Entrevue avec Alex Nevsky à propos de Nos Eldorados, un album de bricolage pop

Après le succès phénoménal de son deuxième album Himalaya mon amour (disque d’or), les nombreux Félix, les hits radio, oui, bien sûr, Alex Nevsky sentait une certaine pression pour son troisième bébé, Nos Eldorados. Si la liberté de création était bien présente en studio et que le chanteur pop se dit «convaincu de ne pas avoir fait cet album pour satisfaire les radios», Polaroid, accrocheuse ode à la liberté sortie en juin, s’est avérée être l’outil pour faire baisser la pression.

«J’ai sorti cet extrait en premier, un peu pour enlever cette pression-là parce que je savais que ça allait jouer sur les radios, dit-il au bout du fil. C’est plus décomplexé en ce moment, par rapport à l’approche de l’album et le choix des prochains extraits. Je sens pas que j’ai la même pression que si j’avais pas sorti un hit radio plus tôt dans l’année.»

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Nos Eldorados est composé de quelques chansons plus colorées aux rythmes et refrains entraînants, quelques autres pièces plus intimes et introspectives, des duos (Coeur de pirate et Koriass) et des bibittes exploratoires où les synthés volent dans toutes les directions, dont la pièce-titre en fin de disque. «C’est vraiment un album de bricolage, dit Alex. C’est pour ça que ç’a a pris beaucoup de temps. On essayait tout ce qu’on avait en tête.»

«On», c’est son noyau fort, ses meilleurs amis Alex McMahon et Gabriel Gratton. Ensemble, ils ont concocté l’album entre février et septembre à petites doses, à travers des tournages de La Voix Junior et d’autres projets. «Toutes les voix sur l’album, c’est toujours nous trois. On s’est créé un groupe qui s’appelle L’Accord parfait. On est crampés à longueur de journée à faire les notes les plus hautes et à pas se prendre au sérieux! Après, on offre un produit qu’on veut sérieux, mais qui est fait dans tellement d’humour et d’amour.»

Alex Nevsky est créateur de grandes chansons pop depuis sa révélation en 2010, mais il admet que c’est encore un très grand défi d’en construire puisqu’il est plus souvent attiré vers les ténèbres. «J’écris des chansons lumineuses par nécessité parce que je veux pas être dans une grosse dépression à longue d’année en tournée. Je les vis les sentiments heureux, mais c’est rarement ceux-ci qui me poussent à écrire des toune. C’est vraiment l’autre extrême. C’est pas très grisant d’écrire des chansons tristes même si mes albums favoris sont super tristes. En ce moment j’écoute le dernier de Bon Iver sans arrêt, par exemple, mais je ne pense pas que je pourrais supporter d’être dans cet état d’esprit-là pendant 100 spectacles.»

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Très en demande depuis la multiplication des hits d’Himalaya mon amour – «Une chance qu’il y a une coordo qui gère mon horaire! J’ai passé près de quelques légères dépressions à la vue d’un calendrier», avoue-t-il – Alex Nevsky évoque l’effet de la célébrité sur sa personne sur L’Enfer c’est les autres. «Je retourne vraiment le miroir pour dire: «criss que j’suis médiocre» dans le fait de devenir une popstar. C’est un processus compliqué de se poser la question: suis-je un gros cliché ambulant? Je trouvais ça important de le faire maintenant parce que c’est là que tous les questionnements surviennent par rapport à l’intégrité, le rapport à qui je suis, à mon égo. J’ai beaucoup cheminé dans cette affaire-là.»

Et à travers l’introspection il y a toujours l’amour qui résonne fort chez Alex Nevsky, comme celui naïf de Polaroid mais aussi l’amour qui fait mal. Katharina, jeune femme d’outre-mer qu’il avait introduite sur une courte pièce acoustique d’Himalaya mon amour, est de retour sur Nos Eldorados pour aider le chanteur à se regarder en face.

«Je garde la moyenne de trois relations amoureuses par album, dit-il. J’essaie de combiner les moments positifs et négatifs de ces histoires-là afin de créer plus de relief. Je ne souhaite pas vivre ça toute ma vie, des successions d’histoires juste pour faire des fuckin‘ tounes, tsé, mais reste que ça fonctionne à merveille.»

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Nos Eldorados (Audiogram), disponible le 4 novembre sur Apple Music puis le 11 novembre partout.

alexnevsky.ca