Misteur Valaire concluait hier soir sa virée britanno-colombienne aux Jeux olympiques par un spectacle à Place de la Francophonie de Vancouver, auquel participaient également Radio Radio et DJ Plastic Bertrand. J'ai passé en après-midi un coup de fil à Luis, percussionniste/leader de la formation, dans le but de parler olympisme et musique avant que, fidèle à son habitude, il ne fasse bifurquer la discussion vers autre chose. Ici: le film Cool Runnings.
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Est-ce que c'est ta première fois à Vancouver?
«Oui, j'avais comme un blocage par rapport à l'Ouest. Je pense que c'est parce qu'il y avait trop de monde que je connaissais ici. [rires] Non c'est pas vrai, j'aurais aimé venir avant. C'est vraiment hyper-beau. Mais faire des shows, c'est une meilleure façon de voir du pays que de cueillir des fruits.»
Avez-vous assisté à des compétitions?
«On est à la course tout le temps, donc on n'a pas eu le temps. On croise des athlètes ici et là.
Mais il y a une game de hockey tantôt et les bars vont être plein. Si le Canada gagne, ça va être la folie dans les rues comme si on avait remporté la coupe Stanley.»
Justement, j'ai vu sur votre blogue une vidéo tournée dans les rues montrant une bande de jeunes fêtards totalement exaltés. Certains journalistes affirment qu'il s'agit des pires Jeux depuis longtemps, ils n'assistent visiblement pas au bon party …
«C'était après une victoire de hockey, c'est à ça que ça ressemble…
J'ai entendu les critiques, c'est peut-être vrai dans le domaine sportif. C'est sûr que si la neige fond, c'est un peu dull, mais il fait tellement beau. Côté culturel, il y a de quoi avoir du fun en masse. Pierre Lapointe, Radio Radio, Karkwa sont ici; on finit par avoir des grosses fins de soirées ensemble. On n'a vraiment pas à se plaindre nous autres…»
Vous avez fait trois spectacles jusqu'à maintenant. Comment ça s'est passé? Quel genre de public vient vous voir?
«Le premier se tenait à Granville Island, ça ressemblait à nos crowds habituels. C'était en soirée, il y avait surtout des jeunes allumés qui avaient entendu parler de nous sur Internet.
Le deuxième jour à Whistler, on jouait en début de soirée au bas de la station de ski. C'était surtout des curieux .
Puis à la Maison du Québec, on a fait trois sets, trois petits spectacles avec une rotation de public.
Ça me fait penser – ça va sûrement te faire chier toi-aussi -, la Maison de l'Ontario se proclame 4D, ils prétendent offrir une quatrième dimension. Moi je suis pro 3D, je trouve ça un petit peu too much de dire qu'ils font du 4D. Paraît qu'il s'agit d'une affaire d'odeur, genre grattez et sentez.»
C'est quoi ton sport olympique préféré?
«Dans l'avion – un gros trip -, ils nous ont présenté Cool Runnings, le film sur l'équipe jamaïcaine de bobsleigh aux Olympiques de Calgary. C'est tellement beau, j'ai braillé à la fin, j'ai versé une petite larme au moment où ils transportent leur bobsleigh pour passer la ligne d'arrivée. On a développé une grosse passion pour le bobsleigh.»
Tu as pleuré pour de vrai?
«J'étais touché, oui. J'ai parlé à To (autre membre de Misteur Valaire) et il avait lui-aussi une bonne boule dans la gorge. C'est drôle, parce qu'on en avait parlé avant de partir, on avait un vague souvenir du film. Ils nous ont vraiment mis ça dans l'avion, on était comblés.»
Donc vous n'êtes pas le genre de musiciens à détester les sportifs?
«Ben non, on est des sportifs!»
Je ne savais pas…
«Non, pas tant que ça, mais j'ai déjà joué au basketball. To était un grand joueur de baseball.
Je ne sais pas si je devrais dire ça… On a toujours statué «pas de gros dans le band.» Je sais que c'est discriminatoire et, en réalité, on a rien contre les personnes un petit peu plus enveloppées, mais il faut se tenir en forme pour le show, c'est sportif. Ce que je veux dire en fait c'est qu'on est pas gros, en partant, et qu'on ne veut pas le devenir. On vise le poids santé!»
crédit photo: John Londono