril dernier.
De connivence avec l'arrivée du printemps – et l'octroi d'un permis de spectacle par la Ville de Gatineau! -, une nouvelle scène musicale a émergé. Ouverte depuis bientôt un an, la microbrasserie Les Brasseurs du temps (BDT) donnait en avril dernier le coup d'envoi d'une série musicale toute en saveurs. Une saveur locale d'abord, puisque les soirées du mercredi et du samedi font la part belle aux artistes de la région (La Ligue du bonheur, La Tuque bleue, Alicia Borisonik, JW-Jones Blues Band…). Une saveur plus recherchée ensuite, puisque des artistes d'envergure venant de l'extérieur sont aussi sollicités pour se produire une fois par mois dans la salle intime (Urbain Desbois, Shawn Phillips). Et enfin, une saveur relevée, puisque la scène BDT donne aussi leur chance aux artistes émergents (le spectacle La Scène de la relève accueillera le 8 mai Maya et Émilia, Les Moindres, Éthanol et The Crowds). Cela sans oublier la saveur de houblon puisque les concerts – en formule cabaret – peuvent s'accompagner d'une petite mousse et d'une bonne bouffe qui s'en inspire…
Les styles musicaux tirent dans toutes les directions: chanson française, jazz manouche, folk québécois, musique argentine, musique du monde… Bref, comme pour son menu qui a fait la pluie et le beau temps après son ouverture (et qui est maintenant au beau fixe, nous rassure-t-on), BDT se cherche encore quant à sa scène. Pour l'heure, le président Alain Geoffroy, secondé par Jean-Pierre Moisan, ex-directeur de Big Band Caravane, s'offre en quelque sorte des auditions de luxe: il teste sa salle, son public et son créneau… «On est encore dans une phase exploratoire, confirme-t-il. L'intention est de resserrer la programmation pour voir ce sur quoi on va mettre l'accent. Petit à petit, on va définir la saveur de la salle.»
Ainsi, qui dit brasserie ne dit pas nécessairement ambiance de boîte à chansons ou de raftsmen, tient à préciser M. Geoffroy. «On souhaite présenter un répertoire distinctif: favoriser la chanson à texte par exemple, avoir des artistes de la relève. On ne veut pas non plus jouer dans la talle du Petit Chicago, où il y a des groupes de la relève. On veut combler un manque dans la région.»
Le mot s'est passé depuis le lancement de la série et un nombre intéressant de dossiers ont atterri au 170, rue Montcalm. Et les programmateurs encouragent musiciens et chanteurs à faire de même et à envoyer leur candidature.
Pour la saison estivale, la scène BDT se concentrera sur les mardis soir, où une ribambelle d'artistes se produiront (dont La Ligue du bonheur et La Tuque bleue pour le premier anniversaire de BDT). Du reste, le président n'exclut pas dans l'avenir des collaborations à des festivals musicaux (FOÉ, Folkfest, Jazzfest, etc.) et se penchera prochainement sur le sort du salon de dégustation. Au sous-sol se trouve une salle de 60 places qui pourrait convenir à des concerts encore plus intimes (trios, duos), à du conte (discussions amorcées avec Jacques Falquet) et à de l'humour. À suivre…
Avec un centre-ville qui ne finit plus de parler de sa revitalisation mais qui n'aboutit encore à rien («en processus», dira-t-on), la scène BDT donnera sans doute de l'âme à ce «pôle culturel» de l'axe Montcalm, tant rêvé et espéré. Alors que d'autres salles battent de l'aile ou sont à la recherche d'un producteur, l'arrivée de cette scène, en plein néo-centre-ville gatinois, ne peut qu'interpeller. Programmation en ligne au www.brasseursdutemps.com.