Brian Wilson : Un homme d’exception

"Je ne vois pas l’intérêt de parler de ça", laisse tomber Brian Wilson en guise de première réponse. Reconnu pour son indifférence en entrevue, Wilson fait honneur à sa réputation. Au cours de l’entretien, il ne répondra pas aux questions à propos de sa tournée précédente, entamée en aval de la sortie de Smile (2004), iconique parution dans l’histoire de la musique populaire, pas plus qu’à celles sur les rumeurs concernant une éventuelle réunion des Beach Boys. "Je ne peux rien vous dire à ce sujet."

Soit. Concentrons-nous plutôt sur la raison principale de notre entretien, l’album Brian Wilson Reimagines Gershwin, paru l’automne dernier. "Les gens m’ont approché pour faire l’album. J’ai dit oui", explique compendieusement M. Wilson à propos de son neuvième album solo en carrière. Heureusement qu’on en savait d’ores et déjà davantage à propos de sa création: que la succession de George et Ira Gershwin avait offert à Wilson plus de 100 chansons incomplètes, à partir desquelles Wilson et son équipe ont composé deux nouveautés, The Like In I Love You et Nothing But Love; que le musicien s’était donné le mandat de modifier radicalement les arrangements de chacune des chansons…

À ce propos, Wilson affirme: "Certaines des pièces m’ont donné plus de fil à retordre que d’autres." Lesquelles? "I Love You, Porgy." Mais pourquoi? "Parce que c’est une chanson chantée originellement par une femme." Alors qu’avez-vous fait? "J’ai travaillé huit heures par jour sur ces arrangements, jusqu’à ce que ce soit parfait." C’est tout? "Oui."

Et sur scène, comment cet album se traduit-il? "Les gens pourront entendre les chansons de Gershwin." Et qu’éprouvez-vous lorsque vous montez sur scène pour interpréter une telle légende? "Je suis content." Merci, monsieur Wilson.

À écouter si vous aimez /
The Beach Boys, George & Ira Gershwin, Nina Simone