Papillon : Rock sale
Papillon ne veut pas refaire le monde avec sa musique: d’autres groupes le font mieux que lui, croit-il. Ça tombe bien puisque Pop Rop est avant tout un puissant antidote à la grisaille hivernale.
Christine Fortier
Stéphane Papillon n’a rien contre le rock sérieux et revendicateur, au contraire: "On vit à une époque absolument hallucinante. Je pleure tous les matins en lisant les informations, parce que j’ai l’impression d’avoir la fin du monde en plein dans face. C’est peut-être moi qui est naïf ou qui est bon jouet des médias, mais bon, un petit coup de nucléaire ici et là, et un gros gros réchauffement de la planète, c’est effrayant. C’est pour ça que je ressens le besoin de chanter quelque chose de léger et de danser un peu. C’est avec l’humour et le sourire que je parviens à rester debout", affirme celui qui n’a pas lancé d’album depuis trois ans.
Ce laps de temps bien involontaire est attribuable aux mauvaises surprises que réserve parfois l’existence: "C’était mon tour de me battre avec tout dans la vie. Après la tournée pour l’album Mal élevé, j’ai écrit un nouvel album, mais la compagnie de disques (D7) et moi, on ne s’entendait pas sur la direction musicale que j’avais prise. On a fini par se laisser", explique Papillon.
Une autre mauvaise surprise attendait cependant le chanteur au détour: pendant près de 8 mois, il a passé la majeure partie de son temps à l’hôpital pour soutenir sa fillette atteinte de leucémie: "Disons que la business est devenue moins importante à ce moment-là. Mais on fait partie des chanceux: ma petite s’en est tirée comme une championne", raconte le chanteur. Pour remercier ceux qui ont soigné sa fille et aider à son tour les enfants atteints de cancer, Papillon s’est associé avec l’artiste montréalais Zilon qui, en plus de signer les illustrations du livret de Pop Rop, a créé 13 chemises aux dessins inédits qui seront mises aux enchères au www.papillonrock.ca. Les profits de la vente iront à l’Eucan.
Maintenant que la vie a repris le dessus, Papillon est heureux de lancer Pop Rop (prononcez à voix haute pour savourer le jeu de mots), un disque qui mélange avec bonheur le rock et le pop. Après tout ce qui lui est arrivé ces dernières années, Papillon aurait pu lancer un album sombre, mais il explique qu’il a vécu sa période ténébreuse il y a longtemps: "Je suis heureux dans le bonheur. Je suis bien dans la dérision, j’aime entendre rire mes chums. Le rock’n’roll, pour moi, c’est Chuck Berry, les filles, les autos. Je parle de guns sur Jérémie et je dénonce le politically correct sur Calisse!!!, mais c’est tout. Je suis là pour donner un break au monde pendant une heure", estime l’instigateur des Lundis à Papi au Petit Campus.
Chaque premier lundi du mois, Papillon invite ses amis musiciens, chanteurs et chanteuses à venir s’amuser sur scène avec lui, un concept qui commence à faire des petits. Depuis novembre 2006, la bête de scène exporte Les Lundis à Papi au Bar Le Boudoir Lounge de Québec, et plusieurs autres villes devraient s’ajouter à son itinéraire au cours des prochains mois.
Avec les Melons et The Sins, le 5 février
Au Petit Campus
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