La vieille dame au chapeau de paille!

Je lui ai demandé d’où elle a attrapé ses beaux yeux verts. Elle a baissé la tête par pudeur. Son large chapeau de paille a révélé sa fonction secrète, donner du charme à la dame aux yeux verts. Je n’ai pas pu résister à son charme. Je l’ai prise.. en photo.

Aux pieds des majestueuses montagnes du nord, à quelques km de Moulay Abdessalam Benmchich, j’ai croisé cette femme qui avait quelque chose à vendre…

« Chaque jour, je fais mon fromage moi-même ». Mais tu n’es pas obligée de le vendre toi-même.

Tout au long du chemin, je n’ai vu que des femmes vendre leurs fromages et d’autres produits made in leurs mains. « Mais où sont les hommes? ».

À ma question, la vielle dame a réagit en baissant la tête, mais pas par pudeur cette fois. L’absence des hommes, elle n’avait pas envie d’en parler. Ça raviverait des sentiments qu’elle préférait garder sous terre.

Derrière le silence de cette femme de 80 ans, se cachait une rage. Elle n’avait pas envie de l’exhiber. Elle a préféré baisser la tête et laisser, de nouveau, son beau chapeau prendre le devant de la scène.

Il n’était pas question pour elle de se plaindre.

Dans les couleurs arc-en-ciel de son chapeau, le charme a pris soudainement d’autres dimensions: La dignité, le courage, la résistance, la résilience et d’autres marques de noblesse.

Nécessairement le souvenir de ma grand-mère est remonté à la surface. Le souvenir de toutes ces femmes battantes que j’ai croisées dans ma vie.

Je tenais à revoir les yeux verts avant de poursuivre mon chemin. J’ai usé d’une banalité pour faire oublier l’absence des hommes. « Alors Ramadan, c’est pour lundi ou mardi ? ».

Tel un rideau de théâtre, le beau chapeau de paille a dévoilé de nouveau les regards joyeux de cette femme des montagnes.

« Ramadan peut arriver quand il voudra, je suis toujours prête à l’accueillir ».