Scary Movie 2 : Pas de panique

Dans le passé, on a eu Airplane, Hot Shots et Naked Gun; aujourd’hui, c’est Scary Movie qui semble avoir la cote. Puisque, l’an dernier, la première mouture de cette comédie réalisée par Keenan Ivory Wayans et mettant en vedette ses deux frères, Shawn et Marlon, a connu un succès foudroyant, il fallait évidemment préparer une suite à la va-vite. La recette? On reprend à son compte les intrigues des blockbusters sortis au cours des derniers mois (le fait qu’on parle de Hannibal prouve que tout cela a été écrit bien rapidement), on ajoute quelques farces grossières, on montre une tonne de vomi et de fluides corporels; voilà, on a pondu un deuxième volet.

Dès les premières minutes, Wayans donne le ton en proposant sa version de The Exorcist, encore plus dégueulasse que l’originale, avec James Woods dans le rôle du prêtre; rôle qui devait être tenu par nul autre que… Marlon Brando. Le film se poursuit dans un fouillis de références qui font rarement mouche, plus boîteuses que drôles en passant à la moulinette Titanic, Crouching Tiger, Hidden Dragon, alouette… Le premier Scary Movie était une relecture des films d’horreur à la Scream qui avait le mérite de ne pas se prendre au sérieux; cette fois-ci, on tire sur tout sans mesure, ce qui donne une comédie totalement décousue. Des étudiants du secondaire n’auraient pas fait mieux… Dans le genre humour toilette, South Park a au moins le mérite d’être plus original.

Le gros problème du film parodique, et Scary Movie l’illustre très bien, c’est qu’il devient rapidement périmé, car les références s’oublient vite. Dans quelques années, qui se souviendra de la méchante Jerry de Survivor, de Dude, Where’s My Car? ou de What Lies Beneath? Le film parodique, c’est un exutoire, une façon de rire subito presto des phénomènes et des personnages qui meublent notre quotidien immédiat. Un peu comme du fast food: vite compris, vite digéré, vite évacué. Qu’est-ce qu’on retiendra de Scary Movie 2? Abolument rien. On rigole quelques fois (surveillez la référence à Charlie’s Angels), mais le plus souvent on s’emmerde devant ces blagues débiles et de mauvais goût. Au suivant.

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