Voïvod : Toujours vivant

Quand le groupe a lancé Katorz en 2006, il savait qu’il lui restait assez de matériel enregistré par Denis D’Amour pour faire un autre album: "On avait fait des démos en 2004 avec Jason (Newsted, bassiste) et il nous restait 13 pistes. On ne savait juste pas si on allait les finaliser car la préparation de Katorz avait été une expérience pénible. On était tous en état de choc quand on l’a complété, trois ou quatre mois après le décès de Denis. Je n’étais pas certain de vouloir retourner en studio et entendre les dernières pistes enregistrées par Piggy", explique le batteur Michel Langevin.

La participation de Voïvod à de nombreux festivals durant l’été 2008 lui a cependant fait changer d’avis. "La réaction était tellement incroyable que ça m’a donné la preuve que ce n’était pas un sacrilège de continuer sans Piggy", affirme celui qui pensait que le public oublierait Voïvod durant les deux années que Denis Bélanger et lui ont prises pour se remettre de la disparition de leur complice.

Néanmoins, après un coup de fil à Jason à San Francisco, Michel et Denis ont cru que l’enregistrement d’Infini ne se ferait peut-être pas: "Jason avait encore mal à l’épaule (le bassiste s’est blessé en rattrapant une tête d’ampli en train de tomber par terre durant le tournage de l’émission Supernova) et il ne pensait pas pouvoir enregistrer ses pistes. On s’était donc entendu pour qu’Eric Forrest et Jean-Yves Thériault enregistrent la basse, mais on a finalement accepté de participer à plusieurs festivals, reportant l’enregistrement d’Infini à l’automne", raconte Michel. Du coup, Jason a pu mettre sa touche à l’album qu’il avait aidé à composer en 2004: "Il était content car Infini, c’est aussi son bébé", souligne le batteur qui vient de lancer Worlds Away, un superbe livre réunissant ses oeuvres de style futuriste.

Le nouveau gravé arrive à un drôle de moment dans la carrière de Voïvod, étant donné que les concerts que donne présentement le groupe portent sur ses six premiers albums: "On tourne avec le guitariste Daniel Mongrain (Martyr) et Jean-Yves, tandis que c’est Piggy et Jason qui jouent sur Infini. On interprète une ou deux nouvelles chansons en concert, mais la tournée s’inscrit dans le mouvement thrash des années 1980 qui connaît un regain de popularité en Europe en ce moment. Je suis super-content de m’être laissé convaincre de remonter sur scène. Le public a rapidement adopté Daniel", assure Michel. Il n’est pas question pour le moment de spectacles avec Jason, mais Voïvod ne met pas un X là-dessus. "Pour l’instant, je suis content de jouer les six premiers albums, ça me permet de redécouvrir des morceaux qu’on n’avait pas joués depuis longtemps." Un court making of de l’album sera bientôt disponible sur le site officiel de Voïvod.

Voïvod
Infini
(Sonic Unyon)

À écouter si vous aimez /
Cynic, Megadeth, Martyr