Mystery

Beaucoup de gens ont été surpris en avril dernier, au Centre Bell, de découvrir Mystery en première partie du groupe The Musical Box (qui donnait une brillante reprise du concert A Trick of the Tail, de Genesis). Surpris, parce que, bien qu’il ait été fondé en 1986 et qu’il ait publié jusqu’à maintenant quatre disques qui obtiennent un succès certain à l’extérieur du Québec, le groupe peine à percer la muraille de silence dont les médias entourent la scène rock progressif québécoise, pourtant florissante. "Nos disques se vendent bien en Europe et aux États-Unis, explique Michel St-Père (guitariste, compositeur et parolier du groupe), alors on commence à avoir des plans pour y aller, et des invitations."

Le dernier disque de Mystery, Beneath the Veil of Winter’s Face, est sur le point de devenir le meilleur vendeur de l’étiquette Unicorn Digital, une maison de disques fondée en 1996 par… Michel St-Père! "Je l’ai fondée pour pousser le groupe, et c’était au début d’Internet, alors j’ai découvert toute une communauté intéressée par le rock progressif en Europe, et pour qui notre musique éveillait de l’intérêt, alors qu’ici, c’était plutôt tranquille… J’ai ouvert l’étiquette à d’autres groupes d’ici, puis d’ailleurs, et on a aujourd’hui produit 75 disques."

Si le dernier compact de Mystery connaît un grand succès, c’est aussi parce que le chanteur du groupe, Benoît David, a beaucoup fait parler de lui en se joignant en 2008 à l’un des groupes phares du mouvement progressif, la formation britannique Yes, avec laquelle il a jusqu’à maintenant fait deux tournées. "Ça a donné une nouvelle vie au disque, acquiesce Michel St-Père. Il était bien parti, puis les ventes se sont stabilisées, et lorsque Benoît s’est joint à Yes, c’est reparti en flèche. On n’a jamais eu autant de visibilité, c’est sûr, alors c’est le temps de mettre les bouchées doubles!"

Mystery prépare un nouvel album pour janvier 2010, mais d’ici là, on pourra les voir à la soirée de pré-ouverture du Festival des musiques progressives de Montréal (FMPM), avec les vétérans ontariens du groupe Saga.