Léo-Paul Bordeleau et Sébastien Charles : Corps et science

Corps et Science -Enjeux culturels et philosophiques

Corps et Science est un ouvrage dans lequel onze articles et autant de collaborateurs s’interrogent sur les relations que nous entretenons avec nos propres corps. Le corps est le véhicule de notre conscience, mais un véhicule dont la garantie est limitée: après 70 ou 80 ans, on ne peut plus tellement compter dessus. Sauf que la plupart d’entre nous sont convaincus que notre esprit et nos pensées pourraient faire bien plus de millage que ne le permettent nos membres et nos organes. D’où notre préoccupation d’augmenter la durée de nos corps en les soignant et en les réparant.

Les textes rassemblés dans Corps et Science explorent les différents aspects de ce problème. Certains y réfléchissent sur ce qui se passe dans nos têtes, et dans celles de nos proches, lorsque la maladie (notamment le sida) nous confronte à un corps qui va nous lâcher. D’autres y retracent l’histoire de l’idée selon laquelle notre conscience est quelque chose d’autre, surtout quelque chose de plus que la seule somme de nos cellules.

Dans un article intitulé «Le corps sonore», Gabor Csepregi propose une intéressante réflexion sur ce qui lie les voix qui nous habitent à cette étonnante capacité de faire de la musique avec soi-même, qu’on appelle le chant. Et Georges Vigarello esquisse une «Histoire des représentations du corps» permettant de constater que les humains n’ont pas toujours habité leurs corps de la même manière qu’on le fait de nos jours.
Corps et Science est un bouquin qu’on referme en se disant qu’être humain, c’est ne pas trop savoir quoi faire de son corps… Éd. Liber, 1999, 206 p.